• il y a 12 minutes

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Allez vite au Politique sur Europe avec Le Figaro, bonjour Alexis Brezet.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:06Alors hier matin Alexis, alors que Bruno Retailleau venait d'annoncer l'arrestation d'un nouvel influenceur algérien,
00:12le parquet de Paris, et c'est rarissime, a recadré le ministre de l'Intérieur
00:16en expliquant que les faits n'étaient pas établis, que seule la justice était habilitée à s'exprimer sur le sujet.
00:21Qu'est-ce que cela vous inspire Alexis ?
00:23Que c'est malheureusement la vieille bataille de la justice contre la police qui continue
00:28et qu'il ne suffit pas que les deux ministres soient sur la même longueur d'onde
00:33pour que ça pèse miraculeusement toutes les tensions.
00:37Il me semble aussi que ce camouflet, parce que c'en est un, infligé à Bruno Retailleau,
00:41intervenante après un autre camouflet, le refus par l'Algérie d'accepter sur son territoire
00:46un autre semeur de haine, pourtant 100% algérien,
00:49et bien que cette accumulation, ça commence à faire beaucoup.
00:53Alors c'est entendu.
00:54En multipliant les initiatives et les prises de parole sur ce terrain de l'influence algérienne en France,
01:00Bruno Retailleau manifeste sa volonté d'être intraitable, de ne rien laisser passer,
01:05et l'opinion lui est reconnaissante de cette fermeté.
01:08Ses excellents sondages en témoignent, le ministre de l'Intérieur conserve la faveur des Français.
01:14Mais enfin, si à chaque fois un grain de sable algérien ou français vient tout bloquer,
01:20et bien les gens vont finir par penser que ces beaux efforts finalement sont inutiles,
01:24et ça, ça n'est pas bon.
01:25Vous voyez l'incroyable écho suscité dans notre pays par les premiers pas de Donald Trump
01:30et cette rafale de décrets destinés à tout changer.
01:33Les Français aussi attendent des actes, ils n'en peuvent plus, de l'impuissance et de l'inaction,
01:39et il est à craindre que Bruno Retailleau, au moment d'agir, soit de plus en plus entravé.
01:45Vous pensez à quoi Alexis ?
01:46Déjà, ce n'est pas simple de mener une politique de droite quand on appartient à un gouvernement du centre,
01:51mais quand ce gouvernement lorgne du côté de la gauche, et bien là, ça devient terriblement compliqué.
01:57Objectivement, la neutralité du PS, obtenue par François Bayrou à grand prix,
02:02ce n'est pas une bonne nouvelle pour Bruno Retailleau.
02:04D'une part, parce que de fait, même s'il n'y est pour rien,
02:07il se retrouve associé, dans l'esprit du public, à un gouvernement qui prévoit plus d'impôts,
02:12plus de dépenses, moins d'économie que Michel Barnier,
02:15qui lui-même était déjà assez éloigné de Ravir Meleï.
02:18D'autre part, parce que dans sa partie, le régalien, Bruno Retailleau se retrouve sous surveillance.
02:25Leur soutien, les socialistes vont le faire payer,
02:29et dans le prix qu'ils demanderont à François Bayrou,
02:31il est à craindre, pour Bruno Retailleau et pour la France,
02:35qu'il y ait l'Algérie et la politique d'immigration.
02:37Vous voyez le deal, Dimitri ? Nous, on veut bien ne pas vous censurer,
02:40alors il faut retenir Retailleau.
02:41Vous voulez dire, Alexis, que si Bruno Retailleau ne veut pas perdre son crédit à droite,
02:45il va devoir quitter le gouvernement ?
02:47Alors, on n'en est pas là.
02:48Je veux simplement dire qu'il ne peut pas ne pas se poser la question,
02:52et que plus le temps va passer, plus elle va se poser avec acuité.
02:57Et la réponse est loin d'être simple, d'ailleurs.
02:59C'est parce qu'il est ministre que Bruno Retailleau a construit, en quelques mois,
03:03ce lien très fort avec l'opinion.
03:05Et partir ne serait pas sans conséquences.
03:07Entre 2005 et 2007, en dépit de tout, Nicolas Sarkozy est resté ministre de l'Intérieur de Jacques Chirac.
03:14Et ça ne lui a pas trop mal réussi.
03:16Enfin, il était officiellement candidat, président du parti, et puis c'était Nicolas Sarkozy.
03:21À l'inverse, il y a des précédents moins encourageants.
03:25Prenez Manuel Valls.
03:27Quand il était premier ministre à la fin de François Hollande,
03:30combien de fois ses amis lui ont dit que s'il restait,
03:33il allait être emporté dans le naufrage ?
03:35Alors, il a fini par partir, oui,
03:37mais beaucoup trop tard pour se présenter à la primaire socialiste
03:40où il a été battu par Benoît Hamon.
03:42Entre temps, un autre ministre avait eu le courage, lui, de claquer la porte.
03:48Il s'appelait Emmanuel Macron, et il a été élu président.
03:51L'édito politique sur Europe, merci beaucoup Alexis Brézet.

Recommandations