Le bureau national du Parti socialiste a finalement décidé de ne pas censurer le gouvernement Bayrou. Une lettre du Premier ministre aux présidents de groupe parlementaire a lâché d'ultimes concessions aux Socialistes, mais plusieurs députés PS pourraient faire fi de la consigne sur la censure. En refusant de voter la motion de censure déposée par leurs alliés du NFP, les Socialistes s'exposent à la colère des Insoumis, Communistes et Écologistes. Du côté de la droite Républicaine, Laurent Wauquiez a expliqué que son groupe ne la votera pas, mais sera "un soutien exigeant". Écoutez Vincent Jeanbrun, député du Val-de-Marne, porte-parole des Républicains.
Regardez L'invité de Yves Calvi du 16 janvier 2025.
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00:00RTL Soir. Yves Calvi, Agnès Bonfillon.
00:03Il est 18h17, merci à vous tous qui écoutez RTL. Bonsoir Vincent Jambrin.
00:07Bonsoir.
00:08Vous êtes député du Val-de-Marne et porte-parole du mouvement Les Républicains.
00:11La motion de censure a donc été rejetée. Seuls 8 députés du Parti Socialiste ont voté pour.
00:16Vous applaudissez, vous approuvez ?
00:18Écoutez, on peut se dire qu'il y a encore au Parti Socialiste des gens raisonnables.
00:23Et ça effectivement, c'est plutôt de nature à rassurer.
00:26Quand on voit les demandes qui sont les leurs en matière budgétaire, il y a de quoi, pour le coup, s'inquiéter.
00:32Et on est toujours dans une extrême vigilance avec mes collègues de la droite républicaine autour de Laurent Wauquiez.
00:37Parce qu'il va falloir veiller à ce qu'on ne tombe pas dans le grand n'importe quoi budgétaire.
00:41Parce que faire des dépenses et des dépenses, c'est bien. Mais si on ne sait pas les financer, c'est un non-sens.
00:47On va revenir bien entendu sur ces questions budgétaires dans un instant.
00:50Mais voilà, sur la situation politique ce soir, est-ce que vous diriez que c'est un retour à la raison ?
00:56Écoutez, un retour inespéré.
00:59Parce qu'ils ont quand même validé depuis des mois des propos et des propositions de la LFI qui étaient plus qu'inquiétantes.
01:07Et puis, ils ont voté la censure. Ils ont fait tomber Michel Barnier.
01:10Donc, je ne vais pas non plus les féliciter de revenir à un bon sens.
01:15En tout cas, je pense qu'à minima, ils ont entendu que les Français, nos concitoyens,
01:20quelles que soient leurs orientations politiques, nous appellent à une capacité à élever le débat et à être raisonnable.
01:27Et donc, oui, on peut se réjouir que les socialistes étaient raisonnables ce soir.
01:30Et qu'ils aient coupé le cordon biblical avec M. Mélenchon et ses propos dangereux pour la République.
01:37Et bien justement, Jean-Luc Mélenchon écrit cet après-midi sur ses réseaux sociaux,
01:40« Le Parti socialiste fracture le nouveau Front populaire ».
01:43Vous faites la même analyse ? Le nouveau Front populaire est mort ?
01:47Écoutez, mort. En tout cas, il est blessé, ça, il n'y a pas de doute.
01:51Et oui, il faut reconnaître que les socialistes ont trouvé un petit peu de courage, un petit peu de liberté.
01:56Et il n'y avait qu'à voir la haine dans les regards entre les députés LFI et les députés PS tout à l'heure
02:02pour comprendre que ces gens-là n'avaient plus grand-chose à faire ensemble.
02:05Et tant mieux, tant mieux pour le débat parlementaire, tant mieux pour la France.
02:09Vous venez d'employer un mot très fort et vous êtes un homme mesuré.
02:12Vous avez perçu cette haine entre les socialistes et les mélenchonistes ?
02:18Au moins dans leurs regards, mais oui, effectivement, là, on a atteint un point de...
02:22Vous savez, même des gens raisonnables, quand vous avez une rupture, une peine de cœur,
02:26ça peut vous mettre dans des états particuliers.
02:29Là, on voit que les LFI, qui clairement avaient l'impression de posséder les députés du Parti socialiste,
02:35de leur dire quoi dire et quoi voter, sont extrêmement en colère de voir leurs camarades reprendre leur liberté.
02:43Alors, on continue d'analyser la situation avec vous, Vincent Jambrin.
02:46Pour arracher ce soutien aux députés socialistes, François Bayrou a fait plusieurs concessions.
02:51Il renonce à supprimer les 4000 postes en éducation nationale.
02:54Même chose pour le délai de carence dans la fonction publique en cas d'arrêt maladie,
02:58qui restera à un jour, sans parler de la réouverture du dossier des retraites.
03:01Est-ce que vous avez fait les comptes ? C'est un cadeau à combien ?
03:05Écoutez, on est en train de le chiffrer, mais ce qui est sûr, c'est que ce type de dépense,
03:10sans les recettes en face, c'est un très, très, très, très mauvais signal envoyé.
03:15Et effectivement, nous, notre position, elle est d'éviter le chaos, donc de ne pas censurer.
03:20Mais par contre, rien ne nous empêchera d'amender de manière forte le projet de budget
03:27et puis, de manière générale, aller jusqu'à ne pas le voter s'il était menaçant
03:32pour l'économie de notre pays et donc pour les Français.
03:34Ça veut dire notamment avoir des hausses d'impôts supplémentaires,
03:38avoir des dépenses qui ne seraient pas financées et donc de la dette.
03:42Il faut que ceux qui nous écoutent comprennent que quand on dépense,
03:44quand bien même ce sera des dépenses généreuses et utiles,
03:47si en face on n'a pas la recette, ça veut dire qu'on la finance avec de la dette.
03:51Or, le Premier ministre, il faut le reconnaître, a eu un mot fort.
03:54Il a eu le courage de parler de pays sur-endettés.
03:56Et donc, on ne peut pas accepter de creuser encore le trou de la dette.
04:00C'est ingérable. On avait l'habitude de dire, vous savez,
04:03c'est ingérable pour nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants.
04:06On ne peut pas leur laisser ce cadeau demain et après-demain.
04:08Maintenant, c'est ingérable pour nous. C'est notre génération.
04:10C'est là, maintenant, tout de suite, parce qu'on sera bientôt plus capables
04:13de financer notre système et notre société.
04:16Et c'est ça le danger contre lequel on se bat avec le groupe d'adolescence républicaine.
04:20En fait, vous nous expliquez que François Bayrou est d'une façon d'une autosurveillance, non ?
04:23Dans tous les sens du terme.
04:25Nous, on parle de soutien exigeant et vigilant.
04:28Donc, il peut compter sur notre extrême vigilance.
04:31Parlons de votre famille politique. Vous vous êtes remis du départ d'Éric Ciotti.
04:35Écoutez, moi, je fais partie de ceux qui ont toujours dit qu'au fond,
04:40il nous avait rendu service puisqu'il avait permis de clarifier de manière très nette la ligne.
04:45J'ai constaté avec une certaine surprise, quand on sait combien de fois
04:50il avait été critique à l'égard de Jean-Marie Le Pen et de sa fille,
04:53qu'il avait été assisté aux obsèques de M. Le Pen.
04:56Ça dit long sur son positionnement politique.
04:59Et de fait, ce positionnement n'est pas celui de la famille politique
05:03de la droite républicaine, des LR.
05:05Ce n'est pas notre positionnement et ça permet de le clarifier.
05:08Mais vous dites bon départ, d'une certaine façon ?
05:11J'ai des propos plus mesurés que cela, au sens où chacun fait ses choix.
05:16Mais son départ précipité avec ce qu'il avait appelé ses ennemis de toujours
05:21a permis à chacun de rappeler qu'on était libre de choisir sa famille politique.
05:26Mais quand on choisit la famille politique de la droite républicaine,
05:29c'est celle des valeurs universalistes et clairement pas celle du RN.
05:34Maintenant, une fois qu'on a dit ça, beaucoup de choses à reconstruire.
05:37C'est notamment la mission de Laurent Wauquiez aujourd'hui,
05:40qui est dans notre famille politique, chargée de la refondation.
05:43Et donc, le plus long, je ne dis pas le plus dur, mais le plus long est devant nous.
05:47Mais vous avez été pendant des années sous la Ve République un parti de gouvernement,
05:51avec plusieurs présidents.
05:53Où en est justement cette refondation du parti ?
05:56Sur quelle base et avec qui ? On a besoin de commencer à le savoir quand même.
05:59Ou ne serait-ce que peut-être vous, votre intuition ou votre désir ?
06:03Le sujet, ce n'est pas tant avec qui.
06:06Je vous ai dit, on est au travail aujourd'hui autour de Laurent Wauquiez,
06:09qui a été chargé par notre famille politique d'être l'artisan de cette refondation.
06:13Il fait le tour des fédérations partout en France, il rencontre nos sympathisants,
06:17mais aussi ceux qui l'étaient hier et qui sont un peu déçus.
06:19La société civile, bref, on repart des fondamentaux.
06:23Et ce travail, c'est un travail qu'on fait très sérieusement.
06:26Et donc, on le fait en prenant le temps de le faire.
06:29Il y a ensuite des individus pour l'incarner, mais ce temps-là viendra un petit peu plus tard.
06:34Pardonnez-moi, mais Laurent Wauquiez travaille dessus depuis mi-octobre.
06:37J'ai peut-être eu le temps de préparer sa copie. Vous lui faites confiance pour refonder votre famille politique ?
06:41Écoutez, on a été un certain nombre à remettre à Laurent Wauquiez des propositions, des copies, comme vous dites.
06:47Et donc, tout ça mérite d'être compilé.
06:49Mais entre octobre dernier et maintenant, je crois qu'on est tous d'accord pour dire que la vie politique a été pas mal chamboulée
06:56et qu'on avait beaucoup de préoccupations et d'urgence.
06:59Mais encore une fois, refonder une grande formation politique comme celle que doit être la droite républicaine,
07:04il vaut mieux prendre un petit peu le temps pour faire les choses bien et les faire durablement.
07:08En tout cas, on est au travail. Je rappelle qu'on reste la force politique majoritaire dans ce pays,
07:14avec au sein du Parlement, entre le Sénat et l'Assemblée, le plus grand nombre de représentants.
07:20Et nous sommes aujourd'hui très présents partout dans nos territoires, puisque nous avons le plus grand nombre d'élus locaux.
07:25Mais dire ça, ce n'est pas être dans le triomphalisme, c'est dire qu'on est ancrés dans le territoire
07:29et que cet ancrage doit nous servir à faire émerger une formation politique qui est à la hauteur des enjeux du moment.
07:35Vincent Jambrin, je rappelle que vous êtes porte-parole des Républicains.
07:38Sur un plan plus personnel, on se souvient tous que lors des émeutes de juillet 2023,
07:42votre maison de Lailerose a été incendiée après une attaque à la voiture Bélier.
07:46Où en est l'enquête ? Et est-ce que vos agresseurs ont été arrêtés ou même identifiés ?
07:50Je vous remercie de poser la question. Malheureusement, pas d'avancée.
07:55Pas d'avancée du tout, pas d'arrestation. L'enquête est suspendue.
08:00Et pour être tout à fait transparent, je pense que nous attendons plutôt aujourd'hui qu'un jour,
08:05quelqu'un soit arrêté et parle, puisqu'on est un peu limité.
08:09Mais j'avais eu l'occasion à l'époque de dire à votre antenne que la justice et les enquêteurs avaient fait leur travail.
08:15Toute la difficulté, c'est qu'on est dans un cadre légal qui probablement n'est plus adapté à tous les moyens modernes
08:23qu'utilisent les voyous, les délinquants. Je pense notamment aux réseaux sociaux, aux Snapchat et autres applications.
08:29Et probablement qu'il faudra faire évoluer notre droit. J'aurai l'occasion, maintenant que je suis au Parlement,
08:34d'en parler avec le ministre de l'Intérieur et le ministre de la Justice.
08:37Merci beaucoup Vincent Jombrin, député du Val-de-Marne et porte-parole des Républicains.
08:41Dans un instant, les toutes dernières informations avec notre journal de 18h30.
08:45Et puis à 18h40, nous allons tout vous expliquer sur le recensement.
08:48La campagne 2025 démarre aujourd'hui. A quoi ça sert ? Qui est concerné ?
08:52Quelles conséquences concrètes pour nos communes et pour notre vie quotidienne d'ailleurs ?
08:56Rendez-vous dans moins d'un quart d'heure.