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Le Bureau national du Parti socialiste, avec qui le gouvernement négocie depuis plusieurs semaines, s'est prononcé contre une censure de François Bayrou sur les budgets de l'État et de la Sécurité sociale. Aucun député socialiste ne va voter la censure, comme l'a annoncé le groupe.

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Transcription
00:00Et donc il y avait un programme. Et dans ce programme, en première ligne, en gros, il y a l'idée qu'on s'oppose au macronisme.
00:05Ce budget, c'est la poursuite du macronisme. Donc est-ce que refuser de voter une censure qui stoppe ce budget,
00:13est-ce que c'est stamponné ou pas du programme qui nous lie devant les électeurs ? Je laisserai chacun juger.
00:19Je voudrais répondre sur une question. Le budget de l'État aujourd'hui, qui, soi-disant, serait un budget de concession du gouvernement Beyrou,
00:27c'est un budget qui baisse de 6,4 milliards d'euros les dépenses publiques de plus que le budget Barnier.
00:35Rendez-vous compte qu'avec ce budget, par exemple, le budget de l'écologie, c'est moins 2,6 milliards de moins.
00:41Le budget du ministère du Travail, moins 3 milliards. Le budget du logement, moins 1,5 milliard.
00:47Les quelques concessions qui, soi-disant, ont été faites... Prenons les enseignants, les 4 000 postes d'enseignants qui sont préservés.
00:53Allez, c'est un coup pour l'État de 50 millions. Mais dans le même temps, le gouvernement baisse de 225 millions d'euros le budget de l'éducation nationale
01:01prévu par M. Barnier. C'est vrai de beaucoup d'autres périmètres. Donc c'est un budget d'austérité qui baisse les recettes, qui accroît les dépenses publiques.
01:10Donc en aucun cas... D'ailleurs, c'est vrai que le Parti socialiste et le groupe socialiste a voté contre à l'issue de la CNP.
01:18– Et juste, Eric Coquerel, pour préciser le propos que vous tenez, et on entend, et dans un instant, Jérôme Gage pourra y répondre,
01:23vous considérez désormais que le Parti socialiste, quoi, fait partie du soutien à François Maillot ?
01:28En tout cas, vous ne les considérez plus comme des partenaires ou des alliés ?
01:31– Déjà, il y a une première chose, c'est que moi, j'appelle mes collègues socialistes à ne pas obéir aux consignes de leur parti.
01:37Ils ont le choix, mercredi, de ne pas le faire et de faire en sorte de faire tomber ce gouvernement et donc ce budget.
01:44Donc voilà, pour l'instant, j'en suis là, si vous voulez, chaque jour à sa peine.
01:50Là, mercredi, pour moi, il s'agit de faire en sorte d'éviter ce budget qui est mauvais pour le pays.
01:56Bon, qui en plus de ça, contrairement à ce qui est dit, ça ne sera pas ce budget ou rien.
02:00Il y a un budget qui fonctionne en ce moment, il faut arrêter de faire peur aux gens.
02:03Le gouvernement l'a imposé de manière restrictive, il faut exercer un chantage.
02:06On n'est pas obligés de tomber tous dedans.
02:08Donc pour l'instant, moi, mon travail, quelque part, c'est de dire à mes collègues socialistes,
02:13ne sauvez pas la mise de M. Beyrou et de M. Macron pendant un an de plus,
02:17qui imposera toutes les difficultés qu'on connaît aux Français.
02:22La seule façon, je termine là-dessus, concrètement, vous me demandiez comment je déterminerais les socialistes.
02:27Un budget, ça détermine qui est dans l'opposition de la majorité.
02:30Quand il y a 49-3, la seule façon de voter contre le budget, c'est la motion de censure.
02:34Ceux qui la voteront seront dans l'opposition.
02:37Ceux qui ne la voteront pas, de fait, permettront que le budget fonctionne,
02:40que le gouvernement fonctionne.
02:42Ils seront donc dans un soutien sans participation au gouvernement.
02:44– Jérôme Guedj, vous entendez Éric Coquerel, vous serez dans un soutien sans participation.
02:48– Écoutez, voilà, Éric Coquerel a parfaitement le droit d'avoir cette lecture-là,
02:52mais je vais le dire, je ne suis pas un soutien de ce gouvernement.
02:55Simplement, je suis un soutien de mon pays et j'estime qu'il y a besoin d'un budget,
03:00même s'il n'est pas totalement satisfaisant.
03:02– Vous ne respectez pas les engagements pris devant les électeurs ?
03:05– Mais je n'ai pas vu dans les engagements pris devant les électeurs
03:08l'idée d'organiser le chaos institutionnel dans le pays.
03:12– C'est génial, ça.
03:14– Non, mais ce n'est pas l'engagement.
03:16On a un désaccord, Éric.
03:18– Mais non, mais ce n'est pas ça, Jérôme, mais vous avez dit au début,
03:21attend, je te dis juste, vous avez dit au début, la première ligne rouge,
03:24c'est pas de censure si pas de 49-3.
03:27Il y a 49-3, vous ne le faites pas.
03:28Après, pas de censure si pas d'abrogation.
03:30Il n'y a pas d'abrogation, pas de censure si pas de suspension.
03:33Il n'y a pas de suspension, alors jusqu'où on recule comme ça, etc.
03:36Et encore une fois, que le gouvernement essaye de nous faire croire
03:39qu'il n'y a pas de budget, c'est son rôle pour essayer de faire un chantage,
03:42mais on n'est pas forcés de le reprendre.
03:44Il y a un budget aujourd'hui qui fonctionne.
03:47Le budget de 2024, s'il était appliqué, il serait moins pire même
03:49que le budget de 2025 qu'on s'apprête à voter.
03:52– Jérôme Guen, je vous réponds, je réponds parce qu'il y a ce côté totémique
03:56de « Ah, on a pris un engagement ».
03:57Les Insoumis ont dit « Notre priorité, c'est la destitution du président de la République
04:02et sa démission pour organiser une élection présidentielle ».
04:04Je n'ai vu nulle part écrit dans le programme du NFP
04:07que c'était l'objectif premier que d'organiser une destitution.
04:11On peut avoir des désaccords sur la manière de construire notre cheminement politique
04:16et tout ça est absolument respectable, mais ce qui est insupportable,
04:19je le dis de plateau en plateau, c'est ce côté donneur de leçons.
04:23Nous avons la vérité révélée, vous avez tort, vous êtes des traîtres, etc.
04:27– Écoute, j'assume Éric, j'assume ce désaccord, je ne peux pas te dire mieux.
04:30– Je sais que tu assumes, ça n'y a pas de souci, mais c'est insupportable,
04:34c'est d'entendre des gens qui d'une manière ou d'une autre
04:36sont en train de sauver la vie sous Macronisme à Bérou.
04:38Parce qu'une fois que ce budget va passer, pendant un an,
04:42ils peuvent appliquer leur politique, il n'y aura pas d'autre occasion de les censurer.
04:45Et tu me dis… – Si, il y aura d'autres occasions.
04:47– Non, non, non, mais non, arrête, l'occasion que vous présentez,
04:50c'est un 49-2 sur la question de la submersion,
04:53mais tu crois que le RN va voter cette censure ?
04:56– Mais moi, je vais même te dire, il y aura d'autres occasions.
04:58– C'est une balle à blanc, vous permettez à François Bérou et Emmanuel Macron
05:02d'appliquer sa politique de casse sociale et de politique austéritaire pendant un an.
05:06Et là, je suis désolé, mais tu n'as pas été élu pour ça.
05:09Vous n'avez pas été élu pour ça, voilà, point.

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