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00:00Soyons sérieux, il est 11h06, le premier ministre François Bayrou fait sa déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale à 15h,
00:06c'est l'heure de vérité, va-t-il suspendre ou non la réforme des retraites ? Qu'en attendez-vous ?
00:10Visiblement il y a un mystère entre Olivier Faure qui dit on a conclu un accord pour éviter la censure,
00:16on va être avec Franz-Olivier Gisbert dans une seconde, je le salue, il est peut-être là d'ailleurs, Franz, bonjour monsieur Franz !
00:21Oui, bonjour Pascal !
00:22Vous allez bien ?
00:24Très très bien, toujours bien quand je suis à Marseille.
00:26Bon, ben écoutez, c'est gentil de nous écouter et puis de participer à notre émission,
00:32Olivier Faure, patron du Parti Socialiste ce matin sur BFM, écoutons-le.
00:35Au moment où nous nous parlons, nous n'avons pas encore conclu,
00:39mais vous savez que dans une négociation, il y a ce qu'on appelle le money time,
00:44et nous sommes dans ce fameux money time, ce moment où tout se joue,
00:48et ce que je vois c'est qu'entre hier 14h et hier soir minuit,
00:53les choses ont beaucoup avancé et que nous sommes, peut-être, je dis bien peut-être,
00:59à quelques encablures, à quelques heures d'un accord possible.
01:03Alors, j'ai l'impression que Jérôme Guedj n'est pas sur la même ligne,
01:07et on me dit, mais Franz pourra nous dire si c'est vrai ou pas,
01:11qu'entre Olivier Faure et Jérôme Guedj, qui sont tous les deux députés socialistes,
01:15se joue le futur congrès du PS, et pourquoi pas le leadership.
01:19Écoutez Jérôme Guedj, il était ce matin l'invité de Sonia Mabrouk.
01:23S'il n'y a pas d'accord, alors il y a un risque de censure, et moi je le redis,
01:26dans le fond, je n'ai pas envie de censurer ce gouvernement.
01:29Je ne suis pas sur ma chaise à sauter en disant,
01:31il faut provoquer une élection présidentielle anticipée,
01:34il faut la destitution du président de la République.
01:37Nous sommes dans l'opposition, il n'y a pas de doute, mais il faut cette stabilité.
01:43Et puis Emmanuel Bompard, député de la France Insoumise, qui était ce matin sur RTL,
01:48je vous propose là aussi de l'écouter, parce que pour lui, manifestement,
01:51il n'est pas sur la même ligne que le PS.
01:53Moi, contrairement au Parti Socialiste, je ne passerai pas l'essentiel de mon temps
01:58à critiquer ceux qui sont censés être mes partenaires.
02:02Je pense que je dis, tous les députés qui ne voteront pas la motion de censure,
02:07quelle que soit leur étiquette politique, seront complices
02:10de la continuité de la politique macroniste en France.
02:13Et ceux qui diront, on ne va pas voter la motion de censure,
02:17parce qu'on va attendre de voir, etc.,
02:19ce sont des irresponsables qui vont nous faire perdre du temps.
02:22Parce qu'on n'a pas de temps à perdre, on n'a pas encore un mois à faire semblant
02:26de savoir si on va avoir un budget ou si on ne va pas en avoir un.
02:28– Voilà où on en est ce matin, François-Olivier Gisbert, éditeur réaliste,
02:32grand connaisseur de la vie politique.
02:34Qu'est-ce que vous imaginez dans le panier de la négociation pour Olivier Faure,
02:41qui ferait, François-Olivier, qu'il n'y ait pas de censure ?
02:45– Il y a un point qu'on aborde assez peu, c'est l'histoire de l'impôt sur le capital.
02:52Vous voyez, un nouvel impôt, les socialistes adorent les nouveaux impôts.
02:56Et ça, je pense que c'est une possibilité qu'il faut peut-être regarder de près.
03:01C'est vrai que si François Bayon ouvre la porte sur les retraites,
03:06il prend un risque énorme.
03:07Il prend un risque énorme, pourquoi ?
03:09Parce qu'on risque d'avoir, tout simplement, une tempête financière à un moment donné.
03:12Les marchés financiers peuvent très bien commencer la danse du scalp.
03:16Et ça, on sait comment ça commence, on ne sait pas trop comment ça finit.
03:20Parce qu'on voit les exemples autour de nous.
03:22Et c'est vrai que ça peut arriver, pourquoi ?
03:25Parce que les agences de notation, toutes ces agences dont on parle souvent,
03:28Standard & Poor's, Fitch, Moody's, etc.,
03:31elles regardent surtout les retraites.
03:34Surtout, d'abord, le statut du fonctionnaire.
03:36Bon, là, en France, c'est vrai que ça ne joue pas à notre faveur.
03:39Et ensuite, les retraites.
03:42Bon, et le problème des retraites, en France, ça n'est pas géré.
03:45Et vous le savez très bien, mais on ne le dit jamais.
03:47C'est quand même la moitié de l'endettement.
03:48La moitié de l'endettement, c'est tous ces déficits, ces trous qu'on bouche,
03:52que nous, la collectivité bouche, notamment les déficits des retraites des fonctionnaires.
03:56C'est ce que j'allais vous dire, parce que les retraites, le problème, ce n'est pas les retraites.
03:59Le privé est à l'équilibre.
04:01Le problème, c'est le public, France.
04:03Oui, mais c'est essentiel de le dire.
04:05Parce qu'à chaque fois, les réformes sont faites pour,
04:09les réformes sont faites contre le privé,
04:11pour boucher les trous des publics.
04:14Et on ne touche pas aux retraites du public.
04:16C'est-à-dire que le public, c'est toujours calculé sur les 5 dernières années, je crois,
04:21ou même parfois sur les 2 dernières années.
04:23Alors que le privé, c'est sur les 25 dernières années.
04:25Donc, il faut peut-être changer le mode de calcul du public.
04:29Non, mais je pense surtout qu'il faut réformer les retraites.
04:33Cette réforme, de ce point de vue, était bonne,
04:35et il en faudra forcément une autre, parce qu'elle n'était pas suffisante.
04:38Mais, disons, l'idée d'arrêter tout, de recommencer,
04:41et de revenir à la retraite à 62 ans,
04:45enfin, c'est comique, c'est absurde.
04:47Ces gens ont perdu le sens de...
04:51Oui, il a raison, tout simplement.
04:53C'est très étrange.
04:55C'est quelque chose que je ne comprends pas.
04:56Alors, de l'autre côté, évidemment, François Bayrou, lui, il est plus malin que ça.
05:02Je pense qu'il y a une solution, mais ce n'est pas du tout sûr qu'il l'adoptera.
05:07Je pense que, comme d'habitude, de toute façon, il n'écoutera personne,
05:10il fera les choses au dernier moment.
05:11Mais je pense que, bon, peut-être qu'il lâchera sur la fiscalité,
05:15quelques bricoles.
05:17Je pense que s'il lâche sur les retraites,
05:20il se met en danger pour les semaines qui viennent.
05:23Et puis, bon, il n'aura peut-être pas de censure immédiate,
05:26mais il se met en danger.
05:27Et je pense que la meilleure solution pour lui,
05:31ce serait de faire preuve de courage, je pense qu'il en a,
05:34et de faire un peu de pédagogie.
05:36C'est un peu compliqué pour lui, parce que c'est vrai qu'il a été un maillon important du macronisme,
05:40et d'expliquer que la situation de la France aujourd'hui est catastrophique.
05:43Elle est catastrophique, et donc il faut faire des efforts.
05:46La France dépense plus qu'elle ne produit.
05:48Enfin, vous savez, toutes ces phrases, d'ailleurs, qu'il a répétées.
05:50François, je ne vous coupe pas parce qu'on fait une pause.
05:52On fait une pause à 11h12.
05:54A tout de suite.
05:55Et vous pouvez réagir, chers auditeurs d'Europe 1, au 01 80 20 39 21.
05:59Belle matinée avec Pascal Praud sur Europe 1.
06:01Europe 1.
06:02Pascal Praud et vous.
06:06Ma déclaration
06:09Le Premier ministre François Bayrou fait sa déclaration de politique générale à 15h à l'Assemblée nationale.
06:13On est avec François-Olivier Gisbert pour essayer de décrypter ce qui peut se passer.
06:17Je demandais à François-Olivier qu'est-ce qu'il y a dans le panier ?
06:22Qu'est-ce que peut troquer François Bayrou contre un vote de non-censure avec les socialistes ?
06:29Alors, on parle de la retraite,
06:32mais si la retraite est touchée, c'est de l'autre côté de l'hémicycle
06:37qui peut avoir une réaction, et notamment à droite.
06:40Il peut y avoir censure, pourquoi pas, de Wauquiez et de ses amis.
06:44Une précision quand même sur les retraites,
06:46c'est les six derniers mois pour les fonctionnaires.
06:49Les six derniers mois, la retraite est calculée sur les six derniers mois.
06:52Et souvent, les fonctionnaires sont augmentés juste avant
06:55et se retrouvent à n'avoir aucun écart entre la retraite et le salaire avant l'augmentation.
06:59C'est ça qui peut un peu choquer la différence entre le public et le privé.
07:02Je rappelle que le privé est à l'équilibre et que le public ne l'est pas,
07:05mais que toutes les réformes concernent le privé depuis des années.
07:08François-Olivier, vous ne m'avez pas vraiment répondu, qu'est-ce qu'il peut troquer, en fait ?
07:12Et comment l'équilibre peut-il se faire, parce que du coup, à droite, ça va tiquer ?
07:18Pascal, on est dans une histoire, un petit Quatrième République, c'est du marchandage.
07:24Bon, les socialistes aimeraient qu'ils prennent des engagements sur les retraites.
07:29À mon avis, il va essayer de trouver une solution du type, on va en parler plus tard,
07:35on va faire une grande conférence ou enfin quelque chose dans ce genre-là.
07:39Il peut peut-être leur donner des impôts supplémentaires pour les riches, entre guillemets.
07:45Mais oui, mais si là, il y a impôts, ça c'est une ligne rouge,
07:48ça c'est une ligne rouge, les impôts, paraît-il, pour la droite.
07:51La droite a dit, Pécresse a dit, il faut sortir du gouvernement s'il y a impôts.
07:56Oui, mais enfin, ce n'est pas parce qu'elle le dit que la droite sortira forcément.
08:01Oui, mais je pense que le vrai sujet, c'est les retraites.
08:04Je pense que s'il y a des décisions qui sont annoncées cet après-midi sur les retraites,
08:09je pense qu'effectivement, ce sera très compliqué pour la droite de suivre.
08:13Là, je pense notamment les Républicains et peut-être aussi Horizon, d'ailleurs.
08:16Enfin, tous ces gens-là vont se poser des questions et risquent de ne pas suivre.
08:20Donc, en fait, il a une très petite marge de manœuvre, François Bayrou.
08:27Et c'est pour ça qu'il a intérêt à faire, je le disais, un discours très fort
08:33avec beaucoup de pédagogie et d'expliquer bien où on est.
08:36Parce que le problème, c'est que Michel Barnier, vous vous souvenez,
08:40il avait dit qu'il dirait la vérité.
08:41Moi, je l'attends toujours, on n'a pas vraiment entendu la vérité.
08:44Et la vérité, c'est que les Français ont le droit de savoir exactement où on en est.
08:52Si la France en est là, c'est parce que depuis des années,
08:56et ça n'a pas commencé avec Macron, d'ailleurs,
08:58elle dépense toujours beaucoup plus qu'elle ne produit.
09:02Donc, il faut s'intéresser à la production.
09:04Il faut peut-être que les Français songent à travailler plus,
09:08et peut-être aussi plus longtemps.
09:10Mais ils ne le veulent pas, Frantz Olivier !
09:13Vous avez bien vu qu'ils ne veulent pas.
09:15C'est-à-dire que si vous dites aux Français,
09:17on va passer de 35 à 37 ou 38 heures payés à 35,
09:21je pense que vous avez la révolution.
09:22Si vous dites, on va enlever des jours fériés ou des jours de congés,
09:27on va avoir la révolution.
09:28Et si vous allongez simplement le temps de travail professionnel,
09:32vous avez quasiment la révolution dans le pays.
09:33Donc, personne ne veut travailler plus.
09:35Oui, mais Pascal, les Français ont déjà montré à plusieurs reprises
09:39qu'ils étaient capables d'écouter des gouvernants quand ils leur disaient la vérité.
09:43Je pense notamment à ce qui s'est passé en 1958,
09:46quand de Gaulle a fait son plan de rigueur extrêmement violent,
09:49qui a complètement relancé l'économie, d'ailleurs,
09:53mais c'était un plan très rigoureux.
09:54Je me souviens aussi de Barr, qui réussissait quand même à être populaire,
09:58puisque Giscard et Barr ont gagné les législatives de 1978
10:03avec un discours quand même très dur, et puis des plans de rigueur.
10:07Donc, les Français, il faut qu'ils soient conscients.
10:10Le problème, c'est qu'on leur a dit depuis des années que tout allait bien,
10:13alors que tout allait mal.
10:14Et donc, il faut à un moment donné qu'ils soient conscients de la situation de la France.
10:21Voilà, c'est ça l'enjeu.
10:22Et j'espère que François Bayrou abordera vraiment cette question.
10:28C'est absolument fondamental, parce qu'il est temps qu'on...
10:31Enfin, là, on ne peut pas faire grand-chose, de toute façon,
10:33avec ces trois blocs irréconciliables à l'Assemblée nationale.
10:36Il n'y a pas de majorité pour faire vraiment une politique sérieuse.
10:39Mais, de toute façon, avant de faire cette politique sérieuse,
10:42il faut que les Français soient d'accord.
10:43Et pour que les Français soient d'accord, il faut leur expliquer.
10:45Voilà, c'est aussi bête que ça.
10:46Aujourd'hui, c'est vrai, tout ce que vous dites, vous avez raison.
10:48C'est la Révolution, si on annonce ceci ou cela.
10:51Mais il faut les préparer.
10:53Il faut préparer les Français à ce qui va se passer, disons, dans l'année,
10:58parce que vraisemblablement, il y aura une solution en octobre,
11:02et peut-être qu'à ce moment-là, on pourra avoir des gouvernants
11:05qui pourront vraiment prendre des décisions.
11:08Avec une vraie majorité.
11:10France, ce que je vous propose, c'est d'échanger peut-être avec un auditeur
11:13qui peut vous poser une question et imaginer le scénario de cet après-midi.
11:17Nous sommes avec Jean-Marc. Bonjour Jean-Marc.
11:19Bonjour, Pascal.
11:20Jean-Marc, vous êtes dans le bâtiment ?
11:22Oui.
11:23Vous êtes salarié ou vous êtes patron ?
11:25Salarié.
11:26Salarié. Vous allez travailler jusqu'à quelle heure ?
11:28Jusqu'à quel âge ?
11:30Écoutez, moi j'ai 58 ans, je suis un mauvais exemple
11:33dans le sens où je n'ai pas décidé de prendre une retraite
11:35parce que je n'ai pas décidé de vivre avec une retraite de 1000 euros.
11:37Donc, tant que je pourrais travailler, je travaillerai.
11:40Mais en même temps, je n'ai pas le choix, parce que vivre avec 1000 euros,
11:42en France, je ne sais pas comment faut faire.
11:44Mais comment ça se fait qu'après une vie professionnelle,
11:47j'imagine de nombreuses années, vous avez commencé à quel âge ?
11:51J'ai commencé à travailler, j'avais 19 ans.
11:54Vous avez toujours été salarié ?
11:56J'ai toujours été salarié.
11:58Jamais au chômage ?
12:00J'ai eu des petites périodes, mais pas inscrits au chômage.
12:05Des périodes très courtes, j'imagine ?
12:07Des périodes très courtes.
12:09Donc, ça fait 40 ans, puisque vous avez 58 ans,
12:11ça fait 40 ans que vous travaillez sans discontinuer ?
12:13Sans discontinuer, je vous dis, à part quelques coupures,
12:17où je n'étais pas inscrit au chômage.
12:19Et globalement, vous avez gagné toujours un peu plus que le SMIC ?
12:23Non, aujourd'hui, parce que je gagne moins que ce que je gagnais quand j'avais 20 ans.
12:28Mais aujourd'hui, par exemple, vous êtes salarié ?
12:30Imaginez-vous aujourd'hui, Pascal.
12:32Aujourd'hui, j'ai un salaire de 1800 euros.
12:34Sur les 1800 euros, vous enlevez 200 euros de primes.
12:37Parce qu'aujourd'hui, c'est vrai qu'on aime bien payer les gens avec des primes.
12:39Ce qui veut dire qu'en fait, j'ai un salaire de référence qui est égal à 1600 euros.
12:43Net ? C'est net ?
12:45C'est net, je vous parle net.
12:47Bon, net.
12:48Donc, c'est un peu plus que le SMIC quand même,
12:51mais c'est vrai que ce n'est pas un salaire à miroir.
12:54Oui, et tout ça sur 39 heures, Pascal.
12:57Sur 39 heures.
12:59Et quelle fonction vous avez dans le bâtiment ?
13:02Je fais un peu de tout.
13:04Je fais intervenant sur différents chantiers.
13:07Si vous voulez, je suis un volant.
13:09On appelle ça un volant.
13:10Vous êtes dans quelle région ?
13:12À Paris, région parisienne.
13:14Et tous les gens qui sont dans ce secteur-là sont payés à peu près comme vous ?
13:19À peu près, oui.
13:21Après, il y a les grosses boîtes,
13:24où peut-être les gars sont payés un peu mieux.
13:26Mais moi, dans une petite boîte, on est 10 salariés, vous savez.
13:28Donc, voilà, c'est les salaires.
13:30Et il n'y a pas possibilité, quand vous discutez avec votre patron, d'être mieux payé ?
13:33Bah non, évidemment que non.
13:35Lui aussi, il a des charges sur les salaires.
13:38Il a des charges sur les salaires, donc c'est très compliqué.
13:40Et donc, avec un salaire comme ça, vous allez terminer avec une retraite de 1000 euros,
13:44si par exemple vous preniez votre retraite ?
13:46Écoutez, je ne m'en suis pas occupé, parce que ça ne m'intéresse pas.
13:49Mais bon, écoutez, oui, ça va être ça.
13:51Ça va être 1200 ou 1300 euros, 1400 peut-être.
13:54Bon, bah 1400, je préfère continuer à travailler.
13:58Et puis, tant que je pourrais, Pascal, tant que je pourrais, je vais travailler.
14:02Maintenant, j'ai la chance, si vous voulez, d'avoir 58 ans,
14:05et puis de pouvoir encore continuer quelques années.
14:07Parce que maintenant, j'ai des copains qui ont passé leur vie dans le bâtiment,
14:10qui ont 58 ans, qui eux, par contre, voudraient s'arrêter d'urgence.
14:13Parce que de toute façon, ils n'ont plus la moelle pour le faire.
14:15Alors, M. Béroux et d'autres sont bien gentils de vouloir faire travailler les gens jusqu'à 74 ans.
14:20Alors oui, effectivement, vous savez, Pascal, quand on gagne 15 000 euros par mois,
14:23même quand on boite, on va quand même au boulot parce qu'on prend de l'argent.
14:27Mais quand on touche 1500 balles et qu'on est à moitié naze,
14:29il n'y a pas le moteur pour aller travailler.
14:31Vous comprenez ce que je veux dire ?
14:32Je suis d'accord. Alors, on va marquer une pause.
14:34Mais c'est vrai que, moi, je connais mal, évidemment, ces secteurs-là.
14:38Je m'étonne si la boîte gagne...
14:41Si une boîte, vous dites, vous êtes une dizaine de salariés, une entreprise,
14:44elle gagne quand même de l'argent, cette boîte ?
14:49Elle marche bien ?
14:50Oui, elle gagne.
14:51Vous ne pouvez pas être mieux payé.
14:54J'entends parfois que c'est très difficile de trouver des très bons dans le bâtiment, etc.
14:59Il n'y a pas une possibilité de...
15:01Les salaires sont trop bas.
15:03Pascal, les très bons dans le bâtiment, c'est dans les petites boîtes.
15:07Parce que, vous savez, dans une petite boîte, si vous êtes mauvais, vous ne faites pas l'année.
15:10Je vous le dis tout de suite.
15:12Non, mais je suis d'accord.
15:13Donc, on marque une pause.
15:14Mais c'est vrai que, bien sûr que les salaires sont trop bas.
15:17Et que c'est un problème.
15:19C'est-à-dire qu'il y a 40 ans, on pouvait se loger dans Paris.
15:23Lorsqu'on était professeur d'histoire géo, on pouvait se loger dans Paris.
15:28On pouvait vivre, effectivement, avec des loisirs et le surplus.
15:34Et aujourd'hui, avec les budgets contraints, qui ont augmenté.
15:39Alors, le budget contraint, c'est quoi ?
15:40C'est le téléphone, c'est les abonnements pour Netflix,
15:43c'est tout ce que vous devez payer en plus que vous ne payez pas il y a 40 ans.
15:47Et plus, surtout, la difficulté de se loger.
15:49C'est surtout ça.
15:50C'est-à-dire que ça coûte une fortune, un appartement dans Paris.
15:54Si vous gagnez 1800 euros par mois, vous ne pouvez pas vivre dans Paris.
15:58Il est 11h26.
15:59A tout de suite.
16:00Et vous pouvez réagir comme Jean-Marc.
16:01Vous, composez le numéro du Standard d'Europe 1.
16:04C'est le 01-80-20-39-21, 11h13h.
16:07C'est Pascal Froy et vous, sur Europe 1.

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