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00:00Voilà où on en est ce matin, François-Olivier Gisbert, éditeur réaliste, grand connaisseur de la vie politique.
00:05Qu'est-ce que vous imaginez dans le panier de la négociation pour Olivier Faure,
00:12qui ferait, François-Olivier, qu'il n'y ait pas de censure ?
00:17Il y a un point qu'on aborde assez peu, c'est l'histoire de l'impôt sur le capital.
00:23Vous voyez, un nouvel impôt, les socialistes adorent les nouveaux impôts.
00:27Et ça, je pense que c'est une possibilité qu'il faut peut-être regarder de près.
00:32C'est vrai que si François Bayon ouvre la porte sur les retraites, il prend un risque énorme.
00:38Il prend un risque énorme. Pourquoi ?
00:40Parce qu'on risque d'avoir, tout simplement, une tempête financière à un moment donné.
00:43Les marchés financiers peuvent très bien commencer la danse du scalpe.
00:47Et ça, on sait comment ça commence, on ne sait pas trop comment ça finit.
00:51Parce qu'on voit les exemples autour de nous.
00:53Et c'est vrai que ça peut arriver. Pourquoi ?
00:55Parce que les agences de notation, toutes ces agences dont on parle souvent,
00:59Standard & Poor's, Fitch, Moody's, etc.,
01:02elles regardent surtout les retraites.
01:05D'abord, le statut du fonctionnaire.
01:07En France, c'est vrai que ça ne joue pas à notre faveur.
01:10Et ensuite, les retraites.
01:12Et le problème des retraites, en France, ça n'est pas géré.
01:15Et vous le savez très bien, mais on ne le dit jamais.
01:17C'est quand même la moitié de l'endettement.
01:19La moitié de l'endettement, c'est tous ces déficits, ces trous qu'on bouche,
01:23que nous, la collectivité bouche, notamment les déficits des retraites des fonctionnaires.
01:27C'est ce que j'allais vous dire.
01:29Le problème, ce n'est pas les retraites. Le privé est à l'équilibre.
01:32Le problème, c'est le public, France.
01:34C'est essentiel de le dire.
01:36Parce qu'à chaque fois, les réformes sont faites contre le privé
01:42pour boucher les trous des publics.
01:44Et on ne touche pas aux retraites du public.
01:46C'est-à-dire que le public, c'est toujours calculé sur les 5 dernières années, je crois,
01:51ou même parfois sur les 2 dernières années.
01:53Alors que le privé, c'est sur les 25 dernières années.
01:55Donc, il faut peut-être changer le mode de calcul du public.
01:59Non, mais je pense surtout qu'il faut réformer les retraites.
02:03C'est que cette réforme, de ce point de vue, était bonne,
02:05et il en faudra forcément une autre parce qu'elle n'était pas suffisante.
02:08Mais, disons, l'idée d'arrêter tout, de recommencer,
02:12et de revenir à la retraite à 62 ans,
02:15enfin, c'est comique, c'est absurde.
02:18Ces gens ont perdu le sens de...
02:22Oui, il a raison, tout simplement.
02:24C'est très étrange.
02:25C'est quelque chose que je ne comprends pas.
02:27Alors, de l'autre côté, évidemment, François Bayrou, lui, il est plus malin que ça.
02:31Il va...
02:33Je pense qu'il y a une solution, mais ce n'est pas du tout sûr qu'il l'adoptera.
02:37Puis je pense que, comme d'habitude, de toute façon, il n'écoutera personne.
02:40Il fera les choses au dernier moment.
02:42Mais je pense que, bon, peut-être qu'il lâchera sur la fiscalité quelques bricoles.
02:47Je pense que s'il lâche sur les retraites,
02:51il se met en danger pour les semaines qui viennent.
02:54Et puis, bon, il n'aura peut-être pas de censure immédiate, mais il se met en danger.
02:58Et je pense que la meilleure solution pour lui,
03:01ce serait de faire preuve de courage, je pense qu'il en a,
03:04et de faire un peu de pédagogie.
03:06Alors, c'est un peu compliqué pour lui, parce que c'est vrai qu'il a été un maillon important du macronisme,
03:11et d'expliquer que la situation de la France aujourd'hui est catastrophique.
03:14Elle est catastrophique, et donc il faut faire des efforts.
03:17La France dépense plus qu'elle ne produit.
03:19Enfin, vous savez, toutes ces phrases, d'ailleurs, qu'il a répétées...