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Pour son interview d’actualité, Télématin reçoit Philippe Durant, à l'occasion de la sortie de son livre "Les petits secrets des grands films".
Pour son interview d’actualité, Télématin reçoit Philippe Durant, à l'occasion de la sortie de son livre "Les petits secrets des grands films".
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00:00Ce film qui part sous les pires auspices mais qui devient un chef-d'oeuvre à l'arrivée,
00:04notre invité de 8h15, c'est tout sur les coulisses des films français et c'est dans
00:08son dernier livre qu'il nous les raconte.
00:10Bonjour Philippe Durand.
00:11Bonjour.
00:12Soyez bienvenu.
00:13Donc vous êtes historien du cinéma, vous publiez les petits secrets des grands films
00:16français.
00:17C'est aux éditions du Rocher, ça se dévore, c'est très sympa, c'est hyper agréable
00:20parce que tous les films dont vous parlez, on les connaît évidemment.
00:22On va commencer peut-être Philippe Durand par ce qu'on pourrait intituler, ça partait
00:27très mal entre eux.
00:28Vous parlez de Romy Schneider et Philippe Noiret sur le film Le Vieux Fusil, on est
00:31en 1975, film de Robert Henrico.
00:33Pourquoi a priori, au début, ça part mal, ils ne s'entendent pas ?
00:37Ça part très mal de la part de Romy Schneider qui est une actrice très inquiète, c'est-à-dire
00:42qu'elle a du mal à rentrer dans un rôle et en fait, il devait y avoir une première
00:45réunion entre Noiret et Schneider et en fait, c'était une réunion, un repas qui devait
00:49avoir lieu.
00:50Chez Robert Henrico.
00:51Chez Robert Henrico, le réalisateur tout à fait et en fait, Romy n'est jamais venue
00:55à ce repas.
00:56En fait, elle est venue au moment où Philippe Noiret sortait, c'est-à-dire vers minuit,
00:59minuit et demi et Philippe Noiret l'a assez mal pris.
01:01Il était hyper ponctuel.
01:03Oui, c'était un grand pro, c'était à l'heure fixe et du coup, ça a dégénéré
01:09sur le tournage, c'est-à-dire que le tournage au début, ce n'était pas la grande entente
01:13et finalement, Noiret a fini par comprendre les qualités et les angoisses surtout de
01:17Romy Schneider.
01:18Le tournage s'est bien fait, ça est devenu un très grand classique du cinéma mais c'est
01:21vrai qu'au départ, ça démarrait très mal.
01:24C'est une histoire qui finit bien finalement.
01:25Dans le même genre, on peut parler du film de Roger Vadim et Dieu créa la femme, là
01:30cette fois, c'est avec Brigitte Bardot et avec Jean-Louis Trintignant et là, c'est
01:33presque pire que le film dont on vient de parler, le vieux fusil au départ quand même,
01:37non ?
01:38C'est même plus que pire si vous voulez parce qu'il faut se souvenir donc que Roger
01:42Vadim est l'époux de Brigitte Bardot et qu'il a sous les yeux son épouse qui va
01:48batifoler avec Jean-Louis Trintignant et lui, il filme ça en quelque sorte et il vit ça
01:52sur le tournage.
01:53Ils ne s'entendent pas du tout quand même, Trintignant et Bardot.
01:55C'est ça qui est drôle dans votre bouquin, c'est qu'on est d'accord, Bardot disait
02:00quand elle rencontre la première fois Trintignant, il n'a pas de charisme, il est moche, il est
02:04trop petit et lui, Trintignant dit c'est une petite sotte, Bardot, donc ça part très
02:08mal quand même.
02:09Ça part très très mal.
02:10C'est souvent les tournages comme ça, ça part excessivement mal et puis tout d'un
02:13coup, on ne sait pas pourquoi, ils s'entendent très bien, peut-être même un peu trop
02:15bien et le tournage évolue mais c'est vrai qu'au départ, c'est assez souvent dans
02:20l'histoire du cinéma, des acteurs et des actrices qui ont des tensions entre eux et
02:26finalement, ça débouche sur des grands films.
02:28Et je crois que le divorce de Vadim avec Bardot, il est né là en fait.
02:32Oui, tout à fait.
02:33Parce qu'il deal avec Jean-Louis Trintignant.
02:34Oui, parce que ça se passe sous ses yeux quand même, c'est assez choquant pour lui.
02:38C'est fou.
02:39Tournage du film Les petits mouchoirs de Guillaume Canet en 2010, gros carton, tout part bien,
02:43bande de potes, sauf que rapidement, Guillaume Canet, il se met à dos, on l'adore Guillaume
02:48Canet, il se met à dos pratiquement tous les comédiens pendant le tournage.
02:51Ça a failli tourner à la grosse baston en fait.
02:53C'est-à-dire qu'avec tous ses copains qui sont dans le film, il ne supporte pas la tension
02:58que met Guillaume Canet parce qu'il est très très très exigeant, sans expliquer exactement
03:02pourquoi, ce qu'il veut des acteurs.
03:04Les acteurs, c'est tous des potes, ils lui disent mais arrête un peu, qu'est-ce que tu
03:07veux de nous ? Et lui a du mal à s'exprimer, a du mal à dire ce qu'il veut parce que c'est
03:11quelque chose qui le touche personnellement ce film.
03:13Et finalement, ça a vraiment failli tourner en baston, c'est-à-dire qu'il y a une grosse
03:17tension en disant soit ça passe, soit ça casse.
03:19C'est-à-dire soit tu te calmes et on travaille dans de bonnes conditions, soit on s'en va
03:22tous et ton film, tu le fais tout seul.
03:24Et finalement, bon effectivement, ils sont restés, mais ça a été très très très chaud.
03:28C'est passionnant de voir ce qu'il y a derrière les films qui notamment, pour les grands
03:31succès, se passent super bien mais pas toujours en coulisses.
03:34Si on parle des choristes, parce que généralement quand il y a des pépins et des problèmes,
03:37ça vole en escadrille, ça arrive ensemble.
03:39Donc les choristes de Christophe Baratier, c'était en 2004, à l'arrivée le film fait
03:44un super carton, plus de 8 millions d'entrées en France, alors que quand même, il y a eu
03:48de sacrés barrières à passer.
03:50La première barrière, c'est la barrière, j'allais dire, Gérard Juniau qui ne croit
03:54absolument pas, qui ne voit pas l'intérêt de faire un film sur des choristes.
03:57Et qui a quand même l'idée, il se dit je vais me renseigner, et qui se rend compte qu'en
04:01France, il y a des centaines, voire des milliers de chœurs de tous les styles.
04:05Il se dit là on a peut-être une petite clientèle, donc on va le faire.
04:08Et donc il se lance dans ce film qu'il coproduit, dans lequel il joue.
04:11Et sur le tournage, ça devient assez compliqué, parce que ce qu'il se passe pendant les vacances,
04:15donc avec des enfants un peu turbulents, et surtout ça se passe avec beaucoup de chaleur.
04:18Donc il fait très très chaud, et il y a beaucoup de scènes avec François de Berlien,
04:22donc on ne les voit pas parce qu'ils sont filmés comme ça, mais en dessous, ils sont
04:25en slip.
04:26On a bien l'image là.
04:29Je vous laisse imaginer.
04:31En tout cas, c'est vrai qu'il a marqué ce film incroyablement.
04:34Il vous racontait dans le livre, combien les gamins pleurent à la fin de se séparer
04:38de Junio, dont il considérait que c'était pratiquement leur prof de chant.
04:41Oui, ce qui est étonnant dans ce film, c'est que les gamins démarrent en écoutant du
04:45rap avec leur machin, et ils finissent par écouter la musique classique des choristes.
04:49C'est ça.
04:50Ils ont, j'allais dire, pas évolué, mais en tout cas, ils ont découvert une autre
04:52musique.
04:53Exactement.
04:54Comme dans le film, en fait.
04:55Comme dans le film, tout à fait.
04:56Alors, au rayon caprice de stars, on va citer Alain Delon dans Astérix et Obélix.
05:00Obélix ?
05:01Obélix ?
05:02En 2008.
05:03Alors, plein de clauses dans le contrat d'Alain Delon.
05:05Ah ben c'est Alain Delon.
05:07C'est Alain Delon.
05:08Les deux plus grosses clauses.
05:10La première, c'est que le film doit se terminer sur une image d'Alain Delon.
05:14C'est écrit dans le contrat.
05:16C'est ça.
05:17Et c'est dans le film, d'ailleurs.
05:18Vous verrez, le film se termine sur Alain Delon.
05:19Et la deuxième clause, c'est qu'aucune image ne peut être diffusée où que ce soit
05:24sans l'accord d'Alain Delon.
05:26Malheureusement, le producteur trahit cette…
05:29Thomas Langevin.
05:30Thomas Langevin, tout à fait, trahit cette clause en montrant des images aux distributeurs,
05:35c'est-à-dire aux propriétaires de salles de cinéma.
05:38Et Alain Delon l'apprend.
05:40Et là, ça devient très très chaud.
05:42C'est-à-dire qu'il interdit à Thomas Langevin, le producteur, de venir sur le plateau
05:45pendant qu'Alain Delon est sur le plateau.
05:47Heureusement, il ne restait plus que quelques jours de tournage.
05:50Mais ce sont les exigences d'Alain Delon et on ne trahit pas Alain Delon.
05:54Eh ben dis donc.
05:55Voici quelques-unes d'anecdotes.
05:56Dernière, vraiment, dix secondes sur le film année.
05:58Enfin, ça trompe énormément.
05:59Donc, on a Mardoui Lalanga qui joue le rôle de la mère de Guy Bedos.
06:02Combien d'années les sépare ?
06:04Deux ans de plus que Guy Bedos.
06:06Et on y croit.
06:07Et on y croit.
06:08Elle n'a que deux ans de plus que Guy Bedos.
06:10Vous découvrez toutes ces anecdotes vraiment délicieuses
06:12dans le dernier livre de Philippe Durand,
06:14Les petits secrets des grands films français, édition du Rocher.
06:16Merci beaucoup.
06:17Restez encore avec nous quelques minutes, s'il vous plaît.
06:18Merci à vous.