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Regardez Lenglet-Co du 10 janvier 2025.

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Transcription
00:007h40, LangueLéco avec vous, François Langley.
00:06Pour faire des économies, le patron du MEDEF, Patrick Martin, propose de supprimer l'abattement pour frais professionnels dont bénéficient les retraités.
00:14C'est ce qu'il a proposé hier.
00:16Avant de nous dire si c'est une bonne ou une mauvaise idée, rappelez-nous, de quoi s'agit-il François ?
00:19Vous savez, tous les contribuables aujourd'hui bénéficient d'un abattement de 10%.
00:22C'est-à-dire, vous déclarez 100, vous n'êtes taxé que sur 90.
00:26L'origine de cette affaire, c'est de concéder aux contribuables un avantage pour tenir compte de ses frais professionnels.
00:33Du coup, certains beaux esprits se disent, mais les retraités profitent de cet abattement de 10%, ils n'ont pour autant pas de frais professionnels.
00:41On pourrait récupérer 4,5 milliards par an, c'est un peu d'argent, proposition du MEDEF.
00:47Et là, je m'adresse au professeur Langley, est-ce que c'est une bonne mesure François ?
00:51Écoutez, d'abord, c'est une augmentation d'impôts, donc c'est bête.
00:55Par principe, on est quand même au plus haut de l'histoire, au plus haut de l'Europe, au plus haut du monde, donc stop.
01:03Deuxième chose qui m'étonne, c'est que Patrick Martin, le patron du MEDEF, contribue à la créativité fiscale.
01:09Ça, ça vous chiffonne depuis ce matin.
01:10Débridé ! Mais ça me sidère !
01:12Ça me sidère, on n'a pas besoin de lui pour ce sujet-là.
01:15Il est beaucoup plus utile sur ce qu'il fait d'habitude, c'est-à-dire défendre les entreprises.
01:20J'ajoute que, dans la retraite, vous avez déjà une redistribution très importante avec ce qu'on appelle le taux de remplacement.
01:26Pour un retraité qui a un niveau de vie élevé, sa pension ne sera que de 30% de son dernier salaire.
01:32Pour un salaire modeste, on sera plutôt à 80.
01:35C'est normal, il faut évidemment rééquilibrer les choses.
01:39Mais enfin, on a déjà quelque chose de très puissant, sans compter la CSG qui frappe, elle aussi, les retraites les plus élevées.
01:45Là, je pourrais vous citer François Langlais qui dit qu'il faut qu'on remette les caisses en état, qu'on a un déficit abyssal,
01:50que les situations financières sont catastrophiques.
01:52Là, au moins, c'est un moyen de trouver de l'argent alors qu'on en manque.
01:54C'est le plus facile.
01:55On traite toujours ce problème de la même façon.
01:57C'est-à-dire qu'on prélève de plus en plus pour financer les dépenses qu'on ne parvient pas à contrôler.
02:02Le sujet central, c'est augmenter la base, travailler davantage.
02:06Bon, et est-ce que ça a une chance de se faire ? Elle peut passer, cette mesure, d'après vous ?
02:09Je ne pense pas en tant que telle.
02:11D'abord, si on écoute nos gouvernants, ils disent qu'il n'y a pas d'impôt sur les classes moyennes.
02:15Plus proséquement, les retraités, les retraités aisés en particulier, c'est la clientèle électorale de Macron.
02:20Ce qui est possible, c'est qu'on baisse le plafond de cet abattement.
02:23Il est aujourd'hui de 4000 euros, il pourrait être divisé par deux.
02:26Mais c'est quand même tout à fait caractéristique du débat français.
02:30Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
02:31On a un problème démographique gigantesque.
02:33On essaie de s'y attaquer avec une réforme médiocre qui ne le traite qu'à moitié.
02:37Réforme, pas préparée, pas négociée, pas votée.
02:41Du coup, tout le monde braille.
02:43Et on se retourne sur les deux expédiants préférés des Français, des nouveaux impôts et le siphonnage des réserves.
02:48Olivier Faure, le patron du PS, souhaite maintenant qu'on suspende la réforme pour quelques années
02:53en prélevant les milliards du fonds de réserve des retraites constitués il y a 30 ans.
02:58Vous savez, ça me fait penser à la fameuse phrase de Reagan qui se moquait des bureaucrates.
03:03Tout ce qui bouge, on taxe. Ce qui bouge encore, on le réglemente.
03:06Tout ce qui ne bouge plus, on le subventionne.

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