• hier
Avec Christophe Galfard, docteur en physique et écrivain.

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-01-07##

Category

Personnes
Transcription
00:00Les clés d'une vie, celle de mon invité, vous avez fait de l'univers votre royaume,
00:06quand vous levez les yeux au ciel c'est pour regarder très loin vers le cosmos, avoir
00:11la tête en permanence dans les étoiles ne vous a jamais empêché de conserver les pieds
00:15sur terre.
00:16Bonjour Christophe Galfard.
00:17Bonjour.
00:18Alors vous êtes un physicien avec un parcours incroyable qu'on va évoquer, c'est le principe
00:23des clés d'une vie.
00:24Vous publiez un livre, les explorateurs de l'univers chez Michel Laffont et vous rééditez
00:28un voyage vers l'infini qui est aussi un classique déjà.
00:32Donc ce parcours de physicien est tellement étonnant qu'il mérite des dates bien entendu.
00:36Et la première que j'ai trouvée, c'est le 13 janvier 2007, c'est la sortie de votre
00:41premier livre, Georges et les secrets de l'univers, qui paraît à New York chez Doubleday qui
00:46est quand même l'éditeur de Rudyard Kipling en 1898.
00:50Pas mal comme début, après on va garder quand même une certaine humilité par rapport
00:55à cette publication parce qu'elle n'a pas été le succès qu'elle a été grâce à mon
01:01nom en fait.
01:02Oui.
01:03En fait l'histoire c'est un petit garçon qui s'appelle Georges qui trouve le moyen
01:06de passer à travers un portail généré par ordinateur.
01:10Absolument.
01:11Et qui peut aller un peu n'importe où où il veut dans l'univers.
01:13Voilà.
01:14Et à l'époque les ordinateurs ne sont pas aussi connus qu'aujourd'hui.
01:16Non.
01:17C'est-à-dire qu'il y a qu'est-ce qu'il y a ? Les enfants n'ont pas un ordinateur devant
01:21eux, une tablette ?
01:22Alors peut-être pas des tablettes, non c'est assez certain.
01:24En tout cas il y avait un aspect technologique qui remplaçait la magie du portail.
01:29Voilà.
01:30Et en même temps ça permettait aux enfants d'apprendre l'espace, les étoiles, les planètes.
01:34Exactement.
01:35Parce qu'en général on les apprend à l'école mais on ne comprend jamais rien.
01:37Absolument.
01:38Vous avez connu le problème ?
01:39Je ne sais pas si j'ai connu ce problème-là mais en tout cas il y a quelque chose qui
01:43est sûr c'est qu'à l'école et quand on est enfant les planètes, les étoiles ça fascine.
01:48Qu'on soit une fille ou un garçon, d'où qu'on vienne, qui qu'on soit, quelle que soit
01:53notre culture, l'espace c'est quelque chose qui fascine les enfants.
01:57Et en même temps ce qui les fascine depuis toujours c'est la planète Mars que vous évoquez
02:00dans ce livre.
02:01Parce qu'elle est toute rouge.
02:02Oui.
02:03Mais c'est vrai que c'est un mythe la planète Mars pour les enfants plus que Jupiter ou
02:07Uranus.
02:08Peut-être moins aujourd'hui, peut-être qu'aujourd'hui on a plus accès à toutes
02:11les autres planètes qu'à une certaine époque mais à une certaine époque, Mars, les scientifiques
02:16pensaient qu'elle était potentiellement habitée et je pense que c'est resté dans l'inconscient
02:19collectif comme étant une planète qui est juste là, qu'on pourrait éventuellement
02:24habiter.
02:25Oui.
02:26Et on a toujours parlé des martiens, curieusement, alors qu'il y a d'autres habitants sur
02:29d'autres planètes sans doute.
02:30Et vous savez pourquoi on a parlé des martiens ? C'est à cause d'un roman d'Edgar Heisborough,
02:34le père de Tarzan, qui a fait Princess of Mars en 1912 et ça a donné l'image des
02:40martiens.
02:41Oui c'est possible.
02:42Après l'idée que Mars soit habitée ça date d'un peu avant où les premiers télescopes
02:47avaient réussi à apercevoir ce qui leur semblait être des canaux à la surface de
02:52Mars.
02:53Aujourd'hui on sait que ce ne sont pas des canaux mais voilà.
02:55Alors il se trouve que vous êtes effectivement l'un des auteurs de ce livre et un autre
03:00auteur est un homme illustre, écoutez sa voix.
03:02Stephen Hawking qui est un scientifique exceptionnel et vous avez écrit ce livre avec lui et avec
03:13sa fille Lucy.
03:14Exact.
03:15C'était la première fois que j'écrivais quelque chose, c'est moi qui avais proposé
03:19à Stephen d'écrire ce livre-là et au moment où je lui avais proposé il s'est dit ah
03:25malheureusement je n'ai pas le temps je suis en train d'écrire un autre livre et deux
03:29ans plus tard sa fille est revenue me voir en me disant qu'il avait finalement envie
03:32de l'écrire et elle s'est jointe au processus.
03:35Et vous avez travaillé dans l'ombre au début je crois, Christophe Galfard, pour écrire
03:38les premières parties de ce livre ?
03:39Ah non pas du tout, c'est moi qui l'ai écrit.
03:41Non mais dans l'ombre discrètement loin d'eux, loin des deux, loin de Lucy et de
03:47Stephen Hawking.
03:48Stephen Hawking ?
03:49Stephen Hawking oui.
03:50Pas particulièrement non, on était ensemble, on a écrit ça ensemble.
03:53Il faut savoir que Stephen Hawking il a fait des études et à ses examens de fin d'études
03:58les examinateurs paraît-il étaient assez intelligents pour réaliser qu'il parlait
04:04à quelqu'un de plus intelligent qu'eux.
04:06Oui c'est vrai, il était exceptionnel.
04:07C'est vrai ? C'était un surdoué ?
04:09Je ne sais pas comment dire surdoué, surdoué ce n'est pas forcément la...
04:14Ce que je dirais c'est qu'il était absolument passionné et fait pour ce travail-là.
04:19Son esprit était extraordinaire par rapport à la compréhension intuitive qu'il avait
04:25de l'univers.
04:26C'est quelque chose qui est assez rare, même dans le domaine des sciences, d'avoir une
04:30telle appréhension intuitive des choses.
04:33Normalement c'est très littéral, on utilise les équations etc.
04:38Lui de part aussi sa maladie a développé probablement une visualisation des choses
04:46que peu de personnes ont eues depuis je pense.
04:48Oui car on garde l'image de Stephen Hawking avec cette sclérose en plaques qui s'est
04:52développée d'ailleurs je crois au début de ses études supérieures.
04:55Alors on pense que ce n'est pas vraiment une sclérose en plaques qu'il a eue mais
05:00plutôt une sclérose latérale amyotrophique qui est l'équivalent de la maladie de Charcot
05:06et qu'il a effectivement développé lorsqu'il avait une vingtaine d'années et qui normalement
05:11a une sorte d'évolution beaucoup plus rapide que ce qu'il a eu lui.
05:17Oui je crois que ça a duré quarante ans pratiquement.
05:19Il est mort à soixante-seize ans, quelque chose comme ça.
05:22Oui donc c'est déjà presque miraculeux, c'est peut-être la science qui lui a permis
05:26justement de tenir ?
05:27En tout cas ça participerait au mythe.
05:29Alors il a été très célèbre à cause d'un livre ou grâce à un livre qui est une brève
05:34histoire dans le temps.
05:35Ça a été aussi une révélation ce livre ?
05:37Alors auprès du grand public effectivement c'est une brève histoire du temps qu'il
05:41a publié dans les années 1980 et qui était le premier vraiment énorme best-seller de
05:49littérature ou de vulgarisation comme on veut scientifique et qui a mis à la portée
05:55d'un nombre incalculable de personnes des concepts qui étaient quand même jusque-là
06:00réservés au domaine académique.
06:02Alors le chemin qui vous a conduit vers lui, Christophe Galfarve, on en parle, ça a commencé
06:06par des études de physique.
06:08Je crois que la passion de la physique ça remonte à vos jeunes années.
06:11Ah oui, moi j'ai toujours aimé cette réflexion-là.
06:14J'ai surtout aimé les mathématiques quand j'étais jeune et il y a quelque chose de
06:19très rassurant dans les mathématiques de par leur langage, leur beauté, leur logique
06:25et j'ai réalisé un petit peu plus tard la puissance des mathématiques pour expliquer
06:31des phénomènes physiques et ça c'est une vraie révélation que de réaliser ça.
06:36Absolument, alors tout est parti au fait de vos études, d'abord des études supérieures
06:40et l'école centrale.
06:42Oui, j'ai commencé par faire une école d'ingénieur absolument, l'école centrale
06:46à Paris.
06:47Et on ne peut pas rêver, à part Polytechnique, meilleure école ?
06:49Absolument, on est dans un système en France, que ce soit en bien ou en mal, j'en sais
06:57rien, mais en tout cas lorsqu'on fait partie de ces écoles-là, on a la chance d'avoir
07:01un système qui vous aide à trouver le meilleur moyen d'atteindre votre rêve, votre objectif,
07:08votre but, si vous en avez un.
07:09Si vous en avez un.
07:10Et moi j'avais l'objectif de faire de la physique théorique et du coup ils m'ont aidé
07:15à faire ce que j'avais envie de faire.
07:18J'ai fait une première année grâce à l'aide notamment d'Etienne Klein qui était professeur
07:25de physique quantique à l'époque, qui m'a fait faire un stage d'un an au CEA, au commissariat
07:30de l'énergie atomique, sous la direction de Marc Lachiezrec, un scientifique français
07:35qui a écrit des livres de vulgarisation lui aussi, et qui m'a fait travailler sur ce
07:40qu'on appelle les théories alternatives de la gravitation.
07:43Alors je ne suis pas sûr d'avoir été absolument brillantissime à ce moment-là, mais en tout
07:46cas ça m'a beaucoup plu.
07:48Alors ce qui s'est passé ensuite, c'est que vous avez rejoint Cambridge, il va falloir
07:51que Cambridge c'est une université prestigieuse, il y a Charles Dickens, Isaac Newton, Emma
07:56Johnson, Alan Turing qui sont allés dans cette université, et vous avez eu le privilège
08:01d'y aller d'une façon très particulière et d'accéder à un poste que vous n'imaginiez
08:05pas, avec un professeur que vous n'imaginiez pas, Christophe Graffard.
08:09Quelque part oui et non, parce que d'arriver à Cambridge c'était super, franchement c'était
08:16suite à ce stage avec Marc Lachiezrec où j'ai été admis en master à l'université
08:21de Cambridge, un master de mathématiques appliquées et de physique théorique, ça
08:26s'appelait les études avancées en mathématiques à l'époque, et à la fin de ce master en
08:30gros il y a une sorte de classement et les dix premiers on peut discuter avec les différents
08:36professeurs parce qu'on a automatiquement une bourse de thèse si on en a envie.
08:40Et c'est là que j'ai rencontré, enfin rencontré je l'avais déjà vu avant, mais c'est là
08:45que j'ai discuté pour la première fois avec Stephen Hawking pour être son étudiant.
08:49Et justement il vous a repéré immédiatement, il a dit il y a quelque chose avec ce garçon.
08:53Peut-être.
08:54Est-ce que je crois qu'il vous a confié tout de suite des recherches sur les trous
08:57noirs ?
08:58Alors il prenait une année sur deux, il prenait quelqu'un qui travaillait sur les trous noirs
09:03et l'année d'après sur le Big Bang, les trous noirs et Big Bang comme ça en alternance.
09:07Et tous ceux qui ont travaillé sur le Big Bang sont devenus des grands grands scientifiques,
09:12directeurs d'universités, tous ceux qui ont travaillé sur les trous noirs sont devenus
09:14fous.
09:15Ah bon ?
09:16Et moi j'ai fait les trous noirs, je suis tombé sur une année à trous noirs.
09:18Oui mais en même temps vous n'avez pas devenu totalement fous, vous fous de votre métier
09:21plutôt.
09:22Non absolument.
09:23C'est tellement complexe, c'est tellement beau, tellement mystérieux qu'on peut se
09:27perdre là-dedans complètement.
09:28Alors où Stephen Hawking ne se perdait pas c'est son côté bon vivant, car il mangeait
09:35bien, il vivait bien, il travaillait tout le temps.
09:37Je crois que la seule fois où il s'est mis en colère contre vous, c'est le jour où
09:40vous avez osé, Christophe Galfard, demander 15 jours de vacances.
09:44Alors pas demandé parce qu'il m'aurait dit non, il n'aurait pas été fâché mais
09:46je les ai pris.
09:47Et alors ?
09:48C'est à mon retour qu'il était furieux.
09:49J'en ai pas repris une seule fois après.
09:52Comment ça se fait ? Il ne supportait pas ça ?
09:54Oui et non, je ne sais pas s'il supportait, en fait non, tout simplement.
10:00L'idée du livre dont on a parlé, je crois qu'elle est née d'un livre et d'une série
10:05de films.
10:06Harry Potter vous a influencé aussi ?
10:14À l'époque où j'étais en thèse avec lui, Harry Potter commençait à être un
10:19énorme carton et ça a donné envie aux enfants de lire et je me suis dit pourquoi
10:24pas profiter de ça pour leur faire découvrir une discipline qui est quand même normalement
10:31pas accessible qui est celle de la physique théorique.
10:33Et je me suis dit, autant profiter de cet engouement pour écrire un livre pour les
10:37enfants.
10:38Et ça a marché tout de suite puisque ça a été un vrai succès et il y en a eu d'autres
10:43d'ailleurs.
10:44Il y a d'autres dates importantes dans votre parcours et il y en a une que j'ai repérée
10:47qui est le 9 janvier 2012.
10:49A tout de suite sur Sud Radio avec Christophe Galfard.
10:52Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
10:55Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Christophe Galfard, physicien qui a travaillé
11:01avec Stephen Hawking et avec beaucoup d'autres, on va en parler.
11:03Vous publiez Les Explorateurs de l'univers, un album destiné aux enfants, on va en parler
11:08aussi et il y a une réédition collector de Voyages vers l'infini qui a été un best-seller.
11:13Alors le 9 janvier 2012, qu'est-ce qui s'est passé ?
11:16C'est le début d'une émission de télévision où vous avez débuté.
11:19Le journal quotidien d'Arte qui débute ce jour-là et vous avez été chroniqueur dans
11:30ce journal pendant une saison.
11:32Exact.
11:33Ça s'appelait 28 minutes ce journal.
11:34Absolument, avec Elisabeth Kain, l'émission existe évidemment toujours encore aujourd'hui,
11:38c'est un grand succès et je faisais partie de l'équipe de chroniqueurs de la première
11:42année, absolument.
11:43Comment êtes-vous arrivé là-dedans ?
11:45Écoutez, j'ai toujours eu envie de raconter la science à la télé, à la radio, au plus
11:51grand nombre possible et de rencontre en rencontre, on m'a fait passer des tests, des auditions
11:58pour voir si...
11:59Des essais.
12:00Des essais pour cette émission-là et j'ai été pris.
12:03Voilà, et ça a marché puisque vous avez fait des chroniques aussi bien sur les trous
12:06noirs que le Voyages vers l'infini.
12:08À chaque fois, il fallait un thème différent, il fallait être simple et court.
12:11Ce que j'ai bien aimé en fait dans cette année-là, c'est que le thème devait être
12:16en rapport avec une actualité.
12:18Donc il y avait un invité d'actualité, je vous donne n'importe quoi, si par exemple
12:21ça pouvait être sur le Moyen-Orient ou je sais pas quoi, je faisais une chronique sur
12:26l'origine du pétrole, d'où il vient d'un point de vue naturel.
12:29Mais il faut expliquer ça très simplement.
12:31Ah oui, c'est l'idée.
12:32Et ça, c'est un peu ce que...
12:33En fait, dans ma façon d'appréhender la vulgarisation scientifique, j'aime bien l'idée de pop-science,
12:39de la science pop, si vous voulez.
12:40Et ça, ça veut dire que systématiquement, même si ça fait longtemps que je fais quelque
12:46chose, je reprends toujours à zéro.
12:47On n'a jamais besoin de la moindre connaissance avant d'arriver à comprendre ce que j'essaie
12:52de raconter.
12:53Oui, il faut oublier ses propres connaissances pour justement toucher le public.
12:56Eh oui.
12:57Alors, à l'époque, vous avez eu quelques soucis avec les premiers exposés.
13:02Je crois que vous avez connu une période de vache maigre après les études.
13:05On vous a proposé de travailler dans la haute finance, mais ça ne vous intéressait pas.
13:08Non, ça, c'était avant, quand même, 2012.
13:10Je parle bien avant, à la fin de vos études.
13:13Oui, bien avant.
13:14En fait, j'ai voulu...
13:15Oui, oui, évidemment.
13:16Mais souvent, dans ce genre d'études, il y a des recruteurs qui viennent nous parler
13:21à la fin de nos études pour nous embarquer vers des horizons auxquels on n'avait pas
13:26forcément pensé.
13:27Il y en a plein qui ont dit oui pour partir dans la finance, mais pas moi.
13:30Pourquoi ?
13:31J'étais trop passionné par la science elle-même et par l'impact et l'importance
13:38de la vulgariser.
13:39Et justement, avant Arte et avant 28 Minutes, vous avez débuté à la télévision, à la
13:44BBC, je crois.
13:45Absolument.
13:46Oui, c'est vrai.
13:47J'ai fait un documentaire, un pour Steven, que j'ai écrit sur son travail sur les trous
13:53noirs et un autre où j'étais à l'écran aussi.
13:56Voilà.
13:57Mais je crois que vos débuts ont été très difficiles.
13:59Un jour, vous avez dû remplacer Stephen Hawkins et vous vous êtes évanoui en plein direct.
14:04Ça, c'est encore avant.
14:06Oui, parce qu'une fois que j'ai appris, ça allait un petit peu mieux.
14:10Là, j'arrive à vous parler.
14:11Vous voyez.
14:12Mais effectivement, la toute première émission de radio que je n'ai jamais faite, c'était
14:15au pied levé, j'ai dû remplacer Stephen pour aux nouvelles du soir de la BBC.
14:22Ils ne trouvaient personne d'autre ?
14:24En fait, ce n'est pas qu'ils ne trouvaient personne d'autre, c'est que Stephen a proposé
14:27mon nom.
14:28Donc, ils m'ont appelé.
14:29Et moi, je l'ai su quelques heures avant et j'étais chez moi à faire des allers-retours
14:36dans mon salon.
14:37Et au bout d'un moment, quand ils ont appelé, j'étais tellement en stress et en panique
14:42que j'ai complètement oublié de respirer et je me suis étranglé en m'étouffant.
14:45Je suis tombé par terre en direct à la radio.
14:47Ça ne s'entendait pas, mais j'ai des amis qui écoutaient et qui m'ont appelé.
14:50Encore une fois, j'étais mort.
14:51À ce point-là, mais ça s'est arrangé ensuite.
14:54J'ai pris des cours après pour apprendre.
14:57On n'apprend pas ça à l'université.
15:00Donc, j'ai essayé d'apprendre.
15:02Et en fait, à la radio, il y avait ce qu'on appelait des cours d'expression verbale payés
15:07par le gouvernement.
15:08Et on avait un professeur qui venait nous apprendre justement à placer notre voix
15:11et à respirer.
15:12C'est un petit peu l'équivalent, sauf que ce n'était pas payé par le gouvernement.
15:15Alors, il se trouve qu'en fait, si vous êtes en Angleterre, c'est que ces phénomènes
15:20de physique intéressent beaucoup plus au départ les Anglais que les Français.
15:23Christophe Galfard.
15:24Quel phénomène ?
15:25Tous les phénomènes que vous évoquez dans l'évolution.
15:28Les trous noirs et ce genre de choses.
15:30Je n'irai pas jusque là.
15:31Il y a quand même des chercheurs en France qui sont absolument exceptionnels.
15:33Mais je parle du grand public.
15:34Ah.
15:35On voit beaucoup plus d'émissions à la télévision de documentaires en Angleterre qu'en France.
15:39Ça, c'est absolument vrai.
15:40Il y a un engouement dans le grand public et une compréhension de la part des grands
15:46groupes de médias publics anglais, anglo-saxons en particulier, anglais, pardon, en particulier,
15:51qui donnent la part belle à la connaissance scientifique.
15:55Ce qui est un peu moins le cas en France quand même.
15:57Il faut la demander.
15:58La radio, pas tant que ça.
15:59On a des émissions qui sont très bien.
16:02À la télé, il y a quelques émissions sur Arte, sur France 5 souvent.
16:05Mais du vrai prime time de science, etc., comme il existe en Angleterre, qu'il soit
16:10entertaining et qu'il soit éducatif, etc., et en même temps sympa et qu'on a envie de
16:16regarder.
16:17Nous, on n'en a pas.
16:18Moi, j'adorerais faire ça.
16:19On est bien d'accord.
16:20Il y a aussi un documentaire en quête d'une nouvelle terre dans lequel vous êtes intervenu
16:24en 2017.
16:25Oui, ça, c'était un petit tour du monde que j'ai fait avec la BBC et France 5 pour
16:33essayer de faire découvrir au grand public où nous en sommes aujourd'hui vis-à-vis
16:41de l'exploration spatiale et en particulier de l'exploration habitée.
16:44Parce qu'on entend toujours aujourd'hui Elon Musk parler d'aller sur Mars, etc.
16:48À l'époque, on n'en entendait pas trop parler et du coup, l'idée du documentaire, c'était
16:54de faire un état des lieux.
16:55En gros, l'idée du documentaire, c'était imaginons qu'on ait un gros souci demain
17:00avec la Terre en entier.
17:01Est-ce qu'il est possible d'aller sur notre planète ? Et j'ai essayé de répondre à
17:04ça.
17:05Et comment s'y installer et comment y vivre durablement ?
17:07Oui.
17:08La réponse est non.
17:09Bien sûr, c'est évident.
17:10Mais on a quand même regardé toutes les choses qu'il faudrait faire.
17:11Mais il y a une émission de radio qui, en 1938, a marqué le monde entier.
17:15C'est le jour où Orson Welles a fait croire que les Martiens venaient d'envahir la Terre
17:20et que c'était une panique totale à New York alors que c'était une dramatique à
17:23la radio.
17:24Alors, la petite histoire veut que certaines personnes aient sauté par la fenêtre, etc.
17:28Je ne suis pas certain que ce soit complètement lié à l'émission de radio, mais bon, c'est
17:32le genre de...
17:33D'autant plus qu'à l'époque, la radio était le médium principal d'information.
17:39Du coup, lorsque vous faisiez une annonce comme celle-là à la radio, tout le monde
17:43était immédiatement au courant.
17:44Aujourd'hui, il y a tellement de choses qu'il y a plein de gens qui ont annoncé l'arrivée
17:49des extraterrestres.
17:50Plus personne n'est en panique.
17:51Ça n'est pas arrivé.
17:53Moi, je me souviens de Claude Vorilhon d'Iraël qui a aujourd'hui une secte qui l'a permis
18:00de vivre.
18:01Il avait annoncé qu'il avait vu des extraterrestres et qu'il les attendait sur Terre.
18:05Bien pour lui.
18:06Il y a aussi un autre documentaire de l'autre côté de la Lune que vous avez présenté
18:11sur France 5 très récemment et qui a aussi été un événement, Christophe Galfard.
18:15Absolument.
18:16Un documentaire réalisé par François-Xavier Vive qui était sur ce qu'il est en train
18:23de se passer aujourd'hui autour de la Lune.
18:26Est-ce qu'il y a une réelle conquête ? Est-ce qu'il y a une réelle bataille entre
18:32Etats, entre nations, entre particuliers peut-être, entre intérêts privés ou publics, je ne
18:39sais pas, autour de la Lune pour éventuellement aller sur Mars, pour éventuellement aller
18:43plus loin encore, pour éventuellement avoir accès à des ressources et priver les autres
18:50nations de ces ressources-là.
18:51Donc on a fait une petite enquête sur ce programme-là et c'est assez édifiant.
18:57La Chine est sur le coup ?
18:59Ah ben oui.
19:00Les seuls qui sont moins sur le coup que les autres aujourd'hui c'est l'Europe.
19:04Le reste du monde, en tout cas les grandes puissances économiques que sont par exemple
19:09la Chine et les Etats-Unis sont à fond sur l'exploration et éventuellement potentiellement
19:14l'exploitation spatiale.
19:15Il y a des voies encore inexplorées qu'ils peuvent trouver ?
19:18Ah ben oui, on est au début, on est au jour 1, on n'a même pas commencé.
19:22Le point de départ ça a quand même été le premier pas de l'homme sur la Lune qui
19:25a marqué l'histoire.
19:26Clairement, c'était une étape, s'il y a des cases à cocher peut-être, imaginons
19:34qu'il y ait une sorte de gris universel d'états d'avancement de civilisation, je
19:39pense que le pas posé sur un astre autre que celui de l'origine d'une certaine espèce,
19:45c'est une étape clairement particulière.
19:47Ça vous a marqué ?
19:48J'étais un peu jeune, mais moins que ceux qui l'ont vécu parce que moi je suis né
19:53alors que ça avait déjà eu lieu.
19:55Oui exactement.
19:56Alors il se trouve que quand ils sont revenus les trois astronautes, ils sont passés par
20:00la douane et ils ont dû déclarer dans la case départ 2, la Lune, et ils ont dû déclarer
20:0721 kilos de roches et de poussières lunaires qu'ils rapportaient dans leurs bagages.
20:11C'est extraordinaire l'administration.
20:12Oui, après c'est peut-être les prémices d'un futur pas si lointain que ça.
20:20Alors il y a eu les recherches justement sur la physique, pendant des centaines d'années,
20:24Christophe Galfard, on n'a rien fait, ça s'est accéléré aujourd'hui.
20:28Je vous trouve dur en disant qu'il n'y a rien été fait.
20:30Pendant il y a 5-6 siècles.
20:31Mais même il y a 5-6 siècles, les étapes sont difficiles, c'est difficile de se dire
20:38à quel moment on va faire une révolution de pensée.
20:41On peut très bien imaginer qu'au vu de personnes qui habiteraient dans 10 000 ans,
20:46en ce moment chez nous il ne se passe rien.
20:48Alors que nous on a l'impression qu'il y a un foisonnement de découvertes, de nouvelles images, etc.
20:53Mais face à des découvertes qui seront peut-être faites dans 100 ans ou 150 ans,
20:56on aura peut-être à postériori l'impression qu'il ne s'est rien passé au XXIe ou XXe siècle.
21:01Alors qu'on a découvert petit à petit que la Terre était ronde, qu'elle n'était pas au centre de l'univers,
21:07qu'il existait d'autres planètes ailleurs, d'autres étoiles.
21:11Ça s'est accéléré ensuite.
21:12Il y a une forme d'accélération suite à une technologie qui est arrivée au XXe siècle, absolument,
21:17qui nous a changé notre vision.
21:21Je le dirai peut-être un petit peu différemment.
21:23Jusqu'au XXe siècle, la science s'intéressait à ce que nos sens peuvent percevoir.
21:30Au XXe siècle, on est allé au-delà.
21:32Et on a réalisé qu'au-delà, le monde était encore plus vaste que tout ce qu'on avait pu imaginer.
21:37Et c'est cette accélération-là, je pense, qui marque aujourd'hui.
21:41Nous, on va justement explorer d'autres terrains, mais plus personnels, qui vous concernent,
21:47avec une autre date, le 16 novembre 2023.
21:49A tout de suite sur Sud Radio, avec Christophe Galfard.
21:52Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
21:55Sud Radio, les clés d'une vie, Christophe Galfard, physicien, mon invité.
21:59Nous parlerons tout à l'heure des explorateurs de l'univers, un livre destiné aux enfants
22:03et un voyage vers l'infini, qui est lui, destiné à un public plus large, mais avec une âme d'enfant.
22:09Je reviens au 16 novembre 2023, justement, avec les enfants.
22:12Car ce jour-là, c'est paradoxal.
22:14Dans la ville de Versailles, qui est la ville du Roi Soleil,
22:16vous intervenez devant des élèves de 3e en tant qu'astrophysicien.
22:20Alors, je ne me souviens plus du tout.
22:22En fait, ils sont fascinés par tout ce que vous leur racontez,
22:26parce qu'ils sont fascinés par vos travaux et par les trous noirs.
22:31Et vous êtes ce jour-là à Versailles, c'est sur Internet,
22:34et on voit les réactions des enfants, qui sont heureux de vous voir.
22:38Alors ça, c'est marrant, parce que j'ai commencé au tout départ,
22:43lorsque j'ai commencé à écrire pour la jeunesse,
22:46après « Georges et les secrets de l'univers », j'ai écrit une trilogie
22:48qui s'appelle « Le prince des nuages ».
22:50Et lorsque cette trilogie est sortie, j'ai demandé une chose à mon éditeur,
22:54qui était Pocket Jeunesse, PKJ aujourd'hui,
22:57c'est d'aller dans les écoles pour parler aux enfants.
23:00Et pendant peut-être 2 ans, j'ai dû rencontrer entre 5 et 600 000 enfants en France,
23:06sans médias, sans prendre de photos, sans télé, sans je ne sais pas quoi,
23:10juste pour être proche d'eux.
23:12Et la fascination des enfants, qu'ils soient en primaire,
23:16jusqu'en fin de lycée, c'est plus des enfants évidemment,
23:19mais à tous les niveaux, dès qu'on leur raconte une histoire,
23:24la fascination est là, elle est palpable.
23:27Et cette expérience dont vous parlez à Versailles,
23:30c'est une expérience que j'ai ressentie partout en France, absolument partout.
23:34Mais comment ça s'est passé par le bouche à oreille ?
23:36Parce que personne ne vous connaissait, personne n'avait entendu parler de ces conférences.
23:41Non, c'était des écoles qui s'inscrivaient, qui voulaient...
23:45Par le bouche à oreille ?
23:46Oui, exactement.
23:47Alors, Ce prince des nuages, justement, c'est une trilogie
23:50avec l'histoire de Tristan Dreyf, Myrtille Landau et Tom Briggs,
23:55qui se retrouvent à une époque où la surface de la Terre est inhabitable.
23:59Exact, ça vous rappelle quelque chose ?
24:01Comment c'est né ?
24:03C'était l'époque où les premiers rapports du GIEC
24:06commençaient à être relayés publiquement dans les médias.
24:12Et je me souviens très bien d'un rapport qui devait être en 2007 ou 2008,
24:18qui expliquait qu'en gros c'était une catastrophe.
24:23Et les journaux avaient quasi tous titré « Fin du monde », « Apocalypse », etc.
24:27Et trois jours plus tard, plus rien. Terminé.
24:30Donc on venait d'annoncer la fin du monde, l'apocalypse,
24:32et puis après c'est reparti sur le foot ou je sais pas quoi, tout va bien.
24:35Et je me suis dit que les adultes, évidemment, ils ont l'habitude de ce genre de choses,
24:38mais les enfants qui voient ça en marchant dans les rues,
24:41qui voient les journaux avec ce genre de titres, l'impact, il existe.
24:46Il est là, ça crée une angoisse, ça crée quelque chose qui va être au fond d'eux,
24:50d'autant plus que personne ne vient par derrière leur expliquer de quoi il s'agit.
24:54Du coup je me suis dit que j'allais écrire un livre, un roman d'aventure,
24:57avec des enfants qui habitent au-dessus des nuages,
25:00et qui sont sur une Terre qui est un petit peu dévastée,
25:03et il y a un tyran qui est là, qui veut utiliser le climat comme une arme de guerre,
25:07ça vous rappelle peut-être quelqu'un aujourd'hui,
25:10mais c'était il y a 20 ans que j'ai écrit ça, c'est encore d'actualité, il semblerait malheureusement.
25:14Et pour le combattre, les enfants, le but des enfants,
25:17c'était de comprendre comment fonctionnait la nature,
25:19pourquoi le ciel est bleu, d'où viennent les vents, les nuages, les éclairs,
25:22comment naissent les étoiles, et c'est grâce à ce savoir-là qu'ils arrivent à combattre le tyran.
25:26Oui, dans les journaux télévisés, plusieurs fois, la fin du monde a été annoncée,
25:30le journaliste a conclu en disant on en parlera le lendemain dans le journal télévisé.
25:33C'est ça.
25:34Donc c'était pas pris au sérieux.
25:35Mais c'est vrai que c'était aussi une façon de faire comprendre à des jeunes
25:38des sujets dont on ne leur parlait pas à l'école.
25:40On ne parlait même pas d'écologie, de nature ou d'évolution.
25:44Aujourd'hui, les enfants sont beaucoup plus au courant et au fait des choses
25:48que nous nous l'étions enfants.
25:50Les programmes ont évolué et il y a cet éveil à toutes ces problématiques qui existent aujourd'hui.
25:58Et ces trois livres ont eu un succès considérable.
26:00Absolument.
26:01Et ont touché les enfants et les parents aussi.
26:04Oui, c'était quelque chose à lire en famille.
26:06Il y a aussi dans ce domaine-là, dans ce domaine des tyrans,
26:10un film qui a forcément marqué cette génération.
26:20Star Wars, ça vous a marqué aussi, Christophe Calphard ?
26:22Oui, c'est difficile de passer à côté.
26:25Et moi j'avais adoré.
26:27J'étais petit sur les premiers, ils m'avaient fait un peu peur, je vous avouerais.
26:30Mais oui, c'est phénoménal comme invention.
26:33Et quand on pense que Lucas a créé ces films et qu'aucun distributeur n'en voulait
26:37et que personne n'y croyait, qu'il a gardé comme ça tous les droits, c'est extraordinaire.
26:41Oui.
26:42Alors, ce qu'il y a dans Star Wars, ça peut se réaliser un jour ou non ?
26:46Non.
26:47Pas demain en tout cas.
26:48Pas demain ni après-demain.
26:49Ni après-demain, non.
26:50Mais en tout cas, c'est quelque chose qui peut être imaginable dans des milliers d'années ?
26:58Ce qui est peut-être plus rigolo, je trouve, dans ce genre d'histoire,
27:03c'est qu'on arrive, grâce à notre imaginaire, à appréhender ce genre de futur.
27:09On vit avec ces gens qui sont là, on a de l'empathie, on comprend,
27:13il y a des phénomènes qui se passent, il y a des extraterrestres un peu partout,
27:17les espèces qui sont mélangées un petit peu partout,
27:20et c'est un effort d'imaginaire qui peut paraître colossal,
27:25mais finalement on y arrive, sans trop de problèmes.
27:28Le truc qui m'amuse, moi, là-dedans, c'est qu'on peut faire la même chose avec de la science.
27:32Ça donne confiance.
27:34On a tous l'imaginaire nécessaire pour comprendre les beautés extraordinaires de la science d'aujourd'hui.
27:40Et ça peut prendre la forme d'un Star Wars pour s'en convaincre,
27:46mais il y a plein d'autres formes possibles aussi.
27:49Il y a aussi une chose étonnante, c'est que, justement,
27:52pour transmettre la science dans les écoles comme vous l'avez fait,
27:55vous avez au départ, Christophe Galfard, étudié les programmes des écoles.
27:58Vous n'êtes pas arrivé dans les classes n'importe comment.
28:00C'était un petit peu plus tard, parce qu'à un moment on m'a demandé
28:04de réécrire les programmes de physique d'une école privée, d'enfants,
28:10à partir de l'âge du CP, en gros, jusqu'à la terminale.
28:13Quand vous imaginez le programme, il y a quelque chose d'extraordinairement excitant
28:18à faire quelque chose comme ça.
28:20Au final, ça ne s'est pas fait.
28:22Mais je me suis dit, d'où est-ce que je pars pour faire quelque chose comme ça ?
28:26Évidemment, j'ai regardé les programmes de l'éducation nationale.
28:29Et j'ai réalisé que, sur le papier, les programmes, ils sont magnifiques.
28:33Et je ne m'en étais jamais rendu compte à l'école.
28:37Du coup, et c'est un peu ce que j'avais fait à Versailles,
28:41même si je ne me souviens pas exactement de cette conférence-là.
28:44Une des choses que je faisais dans les écoles, c'est de donner aux élèves
28:48une vision de ce pourquoi ils sont là.
28:51Pourquoi est-ce qu'on leur apprend telle ou telle chose en physique et en chimie.
28:55En physique, pardon, surtout.
28:57Je ne dis pas que les professeurs ne le font pas.
29:00Il y en a plein qui le font, mais c'est extrêmement difficile
29:03de trouver le temps, en tant que professeur, de faire ça.
29:06En travaillant, en intervenant extérieur, en arrivant comme ça,
29:09avec tous les droits, je fais ce que je veux.
29:12Je peux parler d'une histoire qui donne un peu de recul sur cet apprentissage
29:16et permet aux élèves, éventuellement, de comprendre ce que signifie être scientifique.
29:20Voilà, mais à l'heure où on réfléchit sur les programmes scolaires,
29:23ces idées qui ne se sont pas faites pour des raisons mystérieuses,
29:26elles pourraient revenir, parce que justement, les enfants étant passionnés
29:29par ce que vous faites, ça pourrait leur permettre de bien travailler à l'école
29:32avec vos programmes, Christophe Galfard.
29:34Mais je vous répète, les programmes de l'éducation nationale sont vraiment pas mal.
29:37Mais du coup, c'est exactement la raison pour laquelle j'ai écrit Le Prince des Nuages,
29:41pour laquelle j'ai écrit, maintenant, dix ans après mon dernier livre pour enfants,
29:45Les Explorateurs de l'Univers, qui vient de sortir.
29:48C'est le but. Le but, c'est de toucher les enfants, de leur faire comprendre
29:52ces choses-là et qu'ils comprennent pourquoi on fait de la science.
29:55Et ce qui est étonnant souvent, c'est qu'on découvre la science
29:58après l'école, après le bac et on se passionne pour la science, la littérature ou l'histoire.
30:02C'est là où il y a peut-être une différence entre les programmes anglo-saxons
30:06et les programmes en France. En France, les adultes, quand on leur parle de science,
30:10un peu moins aujourd'hui. Mais à une certaine époque, la première réponse que j'avais,
30:13c'est « ah, j'étais nul à l'école » ou « ah, j'étais bon à l'école ».
30:16En fait, à l'école, très bien. Mais en tant qu'adulte, il y a une curiosité
30:21qui doit rester. C'est un peu comme si quelqu'un vous dit « je vais t'emmener au musée,
30:25ah, j'ai été nul à l'école en dessin ». Non, c'est pas grave.
30:29On va voir des tableaux faits par des maîtres. Là, c'est de la science qui a été faite
30:33par des maîtres qu'on découvre indépendamment du fait qu'on ait été bon ou non à l'école.
30:38Vous avez aussi, je crois, animé des colloques de grandes marques, Christophe Galfard,
30:42pour Cartier, pour Hermès, Rémy Martin et autres.
30:45Oui, mais il y a pas mal de grandes marques, de luxe ou autres,
30:49qui font appel à des intervenants comme ça pour leur expliquer des belles choses.
30:55Ce sont des journées où vous parlez devant les employés.
31:00Ça se passe comment ? C'est une chose très particulière.
31:02Il y a plusieurs raisons. Parfois, ça a un lien avec ce qui est en train d'être fait dans ces boîtes.
31:07Parfois, pas du tout. C'est des cadeaux que font les entreprises en ouverture à leurs employés
31:13pour les faire voyager, pour leur donner une respiration par rapport à ce qu'ils font au quotidien.
31:19Parfois, ça aide pour créer avec plus de souplesse et de penser à l'extérieur de la boîte,
31:26comme on dit pour faire un anglicisme.
31:29Et ça, il y a pas mal d'entreprises qui aiment bien faire ça.
31:32Oui, et à chaque fois, on s'adresse à un public différent. Il faut s'adapter à ce public.
31:35Ah oui, bien sûr. Par exemple, ce genre d'intervention, je fais à Paris une fois par mois
31:41des conférences grand public dans les cinémas MK2.
31:45Et c'est systématiquement plein. Je parle des trous noirs.
31:49Là, en janvier, je vais parler de l'origine du temps. En février, ce sera les lois de la nature.
31:54En avril, les trous noirs, les univers parallèles, la matière noire.
31:59C'est plein à chaque fois d'enfants, d'adultes, d'hommes, femmes.
32:03C'est extrêmement mélangé. Il y a de tout. C'est très familial.
32:07Et je pense que ça comble un manque de parler de ce genre de choses,
32:10que ce soit en entreprise ou pour le grand public.
32:13Il y a un appétit et l'offre n'est pas si colossale que ça.
32:16Justement, la télévision n'en parle pas, les médias n'en parlent peu.
32:19Donc, vous faites ce travail à leur place.
32:21Un peu. Après, je fais partie d'un petit peu des médias maintenant.
32:24Les débuts ont été difficiles. Je crois que les premières conférences, il n'y avait personne.
32:28Vous alliez chercher les grands-mères dans la rue, Christophe Gachemard.
32:31Ça m'est arrivé.
32:32Qu'est-ce qui se passait ?
32:33Les deux premières conférences que j'ai faites, c'était suite à la sortie du Prince des Neiges.
32:37La première que j'ai faite, jusqu'au départ, il y avait une personne dans la salle.
32:41C'était mon meilleur ami, Jim. Merci d'avoir été là.
32:45Le reste de la salle était vide.
32:48Et l'organisateur m'a demandé si je voulais quand même faire la conférence.
32:51Je lui ai dit, écoutez, mon ami la connaît.
32:54Je ne l'ai pas faite là, mais je suis allé dans les couloirs parler aux gens, leur expliquer des choses.
33:00Une fois à Bordeaux, effectivement, j'ai fait une conférence là-bas au tout début,
33:04à la librairie Mola, où il n'y avait absolument personne dans la salle.
33:07Je suis sorti dans la rue.
33:09Je disais aux gens, si vous voulez, je vais vous parler de l'univers, des trous noirs, du vivant.
33:13Et j'ai cinq dames qui sont venues, toutes gentilles, qui sont rentrées à l'intérieur
33:17et qui m'ont écouté avec grande passion.
33:20Je crois qu'il y en a deux qui se sont endormies.
33:22C'était bien, c'était en hiver, on était au show.
33:25Et les cinq m'ont acheté un livre en sortant.
33:27J'étais trop fier.
33:29Remarquez, je me souviens de l'histoire d'un chansonnier qui arrive sur scène.
33:32Il n'y a une seule personne dans la salle.
33:34Il dit, ça doit être un horrible malentendu.
33:36Et il est sorti de scène.
33:38Il se trouve aussi que tout ce que vous avez fait aujourd'hui,
33:41ça permet à l'éducation nationale d'avancer.
33:44Et vous croulez souvent, même encore aujourd'hui,
33:47sous les demandes de l'éducation nationale.
33:50De professeurs, oui, j'en ai pas mal qui me demandent encore.
33:53Je recommence à en faire un petit peu.
33:55Mais vu que j'ai moins de temps quand même que quand j'étais plus jeune,
33:58j'essayais de faire en sorte que les établissements se réunissent
34:01pour faire une soirée, une journée commune
34:04où on peut avoir plein d'enfants en même temps,
34:07et parfois avec les parents aussi.
34:09Et vous vous considérez, Christophe Galfard,
34:11comme un conteur plutôt qu'un vulgarisateur.
34:14C'est le mot vulgarisateur, mais je le trouve pas très joli.
34:17Conteur, je sais pas, pop-science, j'aime bien.
34:20Je suis quelqu'un qui fait de la science pop.
34:23Et il y a un livre aussi qui a marqué...
34:25La science populaire.
34:26Qui a marqué les esprits, c'est l'univers à portée de main.
34:28Ça, c'est mon gros best-seller personnel.
34:3120 langues, je crois.
34:32Un peu plus, on est sur la trentaine.
34:34Déjà.
34:35Et c'était un livre à la portée de tous.
34:37Oui, c'était vraiment un voyage en pensée
34:40à travers toutes les théories qu'on connaît aujourd'hui,
34:42de la physique quantique à la gravitation,
34:47en passant par des voyages dans l'univers,
34:49le Big Bang, les trous noirs, les univers parallèles,
34:51la théorie des corps, tout y est.
34:53De façon très simple.
34:54C'est l'idée.
34:56Le côté très simple continue, mais ô combien efficace.
34:59Et on va l'évoquer à travers la date du 14 novembre 2024.
35:02A tout de suite sur Sud Radio avec Christophe Galfard.
35:05Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
35:08Sud Radio, les clés d'une vie.
35:09Mon invité, Christophe Galfard, physicien.
35:12On a évoqué votre parcours assez vaste
35:14dans le monde physique et du ciel.
35:16Et le 14 novembre 2024,
35:19vous avez sorti un nouveau livre pour les enfants,
35:21Les explorateurs de l'univers,
35:23qui est un mélange de BD et de photos.
35:25Quelque chose de particulièrement original.
35:27Ça n'existe pas, effectivement.
35:29Mais tout ce qui est nouveau comme ça
35:31peut être un petit peu déroutant.
35:33Mais il se trouve que l'illustratrice Fanny Antigny
35:36a fait un travail fabuleux.
35:38Et les éditions Michel Lafond aussi.
35:40J'ai travaillé avec eux,
35:43avec des gens extraordinaires
35:47pour faire un livre vraiment très très beau
35:51et qui explique aux enfants,
35:53à travers une sorte d'aventure,
35:55l'univers tel qu'on le découvre aujourd'hui.
35:57Oui, parce que ça n'existait pas.
35:58Comment est venue l'idée de faire ce livre ?
35:59Moi, j'aime bien faire les choses qui n'existent pas encore.
36:01Et ça, ça m'amuse.
36:02Et là, je trouve qu'il y avait un bon challenge
36:04à essayer de faire une BD comme ça
36:06d'explication pour les enfants.
36:07Une BD, mais avec tout ce qu'on a
36:09comme moyens modernes aujourd'hui
36:11pour expliquer l'univers.
36:13Oui.
36:14C'est ça la nouveauté.
36:15Depuis un an et demi,
36:17on a une foison de nouvelles images de l'espace.
36:20Qui sont extraordinairement jolies,
36:24mais difficilement compréhensibles.
36:26Et du coup, je me suis dit
36:27que j'allais faire voyager les enfants
36:29à l'intérieur de ces images-là.
36:31Et à travers leurs aventures,
36:33on comprend petit à petit
36:35de quoi est fait notre univers
36:36et ce qu'on a découvert ces dernières années.
36:38Alors, au départ, l'histoire de la BD,
36:40c'est très simple.
36:41Il y a Kookab
36:42qui vient d'une civilisation avancée de l'univers.
36:44Il n'a pas bien travaillé à l'école.
36:46Il est nul.
36:47Il est nul.
36:48Et il se perd dans l'espace.
36:49Il va se retrouver sur Terre.
36:50Et oui.
36:51Et quand on est perdu dans l'espace
36:52et qu'on ne sait pas où est sa planète d'origine,
36:54ce n'est pas facile de la retrouver.
36:56Donc, au départ, il arrive sur Terre.
36:58Il tombe sur deux enfants.
37:00Et puis, il y a un problème.
37:01Il a une antenne pour retrouver sa planète,
37:04mais elle doit être mise à jour.
37:06Il y a toute une aventure
37:08qui va avoir lieu pour ce petit extraterrestre
37:10qui ne comprend pas grand-chose en réalité,
37:13mais qui est très attachant.
37:14Et qui n'est pas bête.
37:15C'est juste qu'il a besoin
37:17qu'on lui explique les choses à lui.
37:19Pour qu'il puisse retrouver sa planète,
37:20il va devoir être aidé par les deux petits terriens.
37:23Oui.
37:24Et des terriens qui, à l'inverse de leurs aînés,
37:27savent qu'il y a une mise à jour
37:29et tout ce qui se rapporte dans l'informatique.
37:32Du coup, ils vont essayer de comprendre
37:33comment fonctionnent les petits...
37:35Parce que, oui, Kouka,
37:36il vient d'une civilisation, vous l'avez dit, très avancée.
37:38Du coup, il a plein de petits gadgets sur lui,
37:40mais il ne marche pas.
37:41C'est dommage.
37:42Mais ça aussi, il y a quelques décennies,
37:43ce n'était pas compréhensible par les enfants.
37:45Aujourd'hui, ça leur est familier.
37:46Beaucoup plus aux enfants qu'aux adultes.
37:48C'est vrai que vous êtes penché là-dessus
37:51pour savoir ce que les enfants connaissaient
37:53dans l'informatique, sur les ordinateurs,
37:55sur les mises à jour.
37:57Franchement, ça fait partie de notre quotidien.
38:01Les mises à jour, les téléphones qui captent,
38:05qui ne captent pas.
38:06Je ne suis pas allé beaucoup plus loin que ça
38:07sur l'aspect technologique.
38:08C'est vraiment l'aspect théorique
38:10que j'ai essayé d'ouvrir à l'imaginaire des enfants.
38:15L'extraterrestre, on pense bien sûr à E.T.
38:17mais aussi à ALF.
38:18Je ne sais pas si vous vous souvenez de cette série
38:20qui mesurait 83 centimètres.
38:22Sa planète avait explosé
38:24et il se retrouve dans une famille de banlieusards.
38:26Ça a appelé ALF parce que c'est Alien Life Form,
38:29c'est-à-dire forme de vie étrangère en français.
38:32Ça a été un succès phénoménal pour la télévision,
38:35112 épisodes.
38:36Oui, j'en avais regardé pas mal.
38:38Ça vous a inspiré aussi ?
38:40Vous venez de me le rappeler,
38:41j'avais complètement oublié cette série.
38:44Vos trois personnages vont partir explorer le cosmos
38:48et c'est l'univers tel qu'on le voit aujourd'hui
38:50et on le voit grâce à des télescopes
38:52de plus en plus performants, je crois.
38:53Oui, il y a notamment le télescope James Webb
38:56qui a été envoyé il y a un an et demi dans l'espace
38:58et un autre, un télescope européen
39:02qui est dans l'espace aussi,
39:03qui s'appelle Euclide,
39:04qui a commencé à publier ses images en mai 2024,
39:10donc c'est il n'y a pas longtemps.
39:12On a mis certaines de ses images dans le livre
39:15pour montrer ces choses phénoménales
39:18qu'on arrive à voir aujourd'hui.
39:19La NASA a beaucoup travaillé dans ce domaine-là,
39:21mais est-ce que les progrès ont été rapides ?
39:23Est-ce que c'est complexe justement
39:25de développer le tel télescope, Christophe ?
39:27Oui, ça prend des dizaines d'années
39:29de faire des télescopes nouveaux,
39:30qui ont plus loin, qui sont plus puissants
39:32et c'est la NASA certes,
39:33mais les a aussi,
39:34c'est l'agence spatiale européenne,
39:35le télescope Euclide dont je viens de parler,
39:37c'est un télescope européen
39:38et honnêtement,
39:42il est difficile d'avoir imaginé il y a 15 ans
39:47la qualité des images qu'on reçoit là en ce moment.
39:50C'est spectaculaire, inimaginable.
39:54Est-ce qu'on apprend beaucoup de choses ?
39:56Non seulement on apprend,
39:57mais les données qu'on récolte en ce moment
40:00seront analysées pendant des années,
40:02voire des décennies et encore.
40:04Il y a une quantité de données
40:06qui est envoyée par ces satellites
40:08et qui arrive dans les serveurs sur Terre,
40:11qui va être la base d'un travail d'astrophysique
40:14pendant des dizaines d'années potentiellement.
40:17Il peut déboucher sur quoi ?
40:19Une meilleure compréhension de la naissance des planètes,
40:22des étoiles, de l'évolution de notre univers,
40:24de ce qui se passe autour d'un trou noir,
40:27où ils sont, comment ils naissent,
40:30de tout, absolument tout.
40:33Même les planètes Uranus, Jupiter,
40:35pendant ce livre, on explique beaucoup de choses.
40:37Découverte de nouvelles planètes,
40:38meilleure compréhension des planètes qui sont autour de nous,
40:41potentielle détection de signes indirects,
40:44pour l'instant, de vies extraterrestres.
40:47Potentiel, j'ai bien dit,
40:48mais on commence à avoir la technologie,
40:50la capacité à voir des choses
40:53qui se passent dans les atmosphères de planètes lointaines,
40:56ce qui n'a jamais eu lieu jusqu'ici.
40:58À ce niveau, en tout cas.
41:00Jean-Claude Bourré, depuis 1975,
41:01à la télévision, évoque les extraterrestres.
41:04Il dit que ça existe, mais rien n'est impossible.
41:06Non, rien, absolument.
41:09Sauf qu'ils soient déjà sur Terre.
41:12On se doute que ce n'est pas une possibilité.
41:15Il se trouve aussi, Christophe Galfard,
41:17que pour faire ce livre,
41:18il a fallu choisir des sujets, des photos,
41:21expliquer les choses de façon très simple.
41:23Oui, et en fait, l'autre livre,
41:27dont sort une version collector,
41:29qui s'appelle Voyage vers l'infini,
41:31qui est un beau livre, un livre d'images,
41:33mais que j'avais construit l'année dernière
41:35et que j'ai mis à jour là.
41:37Je l'ai construit comme une sorte de voyage,
41:40de voyage de pensée, de roman photo, si vous voulez,
41:42où on part de la Terre
41:43et on va jusqu'aux confins de l'univers
41:45en utilisant, justement,
41:46toutes ces images extraordinaires du cosmos
41:49qui nous arrivent tous les jours
41:50et qui nous font découvrir un univers, mais fabuleux.
41:53Et avec Michel Laffont, on s'était dit
41:56qu'on essaierait bien d'en faire une version jeunesse.
41:59Et donc, il y avait la possibilité
42:01de reprendre les images
42:02et juste de les expliquer avec un ton plus simple.
42:05Mais ça, c'était pas drôle.
42:07Non, mais ce qui est étonnant,
42:09c'est qu'il y a eu des photos
42:10où on voit la naissance d'une étoile.
42:12Ça, on ne s'est jamais vu.
42:13La première fois qu'on a vu ça,
42:15c'était en 2015.
42:17On a commencé à avoir ce genre d'images.
42:19Mais là, dans certaines des images qu'on a là,
42:22on a des photos où on en voit 50
42:24qui naissent sur une même photo,
42:26d'autres où on voit des endroits
42:28où des dizaines de milliers d'étoiles viennent de naître.
42:31Et on en a d'autres qui sont plus belles encore.
42:33Enfin, pas belles, non, pardon.
42:34Plus impressionnantes peut-être encore,
42:35où en zoomant, on voit les planètes
42:37en train de naître autour de ces étoiles.
42:39Oui, parce que les planètes naissent régulièrement.
42:41Mais on est à combien de millions de milliards de kilomètres ?
42:44En kilomètres, ça ne sert plus vraiment à grand-chose
42:47de parler de ces mondes-là.
42:49En années-lumière.
42:50C'est ça.
42:51Les années-lumière, en gros,
42:52c'est le temps que met la lumière.
42:53Un signal.
42:54Si vous appelez quelqu'un là-bas,
42:56la plus proche de nous, elle est à 4 ans et demi.
42:58Donc c'est beaucoup,
42:59mais ce n'est pas non plus l'autre bout de l'univers.
43:01Il se trouve aussi qu'il y a des étoiles qui fusionnent,
43:03comme on découvre dans ce livre.
43:05C'est aussi un phénomène qu'on ne connaissait pas.
43:07Les étoiles qui fusionnent ?
43:08Oui.
43:09Les étoiles, elles peuvent se rentrer dedans.
43:11Mais quand elles se rentrent dedans,
43:13elles explosent en général.
43:15Et il y a une des explosions d'étoiles doubles
43:18qui est le phénomène énergétiquement parlant
43:23le plus extraordinaire, le plus extrême qui existe.
43:27C'est lorsqu'une mini-étoile, une âne blanche,
43:30on appelle ça,
43:31est en train d'avaler une grosse étoile
43:33qui est à côté d'elle.
43:34Et ça crée une supernova de type 1A,
43:37ça s'appelle comme ça,
43:38qui peut briller comme des milliards d'étoiles
43:40pendant quelques jours suite à cette explosion-là.
43:43Il y a aussi une chose étonnante dans ce livre,
43:46c'est qu'il y a des photos prises avec des lumières différentes
43:49et la différence est extraordinaire.
43:51Le début du...
43:52Que ce soit dans le livre pour enfants ou pour adultes,
43:55il y a une explication qui est faite
43:57de quelles lumières nos yeux perçoivent.
43:59Et nos yeux ne voient pas tout.
44:02Il existe des lumières invisibles.
44:04On en connaît les ultraviolets, les infrarouges,
44:07ce sont des lumières que nos yeux ne voient pas.
44:09Et les télescopes,
44:10parmi les plus puissants des télescopes
44:12qu'on a envoyés dans l'espace,
44:13certains voient dans ces lumières
44:15qui sont invisibles à nos yeux.
44:16Et du coup, ils regardent l'univers
44:18avec d'autres yeux que les nôtres
44:20et effectivement, les paysages
44:22que ces télescopes découvrent
44:24n'ont jamais été vus auparavant
44:25et ne ressemblent en rien
44:26à ce que nos yeux auraient pu percevoir.
44:28Il y a un télescope, je crois, au Chili
44:30qui est particulièrement performant, Christophe Galfard.
44:33Il y a le télescope européen Austral
44:35qui est très haut dans le Chili, il y en a plusieurs,
44:38et qui observe des choses merveilleuses.
44:42Qu'on n'imaginait pas encore une fois.
44:44Et puis, vous dites dans ces deux livres,
44:46Christophe Galfard,
44:47que nous sommes tous faits de poussière d'étoiles.
44:49Oui, Hubert Reeves l'avait déjà dit il y a bien longtemps
44:52et c'est une réalité.
44:54La matière qui compose nos corps
44:56a été forgée dans le cœur d'étoiles
44:58qui ont disparu il y a bien longtemps.
45:00Et ces étoiles qui ont disparu,
45:02on en voit en train de disparaître dans l'espace
45:05avec ces télescopes dont on parle depuis tout à l'heure.
45:08On en voit des photos
45:09et on sait qu'on arrive à voir
45:12les différentes étapes de naissance d'une planète,
45:15d'une étoile
45:16et les cycles qui sont en jeu
45:18de naissance, de mort, de renaissance, etc.
45:21qui recyclent et fabriquent de la matière
45:24au fil des millions d'années.
45:26Et puis il y a aussi la Voie Lactée que vous évoquez.
45:29La Voie Lactée qui est très particulière.
45:32C'est notre galaxie à nous.
45:34C'est chez nous.
45:35C'est notre îlot d'étoiles
45:36dans un cosmos colossalement grand.
45:39Je crois que la Voie Lactée,
45:40ça vient aussi des dieux anciens
45:42qui avaient trouvé ce nom
45:44à la suite d'une rencontre entre les dieux.
45:47Je ne me souviens plus exactement.
45:51C'était Héraclès
45:53qui avait tété le lait d'Era.
45:56Il l'avait mordu.
45:58Et en repoussant l'enfant,
45:59il y a une jitée de lait qui était sortie.
46:01Il y a des très beaux tableaux
46:02qui montrent ça au Louvre et un peu partout.
46:05Mais ça, c'est une vision, disons, occidentale.
46:08D'autres civilisations ailleurs
46:10ont des visions complètement différentes de l'origine
46:12et des noms qui sont donnés
46:13qui sont différents aussi
46:15et qui précèdent la compréhension occidentale.
46:19Mais au final, aujourd'hui,
46:21ça rassemble tout le monde
46:23parce qu'on sait que c'est une galaxie.
46:25C'est-à-dire un îlot
46:26qui contient des centaines de milliards de soleils,
46:28d'étoiles, disons,
46:29dont le Soleil fait partie.
46:31C'est l'une de ces étoiles.
46:32Et c'est notre maison dans l'espace.
46:35Et nous sommes tous, bien sûr,
46:37on connaît tous l'étoile polaire
46:40mais je sais aussi que dans la foire aux camps
46:42qui était un succès dans les années 60,
46:44c'était des bêtises d'enfants.
46:46Il y avait l'étoile scolaire à la place de l'étoile polaire.
46:49Je ne la connaissais pas, celle-là.
46:51Il y a aussi les trous de verre.
46:52Parce qu'on parle des trous noirs,
46:53mais les trous de verre sont aussi très particuliers.
46:55Vous les évoquez, Christophe Galfard.
46:57C'est grâce à eux que les enfants voyagent
46:59dans les explorateurs de l'univers.
47:01Mais c'est une construction qui est complètement théorique,
47:03pour le coup, celle-là.
47:05L'univers est immense.
47:07Voyager d'un endroit à un autre,
47:09c'est quasi exclu tellement c'est grand.
47:11Sauf s'il existe des raccourcis
47:13dans l'espace et dans le temps
47:15qui permettraient de relier des points
47:17distants l'un de l'autre.
47:19C'est ça exactement qu'on appelle un trou de verre.
47:21En même temps, il y a des choses étonnantes.
47:23J'apprends dans votre livre
47:25que les trous noirs sont bleus, parfois.
47:27Ça, c'est la façon dont les choses
47:29tombent à l'intérieur des trous noirs.
47:31Les trous noirs eux-mêmes
47:33n'émettent pas tant de lumière visible que ça.
47:35En revanche, lorsque, par exemple,
47:37une étoile se fait avaler par un trou noir,
47:39sa matière déchiquetée
47:41va tomber en tourbillonnant
47:43vers ce trou noir
47:45et être chauffée
47:47à des températures telles
47:49qu'une partie d'entre elles
47:51va apparaître bleue.
47:53On s'interroge,
47:55après avoir lu ce livre,
47:57sur le fait que les galaxies lointaines, ça existe,
47:59mais est-ce qu'elles s'arrêtent quelque part ?
48:01On voit une limite dans l'espace
48:03à notre univers visible.
48:05Il existe ce qu'on appelle
48:07un horizon dans l'univers
48:09qui est la limite de ce qu'on peut voir, nous,
48:11en utilisant la lumière visible.
48:13Est-ce que ça veut dire que l'univers s'arrête là ? Non.
48:15C'est une limite qui est à la fois
48:17dans l'espace et dans le passé,
48:19mais il y a de fortes chances
48:21que l'univers lui-même s'étale bien
48:23au-delà de cette limite-là.
48:25Justement, dans ce livre, on remarque
48:27votre connaissance de la science,
48:29mais avec une certaine poésie.
48:31Pour vous, c'est essentiel ?
48:33Ben,
48:35raconter la science,
48:37c'est raconter une histoire.
48:39Moi, j'aime bien
48:41quand ça fait appel à l'imaginaire,
48:43à l'imaginaire des lecteurs,
48:45des lectrices.
48:47J'aime pas qu'on...
48:49Déjà, je prends jamais comme principe
48:51que les gens ne comprendront pas.
48:53Je suis tout à fait persuadé que tout le monde peut tout comprendre.
48:55Il suffit de le raconter
48:57d'une certaine manière, probablement un peu
48:59émotive.
49:01Moi, j'ai parfaitement compris.
49:03J'espère que c'est ceux qui nous écoutent aussi.
49:05Je leur recommande ces deux livres.
49:07Pour les enfants, les explorateurs de l'univers,
49:09et pour les plus grands,
49:11Voyage vers l'infini, chez Michel Laffont.
49:13Continuez ainsi à défendre votre passion
49:15et à la transmettre
49:17aux futures générations.
49:19Merci beaucoup.
49:21Merci à vous.
49:23Restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.

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