Le 8h30 franceinfo de Valérie Pécresse
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Bonjour Valérie Pécresse, la tempête Floriane a conduit la SNCF à réduire son offre de transport aujourd'hui
00:12et l'impact se fait ressentir en Ile-de-France, votre région ce matin, moins de RER, moins de TER aussi,
00:18vous qui êtes responsable des transports en commun en tant que patronne de la région,
00:22qu'est-ce que vous dites aux usagers ce matin qui galèrent pour aller bosser notamment ?
00:26Alors oui, c'est un démarrage difficile de l'année pour les franciliens,
00:30mais les arrêts de ligne n'auront lieu qu'à partir de 9h, 9h30.
00:36En réalité, la tempête Floriane est une tempête qui est extrêmement dangereuse
00:40parce qu'avec les vents violents, elle peut provoquer des chutes d'arbres sur les voies.
00:44Et donc pour éviter des accidents qui pourraient être mortels,
00:46on est obligé d'arrêter une dizaine de lignes entre 9h et 15h aujourd'hui.
00:51Donc il faut différer ses déplacements si on a prévu de se déplacer entre 9h et 15h.
00:56Mais normalement, tout devrait revenir dans l'ordre dans l'après-midi.
00:59C'est le principe de précaution qui est appliqué ?
01:01Ah mais là, c'est une question de sécurité des voyageurs,
01:03parce que dans toutes les zones rurales, dans toutes les zones périphériques de l'Ile-de-France,
01:08il peut y avoir des chutes de branches d'arbres et ça peut provoquer vraiment des accidents graves.
01:12Et sur la route, pareil, précaution aussi ?
01:14Évidemment, tous ceux qui prennent la route doivent aussi penser à ces chutes d'arbres qui peuvent être mortelles.
01:20Blocage aussi du côté des routes, justement, avec des agriculteurs qui sont en colère,
01:24notamment dans les Seunes, dans les Yvelines, toujours en Ile-de-France.
01:28La coordination rurale, qui est le deuxième syndicat agricole en France,
01:31menace toujours de bloquer la capitale.
01:33Est-ce que vous comprenez ces actions ? Est-ce que vous les approuvez ?
01:37La coordination rurale ne cache pas ses sympathies pour le Front National.
01:41Alors je voudrais quand même lui rappeler quelques vérités.
01:45C'est que c'est à cause du Rassemblement National et à cause de la motion de censure
01:48qu'aujourd'hui les aides à nos agriculteurs n'ont pas pu être votées avant Noël.
01:53C'est donc en partie à cause du Front National et de la censure de Marine Le Pen
01:58que nos agriculteurs sont dans la panade.
02:00Donc moi j'aurais un petit conseil à donner à la coordination rurale,
02:03au lieu de bloquer toute l'Ile-de-France et d'empêcher tout le monde d'aller travailler,
02:06s'ils allaient bloquer le siège du Rassemblement National
02:08en leur expliquant que les conséquences de la motion de censure sont absolument dommageables pour les agriculteurs.
02:13La coordination rurale qui réfute tout lien avec le Front National, avec le Rassemblement National aujourd'hui.
02:17Bien évidemment, et d'ailleurs ça se voit dans nos campagnes.
02:20C'était il y a dix ans. En janvier 2015, Valérie Pécresse, le terrorisme a frappé la France.
02:2417 personnes tuées dans ses attaques à Paris et dans les Hauts-de-Seine,
02:28dont nos confrères de Charlie Hebdo.
02:30Dix ans après, quelle leçon vous en tirez au-delà des images ? Qu'est-ce que vous en gardez ?
02:37D'abord, moi je voudrais avoir une pensée pour nos amis américains
02:44qui ont connu en Louisiane un nouvel attentat terroriste islamiste pendant les vacances.
02:50Cette commémoration des attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan,
02:54puisque l'année 2025 c'est une grande année malheureusement de commémoration de ces actes tragiques,
03:01commence par une prise de conscience que le combat contre le terrorisme islamiste
03:06il est toujours complètement d'actualité. Il n'est pas du tout derrière nous.
03:10Donc oui, on va commémorer et on a un devoir de mémoire,
03:14mais on a aussi un devoir de protection.
03:16Un devoir de protection des Français, un devoir de protection contre le terrorisme islamiste.
03:21Et donc c'est avec ces deux urgences, ces deux exigences, moi, que je commencerai l'année.
03:26Et bien évidemment, vous savez, j'ai été élue trois semaines après les attentats du Bataclan
03:30à la tête de la région qui venait d'être massivement endeuillée.
03:34Et pour moi ça reste vraiment une énorme blessure, une énorme douleur.
03:39Alors oui, il faut qu'on commémore. Pourquoi il faut qu'on commémore ?
03:44Parce que les enfants qui aujourd'hui sont dans les lycées par exemple,
03:50ou qui aujourd'hui vont à l'école, avaient...
03:53Mettons, les enfants qui rentrent en seconde aujourd'hui,
03:55ils avaient cinq ans au moment du Bataclan, au moment de Charlie Hebdo.
03:58Ils ne se souviennent plus.
04:00Et donc il faut leur redire comment tout ça s'est passé, pourquoi tout ça s'est passé.
04:05Leur expliquer que oui, en France, on a le droit de rire de tout.
04:09On a le droit de caricaturer.
04:10On a le droit de se moquer.
04:12Et que c'est une liberté.
04:14Et donc c'est pour ça que la région va beaucoup se mobiliser.
04:17Justement, avant de parler du kit pédagogique que vous proposez au lycée francilien,
04:23un mot sur cette prise de conscience.
04:25Dix ans après, François Hollande, président de la République au moment des attentats,
04:28et qui, on le rappelle, avait organisé une grande marche le 11 janvier
04:32avec des dizaines, et vous y étiez, des chefs d'État et de gouvernements internationaux,
04:37vous expliquez aujourd'hui que l'esprit du 11 janvier n'a pas disparu, il s'est dilué.
04:43Comment vous la traduisez cette phrase ?
04:46Je crois qu'on ne se rend peut-être plus suffisamment compte, dix ans après,
04:51d'à quel point notre liberté est précieuse et à quel point nous devons nous battre pour la conserver.
04:58Cela étant dit, je vous le dis, les attentats de Louisiane il y a une semaine
05:01sont une piqûre de rappel, tout comme tous les attentats terroristes islamistes
05:06qui se produisent partout dans le monde.
05:07Mais ça veut dire quoi ? Si on devait réorganiser une marche du 11 janvier demain,
05:11il n'y aurait pas autant de Français dans la rue, ces millions de Français qui avaient défilé ce jour-là ?
05:18On défile toujours en partie, j'allais dire, sous le choc et sous la douleur.
05:23Moi je crois que les Français sont très attachés à ce qui fait le sel de notre esprit français.
05:30Et cet esprit français, c'est un esprit qui est libre, voilà.
05:35Et cette liberté d'expression, on doit se battre pour la conserver.
05:37C'est pour ça, je vous le disais, que nous allons faire une opération pédagogique en lien avec Charlie Hebdo.
05:42Charlie Hebdo avait tendu sa main à toutes les régions de France
05:46et nous avait proposé, pour cet anniversaire, de faire un kit pédagogique avec eux.
05:51Donc on va faire ces douze caricatures qui ont fait la France,
05:53un kit pédagogique qu'on va proposer à tous les professeurs des lycées.
05:57C'est une opération qui commence demain et c'est une opération qui est clairement militante.
06:01Elle est militante contre le terrorisme islamiste
06:03puisque l'une des caricatures que nous allons présenter,
06:06c'est celle de la une de Charlie Hebdo au lendemain de l'assassinat de Dominique Bernard à Arras.
06:11On voit un professeur qui est criblé de coups de couteau
06:15et on voit la société française derrière qui le pousse en avant et qui dit « on est tous derrière vous ».
06:20Et ça veut dire quoi ?
06:21Ça veut dire que nos professeurs sont en première ligne dans la lutte contre le terrorisme et contre l'obscurantisme.
06:26Mais précisément, les professeurs sont en première ligne
06:29et certains d'entre eux qui peuvent nous écouter en ce moment doivent se dire « facile à dire ».
06:33Mais quand il s'agit de se retrouver devant des élèves et de leur montrer ces caricatures,
06:36et on l'a bien vu, on l'a entendu aussi dans des reportages sur France Info,
06:40se retrouver avec des élèves qui parfois leur disent « est-ce que vous êtes vraiment sûr de ce que vous nous dites là ? »
06:44« Est-ce que vous comprenez, vous, que les professeurs, les enseignants aient un doute au moment de montrer ces caricatures ? »
06:54On ne peut pas le comprendre mieux que moi.
06:56Nous sommes la région dans laquelle on a assassiné Samuel Paty.
07:01Et moi, le lendemain de sa mort, j'étais dans son collège
07:05et j'ai fait toutes les marches avec les enseignants, avec les élèves, avec les habitants de Conflans et d'Ayranny.
07:12Donc, bien évidemment, je connais le choc et je connais le risque aussi d'autocensure
07:18qu'il peut y avoir dans nos collèges et dans nos lycées à montrer désormais des caricatures.
07:23Et c'est tout l'objet de ce projet que nous avons fait avec Charlie Hebdo
07:26parce qu'on remonte l'histoire de la caricature.
07:29On commence avec Louis-Philippe Ampoire et on montre à quel point, à l'époque, se moquer du pouvoir,
07:34ça pouvait coûter aussi la vie à un caricaturiste.
07:37Ensuite, on montre qu'on peut se moquer de toutes les religions, toutes sans exception.
07:41Donc, on a les caricatures sur les religions.
07:42Et puis, surtout, on montre qu'on peut se moquer aussi des jeunes.
07:46On peut se moquer, voilà, il y a de l'autodérision, on peut se moquer des réseaux sociaux.
07:51Et après ce projet, nous ferons un concours de caricatures inter-lycées
07:57et nous demanderons aux jeunes de faire des dessins de presse, des dessins drôles,
08:01sur la question des fake news et de la désinformation
08:04parce que je pense que c'est une question de société très importante.
08:07Comment est-ce qu'on désinforme sur les réseaux sociaux notre jeunesse
08:10et de leur faire prendre conscience qu'ils peuvent eux-mêmes
08:13démonter, en réalité, la manipulation mentale dont ils peuvent faire le bruit.
08:16Donc, l'objectif, c'est d'expliquer aux élèves qu'on peut rire de tout via des caricatures.
08:21Et que c'est ça, la France.
08:22Est-ce que l'objectif, c'est aussi de faire comprendre aux élèves
08:25la différence entre terrorisme, islamisme et islam ?
08:29Parce que vous avez vu aussi, de nombreuses associations musulmanes disent
08:32qu'on est victime d'amalgame.
08:35Moi, je pense que dans un pays comme la France,
08:39qui est un pays qui a accueilli dans son histoire depuis des siècles
08:44des personnes d'origine, de culture, de religions différentes,
08:50amalgamer islamisme et islam, ce serait une erreur fatale.
08:54Voilà, ce serait une erreur fatale.
08:55En revanche, ce que je crois, c'est que nous devons emmener avec nous
08:59tous nos compatriotes de confession ou de culture musulmane
09:02dans ce combat contre le terrorisme.
09:04Et d'ailleurs, les premières victimes du terrorisme islamiste,
09:07ce sont les musulmans eux-mêmes, dans le monde en nombre.
09:10C'est une évidence.
09:12Il faut parler, Valérie Pécresse, de Mayotte.
09:14Trois ministres, Bruno Rotailleau, Manuel Valls, Sébastien Lecornu,
09:18ont annoncé hier dans une tribune des mesures de fermeté
09:20contre l'immigration irrégulière à Mayotte,
09:24allonger la durée de résidence régulière des parents,
09:26requises pour l'accès des enfants à la nationalité française,
09:28la lutte contre les reconnaissances frauduleuses de paternité,
09:31étendre aussi l'aide au retour volontaire aux ressortissants africains
09:34dans leurs pays d'origine.
09:35Voilà, ça fait partie de ces mesures annoncées hier.
09:37Est-ce que vous êtes totalement alignée avec tout cela ?
09:40D'abord, il faut que vous sachiez que l'île de France
09:43a un lien tout à fait particulier avec les Outre-mer.
09:46Parce que nous sommes la première région de France
09:48qui accueille les ultramarins.
09:49Nous avons plus de 600 000 ultramarins en Île-de-France.
09:51Et notamment les Mahorais.
09:53Et notamment les Mahorais.
09:54Et donc, nous avons des partenariats avec les territoires d'Outre-mer.
09:57On les a aidés pendant le Covid,
09:58on les a aidés à préparer les Jeux olympiques.
10:00Enfin, on accueille les étudiants.
10:03Donc, on a un partenariat qui est très structuré.
10:04Et quand nous avons eu ce drame de la tempête Shido,
10:07la région Île-de-France a immédiatement voté 500 000 euros
10:10d'aide d'urgence pour aider à rendre l'eau potable,
10:13pour aider à construire un hôpital modulaire,
10:16pour aider à apporter de l'aide alimentaire immédiate.
10:19Donc, on est à fond en soutien avec nos compatriotes de Mayotte.
10:23Mais vous parlez de cette question de l'immigration clandestine à Mayotte
10:29et aussi de cet appel d'air, en réalité,
10:33qui se fait parce que les femmes comoriennes viennent accoucher à Mamoudzou
10:37pour que leurs enfants puissent un jour être français.
10:40Donc, il y a une espèce de détournement du droit français, d'abus de droit.
10:45Et ça fait des décennies que l'on dit qu'il faut mettre fin à ces dérives.
10:50Et je crois que maintenant, il est temps d'agir.
10:52Il est temps d'agir parce qu'on le voit bien, en fait,
10:54cet appel d'air à l'immigration clandestine comorienne
10:57a aussi transformé Mayotte en bidonville.
11:00Et donc, quand on ne peut pas accueillir correctement des personnes,
11:04alors je crois qu'il faut prendre des mesures
11:06pour éviter que cela ne se reproduise.
11:09Et je partage tout à fait l'intuition de Bruno Retailleau, Manuel Valls
11:13et Sébastien Lecornu sur le sujet.
11:14Le droit du sol est déjà restreint, en particulier à Mayotte.
11:17Il est différent de la métropole.
11:19Entre 100 et 200 000 sans-papiers aujourd'hui,
11:22on a par définition des difficultés à quantifier le nombre de sans-papiers sur Mayotte.
11:27Qu'est-ce qu'on fait pour tous ces gens ?
11:30Est-ce qu'on leur permet de s'installer définitivement ?
11:33Ou alors...
11:35Moi, je crois qu'en...
11:36D'une manière générale,
11:38une des priorités du gouvernement Bayrou va être
11:41de remettre de l'ordre à nos frontières,
11:43et pas seulement à Mayotte.
11:44Et donc, le premier sujet en matière de politique migratoire
11:48pour le gouvernement, et ce n'est pas un petit sujet,
11:50c'est l'exécution des obligations de quitter le territoire français.
11:54Aujourd'hui, quand quelqu'un est sous OQTF,
11:56sous obligation de quitter le territoire français,
11:58il y a une décision judiciaire,
12:00administrative d'abord, judiciaire souvent ensuite,
12:02qui lui dit qu'il faut quitter ce territoire.
12:05Vous n'avez pas le droit d'être ici.
12:06Donc pour Mayotte en particulier, il faut accélérer ?
12:08Pour Mayotte, à court terme,
12:11bien évidemment, la première chose qu'il faut faire,
12:13elle est humanitaire.
12:15C'est qu'aujourd'hui, qu'il soit comorien ou qu'il soit maorais,
12:18les habitants du territoire de Mayotte
12:20sont aujourd'hui privés de tout.
12:22Donc aujourd'hui, l'urgence, elle est humanitaire.
12:24Mais quand on aura passé ce stade de l'urgence humanitaire,
12:27des soins, de la nourriture,
12:29eh bien, à un moment donné, il faut faire exécuter ces OQTF.
12:32Et aujourd'hui, on a cette exigence,
12:34à la fois sur le territoire de Mayotte
12:35et à la fois sur le territoire français de métropole.
12:39Parce qu'un pays qui n'arrive pas à faire respecter ses frontières,
12:43c'est un pays qui n'arrive pas à se faire respecter tout court.
12:46Et moi, je suis désolée, mais je suis partisan d'un État fort.
12:50Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France,
12:52est avec nous jusqu'à 9h sur France Info.
12:54On vous retrouve juste après le Fil Info de 8h45.
12:57Maureen Suynard.
12:59Nicolas Sarkozy sera présent cet après-midi
13:01pour l'ouverture du procès.
13:03L'ancien président au tribunal
13:04pour répondre sur les soupçons de financement libyens
13:07de sa campagne présidentielle en 2007.
13:09Il est jugé avec plusieurs de ses proches,
13:12d'anciens ministres Claude Guéant, Brice Hortefeux et Éric Woerth.
13:15Nicolas Sarkozy risque théoriquement jusqu'à 10 ans de prison.
13:18La Vendée n'est plus en vigilance orange.
13:20La tempête Floriane se déplace d'ouest en est.
13:2320 départements restent en vigilance au vent violent,
13:26du Maine et Loire aux Ardennes.
13:28La Loire et le Rhône sont aussi concernés.
13:30De nombreux trains sont supprimés ou retardés.
13:33Dès que le budget sera voté,
13:34on mettra en œuvre toutes les aides négociées depuis plusieurs années.
13:37Voici la promesse ce matin de la ministre des Comptes publics
13:40alors que des agriculteurs de la coordination rurale se mobilisent.
13:44Pour le moment, ils sont bloqués hors de Paris par les gendarmes.
13:47On forcera les barrages, affirme sur France Info
13:49un responsable du syndicat agricole.
13:51Meilleure comédie, meilleur film étranger,
13:54meilleure chanson, meilleure actrice dans un second rôle.
13:57Emilia Pérez, le film du français Jacques Audiard,
13:59décroche quatre Golden Globes,
14:01trophées qui peuvent être annonciateurs avant les Oscars.
14:04Le film raconte comment un chef de cartel mexicain va changer de sexe.
14:11France Info.
14:13Le 8.30, France Info.
14:15Jérôme Chapuis, Saliha Brakia.
14:18Et la présidente LR de la région Élysée de France, Valérie Pécresse.
14:20On évoquait Mayotte et notamment la question migratoire.
14:23Cette question qui est l'un des points de crispation
14:27du nouveau gouvernement de François Bayrou
14:29dont on attend dans huit jours le discours de politique générale.
14:33François Bayrou qui refuse, lui, une nouvelle grande loi immigration.
14:38Est-ce que pour vous c'est essentiel, une nouvelle loi ?
14:41D'abord, je vous l'ai dit, la priorité en matière migratoire,
14:44c'est d'abord de faire respecter le droit français.
14:46Donc de faire respecter les décisions françaises.
14:49Je parlais des obligations de quitter le territoire français,
14:51c'est une évidence.
14:52Donc pas besoin d'une nouvelle loi ?
14:53Le vrai problème d'une nouvelle loi immigration,
14:55c'est que je ne vois pas ce qui a changé
14:58dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel
15:00aujourd'hui, entre l'année dernière et aujourd'hui.
15:02Donc le risque, si on faisait une nouvelle loi,
15:04c'est qu'en l'état actuel de la jurisprudence du Conseil constitutionnel,
15:08cette nouvelle loi risquerait d'être censurée
15:11comme l'a été la loi l'année dernière.
15:13La vérité, ce que je crois,
15:15c'est qu'il faut une profonde évolution
15:17de la jurisprudence du Conseil constitutionnel
15:19sur ces sujets et notamment sur les sujets d'immigration.
15:21Ça veut dire le changement de constitution ?
15:23Mais pas que !
15:25Aussi, sur la question de la lutte anti-terrorisme,
15:28on parlait tout à l'heure des attentats anti-terroristes.
15:30Vous savez que le Conseil constitutionnel
15:32avait jugé inconstitutionnel
15:34de mettre des peines de rétention de sûreté
15:37pour les terroristes islamistes à leur sortie de prison.
15:39Or, vous savez qu'il y a des dizaines de terroristes islamistes
15:42qui, chaque année, sortent de prison
15:44et on ne peut pas aujourd'hui les mettre en résidence surveillée.
15:46Donc je pense qu'aujourd'hui...
15:47Ils ont déjà été condamnés ?
15:48Oui, oui, mais on l'a fait pour les criminels pédophiles.
15:51On a fait la rétention de sûreté.
15:53Moi, je pense qu'on doit le faire aussi pour des criminels
15:55qui sont extrêmement dangereux,
15:56qui sont des terroristes radicalisés,
15:58qui ne se sont pas du tout déradicalisés en prison.
16:00Pour finir sur votre question,
16:03ce que je crois aujourd'hui,
16:04c'est que le Général de Gaulle n'a pas fait la Constitution de 1958
16:09pour qu'elle protège les ennemis de la France.
16:11Il n'a pas fait la Constitution de 1958
16:13pour affaiblir l'État français.
16:16Donc je crois que la jurisprudence du Conseil constitutionnel,
16:19telle que, petit à petit, elle s'est construite au fil des ans,
16:22a abouti, finalement, à un peu échapper à son créateur
16:26et à l'esprit du Constitutant de 1958.
16:28Donc je crois qu'il faut...
16:29Là, pardon, mais on parle d'immigration, Valérie Pécresse.
16:31Oui, oui, mais...
16:32Ce n'est pas forcément des ennemis de la France.
16:34Non, mais je parlais des terroristes islamistes.
16:36Je parlais des terroristes.
16:37Sur l'immigration, c'est affaiblir l'État français.
16:40Affaiblir l'État français, affaiblir l'État français.
16:42Si on vote, si le Parlement décide de voter une loi
16:45dans laquelle il dit, par exemple,
16:46ce que je pense être tout à fait légitime,
16:48qu'une personne qui est clandestine,
16:52irrégulière en France,
16:54n'a pas les mêmes droits
16:55qu'une personne qui est dans la légalité,
16:59une étrangère en situation régulière
17:01ou un Français qui n'a pas les mêmes droits,
17:03qui ne doit pas avoir les mêmes droits,
17:04ça me paraît légitime.
17:06C'est le cas, Valérie Pécresse.
17:07Mais c'est totalement faux.
17:08La jurisprudence du Conseil Constitutionnel aujourd'hui
17:10impose qu'on donne les mêmes droits sociaux
17:12à un étranger clandestin en situation irrégulière
17:15et à un étranger en situation régulière ou à un Français.
17:17Et ça donne quoi ?
17:18Je vous donne un exemple.
17:19En Ile-de-France, 50 % de réduction
17:21dans les transports en commun pour les clandestins.
17:24Je trouve que c'est totalement ridicule.
17:26Le Conseil Constitutionnel a censuré le législateur
17:29quand il a voulu changer la loi
17:30en disant même droit pour tous.
17:31Eh bien, c'est une jurisprudence qui n'est absurde.
17:34Donc, pourquoi je dis ça ?
17:35Parce que vous savez qu'en mars,
17:37il va y avoir un changement au Conseil Constitutionnel,
17:39il va y avoir la nomination de nouvelles personnes.
17:41Et moi, j'appelle,
17:43parce que le Conseil Constitutionnel
17:44est une juridiction souveraine,
17:46j'appelle à un changement de jurisprudence
17:47du Conseil Constitutionnel
17:49à la faveur de ces nominations,
17:51de ces nouvelles nominations qui vont être faites.
17:53Par un changement de constitution ?
17:56Non, mais regardez aux Etats-Unis.
17:58Je vous explique.
17:59Aux Etats-Unis, par exemple,
18:00c'est la Cour suprême des Etats-Unis
18:02qui, à un moment donné, a déclaré légal l'avortement.
18:05C'est un changement de jurisprudence.
18:06Les juges constitutionnels peuvent très bien décider
18:09de changer leur jurisprudence
18:10et de réinterpréter la Constitution
18:13de façon à ce qu'elle protège la France.
18:15Le nouveau ministre de l'Économie,
18:16Éric Lombard, convie à soutenir...
18:17Et si, pardon, évidemment, ça ne se faisait pas,
18:19il faudrait...
18:20Changer la Constitution.
18:21Voilà, une loi constitutionnelle.
18:22Dans quels termes, on verra.
18:24Pour le moment, le nouveau ministre de l'Économie,
18:26Éric Lombard, convie à son tour les partis
18:28pour discuter du budget.
18:30Avec Michel Barnier, à Matignon, à Eler,
18:32des hausses d'impôts étaient prévues
18:34pour les plus riches et les très grosses entreprises.
18:36Il faut reprendre ces mesures ?
18:38Moi, ce que je crois,
18:39c'est qu'il faut le moins d'augmentation d'impôts possible.
18:43Nous sommes un pays qui est déjà surimposé.
18:46Et l'impôt juste, c'est l'impôt efficace.
18:48On est les champions du monde du paiement des impôts.
18:50Et nous n'avons pas des services publics
18:52champions du monde.
18:52Donc ça veut dire qu'on peut dépenser mieux l'argent.
18:55Il y a des économies à faire partout.
18:57Et ce que j'aimerais, c'est que...
19:00C'est qu'Éric Lombard, non seulement reçoive les partis,
19:03mais surtout qu'il reçoive tous ses confrères ministres
19:06et qu'il leur dise, vous devez être des chasseurs de gaspillage.
19:09Des chasseurs de gaspillage.
19:10C'est pas le cas aujourd'hui ?
19:11Mais non, bien sûr que non.
19:12Dans chaque...
19:14Dans le dernier budget,
19:15on demandait aux collectivités locales
19:17de faire 4% d'économies sur leur budget.
19:20C'était les 5 milliards d'économies
19:23que les collectivités locales devaient faire.
19:24Nous ne sommes absolument pas responsables
19:26de la dette de l'État, je tiens à le dire.
19:27Mais on nous demandait 4% d'économies.
19:29Pourquoi est-ce qu'on demande aux collectivités locales
19:314% d'économies et que l'État ne donne pas l'exemple
19:34et que tous les ministères ne font pas 4% d'économies ?
19:37Matignon, l'Élysée, le Parlement.
19:41Pourquoi ils ne commencent pas par eux-mêmes ?
19:42Donc oui, il faut être chasseurs de gaspillage.
19:44C'est ce que j'ai fait à la région Île-de-France depuis 10 ans.
19:46Nous chassons les gaspillages en permanence.
19:48Nous avons réduit de 10% nos dépenses de fonctionnement.
19:51Et cet argent, on l'a remis dans nos priorités.
19:53On a investi dans l'avenir.
19:55On a fait des mesures vraiment sociales.
19:56Donc ce qui est contraire du social,
19:58contraire de l'investissement d'avenir,
20:00c'est le gaspillage d'argent public.
20:01Mais pour la région Île-de-France, par exemple,
20:04pour 2025, c'est 15 millions d'euros de moins pour la culture.
20:07Alors, la culture, j'ai pris un engagement.
20:11J'ai pris un engagement.
20:12Et cet engagement, c'est de dépenser 100 millions d'euros
20:15par an pour la culture.
20:16Et cet engagement, il est totalement tenu.
20:18Nous avons cette année, ponctuellement,
20:20un certain nombre de baisses
20:21parce que nous n'avons plus l'Olympiade culturelle
20:23qui était un très grand investissement
20:25que nous avons fait pour les Jeux Olympiques.
20:27Nous avons fait parcourir des troupes
20:29l'Île-de-France pour les Jeux Olympiques.
20:31Donc, mon engagement pour la culture, il est tenu.
20:34Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de collectivités
20:36en Île-de-France qui dépensent 100 millions d'euros pour la culture.
20:38Sur les transports, c'est autre chose.
20:39Depuis le 1er janvier, tout trajet en métro,
20:41en train ou RER en Île-de-France
20:43est au prix de 2,50 euros.
20:44Un tarif unique, quel que soit le trajet effectué.
20:48Vous le présentez comme une simplification
20:50mais en réalité, c'est surtout une grosse augmentation, non ?
20:53Non, c'est une révolution.
20:54Vous n'avez pas compris.
20:55C'est une révolution.
20:56C'est la révolution biéthique.
20:58Oui, je vous l'ai préoccupant.
20:59Parce que c'est tarifs uniques.
21:00Deux tarifs uniques.
21:012,50 euros pour le train métro RER.
21:04Si on en a deux, c'est qu'ils ne sont pas uniques.
21:05Non, deux tarifs uniques.
21:07Ben oui, mais c'est quand même très...
21:08On en a 50 000 aujourd'hui.
21:10Vous comprendrez que je les appelle les deux tarifs uniques
21:12parce qu'il y a 50 000 tarifs différents en Île-de-France aujourd'hui.
21:14Donc, un tarif de 2,50 euros pour le train métro RER
21:19et un tarif de 2 euros pour le bus et le tram.
21:22Et ça s'adosse à une vision, cette simplification ultime.
21:27Ça s'adosse à une vision.
21:29Une vision d'une région sans frontières.
21:31Une région dans laquelle les habitants ont tous la même dignité.
21:35Ou qu'ils habitent dans un quartier populaire,
21:37dans le quartier populaire de Grigny
21:39ou bien dans le territoire rural de Provins.
21:42Même dignité, même droit, même liberté de se déplacer.
21:45Même possibilité, même égalité des chances.
21:48Mais avec des prix qui augmentent, encore une fois.
21:49Je le dis, Valéry Pécresse, le pass Navigo, il augmente lui aussi.
21:5288,80 euros par mois, désormais.
21:55Un prix qui n'a cessé d'augmenter.
21:56Pardon, pardon.
21:57Ne mélangeons pas le pass Navigo, j'y viendrai
21:59parce que le pass Navigo, c'est un autre sujet.
22:01Mais le ticket unique, c'est 4 millions d'utilisateurs occasionnels
22:05qui vont, grâce à Liberté+, le pass Liberté+,
22:10qui est la deuxième grande innovation de cette année,
22:12pouvoir payer en post-paiement, pour 1,99 euros,
22:16tous leurs trajets, correspondance offerte.
22:19Donc le sujet aujourd'hui, c'est de prendre un Liberté+,
22:21pour pouvoir payer moins cher.
22:24Et en revanche, les 2,50 euros, c'est pour les visiteurs,
22:26c'est pour les touristes.
22:27Et effectivement, vous l'avez compris,
22:29mon obsession depuis déjà plusieurs années,
22:32c'est de faire payer un peu davantage les visiteurs et les touristes,
22:35ceux qui ne prennent que le métro dans Paris.
22:37Et c'est pour eux qu'effectivement, ça va augmenter.
22:40Et la réforme est globalement équilibrée,
22:42mais elle touchera beaucoup plus les visiteurs et les touristes
22:45qu'elle ne touchera les Franciliens,
22:47qui eux vont être très massivement bénéficiaires.
22:48Mais je reviens sur l'augmentation du Navigo quand même,
22:51pour vous dire juste...
22:52Ça, c'est l'abonnement, pour les non-franciliens, c'est important.
22:54Le pass Navigo, c'est l'abonnement pour ceux qui vont travailler.
22:57Vous savez qu'on a le remboursement employeur
22:59quand on a un pass Navigo,
23:00donc il va augmenter d'à peu près 1 euro par mois.
23:02C'est une petite augmentation négociée avec le gouvernement
23:05pour une colossale amélioration du service.
23:09On a aujourd'hui la ligne 14 pour aller à Orly,
23:11pour aller jusqu'à Saint-Denis-Pleyel.
23:12On a le RERE qui arrive à la Défense,
23:14la Défense-Gare du Nord en 10 minutes.
23:16Le RERA, le RERB, le RERD qui vont être désaturés de 10%.
23:20Le tramway 3 qui arrive à la porte Dauphine,
23:22le tramway 12 qui fait Massiverie.
23:24Non mais un nouveau câble, le câble A qui va arriver...
23:28Donc pour ça, c'est une...
23:30160 de quoi, métro, nouvelle génération.
23:34La révolution du transport, elle a un coût.
23:37Et ce coût, il est payé,
23:39mais vraiment au minimum par les IGG.
23:42Question importante Valérie Pécresse
23:44sur ce procès qui ouvre tout à l'heure cet après-midi à Paris.
23:46Vous avez été ministre d'un président
23:47qui va bientôt porter un bracelet électronique
23:49qui compare à nouveau devant la justice
23:51pour l'affaire du financement présumé par la Libye
23:55de sa campagne de 2007.
23:58Cette fois-ci, Nicolas Sarkozy en cours 10 ans de prison,
24:00375 000 euros d'amende.
24:02Qu'est-ce que tout cela,
24:04cette situation de Nicolas Sarkozy vous inspire ce matin ?
24:07D'abord, vous comprendrez que je ne peux pas faire des commentaires
24:10sur un procès qui va se dérouler, qui est en cours.
24:13Mais bien évidemment, la situation me rend triste
24:17parce que moi, ce que je veux,
24:19c'est me souvenir de Nicolas Sarkozy
24:21qui a été un grand président de la République
24:23et qui a fait des réformes courageuses et audacieuses.
24:25Et moi, j'ai été fière d'être sa ministre,
24:28d'être celle qui a porté l'une des réformes les plus emblématiques,
24:31celle de l'autonomie des universités.
24:33Alors aujourd'hui, nul n'est au-dessus des lois.
24:38Mais j'ai une pensée humainement pour lui et pour Carla
24:41parce que je pense qu'ils vont vivre une période très difficile.
24:43Laurent Wauquiez, un hôte de vos collègues.
24:44Laurent Wauquiez, lui qui était il y a encore quelques semaines
24:46président de région, comme vous,
24:48est soupçonné d'avoir organisé des dîners fastueux
24:50avec de nombreuses personnalités en utilisant de l'argent public.
24:53Le Conseil d'État le somme de rendre public,
24:57de diffuser la liste de ses invités.
24:59C'est normal ? Il doit s'expliquer ?
25:02Ecoutez, moi, ça ne me paraît pas illégitime
25:05qu'un président de région organise des dîners de promotion de sa région.
25:10Vous le faites, vous aussi ?
25:11Nous avons des dîners de promotion de la région.
25:13Nous en avons fait au moment des Jeux olympiques.
25:14On parle d'un dîner à 100 000 euros.
25:16100 000 euros, 90 invités.
25:18J'y viens, j'y viens.
25:19Nous le faisons.
25:20Nous le faisons en totale transparence
25:23et sous le total contrôle de l'opposition.
25:25Et je crois que c'est ce que nous devons
25:28faire aux électeurs qui nous élisent.
25:30Totale transparence sur qui on invite
25:32et sur combien ça coûte.
25:34Pourquoi ?
25:35Parce que ça leur permet de juger
25:36si cet événement, il était justifié ou pas.
25:39Et moi, je considère que tous les événements
25:41de promotion de la région que nous avons organisés
25:43en Ile-de-France étaient justifiés,
25:44qu'ils avaient un intérêt pour la région.
25:46Et je pense que Laurent Wauquiez aura à cœur
25:48de le justifier lui aussi.
25:49Merci beaucoup Valérie Pécresse,
25:51la présidente Les Républicains de la région Ile-de-France.
25:53C'était l'invité de France Info ce matin.
25:55Je vous laisse en compagnie de Salia Braquilla,
25:57Renaud Delis pour les informer dans quelques minutes.