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00:00L'heure de la grande interview européen CNews, Othmane Nassrou est l'invité de Romain Désarbre.
00:12Bonjour Othmane Nassrou, bonjour Romain Désarbre.
00:14Merci d'être avec nous, invité de la grande interview CNews européen ce matin.
00:18Premier secrétaire général délégué Les Républicains et ancien secrétaire d'État à la citoyenneté
00:23et à la lutte contre les discriminations dans le gouvernement barnier.
00:26Merci d'être là, on va balayer toutes les questions d'actualité.
00:29Je voulais qu'on commence cet entretien, cette interview avec vous sur ces chiffres qui sont tombés ces dernières heures.
00:34Les Canaries, les îles Canaries, des îles espagnoles, ont connu un record historique durant l'année dernière
00:40en termes d'immigration illégale.
00:42Plus de 46 000 arrivées de migrants dans ces îles espagnoles.
00:46Pourquoi les frontières européennes sont-elles si poreuses ?
00:49On voit que partout il peut y avoir une faille dans ces frontières,
00:52partout où nous ne sommes pas en capacité d'avoir la fermeté pour tenir ces frontières.
00:57Et on a évidemment un sujet européen qui est porté aussi par Bruno Retailleau
01:02dans le cadre de ses échanges avec ses homologues des autres gouvernements européens.
01:06Les filières d'immigration clandestine s'adaptent et vont là où c'est le plus facile,
01:11là où, il faut le dire aussi, la politique sociale est la plus généreuse avec les migrants clandestins.
01:18Et c'est pour cela que nous devons faire absolument évoluer nos règles de droit
01:23pour qu'on puisse mieux endiguer et mieux lutter contre l'immigration irrégulière
01:27qui est un fléau, qui est un fléau pour nous parce qu'elle déstabilise nos sociétés,
01:30mais qui est un fléau aussi pour les personnes qui font les frais de ces trafics d'êtres humains.
01:35Donc la vraie humanité, la vraie générosité, c'est de lutter de manière implacable
01:38contre l'immigration irrégulière.
01:40Et c'est ce que, collectivement, nous devons faire.
01:43C'est une demande importante de nos concitoyens aujourd'hui.
01:45Il faut une nouvelle loi immigration ?
01:47Il faut incontestablement des dispositions législatives qui nous manquent aujourd'hui.
01:50On ne se dirige pas vers une nouvelle loi, on en avait parlé,
01:52et puis là, la situation politique fait que c'est compliqué à faire passer.
01:56Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a demandé au Premier ministre,
02:00qui me semble a donner suite, à ce qu'il y ait des dispositions législatives
02:03qui nous manquent aujourd'hui.
02:04Je vous donne un seul exemple, le délit de séjour irrégulier,
02:07qui n'existe plus depuis le gouvernement de François Hollande depuis 2012.
02:10Ce délit de séjour irrégulier, il est important parce qu'il ouvre la possibilité
02:14d'avoir des enquêtes.
02:15S'il n'y a pas de délit, il n'y a pas d'enquête possible.
02:17En tout cas, il y a des outils d'investigation qui manquent.
02:19Or, nous avons besoin de ces outils pour pouvoir lutter contre les filières
02:23qui exploitent les migrants clandestins.
02:25Et donc, nous avons besoin, par exemple, de ce délit de séjour irrégulier.
02:28Et je vous le dis très clairement, ma famille politique, la droite républicaine,
02:32sera intransigeante sur cette question-là parce que nous avons besoin de répondre
02:36à cette demande légitime de nos concitoyens de maîtriser les flux migratoires.
02:39Alors, vous défendez le fait que pour les étrangers qui arrivent en France
02:44de façon légale, il faut être plus exigeant en matière d'intégration.
02:48C'était un de vos combats, et je peux utiliser le présent également,
02:51c'est un de vos combats.
02:52De quelle manière et comment, à la fin, sanctionner ça ?
02:56C'est-à-dire qu'il y ait un couloir pour ceux qui répondent favorablement
03:02à ces exigences en matière d'intégration et un autre pour ceux
03:05qui n'ont pas atteint les objectifs fixés.
03:08Je crois que pendant trop longtemps, on a renoncé à une exigence qui existe,
03:11pourtant, dans notre code civil, c'est l'assimilation.
03:13Et l'assimilation, ce n'est pas un gros mot.
03:16Ça veut simplement dire qu'on doit partager,
03:18tous ceux qui vivent sur notre territoire doivent partager le même socle
03:21de valeurs, de principes qui fondent une société,
03:25qui font qu'une société peut former un tout cohérent.
03:27Et pendant trop longtemps, on s'est détourné de cet objectif.
03:29Et donc, oui, la maîtrise du français n'est pas négociable.
03:32Les exigences doivent être renforcées, elles l'ont été,
03:35et nous avons lancé, avec le gouvernement de Michel Barnier,
03:38ce qu'il fallait, et je sais que ce travail va continuer
03:40avec le ministre de l'Intérieur, un test de français
03:44et également un test civique pour vérifier la bonne assimilation
03:47des principes comme l'égalité entre les femmes et les hommes,
03:49la laïcité qui n'est pas négociable, le refus de l'antisémitisme.
03:54Ce sont des principes que l'on doit exiger de chaque étranger
03:58que l'on accueille, et c'est aussi une chance que l'on donne
04:00à cet étranger de trouver toute sa place dans la société française
04:03telle qu'elle est aujourd'hui, et nous devons préserver
04:05ce socle commun de valeurs.
04:07Et voilà pourquoi il faut être exigeant en matière d'intégration.
04:10Avec quelles sanctions au cas de non-respect ?
04:12La sanction est prévue dans la loi, elle est logique.
04:15Quelqu'un qui ne s'approprie pas ce socle commun de valeurs,
04:19qui ne rentre pas dans un vrai parcours d'intégration
04:21et d'assimilation, là aussi j'assume le terme,
04:23n'a pas vocation à rester sur notre territoire,
04:25et donc n'a pas le droit, à un titre de séjour de plusieurs années,
04:29d'obtenir le droit de rester durablement dans notre pays.
04:32C'est aussi simple que cela.
04:33Effectivement, j'ai utilisé le terme d'intégration.
04:35Vous insistez sur le terme d'assimilation,
04:37parce que c'est une précision importante,
04:40Assimilation, ça veut dire qu'un étranger qui arrive en France
04:43vit à la française.
04:44On n'a pas besoin de renier ses origines,
04:47contrairement à ce que certains veulent faire croire,
04:49pour tout simplement aimer la langue française,
04:51aimer la culture française,
04:53reconnaître que ce pays a une histoire, a des valeurs,
04:55et faire sienne ces valeurs.
04:57Et bien sûr, ça n'est pas antinomique du fait d'avoir des origines
05:01ou d'avoir une culture autre,
05:03simplement il y a des principes qui ne sont pas négociables
05:05et que nous devons tous partager.
05:08Mayotte.
05:09À Mayotte, le sujet immigration est crucial,
05:11évidemment, c'est le sujet numéro un.
05:12Marine Le Pen s'y rend,
05:13elle risque d'y être peut-être mieux accueillie
05:16que François Bayrou, non ?
05:18La réalité, c'est qu'à Mayotte,
05:19il faut qu'on regarde la réalité en face.
05:21Tous ceux qui veulent nous expliquer
05:22qu'il n'y a pas de sujet d'immigration illégale à Mayotte,
05:25ou qui se sont indignés quand Bruno Retailleau a dit
05:29qu'il y avait un énorme sujet d'immigration illégale,
05:31je les invite à aller à Mayotte.
05:33Je les invite à aller y vivre
05:34s'ils pensent qu'il n'y a pas un sujet d'immigration illégale.
05:36Parce que ce que nous demandent nos concitoyens maorais,
05:38c'est qu'on lutte de manière implacable
05:40contre une immigration irrégulière
05:42qui a atteint à Mayotte des niveaux jamais vus.
05:44On est sur la moitié de la population
05:46qui est de nationalité étrangère,
05:48la moitié,
05:49et sur cette moitié-là,
05:50probablement la moitié également,
05:52qui est là de manière totalement irrégulière.
05:55Ça ne peut pas fonctionner.
05:56Et donc oui, le sujet de Mayotte,
05:58c'est aussi un sujet de maîtrise des fleux migratoires.
06:01C'est avant tout un sujet de maîtrise des fleux migratoires
06:03et il est temps maintenant qu'on évolue sur cette question.
06:06Sur le droit du sol,
06:07il faut le supprimer totalement ?
06:09Il est déjà restreint, réduit,
06:11mais il faut le supprimer totalement à Mayotte ?
06:13Le droit du sol ne peut évidemment pas s'appliquer à Mayotte
06:15de la même manière qu'ailleurs
06:17au regard de ce que je viens de vous dire.
06:18Vous savez que la maternité de Mamoudzou
06:20est la première maternité de France aujourd'hui,
06:23avec un nombre toujours plus important
06:25de femmes étrangères
06:28qui sont là en situation irrégulière
06:29et qui viennent y accoucher.
06:31Ce que je veux vous dire,
06:32c'est que la question du droit du sol,
06:33elle doit aussi être encadrée ailleurs.
06:35Moi, je ne suis pas pour l'automaticité du droit du sol.
06:37Je pense que là aussi, il faut vérifier.
06:39Il est bien sûr très exigeant en matière d'intégration
06:42avant de donner la nationalité française.
06:44Je voulais parler de ce qui s'est passé
06:46à la nouvelle Orléans attaque islamiste.
06:4914 morts aux États-Unis.
06:51Vous avez passé trois mois au ministère de l'Intérieur,
06:54au secrétariat d'État, à la citoyenneté
06:56et à la lutte contre les discriminations
06:58du gouvernement Barnier.
06:59Qu'est-ce que vous avez vu en matière de menaces terroristes
07:02et essentiellement menaces terroristes islamistes
07:04sur la France ?
07:06Qu'est-ce que vous pouvez dire ?
07:08Ce que je peux vous dire,
07:09c'est que cette menace est évidemment réelle.
07:11Elle reste très présente.
07:13Elle est une menace qui mobilise
07:15nos services de sécurité de tous les instants.
07:17Mais ce que je veux aussi vous dire,
07:19c'est que je crois que nos concitoyens
07:20ne se rendent pas compte
07:22de combien cette menace,
07:24combien cet antrisme progresse dans notre pays.
07:26Combien il y a aujourd'hui
07:28des gens, des militants islamistes
07:30qui ont le projet
07:32d'installer dans notre pays
07:34un système parallèle,
07:36un système de valeurs parallèles,
07:37une société parallèle.
07:38Et combien tout cela fragilise profondément
07:40la cohésion de notre pays.
07:42Combien la bataille des esprits
07:44aujourd'hui est une bataille difficile
07:46et que, pour l'instant,
07:47nous sommes en train de perdre.
07:49Des militants qui veulent installer
07:50une société parallèle,
07:51ça veut dire que des militants
07:52qui veulent installer la sharia,
07:53c'est-à-dire la loi islamique sur le territoire,
07:55des principes, en tout cas,
07:56qui ne sont pas compatibles
07:57avec ceux de la République.
07:58Le fait que les femmes ne sont pas
08:00sur un même niveau d'égalité
08:01que les hommes,
08:02le fait que la laïcité est un principe
08:03qu'aujourd'hui qui est si mal compris,
08:05qui est détourné,
08:06qui est caricaturé,
08:07qui est dévoyé de sa signification originelle,
08:09qui est présenté comme la négation
08:10d'une religion en particulier,
08:12alors qu'au contraire,
08:13c'est une loi d'abord de liberté,
08:14c'est une exigence
08:15que nous sommes en droit
08:16d'attendre de tous les citoyens.
08:17Tous ces principes-là aujourd'hui
08:18sont de moins en moins compris,
08:19ils reculent dans les esprits,
08:21en particulier de la jeune génération.
08:23C'est extrêmement préoccupant
08:24et ce que je vous dis,
08:25c'est que nous avons bien sûr
08:26tous les éléments pour savoir
08:27qu'il y a des gens
08:28qui ont un projet politique aujourd'hui
08:30de faire en sorte que la cohésion
08:32de notre pays ne tienne plus,
08:34que notre société se délite.
08:35Et oui, cette montée de l'islamisme,
08:37elle doit être aujourd'hui
08:38la préoccupation de toute notre société.
08:40Ces gens qui ont un projet politique
08:42s'appuient notamment sur des voyous
08:43qui tiennent des quartiers,
08:45qui tiennent des cités.
08:46Quand il y a une cité
08:48qui est tenue par des trafiquants de drogue,
08:52où les policiers hésitent avant de rentrer,
08:55ou en tout cas se posent la question,
08:57n'y vont pas à seulement deux ou trois,
08:59c'est un fait divers,
09:01c'est un fait de société.
09:03Il y a également un objectif politique derrière ça ?
09:09Il y a clairement l'objectif politique
09:11d'installer le désordre,
09:12de faire en sorte de considérer
09:14que le respect de la règle est négociable.
09:17En tout cas, il n'y a pas de nécessité
09:19de se conformer nécessairement
09:20aux lois de la République
09:21et c'est le même principe
09:22dans l'insécurité dans les quartiers,
09:24dans le narcotrafic,
09:25dans le refus d'appliquer des principes
09:28comme la laïcité,
09:29dans le refus de considérer
09:31que ce pays a une histoire et une identité.
09:33Il y a un délitement global de l'autorité
09:35et aussi, je le dis très clairement,
09:37un refus d'adhérer à un modèle
09:39qui est le modèle français.
09:40Or, ce modèle-là,
09:41nous devons aujourd'hui le défendre
09:42et c'est un modèle qui est universaliste,
09:44dans lequel chacun peut trouver sa place,
09:45quelle que soit son origine,
09:46quelle que soit sa religion,
09:47quelle que soit sa couleur de peau,
09:48à condition de respecter,
09:50encore une fois,
09:51les principes fondamentaux de ce modèle.
09:53Et c'est aujourd'hui ce qui est menacé,
09:54dans des proportions, encore une fois,
09:56que beaucoup de nos concitoyens
09:57ne l'imaginent pas.
09:59Othmane Nassrou,
10:00Premier secrétaire général délégué des Républicains,
10:03ancien secrétaire d'État à la Citoyenneté
10:05et à la lutte contre les discriminations,
10:06invité de la grande interview
10:07à CNews Europe 1 ce matin.
10:09Je voulais parler avec vous d'un combat capital,
10:11la lutte contre l'antisémitisme.
10:12Le nombre d'actes antisémites
10:14a explosé ces derniers mois
10:16et notamment depuis l'attaque du 7 octobre.
10:19En tant que secrétaire d'État à la Citoyenneté,
10:21vous aviez annoncé les assises de la lutte
10:23contre l'antisémitisme.
10:24Où en est-on ?
10:25Et est-ce qu'on va les voir ?
10:27Elles vont voir le jour.
10:29Ces assises de la lutte contre l'antisémitisme
10:31ont été relancées sous le gouvernement Barnier.
10:33Elles avaient d'abord été installées par Aurore Berger,
10:35qui est aujourd'hui la ministre en charge,
10:36et qui reprend à nouveau ce dossier.
10:38Moi, je lui fais, sur ce sujet,
10:39entièrement confiance.
10:40Bien sûr, pour avancer,
10:41je sais qu'elle a des convictions claires
10:43sur la lutte contre l'antisémitisme.
10:44Nous avons besoin de clarté.
10:45Parce que ce qui est nouveau dans notre pays,
10:47c'est que nous avons un antisémitisme d'une forme nouvelle,
10:49qui s'est installé, notamment depuis le 7 octobre.
10:51Un antisémitisme d'extrême gauche,
10:53dont on a vu qu'il pouvait trouver, y compris,
10:55des relais dans l'Assemblée nationale,
10:57au sein de la France insoumise.
10:59Et donc, cet antisémitisme-là,
11:01il faut le caractériser comme tel,
11:02il faut le combattre comme tel.
11:03Et j'espère que ces assises vont rapidement conduire
11:05à des mesures nouvelles.
11:06Nous en avions quelques-unes,
11:08eh bien, en préparation.
11:10Et je pense que nous avons besoin, là aussi,
11:11de rappeler un discours de très grande fermeté
11:13et que la main de l'État ne tremble pas
11:15quand il s'agit de protéger
11:17nos compatriotes de confession juive,
11:19qui sont ciblés en raison de leur religion,
11:21parce que c'est totalement inacceptable
11:23pour l'antisémitisme, comme pour toutes les formes de racisme
11:25dans notre pays.
11:26Mais il y a un sujet particulier aujourd'hui,
11:27avec cette explosion des actes antisémites.
11:29Nous devons être absolument intraitables sur ce sujet.
11:31Hauteman Nassrou, je voulais vous entendre
11:33sur cette proposition de Sébastien Delogu,
11:35qui est député France insoumise,
11:36qui propose de légaliser la drogue
11:38et ensuite de confier la vente
11:40à des trafiquants qui ont été condamnés.
11:41Quel est votre point de vue ?
11:43Eh bien, Sébastien Delogu illustre ici
11:45le fait que nous avons des gens
11:47qui continuent de banaliser la consommation de drogue,
11:49qui portent une lourde responsabilité aujourd'hui
11:51dans les ravages du narcotrafic,
11:53qui gangrènent et qui, pardon,
11:55pourrissent la vie de beaucoup de nos concitoyens
11:57dans beaucoup de quartiers aujourd'hui.
11:59Il n'y a quasiment pas une partie de notre territoire
12:01qui est préservée du narcotrafic,
12:02et voilà ces députés qui vous expliquent
12:04que finalement, ce n'est pas si grave de consommer de la drogue.
12:06Disons-le clairement.
12:07Aujourd'hui, dans notre pays,
12:08acheter de la drogue, c'est armer les trafiquants de drogue.
12:10C'est contribuer directement
12:12à l'ensauvagement de notre société
12:14et à toutes ces victimes
12:16civiles de règlement de compte,
12:18à tous ces jeunes
12:20qu'on instrumentalise, qu'on arme,
12:22qu'on transforme en tueurs à gage.
12:23C'est ce qu'on a vécu dans notre pays.
12:24Des jeunes de 14 ans,
12:26payés, armés pour aller tuer d'autres jeunes.
12:28Et donc, les propos de Sébastien Delogu,
12:30comme souvent d'ailleurs de la France Insoumise,
12:32sont évidemment à nouveau totalement irresponsables.
12:34Othmane Nasrou, premier conseil des ministres
12:36ce matin pour le gouvernement Bayrou.
12:39Vous le voyez s'installer dans la durée,
12:41le gouvernement Bayrou ?
12:42Moi, je le souhaite, parce qu'on a besoin de stabilité.
12:44Voilà. Et donc, moi, j'ai
12:46participé au gouvernement de Michel Barnier,
12:48auquel je veux rendre hommage,
12:50parce qu'il a choisi de relever un défi
12:52extrêmement difficile, qui est toujours aussi difficile
12:54aujourd'hui. Donc, je souhaite également à François Bayrou
12:56de réussir et de durer,
12:58parce qu'on a besoin de stabilité.
12:59Et je ne fais pas partie de ceux qui espèrent
13:01que notre pays va continuer à s'enfoncer dans les difficultés,
13:03dans le désordre et dans le chaos,
13:05comme le souhaitent toute une partie de la gauche,
13:07l'extrême-gauche et également le Rassemblement national.
13:09Je pense que nous devons
13:11des défis absolument majeurs.
13:12Vous pensez que le RN veut le chaos ?
13:14Je vais noter que le RN a voté la censure sur un texte
13:16déposé par la France Insoumise,
13:18qui est qu'ensemble, ils ont choisi de censurer
13:20un gouvernement,
13:22en réalité, sans véritable raison,
13:24puisque la difficulté budgétaire, elle est toujours là,
13:26elle est toujours devant nous. Et les économies, elles sont toujours à faire.
13:28L'effort est toujours à faire, quoi qu'en disent
13:30les populistes. Et donc, oui, je considère
13:32que le Rassemblement national a montré qu'il était
13:34davantage une partie du problème que de la solution, malheureusement.
13:36Seulement sept ministres
13:38LR ont été nommés au gouvernement
13:40Bayrou, contre douze dans l'équipe Barnier.
13:42Où se situent les Républicains
13:44aujourd'hui ? Vous êtes à nouveau dans l'opposition ?
13:46Vous êtes avec la...
13:48Enfin, majorité, pas la majorité, mais vous êtes
13:50avec le gouvernement Bayrou. Vous êtes où, les LR ?
13:52Nous, on est du côté de l'attente majoritaire
13:54de nos concitoyens, d'abord pour rétablir l'ordre.
13:56Parce que s'il y a un sujet aujourd'hui qui fait
13:58consensus dans notre pays, au moment où tout est aussi fragmenté,
14:00au moment où l'Assemblée nationale est aussi divisée,
14:02c'est effectivement le rétablissement de l'ordre.
14:04Il y a un désir d'ordre dans notre société
14:06et c'est un désir qui est totalement légitime.
14:08C'est une attente légitime de nos concitoyens.
14:10Et nous devons absolument,
14:12là-dessus, être intraitables.
14:14Je vous l'ai dit, ma famille politique,
14:16la droite sera intransigeante
14:18sur la politique
14:20qui sera menée. Naturellement, elles nous soutiendront.
14:22Une politique qui ira mettre davantage
14:24de sécurité, comme le fait Bruno Retailleau,
14:26ministre de l'Intérieur, également en matière
14:28de justice. Disons-le clairement, oui,
14:30nous avons un problème dans notre pays de réponse pénale.
14:32Est-ce qu'il y a un sujet d'exécution des peines ?
14:34Oui. Est-ce qu'il y a un sujet
14:36de laxisme ? Oui.
14:38Est-ce qu'il y a un sujet de délai
14:40de jugement ? Oui, mille fois oui.
14:42Et donc, il est temps aujourd'hui qu'on ait une justice
14:44qui condamne plus rapidement et plus fermement
14:46pour faire reculer l'impunité. Sur tous ces sujets-là,
14:48ma famille politique, je peux vous le dire,
14:50eh bien, soutiendra et sera
14:52un facteur de stabilité et d'ordre
14:54parce que c'est ce dont le pays a besoin.
14:56Mais pour le budget, par exemple, le Rassemblement
14:58national veut le retrait de la réforme des retraites.
15:00Vous, vous pourriez voter un budget
15:02qui inclut
15:04le retrait de la réforme des retraites ?
15:06La question que vous me demandez, Romain Désarbes,
15:08c'est est-ce qu'on pourrait soutenir un budget
15:10qui va aggraver les difficultés du pays ?
15:12La réponse est dans la question.
15:14La réalité, c'est qu'aujourd'hui, nous avons besoin
15:16de faire des économies. C'est que nous avons
15:18besoin de redresser les comptes publics. J'appartiens
15:20à la seule famille politique qui n'a cessé d'alerter
15:22sur ce sujet depuis 2017. Je vous rappelle qu'en
15:242022, nous avions eu une candidate à l'élection présidentielle,
15:26Valérie Pécresse, qui avait alerté sur la dérive
15:28des finances publiques. À l'époque, d'ailleurs,
15:30malheureusement, dans l'indifférence générale,
15:32on voit aujourd'hui combien nous avions dit la vérité
15:34aux Français. Eh bien, cette vérité, elle est devant nous.
15:36La censure n'a pas réglé la question des déficits.
15:38Simplement, cette lutte contre
15:40les déficits doit se faire par la maîtrise de la dépense
15:42publique. Nous avons beaucoup d'économies à faire,
15:44beaucoup de gaspillages à supprimer,
15:46beaucoup de simplifications à mettre en œuvre
15:48et ce sera le sens
15:50de la ligne politique défendue
15:52par la droite avec Laurent Wauquiez
15:54à la tête de notre groupe à l'Assemblée nationale,
15:56Mathieu Darnot également au Sénat. Nous serons sur ces sujets-là
15:58totalement intransigeants et très exigeants
16:00parce que la situation du pays est grave.
16:02Haughtman Nassrou, premier secrétaire général
16:04délégué des Républicains, invité de la grande interview
16:06CNews Europe 1 ce matin. Merci d'être venu
16:08ce matin. Bonne journée à vous, à bientôt.