Avec Sandi Faoulati, habitante de Mayotte
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NewsTranscription
00:00Allez 6h47 sur Sud Radio avant de retrouver Jean-Jacques Bourodin, on va du côté de
00:06Mayotte.
00:07Ce matin on va faire un peu le bilan de ce qui s'est passé ces derniers jours, ces dernières
00:12semaines.
00:13C'est vrai qu'Emmanuel Macron est allé du côté de Mayotte, le gouvernement vient
00:18de revenir en France il y a quelques jours avec François Bayrou, notamment Elisabeth
00:21Born, Manuel Valls.
00:22On est du côté de Mayotte avec Sandy Faulati.
00:25Bonjour Sandy.
00:26Bonjour.
00:27Merci infiniment d'être avec nous en direct ce matin sur Sud Radio.
00:33La première question que j'ai envie de vous poser c'est comment allez-vous Sandy ?
00:36Je me porte comme tout le monde, la résilience et puis on reprend et on reconstruit tout
00:46doucement ce qu'on peut.
00:48Je n'ai pas osé vous souhaiter une bonne année, on vous la souhaite tout de même
00:51cette bonne année.
00:52Que l'année 2020 a été dure.
00:56Cette année 2025, on l'espère pour vous, ne peut être que positif.
00:59De toute façon, vous savez, peu importe tout ce qui arrive, peu importe la gravité de
01:06la situation, il faut avoir la force de se relever.
01:08Donc Mayotte se relevera avec la population, avec ceux qui veulent nous aider et j'espère
01:16sincèrement comme vous le dites que 2025 sera meilleur que 2024 parce que la population
01:21est meurtrie et on ne sait pas quoi faire, mais bon, on survit et on va s'en sortir
01:26en tout cas.
01:27Alors vous, vous êtes du côté de Mamoudzou, si je ne me trompe la capitale, racontez-nous
01:31un petit peu quelle est la situation actuellement ? Est-ce que vous avez de l'eau ? Est-ce
01:36que vous avez de l'électricité ? Comment est le réseau de télécommunications ? Racontez-nous
01:40Sandy.
01:41En fait, je ne suis pas de Mamoudzou, Mamoudzou c'est mon lieu de travail, donc là on a
01:47repris le travail partiellement, c'est-à-dire on fait les nettoyages parce que nos bureaux
01:52ont été détruits comme la plupart, donc je suis venue là avec mes collègues et là
01:57ici il y a du réseau sur le secteur de Mamoudzou, il y a du réseau, il y a certains endroits,
02:02la quasi-totalité il y a de l'eau potable, il y a l'électricité, ce n'est pas le cas
02:07de là d'où je viens, l'extrême nord de Mayotte où vraiment tout a été dévasté,
02:12les poteaux électriques sont même à terre, les lignes à haute tension, donc ça fait
02:17trois semaines, il y a une grande partie de la population du nord qui vit dans le noir
02:22absolu, sans eau potable parce que les quartiers sont en hauteur, donc il faut de l'électricité
02:27pour faire fonctionner les pompes à eau, il n'y a pas de réseau de télécommunications,
02:31on est complètement coupé du monde, les gens sont obligés de se déplacer vers 20-30 km
02:37pour aller chercher du réseau, faire 20-40 km pour aller chercher de l'essence pour
02:43pouvoir se déplacer, encore faut-il trouver des distributeurs de billets qui fonctionnent,
02:49il y a des queues, ce n'est pas possible, c'est infernal ce qui se passe ici, malheureusement
02:53on a l'impression que le gouvernement est venu là, ils sont venus en vacances, ils
02:57sont venus se pavaner, Macron est venu nous insulter et ça n'a pas suffi, il a fallu
03:02que François Bayrou vienne ici avec Elisa.
03:06Écoutez monsieur, quand vous venez, vous trouvez une population en désarroi, une population
03:13qui a tout perdu et vous permettez en tant que chef d'État de dire, vous avez de la
03:18chance d'être sur un territoire français, sinon vous allez être 10 000 fois dans la
03:22merde, c'est quoi pour vous ? C'est plus qu'une insulte, c'est du mépris total.
03:27Est-ce que vraiment c'était le moment pour un président de la République de venir nous
03:31sortir ça ?
03:33D'autant plus que la situation est très loin d'être venue à la normale, c'est ce
03:39que vous nous dites ce matin.
03:40Tout à fait, il ne faut pas croire les images qu'on vous montre là-bas, c'est loin de
03:45la réalité de ce qu'on vit sur ce territoire, je vous dis sincèrement, les gens sont déboussolés,
03:51quand je vous dis déboussolés, il y en a qui sont en train de craquer, il y a certains
03:54professeurs qui sont déjà partis il y a presque deux semaines, d'autres sont partis
03:59parce qu'ils ne tiennent plus, parce qu'ils n'ont plus rien et quand on voit comment
04:03la gestion de la crise est menée par le préfet, je suis désolée, mais c'est catastrophique.
04:08Et là franchement, moi ce qui m'a le plus fait mal, c'est quand j'ai vu le premier
04:15ministre arriver là, dire que la rentrée va se faire normalement le 13, mais nos enfants
04:20ils vont aller où monsieur ? La plupart des écoles sont détruites, les quelques-unes
04:25qui sont restées debout ont été réquisitionnées pour héberger les gens qui n'ont pas de
04:30lieu d'habitation et pour nous remercier, remercier l'état et le conseil départemental
04:37qui a mis ça à leur disposition, ils ont tout saccagé, il y a même une école maternelle
04:42à Kaouini qui a été brûlée parce qu'on est venu leur demander de partir, parce qu'il
04:46faut remettre en état ces écoles-là pour la rentrée.
04:49Donc la rentrée du 13 janvier et 20 janvier, les élèves ils vont aller où ?
04:58Sans professeur, sans école ? Est-ce que c'est ça la priorité, vous pensez ?
05:03Ce n'est pas la priorité.
05:05Des choses ont été faites, c'est vrai, on l'a vu, alors effectivement il y a eu cette
05:10opération de communication du gouvernement, d'Emmanuel Macron, qui sont venus aussi dans
05:15l'objectif de rassurer les habitants, des vivres ont été apportées, du personnel.
05:19Qu'est-ce qu'il manque aujourd'hui ? Qu'est-ce que le gouvernement pourrait faire concrètement
05:26pour améliorer les choses là, aujourd'hui, demain, pour le quotidien des Mahorais ?
05:31Déjà il va falloir que le gouvernement prenne conscience que la population de Mayotte
05:35n'est pas à Kaouini.
05:37Kaouini c'est les bidonvilles, c'est de ça que tout le monde parlait depuis trois
05:42ans, il y a eu un bouchou, un bouchou, un bouchou, on a l'intérêt, c'est des zones
05:46dangereuses, il suffit qu'il y ait des pluies diluviennes, il y a des gens qui vont être
05:50ensevelis, c'est déjà passé, là aujourd'hui à Ishido, tout a été détruit, jusqu'aujourd'hui
05:55il y a des cadavres qui sont encore ensevelis, on ne les a pas extirpés de là, et la plupart
05:59des maisons des Banga Antolles sont déjà reconstruites.
06:01Le préfet il fait quoi ? Le gouvernement fait quoi ? Ils sont venus ici, ils ont vu
06:06tout ça, donc les bidonvilles de la mort sont encore là, oui les erreurs se répètent,
06:12se répètent, se répètent, et la population, moi quand je dis la population, je n'ai pas
06:16honte à le dire, moi je compatis, c'est des humains comme nous qui sont décédés,
06:20personne ne souhaite voir un être humain comme lui décédé, touché par une catastrophe
06:24comme ça, mais c'était des choses évitables, évitables, mais on ne nous a pas entendu
06:30depuis tout ce temps-là, et aujourd'hui les aides qui viennent ici, on nous fait croire
06:33que ce sont pour les Mahorais, non monsieur, je le dis haut et fort, les aides sont arrivées
06:37dans les bidonvilles de Kaouini, les aides sont arrivées dans les bidonvilles de Petit
06:41Thé à la Vigie, les aides sont arrivées dans les bidonvilles de Congo, les gens de
06:45l'extrême nord là-bas n'ont rien vu, il n'y a qu'hier qu'on a vu la sécurité
06:50civile arriver pour distribuer de l'eau, et ces gens-là ont été réquisitionnés
06:57ici à Mamoudzou, là où il y a moins de dégâts que dans le secteur nord, donc le
07:02gouvernement est sourd, quant à Elisabeth Borne, plus méprisante que cette dame je
07:07n'en connais pas.
07:08Oui, elle avait fait polémique à plusieurs reprises, je le rappelle pour nos auditeurs
07:12notamment, elle avait rencontré ces deux professeurs à qui elle a tourné le dos en
07:16pleine conversation, c'est vrai que ce n'était pas très bien vu, et puis il y a eu ce moment
07:21aussi où elle a parlé...
07:22Ce moment où elle a éclaté de rire, voilà, donc tout le monde se demande, elle rigolait
07:26pourquoi ?
07:27François Bayrou était en train de comptabiliser les morts à Mayotte-sur-Val d'ici...
07:30Parler d'usines de dessalement, exactement, les morts, on nous dit 39 morts, monsieur,
07:35vous venez sur place et vous allez vous rendre compte, il y a plus de 60 000 morts,
07:39il y a des gens qui ont disparu des familles, qui ne retrouvent pas les membres, il y a
07:44des gens qui sont là, qui sont complètement meurtris parce qu'ils ne savent pas où aller
07:49chercher le reste de leur famille, vous vous rendez compte, il y a des gens ici qui ne
07:53peuvent pas donner des nouvelles à leur famille, qui sont en métropole, qui sont à La Réunion
07:58parce qu'il n'y a pas de réseau de télécommunication, là ça fait trois semaines, trois semaines,
08:03donc il y a des priorités à mettre en place, il y a des personnes âgées qui ont des problèmes
08:08respiratoires, il y a des personnes âgées qui ont des pathologies graves, même des
08:12personnes normales qui ont des pathologies graves, on est en train de compter les morts
08:16après Chineau parce que ces gens-là dépendent de tout ce qu'il y a dans ce respiratoire,
08:20on ne voit pas les secours arriver.
08:22Sandy Faulati, dans quel état est l'hôpital actuellement, le plus gros hôpital de Mayotte,
08:28dans quel état est-il aujourd'hui ?
08:30L'hôpital est quasiment détruit, c'est pour ça qu'ils ont créé un hôpital de campagne
08:35au stade de Cavani pour pouvoir soigner les gens, et je ne vous dis pas l'accueil qu'il
08:41y a, parce qu'il y a beaucoup de blessés déjà, il y a beaucoup de blessés, il y
08:45a aussi des gens qui sont malades depuis longtemps, qui ont besoin d'être opérés, là je vous
08:50dis tous les jours il y a des évacuations vers La Réunion, mais l'hôpital de La Réunion
08:53ne peut pas accueillir tout le monde, et ça encore une fois c'est le gouvernement qui
08:57a laissé pourrir la situation, si seulement ils avaient investi depuis plus de dix ans
09:02une rabâche là, deuxième hôpital, deuxième hôpital, il est où le deuxième hôpital,
09:06le foncier a été trouvé, il est où ? Il est où ?
09:11On a compris votre désarroi, votre colère évidemment Sandy Faulati, je rappelle que
09:17vous êtes agent du département de Mayotte, vous êtes née, d'ailleurs vous résidez
09:20là-bas, donc merci, merci beaucoup, un immense courage à vous évidemment, on pense aux
09:27Mahorais, aux Français, dans ce département le plus pauvre de France, on espère effectivement
09:32que rapidement les Mahorais puissent avoir accès tous à l'essentiel, à l'eau, à
09:38l'électricité, de quoi vivre, de quoi pouvoir survivre.
09:42Merci beaucoup Sandy Faulati d'avoir été en direct ce matin sur Sud Radio.