Le Premier ministre François Bayrou est l’invité exceptionnel de BFMTV ce lundi 23 décembre quelques heures après l’annonce de son gouvernement.
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00:00Vous avez parlé de l'impôt et de la contribution, éventuellement d'une contribution exceptionnelle, courte dans le temps.
00:07Il y a une question, je prolonge celle de Benjamin, c'est la question des ménages.
00:12Est-ce que vous pouvez nous dire ce soir, François Bayrou, que vous n'augmenterez pas les impôts pour les ménages français ?
00:18Vous ne vous rendez pas compte de ce que vous décrivez comme mécanisme ?
00:24Qui paye, vous dites déficit et dette, vous avez toujours défendu ce point de vue, qui paye les déséquilibres des déficits et de la dette ?
00:33Nous tous.
00:34C'est les ménages.
00:35Et les ménages qui se demandent ce soir si ce sera la double peine, c'est-à-dire au fond subir le déficit et la dette et en plus de ça, voir leurs impôts augmenter.
00:42Est-ce que, dans le budget, il y aura une discussion parlementaire, c'est la spécificité de la donne politique,
00:46est-ce qu'au fond, la philosophie dans laquelle vous serez, c'est de dire pas de charge fiscale supplémentaire pour les ménages ?
00:54Le moins de charges fiscales supplémentaires parce qu'il faut d'abord qu'on travaille sur la dépense publique,
01:01la manière dont elle est organisée et à mon sens désorganisée, la manière dont tout ça glisse.
01:10J'étais l'autre jour chez vos confrères de France 2, il y avait une question de Sophie Binet, la patronne de la CGT.
01:21Qu'est-ce qu'elle disait ?
01:22Elle a dit, mais vous vous rendez pas compte, en France, l'école ça va pas, l'hôpital ça va pas, les services publics ça va pas,
01:30et donc il faut trouver des impôts nouveaux, c'est ce qu'elle laissait entendre.
01:36Excusez-moi, nous sommes le pays le plus imposé du monde.
01:41Mais dans ces cas-là, ça veut dire que pourquoi ça va pas ?
01:44Parce qu'on n'a pas réorganisé l'État comme il fallait, on n'a pas simplifié comme il fallait, on n'a pas réformé l'action publique comme il fallait.
01:53Peut-être les rapports entre les collectivités locales et l'État ne sont pas ce qu'ils devraient être, c'est incompréhensible.
02:01J'ai presque envie de vous dire que c'est pire, c'est-à-dire que quand vous répondez à Sophie Binet,
02:04mais attendez, on est déjà le pays qui paye le plus d'impôts, c'est encore pire, parce qu'être le pays qui paye le plus d'impôts
02:10et dans lequel il y a de tels dysfonctionnements, c'est absolument incompréhensible pour ceux qui payent les impôts.
02:16Apolline de Malherbe, vous décrivez la situation du pays.
02:20Les mots que vous venez de dire, et j'allais presque dire l'émotion que vous avez en les disant,
02:26ces mots-là, c'est exactement la description de la situation du pays.
02:31Et qui peut s'y attaquer ? Personne, puisqu'on dit que c'est pas possible, qu'on trouvera jamais un accord avec qui que ce soit,
02:38que les gouvernements seront censurés les uns après les autres. Moi, je pense que ce serait un malheur pour le pays.