Le nouveau Premier ministre François Bayrou continue ses consultations pour former un gouvernement. Il réunit ce jeudi 19 décembre les partis, excepté LFI et le RN.
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00:00Alors je sais ce que vous allez vous dire, encore une réunion, ce feuilleton n'en finit pas, on l'a dit, toujours pas de gouvernement, c'est vrai et c'est d'ailleurs étonnant que François Bayrou qui rêve depuis 40 ans d'un poste à la hauteur de ses prétentions,
00:12François Bayrou qui attendait depuis 6 mois que le président de la République lui confie cette mission impossible, semble aujourd'hui une fois nommé aussi dépourvu d'idées sur la méthode comme sur le fond au point de faire regretter Michel Barnier à ceux-là même qui l'ont censuré,
00:26Michel Barnier qui se projetait et savait où il voulait aller a même osé confier au monde hier la patronne des députés écolos, Cyrille Chatelain, 15 jours seulement après l'avoir fait tomber,
00:36mais une fois n'est pas coutume, on peut aussi essayer ce matin de regarder le côté positif des choses, le fait que tout ce petit monde se parle pour sortir de la France de l'ornière et tenter de se mettre d'accord sur une solution commune,
00:50après tout c'est peut-être bon signe, c'est d'ailleurs ce qui se fait régulièrement à l'étranger dans des démocraties plus matures que la nôtre à condition toutefois que, et c'est pas gagné, que tout le monde joue le jeu.
01:01Or pour l'instant chacun reste campé sur les fameuses lignes rouges.
01:05Alors oui tout le monde fait sa petite tambouille sur le mode j'y vais, j'y vais pas, si j'y vais pas qu'est-ce que je risque, si j'y vais qu'est-ce que je gagne et je te fais entendre ma différence et je te fais entendre mes exigences,
01:15mais je vais vous dire l'enjeu du jour, l'enjeu aujourd'hui ça ne tient plus aux lignes rouges.
01:20Tout le monde s'en fiche des querelles byzantines de savoir si on gèle, on suspend, on abroge la réforme des retraites, les oucas sur la présence ou non de Bruno Retailleau.
01:29Non, l'enjeu du jour je vais vous le résumer tout simplement à deux questions.
01:32Est-ce que tous ces partis qui selon la formule de François Bayrou ont eu la responsabilité des affaires du pays à une période ou une autre de la Ve République considèrent que la France traverse une crise exceptionnelle et sont capables du coup d'un changement d'attitude exceptionnel ?
01:46Ça va leur coûter cher, c'est vrai, on va leur dire vous avez trahi, vous vous êtes renié.
01:50Mais je rappelle qu'on en est à 107 jours de paralysie gouvernementale depuis, je les ai comptés, depuis la période de réserve des élections européennes.
01:58Pas de budget et que tout retard, on parle d'un discours de politique générale le 14 janvier, ça fait prendre un retard pour l'économie, c'est absolument aberrant.
02:08Or vous pouvez prendre le problème dans tous les sens, s'il n'y a pas d'accord aujourd'hui, les gouvernements tomberont comme des mouches les uns après les autres.
02:14Ce qui nous amène à la seconde question du jour.
02:17Tous les partis autour de la table cet après-midi ont-ils conscience, s'ils ne se mettent pas d'accord, que cette instabilité profitera d'abord et surtout aux deux absents, LFI et surtout le RN,
02:26qui surfent sur ce chaos dans l'espoir d'installer, au gré d'une présidentielle anticipée ou non, un duel entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ?
02:34Là aussi, la réponse n'est pas évidente, parce que vous avez des gens qui disent si on se met d'accord sans LFI, le RN, c'est les installer dans le seul camp de l'alternance et prendre le risque pour la prochaine présidentielle.
02:43La politique, c'est l'art de choisir, parfois entre deux mauvaises solutions et c'est ce qui va se passer cet après-midi à Matignon.