L'Élysée a annoncé hier par communiqué qu'un Premier ministre sera nommé ce vendredi 13 décembre matin. Plusieurs profils sont évoqués, comme celui du maire de Pau, François Bayrou, ou encore celui de Bernard Cazeneuve, ancien locataire de Matignon.
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00:00On salue Daniel Fasquel qui est avec nous, trésorier DLR et maire du Touquet.
00:09On va tout de suite prendre la direction de l'Elysée parce que ça bouge un peu.
00:11Léopold Odebert, François Bayrou va être le premier reçu ce matin à l'Elysée par Emmanuel Macron pour ses nouvelles consultations.
00:20Que faut-il y voir ? Est-ce qu'il faut y voir un signe ? On fait que ce soit le premier qui vienne ce matin.
00:27Il faut y voir déjà un premier signe, Adeline, c'est que François Bayrou, il a vu à pas moins de trois reprises Emmanuel Macron cette semaine.
00:35La première fois, je vous rappelle, c'était juste avant cette série de consultations qui avait eu lieu à l'Elysée,
00:40mardi avec l'ensemble des chefs de groupe et de parti pour cette espèce de grande réunion qui avait eu lieu juste avant.
00:46Il avait eu le droit à un apparté. Il a eu le droit également à un coup de fil hier soir avec le chef de l'État.
00:52Ce matin, dans moins de 20 minutes, on va suivre l'arrivée ici de sa voiture pour un nouvel entretien.
00:58Il faut y voir peut-être trois routes qui se dessinent pour lui.
01:01La première, une simple consultation, avoir encore une fois son avis, celui de François Bayrou, un proche du président dans ses futures décisions.
01:08Deuxième destin potentiel, c'est celui potentiellement, évidemment, d'une nomination à Matignon.
01:14Je vous rappelle un schéma, moi qui étais là déjà à l'époque pour la nomination de Gabriel Attal.
01:18Le matin même, avant qu'on ne sache qu'il soit nommé à Matignon, Gabriel Attal avait déjeuné, petit déjeuné,
01:24secrètement avec le chef de l'État en passant par une petite porte secrète à l'arrière du palais.
01:28Troisième destin, celui beaucoup moins glorieux, celui de Catherine Vautrin qui avait appris quelques heures avant,
01:34alors qu'elle pensait arriver à Matignon, que finalement ça ne serait pas pour elle.
01:37Pour l'instant, rien n'a fuité des échanges entre le chef de l'État et François Bayrou,
01:41mais il y a potentiellement ces trois chemins qui se dessinent maintenant,
01:44quelques heures avant de savoir où se dirige vraiment François Bayrou.
01:47– Et vous, Daniel Fasquel, quel signe y voyez-vous, ce rendez-vous,
01:52ce premier rendez-vous de cette ultime consultation du président de la République à l'Élysée ?
01:59– Je n'y vois pour le moment pas grand-chose, on a déjà commenté beaucoup de noms depuis quelques jours,
02:07donc on ne va pas en commenter un de plus.
02:10Ce que je souhaite évidemment avec les députés, les sénateurs des Républicains,
02:14avec les militants des Républicains, c'est que le pays ait enfin un minimum de stabilité
02:19et nous agirons évidemment de façon responsable,
02:21comme nous l'avons fait toujours depuis le début de cette période compliquée pour notre pays.
02:28Moi, je veux quand même pointer du doigt ceux qui ont provoqué la censure du gouvernement
02:33avec toutes les conséquences néfastes qu'on découvre chaque jour.
02:37– On en a déjà dit beaucoup franchement, mais est-ce que là,
02:39bon nous aussi c'est l'actualité, François Bayrou arrive, il est convoqué ou invité le 1er,
02:46elle est incompatible ?
02:49– Ce qui compte c'est évidemment deux choses,
02:52les lignes rouges qui ont été rappelées par Laurent Wauquiez
02:55lors de la rencontre à l'Élysée à laquelle j'étais présent,
02:58pas évidemment de ministre LFI dans le gouvernement et pas d'application du programme du NFP,
03:03dès lors que ces deux lignes rouges ne sont pas franchies,
03:06la discussion est ouverte, je vous l'ai dit,
03:08dans un esprit de responsabilité et pour un gouvernement stable.
03:13Mais pour que ce gouvernement soit stable, et pardon d'y revenir quand même,
03:16il faut que notamment les socialistes évoluent,
03:20alors j'ai écouté ce matin par exemple Boris Vallaud
03:22qui a l'air de reconnaître maintenant qu'il n'y a pas de majorité autour du NFP
03:27et que par conséquent il faut qu'il soit ouvert à la discussion et au dialogue,
03:32parce que si les socialistes, les écologistes, les communistes continuent de voter avec LFI
03:37et le Ration Nationale pour la censure,
03:39quel que soit le nom, ce gouvernement ne durera que quelques semaines
03:44et ce sera à nouveau évidemment le pire pour notre pays.
03:47Donc la clé de la solution de demain,
03:51elle est dans la capacité du futur Premier ministre
03:53à créer une majorité au moins de non-censure allant du Parti Socialiste au Républicain.
03:59Après, bien évidemment, pour que ça tienne,
04:01il faut que ce Premier ministre soit en capacité de nous faire des propositions
04:04qui soient compatibles évidemment avec les valeurs des Républicains.
04:08Nous sommes évidemment attentifs à la protection de la sécurité des Français,
04:11à la lutte contre l'immigration, à la mise en avant de la valeur travail,
04:15que le travail soit mieux récompensé dans notre pays.
04:17Les députés des Républicains ont mis sur la table dès leur élection un programme.
04:23Nous serons attentifs évidemment à ce qu'au moins une partie de ce programme
04:26soit repris par ce futur Premier ministre.
04:29Neyla Latrouze, est-ce que François Bayrou est le mieux placé
04:33pour composer avec toutes les lignes rouges des uns et des autres ?
04:37François Bayrou, direct.
04:38Attention, ne bousculez pas les enfants.
04:40Vous êtes reçu à l'Élysée pour quelles raisons ?
04:44Monsieur Bayrou, les Français ont besoin de savoir.
04:46Pardon.
04:47Monsieur Bayrou.
04:49François Bayrou.
04:52Forcément, il ne va pas raconter le menu de sa conversation.
04:57Oui, mais c'est bien d'avoir essayé.
04:59Voilà, mais c'est bien d'avoir essayé.
05:00Est-ce qu'il est le mieux placé, encore une fois, François Bayrou,
05:02pour composer avec toutes les lignes rouges des uns et des autres ?
05:07Ça dépend si vous essayez de tenir plus compte des lignes rouges de la gauche
05:12ou plus compte des lignes rouges de la droite.
05:14Si vous essayez de tenir un peu plus compte des lignes rouges de la gauche,
05:17c'est Bernard Cazeneuve qui s'impose.
05:20La difficulté, c'est qu'avec Bernard Cazeneuve, vous n'avez aucune certitude
05:23que votre socle n'éclate pas, que François Bayrou lui-même a expliqué
05:26à Emmanuel Macron que cette fois, c'était son temps,
05:28et qu'il dispose de députés, François Bayrou.
05:30Il a un socle de député à l'Assemblée, ce que n'a pas l'ancien Premier ministre socialiste.
05:34Par élimination, de fait, François Bayrou, dans la situation impossible aujourd'hui
05:39pour Emmanuel Macron de sortir un nom du chapeau ou de disrupter,
05:44ou d'étonner, de fait, on retombe sur le seul nom qui s'impose,
05:48c'est celui du président du MoDem.
05:49Alors, les points forts, c'est qu'il a un groupe à l'Assemblée.
05:52Il est macroniste, Neyla.
05:54Il parle à Emmanuel Macron.
05:55Il est macroniste.
05:56C'est ce qui a conduit à la levée de bouclier des dernières heures.
05:59D'ailleurs, ça a été en passant, chez le Renaissance,
06:01avec un certain nombre de députés qui disaient,
06:03enfin, on a passé l'été à dire qu'on avait perdu les élections,
06:05on se retrouve avec un Premier ministre du MoDem.
06:08Sauf que, sauf que...
06:10Elle finit, Neyla.
06:11Sauf que, en fait, il n'y a pas beaucoup d'options
06:13dans le jeu d'Emmanuel Macron à ce stade.
06:15Il est macroniste, ça, c'est sûr.
06:17Il l'a accompagné, Emmanuel Macron, avant même l'élection de 2017,
06:20où il avait renoncé à se présenter pour le soutenir.
06:23Mais il a fait entendre une petite musique.
06:25François Bayrou, c'est un esprit indépendant.
06:26Ce n'est pas forcément une solution très facile pour Emmanuel Macron.
06:30Vous l'aviez entendu sur la réforme des retraites,
06:32dont il ne partageait pas la façon dont elle a été faite.
06:34On l'a entendu ensuite, quand il a été déçu d'avoir été mal servi.
06:37C'était au printemps dernier, au moment de la formation du gouvernement Attal.
06:40Il avait dit, alors là, qu'il ne partageait pas du tout
06:42la même vue sur la politique éducative.
06:44Que ce gouvernement était coupé des territoires.
06:47Qu'il y avait un fonctionnement trop vertical de l'État.
06:49Qu'il fallait se méfier de cette fracture qui abîmait le pays.
06:51Bref, il a fait entendre sa voix.
06:53Certains à droite disent aussi, si ce n'est pas lui qui est nommé,
06:56il va faire un carnage.
06:57Même dans le camp présidentiel.
06:59A droite, la droite n'aime pas tellement François Bayrou,
07:01parce qu'elle considère qu'il a trahi la droite depuis longtemps.
07:04Avant, c'était un centriste, toujours allié avec des gouvernements de droite.
07:07Et puis, il avait soutenu Ségolène Royal en 2007,
07:09contre Nicolas Sarkozy.
07:10Et puis, en 2012, François Hollande.
07:12Mais c'est vrai qu'il attend tellement ce poste,
07:14que si ce n'est pas lui, il risque de faire entendre sa voix.