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Télématin reçoit l'auteur, compositeur et interprète Marc Lavoine à l'occasion de la sortie de son nouvel album "Revolver".

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Transcription
00:00Salut Marc, c'est un plaisir de vous recevoir.
00:02Pour parler de ce nouvel album, c'est un album anniversaire pour fêter 40 ans de carrière.
00:06Et quelle carrière, 40 ans c'est quoi ?
00:10Non mais 40 ans quand même Marc, ça file le vertige non ?
00:14Non.
00:16Racontez-moi pourquoi non ? Parce que de se dire, en fait j'ai fait ce chapelet de tubes,
00:20ça a pas dû être évident quand même de préparer cet album, de choisir des chansons.
00:24Ça a été assez évident parce que c'est les chansons les plus emblématiques,
00:28avec les textes les plus importants pour moi en tout cas.
00:32Donc ça, ça a été assez facile.
00:34Et tu me disais si c'était impressionnant ou si c'était...
00:36Si ça file le vertige, parce que de se dire ça fait 40 ans que je suis dans la vie des gens, je sais pas si...
00:42Ça c'est une chance. Je les remercie d'ailleurs.
00:44C'est un privilège.
00:45De me renouveler ce contrat de chaque fois, tous les jours.
00:48Mais non, parce que je suis pas tellement entouré d'images.
00:51Chez moi, je vis simplement.
00:54Et donc j'ai pas le vertige de ça.
00:56Je trouve que le temps n'existe pas, mais je sais qu'il existe.
00:59Mais voilà, je sais même pas quel jour on est.
01:03On est mercredi.
01:05C'est gentil.
01:07Je connais l'année, je connais l'année.
01:09J'ai connu en 2030, mais je ne sais pas combien.
01:12Si vous restez depuis aussi longtemps dans le cœur des Français, c'est parce que vos tubes, on les connaît,
01:16mais vous vous renouvelez quand même.
01:17Et on va voir par exemple ce que vous avez fait pour cet album.
01:20Vous êtes parti en Bulgarie à Sofia pour enregistrer cet album avec 80 musiciens.
01:25C'est quand même une expérience qui a dû être assez impressionnante, assez fascinante pour vous d'ailleurs.
01:30Comment ça s'est passé, racontez-nous.
01:31Ils ont d'ailleurs un peu vieilli depuis.
01:34Écoutez, c'était fantastique parce que 80 musiciens, c'est impressionnant.
01:37Bien sûr.
01:38Sur les U-Revolvers, c'est la seule chanson où j'ai demandé à ne pas mettre d'électro à l'intérieur, à part la batterie là.
01:43Mais c'était tellement joli.
01:45J'avoue avoir eu une petite larme.
01:47Ça donne une direction supérieure à la chanson.
01:49Il y a eu un truc qui s'est produit.
01:51Cette chanson-là, elle est chantée par les gens dans les rues, dans les bars, dans les boîtes de nuit.
01:55Et tous les jours, on me dit sur les U-Revolvers.
01:58Est-ce que ce n'est pas une façon de redécouvrir ces chansons aussi que de les faire interpréter comme ça, de cette manière-là ?
02:05Moi, je les ai redécouvertes et surtout, ça leur donne une dimension cinématographique.
02:10C'est vrai que sur certaines chansons, on a ajouté une trompette pour faire une sorte de mise à mort, survivre ou ne pas vivre.
02:15Sur les chansons comme « Parking des anges » ou « Le pont Mirabeau », il y a un côté John Barry.
02:20Donc, c'est musique.
02:22Et donc, ça permet de colorier les chansons.
02:25Et c'est vrai que moi, une chanson, j'aime bien la voir quand je l'écris.
02:29Je préfère voir des images.
02:31Et donc, c'est vrai que ça aide beaucoup et j'ai redécouvert.
02:34Vous dites « j'ai eu une petite larme ».
02:36Ça veut dire qu'on peut encore s'émouvoir de ses propres textes, de ses propres chansons ?
02:40Je suis tellement prétentieux que j'ai pleuré.
02:44Non, mais c'est eux qui m'ont fait pleurer.
02:47Moi, je ne me souviens même plus.
02:50Quand on fait une chanson, on la fait et puis après, elle appartient aux gens.
02:54Et un jour, vous voyez 80 musiciens la jouer et puis vous êtes ému.
02:59C'est vrai que là, le temps a passé.
03:03Je crois qu'un de vos amis s'appelle Maurice Barthélémy.
03:06Il a écrit un bouquin qui est très intéressant, fort comme un hypersensible.
03:10C'est votre cas ou pas ?
03:11Oui, mais lui, il est hypersensible.
03:13Mais vous aussi, non ?
03:14Moi, je suis sensible.
03:16L'hypersensibilité, c'est vraiment une pathologie.
03:19C'est quelque chose d'important, c'est grave.
03:21Oui, mais c'est aussi la créativité qu'on touche au fond de nous-mêmes.
03:24Ça donne à ce monsieur une capacité à comprendre et à être vraiment la sensibilité même.
03:33Je n'en suis pas encore là, mais c'est un type que j'adore en tout cas.
03:38Moi aussi.
03:40Camille est aussi hypersensible.
03:42Elle est hypersensible à ce fameux revolver que vous avez dégainé,
03:46qui est rentré dans la vie des gens.
03:48C'est d'ailleurs, Camille, votre chanson préférée de Marc Lemoyne.
03:50Vous n'avez Dieu que pour elle, si j'ose dire.
03:52Oui, tout à fait.
03:53Voix suave, regard azur.
03:55Il y a presque 40 ans, Marc, vous avez fait chavirer tous les cœurs de France.
04:00Il est en train de lire vos livres.
04:05C'est qui cette femme qui a les yeux revolvers ?
04:07On veut savoir.
04:08Vous êtes inspiré de qui ?
04:10De ma mère.
04:11De votre mère ?
04:12C'est vrai que c'est elle qui vous a soufflé la phrase.
04:14Arrête de faire tes yeux revolvers, Marc.
04:17Si tu avais des revolvers à la place des yeux, je serais déjà mort.
04:20C'est elle, ma mère, qui est là.
04:23Ça veut dire quoi, les yeux revolvers ? Vous pouvez nous les faire, là, ou pas ?
04:26Je ne sais pas ce qu'elle voulait dire, mais parce que j'étais souvent pas content.
04:30C'est une coquetterie, ça.
04:31Je voulais pas être content, donc la regarder avec...
04:34Elle avait un pouvoir dans les yeux incroyables,
04:38que je retrouve aujourd'hui, d'ailleurs, dans le bleu des yeux de quelqu'un.
04:43Il y a quelque chose dans ses yeux dont je me souviens.
04:46J'allais presque l'oublier, et ça me revient.
04:49Je trouve qu'elle avait des yeux incroyables.
04:51C'était une femme incroyable.
04:52Vous parlez du bleu, justement, mais il y a tout un débat.
04:55On sait pas si c'est bleu, si c'est vert, si c'est marron.
04:57Selon vous, les yeux revolvers, c'est de quelle couleur ?
05:00Ils sont bleus, les yeux revolvers, non ?
05:01Ah non, non, non.
05:02Moi, je les vois pas forcément bleus.
05:03Regarde, ils sont pas bleus.
05:05Elle les a pas bleus, les yeux revolvers.
05:07Non, je pense que c'est ça, une chanson, c'est écrire un peu spécial
05:11les célibataires, le visage pas, les cheveux en arrière.
05:13Vous en dites pas plus, et chacun met le visage qu'il veut.
05:16C'est ça, le but d'une chanson.
05:17Les yeux revolvers, c'est les yeux de tous les gens à qui on pense
05:21quand on se réveille, quand on se couche,
05:22quand on marche dans la rue l'après-midi.
05:24On dit voilà, mais...
05:26Nous, on a pensé à vos yeux à vous, c'est pour ça.
05:28C'est le côté bleu.
05:29Oui.
05:30Alors oui, mais bon...
05:32Un jour, ils ont failli devenir noirs, mes yeux.
05:34Pourquoi ?
05:35À cause d'un... Enfin, pas à cause, mais...
05:37À cause d'un ophtalmo qui m'avait filé des gouttes pour les yeux,
05:40et les yeux...
05:41Donc, je les ai gardés, mais...
05:43Tu t'étais dommage.
05:44Non, mais les yeux, c'est vrai que c'est...
05:46C'est par là que tout passe.
05:48Je trouve que c'est vraiment merveilleux de croiser quelqu'un
05:51et d'être frappé par ses yeux.
05:53En tout cas, il y en a une qui a tiré récemment
05:55et qui vous a touché en plein cœur, Marc.
05:57Ah bon, qui ça ?
05:58C'est elle.
05:59Et je vous trouve tellement mignon.
06:01Franchement, je préfère le dire.
06:02Vous êtes tellement chou, tous les deux.
06:04La fille au deuxième rang, là-bas ?
06:05Oui, voilà, c'est ça.
06:06Au deuxième rang, un petit peu plus...
06:07Ça, c'est pas moi.
06:08Ça, c'est pas moi.
06:09On pourrait croire, c'est loin.
06:10Non, mais c'est mignon, parce que je tenais à vous dire...
06:12J'aurais dû lui dire de regarder la télé, alors...
06:14Ah ben, j'espère qu'elle est devant.
06:16Oui, elle doit être devant, sûrement.
06:17C'est mignon, parce que vous êtes amoureux.
06:19Et je tenais juste à vous dire que ça fait du bien,
06:21qu'on a envie de parler d'amour, d'entendre parler d'amour.
06:23Donc, merci pour ça, Marc Lavoine.
06:25Écoutez, merci.
06:26Ça me touche beaucoup.
06:27Non, mais c'est vraiment...
06:28Oui, oui.
06:29Vous resplendissez tous les deux.
06:30Voilà, je voulais juste le dire.
06:31Écoutez, merci.
06:32On revient aux chansons ?
06:33Allons-y.
06:34On revient à l'album ?
06:35Voilà, on revient aux chansons.
06:36Il manque une chanson.
06:37Une chanson, instant archive.
06:39On regarde, Marc.
06:41Avec un jeune homme de 20 ans,
06:43dont c'est le premier disque.
06:44En ce moment, il s'appelle Marc Lavoine.
06:52Il y a des lumières de banlieue
06:54Qui me ramènent loin en arrière
07:00C'est ma mémoire qui prend fin
07:02C'est beau gosse, quand même, Marc.
07:04Ah oui.
07:05Pourquoi on a envie de te passer ça ?
07:07C'est parce que je ne sais même plus de quoi j'ai l'air.
07:09C'était en 1983.
07:11C'était votre toute première chanson.
07:13Elle parlait de quoi, cette chanson ?
07:15Ça parlait de la banlieue, de là d'où je viens.
07:19Et voilà.
07:21Qu'est-ce que vous ressentiez à ce moment-là ?
07:23Parce qu'on voit Jacques Martin et tout.
07:25C'est incroyable.
07:26Jacques Martin était vraiment un mec extraordinaire.
07:29Il recevait les gens.
07:31Il était en splice de nuit le matin.
07:33Il disait n'importe quoi.
07:35Il se foutait de vous.
07:36Il vous recevait après-midi, gentiment,
07:37sous vos applaudissements.
07:39C'était surréaliste.
07:41On faisait des petits films.
07:43Je ne cligne pas des yeux du tout pendant la chanson.
07:46Il y a une maquilleuse qui a vu ça
07:48et qui m'a pris pour un film avec Jean Rochefort
07:50en regardant cette émission de télé.
07:52C'est des bons souvenirs.
07:54C'est le début d'une grande carrière qu'on célèbre aujourd'hui
07:56avec un album super.
07:58Grâce à Monique Lemarcy.
07:59Il n'y a pas que des reprises dans cet album.
08:01On le précise.
08:02Celle qui ouvre l'album est toute nouvelle.
08:04Elle est inédite.
08:05Ça s'appelle « Pourrais-je dire encore je t'aime ».
08:07On va peut-être écouter quelques notes
08:09avant de partir pour faire une petite pause
08:13et de se retrouver dans quelques instants.
08:15Marc Lavoie.

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