Aujourd'hui, Télématin reçoit le musicien et chanteur Louis Bertignac, venu présenter son nouvel album « Dans le film de ma vie », disponible depuis le 2 juin. Il débute une tournée dans toute la France.
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00:00 Nous sommes ravis de recevoir le musicien et chanteur Louis Bertignac.
00:03 Bonjour.
00:04 Bonjour.
00:05 Vous venez nous présenter ce nouvel album qui s'appelle "Dans le film de ma vie".
00:09 Vous démarrez également une grande tournée dans toute la France.
00:12 Vous serez notamment à Chalons en Champagne le 5 septembre.
00:15 Vous serez également à Lille le 11 octobre et la Salle Playel le 13 janvier 2024.
00:20 Qu'est-ce que vous avez voulu raconter à travers ce titre et dans cet album,
00:25 "Dans le film de ma vie" ?
00:26 L'album, je n'ai rien voulu vraiment raconter.
00:29 C'est des chansons.
00:30 Je les ai écrits au fil des années, des mois.
00:33 Et suivant ce qui se passe dans ma vie, ce que je vois, ce que j'entends.
00:38 Il s'est passé beaucoup de choses, même à titre collectif.
00:41 Je pense que le confinement vous a un petit peu interpellé.
00:43 Le confinement, ça a été intéressant.
00:45 En fait, non, ce n'était pas très dur.
00:48 Le vrai confinement, c'était plutôt, pour moi, assez cool.
00:51 J'habite la campagne, dans une maison tranquille.
00:53 J'ai pu profiter de mon fils.
00:56 Vous savez, quand vous avez un enfant et que vous avez un boulot comme moi,
01:00 c'était paradisiaque parce qu'il avait un an et quelques.
01:04 Et pendant presque un an, j'ai pu l'élever, m'occuper de lui.
01:08 Alors que j'ai des filles plus grandes,
01:11 je n'avais pas ce bonheur d'être tout le temps avec.
01:14 Et donc, j'en ai profité.
01:16 Après, il y a eu le retour du confinement.
01:19 Ça a été un peu plus difficile.
01:21 Le monde d'après qui n'était pas très différent du monde d'avant, tout ça.
01:24 Mais on n'était plus confinés.
01:25 On n'était plus confinés.
01:26 Mais du coup, j'avais super peur de choper le Covid.
01:30 Et donc, on s'est séparés, ma femme et moi.
01:33 On a deux maisons.
01:36 Elle était dans la maison à côté.
01:38 - Par peur ? - Moi, j'avais peur.
01:40 Pourquoi vous aviez peur comme ça ?
01:41 Parce que tous les médecins, parce que j'ai un amphysème au poumon,
01:44 disaient, si tu le chopes, tu vas crever.
01:46 Donc, ne le chope pas.
01:48 J'avais tout le temps le masque et j'étais très angoissé.
01:52 Vous parlez beaucoup de votre santé.
01:54 Le temps passe, évidemment.
01:55 Je suis, comment on dit ?
01:58 - Hypocondriaque. - Je suis paranoïaque.
02:00 C'est vrai.
02:01 Le film de ma vie, c'est l'album et c'est aussi un titre.
02:03 Voici un petit extrait.
02:06 Je pars,
02:13 dans Pours le 17ème,
02:17 lycée Carnot la semaine.
02:21 J'ai l'album blanc dans mes oreilles
02:24 tout le week-end.
02:27 Je gratte
02:29 pour que les filles me regardent.
02:33 Ça me fait redoubler la terminale.
02:37 Et Jean-Louis me dit que je ne joue pas trop mal.
02:40 Aucun regret, c'est le film de ma vie.
02:45 Ça arrive super vite.
02:47 C'est génial de revoir tes images. Jean-Louis, Aubert, de revoir vous.
02:50 Vous dites que vous n'avez aucun regret.
02:53 Il n'y a rien à couper au montage ?
02:55 Non, je ne vois pas.
02:58 Même les trucs un peu durs qui me sont arrivés, c'est la vie.
03:01 Et comme dit le machin, ça vous renforce.
03:04 Et les pièges du rock'n'roll, qui est également un titre,
03:07 vous y avez, pour certains, succombé.
03:10 Est-ce qu'il y a des regrets ?
03:12 Ou même ça, vous ne le regrettez pas ?
03:14 Non, je ne le regrette pas.
03:16 J'étais un gamin, un ado un peu...
03:20 Festif, je voulais goûter à tout, faire tout ce qui était possible.
03:25 Je l'ai fait, je m'en suis remis, heureusement.
03:29 Ça ne m'a pas tué.
03:31 Ça aurait pu ?
03:33 Oui, j'étais extrêmement prudent.
03:35 Mais j'ai quelques potes qui ne sont plus là, qui y sont passés à l'époque.
03:40 Je dois être solide quelque part.
03:43 Le titre 2 s'appelle "C'est le soir sur le temps qui passe".
03:46 On entend quelques notes.
03:49 Vous aurez 70 ans dans quelques mois.
03:51 Qu'est-ce que vous dites quand vous voyez l'horloge tourner ?
03:54 C'est le même, il y a le même regard, le même oeil, le même cheveu.
03:58 Qu'est-ce que vous dites quand vous voyez les deux ?
04:01 Le seul truc dont je suis absolument persuadé,
04:05 c'est que c'est passé très vite.
04:07 De là à là, c'est passé à une vitesse de dingue.
04:10 J'ai l'impression que ça fait 5 ans.
04:12 En ressenti, vous avez 25 ans ?
04:14 En ressenti ? Ça dépend du ressenti.
04:17 Mentalement, oui.
04:19 Je n'ai pas vu trop les choses se faire, ni le temps passé.
04:22 C'est une bonne nouvelle de ne pas voir le temps passer ?
04:24 Ça veut dire que votre vie a été riche ?
04:26 Ou alors ça veut dire que ça aurait pu durer encore ?
04:29 C'est une façon de prendre le temps, de prendre la vie.
04:32 Bien sûr qu'elle a été riche.
04:34 Elle n'est pas finie, arrêtez de parler au passé.
04:37 Non, mais bon...
04:39 Je parle de ma vie jusqu'ici.
04:41 Elle a été riche, bien sûr.
04:43 Mais le temps, je pense que c'est une façon d'aborder le temps.
04:47 Je suis toujours, et ce n'est pas ma faute,
04:50 je vis toujours complètement dans le présent.
04:52 Et peut-être plus que jamais, avec le temps qui passe,
04:54 vous profitez plus des instants ?
04:56 J'en profite, j'en ai toujours un peu profité, comme vous le disiez.
04:59 Mais là, beaucoup.
05:01 Aussi, oui.
05:02 Évidemment, on peut parler de Louis Bertignac sans parler de téléphone.
05:05 Et quelques notes de téléphone, pardon,
05:07 mais ça nous fait toujours du bien.
05:09 Je rêvais d'un autre monde
05:13 Où la terre serait ronde
05:20 Où la lune serait blonde
05:27 Et la vie serait pécante
05:34 - C'est un fantôme. - Ouais ?
05:36 - Sûrement, ouais. - Sûrement.
05:38 Voilà, ça reste un standard pour toutes les générations.
05:42 Alors, téléphone ne devait pas revenir, et puis téléphone est revenu.
05:45 Est-ce qu'on peut espérer que le groupe re-revienne ?
05:48 On appelle ça les insus, on appelle ça comme on veut, mais...
05:50 Ouais, je ne sais pas.
05:53 A priori, il n'y a absolument rien de prévu à ce sujet.
05:57 Et au niveau de vos envies, à vous ?
06:00 Là, je suis sur un autre truc, et j'ai un groupe qui est très sympa.
06:04 On ne peut pas avoir deux groupes.
06:06 - Deux ? - Oui, il y en a qui ont eu deux groupes.
06:08 Oui, on peut en avoir deux, même trois ou quatre, mais en même temps, non ?
06:13 Alors, ça veut dire qu'il faudrait que j'en jette un pour en reprendre l'autre.
06:16 - Ce n'est pas d'actualité. - Ce n'est pas d'actualité, c'est tout.
06:19 Mais à l'époque où on a fait les insus, on s'est dit, comme quoi, il ne faut jamais dire jamais.
06:24 J'ai remarqué tout à l'heure, pendant qu'on diffusait la chanson,
06:27 vous battiez à la mesure, etc.
06:29 Ça vous procure quelle émotion quand vous réécoutez les chansons de téléphone ?
06:34 Quand je réécoute de la musique, en général, ça me procure des émotions.
06:38 Mais la vôtre, celle que vous avez partagée avec Jean-Louis Aubert ?
06:41 Bien sûr, beaucoup de plaisir, beaucoup de bonheur.
06:44 Jean-Louis et moi, et puis les autres aussi, on était tous très complémentaires.
06:49 C'était une belle histoire de complémentarité.
06:53 C'est-à-dire que chacun savait faire ce que l'autre ne savait pas faire.
06:57 Et Jacques, il écoute du téléphone, déjà ? Il a six ans, maintenant.
07:01 Oui, il écoute.
07:03 Dans son école, il connaît bien les paroles de Cendrillon, "New York avec toi".
07:08 Dans son école, sa petite école primaire,
07:11 je dois faire un spectacle en début juillet, pour la fin d'année.
07:16 On peut venir ?
07:17 Oui, vous êtes bien venu.
07:19 "New York avec toi", il a appris le texte par cœur, il connaît bien.
07:23 Comme on dit, "T'inquiète donc pas, Jacques, tout ira bien".
07:28 Il y a un lien entre la chanson et le prélément de votre fils, ou pas ?
07:31 Bien sûr qu'il y a un lien.
07:33 Je n'avais pas prévu d'avoir un enfant qui s'appelait Jacques.
07:37 Quand mon premier album "Avec les visiteurs" était sorti,
07:41 j'avais peur que ça se plante complètement, que je devais changer de boulot.
07:46 Donc, je lui avais écrit "T'inquiète pas, Bertignac".
07:50 C'était le truc, mais bon, ça sonne les mieux au Jacques, donc je l'ai appelé Jacques.
07:54 Et quand notre fils était en phase de naître,
07:58 avec ma femme, on s'est demandé comment on l'appelait.
08:02 Je voulais un prénom court, parce que Bertignac, c'est déjà long.
08:06 On n'allait pas l'appeler Jean-Christophe Bertignac, c'était vraiment long.
08:09 Donc, dans les prénoms courts, on a cherché, et puis à un moment, Jacques.
08:14 Eh oui, c'est les cafés, Jacques.
08:16 Ça claque.
08:17 Ça claque.
08:18 On va en reparler de Jacques et de Bertignac juste après la pub.