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00:00Les élus du Conseil Régional se réunissent à compter de demain en session plénière, ils également amèneront le budget 2025
00:07alors que le projet de loi de finances de l'État n'a pas été voté.
00:10On parle de ce budget de la Bretagne avec son vice-président en charge des finances.
00:14Bonjour Stéphane Perrin-Sardier.
00:16Bonjour.
00:17Alors pour ce budget 2025, vous parlez d'un budget réaliste, qu'est-ce que ça veut dire pour nous ?
00:23Ça veut dire qu'on a d'abord construit un budget en fonction de nos priorités politiques sur lesquelles on a été élus
00:28parce qu'il ne s'agit pas d'être dans la résignation, de subir les événements.
00:32C'est un budget réaliste aussi parce qu'on est dans une bonne santé financière, c'est important de le rappeler.
00:39C'est peut-être aussi ce qui fait la différence avec d'autres régions qui sont en train de prendre des mesures très drastiques.
00:45Et donc cette bonne santé financière, c'est finalement notre capital qui nous permet aujourd'hui de ne pas agir dans la brutalité.
00:51Et puis c'est un budget réaliste parce qu'il faut bien tenir compte des événements nationaux.
00:54Alors on avait un projet de loi de finances qui nous annonçait 56,5 millions de pertes de recettes.
01:01Rien que pour la Bretagne.
01:02Rien que pour la Bretagne.
01:04Aujourd'hui, il y a une forme d'inconnu totale puisque non seulement il n'y a plus de loi de finances mais il n'y a même plus de gouvernement
01:10et on ne sait pas quelle sera la ligne politique qui a suivi.
01:12Et donc ce que nous avons décidé, c'est tout simplement d'abord de voter le budget parce que nous sommes élus pour agir et pas pour attendre.
01:20Et puis nous ferons les corrections au mois de mars.
01:23Voilà, il y aura certainement des corrections selon ce que pourrait demander un futur gouvernement ou non aux régions.
01:28Oui, parce qu'être réaliste c'est aussi se dire que la motion de censure n'a pas effacé le déficit et la dette de l'État.
01:33Et que donc les régions doivent prendre leur part à ce déficit ?
01:36Oui, on a toujours dit, et c'est pas nouveau d'ailleurs, on le dit, ça a déjà été le cas d'ailleurs à la fin du quinquennat Hollande,
01:42on a toujours dit qu'on devait prendre notre part, voilà.
01:44Alors simplement prendre notre part, c'est pas prendre plus que notre part, ce qui était un peu ce qu'on nous demandait.
01:4856 millions, c'était beaucoup plus que la part de la Bretagne selon vous ?
01:51Les collectivités locales globalement contribuent à 8,1% à la dette de la nation.
01:57Tout le reste, la sécurité sociale à peu près dans les mêmes proportions et le reste c'est l'État.
02:03Donc on peut contribuer, on doit contribuer raisonnablement à cet effort-là.
02:08Mais par contre on ne peut pas le faire au-delà de nos capacités financières,
02:12sauf à remettre en cause un certain nombre de services publics dont on a la charge.
02:15Et donc vous nous l'avez dit Stéphane Perrin-Sardier, vous assurez ce que vous avez promis finalement
02:20lors de cette élection pour le conseil régional ?
02:23Contrairement à d'autres régions, on va parler de nos voisins, les pays de la Loire,
02:26qui ont annoncé des coupes drastiques pour le sport, la culture, ce ne sera pas le cas en Bretagne,
02:29il n'y aura pas de secteur qui va être pénalisé par des coupes budgétaires ?
02:33Il y aura forcément des effets parce que nous ne laissons pas penser à nos concitoyens
02:38que moins d'argent n'aura pas d'effet, n'aura pas d'impact sur un certain nombre de projets.
02:44Il y a quelques lignes qu'on a tracées, la première c'est qu'il y a des budgets qu'on a décidé de sanctuariser,
02:49le sport, la culture, les langues de Bretagne, c'est un engagement de longue date.
02:53Donc à l'inverse de nos voisins ?
02:54À l'inverse de nos voisins.
02:55Ça ne bougera pas ?
02:56Ça ne bougera pas, ça présente un peu plus de 50 millions d'euros,
02:59ce n'est pas très loin que vous voyez de la coupe de recettes qu'on nous annonçait,
03:02donc il aurait été effectivement très simple d'annuler tout ça,
03:05mais on considère que c'est ce qui fait l'âme de la Bretagne,
03:07que derrière il y a tout un tas d'associations qui font vivre dans nos territoires la culture,
03:13et puis c'est le lien social.
03:15Donc les voleurs à tuer, mais qui va devoir payer ?
03:18Il y a deux situations possibles, deux hypothèses possibles,
03:23et c'est pour ça que ça ne serait pas responsable de faire les coupes aujourd'hui.
03:26Première hypothèse, d'abord il va falloir vérifier si l'État est lui-même au rendez-vous d'un certain nombre de sujets.
03:30On a signé des contrats avec l'État, dans lesquels il met un euro, nous mettons un euro.
03:35Est-ce qu'il sera au rendez-vous ?
03:36C'est la formation professionnelle, sur laquelle nous, nous avons décidé de ne pas renoncer,
03:40d'autres régions ont fait d'autres choix.
03:42Nous maintenons notre engagement sur la formation professionnelle des demandeurs d'emploi,
03:46mais est-ce que l'État sera en mesure, lui, d'assurer et d'honorer sa signature ?
03:50L'autre sujet, c'est évidemment le contrat de plan État-région,
03:53avec beaucoup d'infrastructures qui sont financées,
03:56des infrastructures qui appartiennent à l'État d'ailleurs,
03:58et que nous co-finançons.
03:59Je pense au rail, je pense à la RN 164,
04:02je pense à un certain nombre de bâtiments universitaires.
04:05La question va se poser de savoir si, en 2025, l'État sera au rendez-vous.
04:09Et si ce n'est pas le cas, la Bretagne n'investira pas non plus ?
04:12Eh bien, on ne compensera pas les désengagements de l'État.
04:15En pause, ces projets seront mis en pause ?
04:19Ces projets seront vraisemblablement, non pas complètement abandonnés,
04:22mais seront vraisemblablement décalés.
04:24Donc ça, c'est la première question que l'on pose aujourd'hui au service de l'État,
04:28dont on comprend bien qu'ils ne peuvent pas répondre n'ayant pas eux-mêmes de budget,
04:31mais ça sera la première interrogation.
04:33Et puis, évidemment, nous-mêmes, sur nos propres politiques,
04:36nous allons devoir faire des efforts.
04:38Alors, il y a aussi des sujets d'investissement
04:40qui vont probablement être décalés.
04:42On a un gros programme d'investissement dans nos lycées
04:45qu'on a déjà largement engagé pour la rénovation des lycées.
04:49On est allé jusqu'à 135 millions d'euros par an l'an dernier.
04:53L'idée, c'est d'être sur un niveau à 110 millions d'euros.
04:56Et donc, on va voir comment on peut tenir ce rythme.
04:58Il y a nos ports, il y a nos canaux.
05:00Et est-ce qu'on peut augmenter les recettes de la région Bretagne ?
05:03Parce que c'est l'autre volet, en fait, des économies, mais on peut peut-être aussi...
05:06Est-ce que ça se fait ?
05:07Le problème, c'est... Vous posez la bonne question, en réalité.
05:10C'est qu'aujourd'hui, il n'y a plus du tout d'autonomie fiscale pour les régions.
05:13Nous ne votons qu'un seul impôt, la taxe sur la carte grise.
05:16Et nous allons proposer, d'ailleurs, de la mettre au maximum que nous pouvons.
05:19C'est-à-dire 60 euros du cheval vapeur.
05:22On est aujourd'hui à 55 euros.
05:24Ce n'est pas un impôt dont on a envie.
05:26On a d'ailleurs à plusieurs reprises demandé à ne plus avoir cette taxe-là
05:29qui ne nous intéresse pas.
05:31Mais malheureusement, nous n'avons pas d'autres possibilités aujourd'hui.
05:33Ça ne va pas résoudre l'essentiel de l'équation
05:36puisque l'augmentation qu'on propose va rapporter 10 millions d'euros en plus.
05:40C'est le montant des péages ferroviaires en plus que l'on va devoir payer.
05:44On paye aussi pour utiliser les rails avec nos TER.
05:47Et donc, vous voyez qu'on a quand même un problème d'organisation des recettes des régions.
05:52Voilà, ce budget 2025, donc pas facile à boucler pour la région Bretagne,
05:55mais qui sera étudié à partir de demain en session plénière.
05:58Merci beaucoup Stéphane Perrin-Sarzier d'avoir été l'invité de France Bloire.
06:01Mauric, vous êtes vice-président de la région Bretagne en charge des finances.

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