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00:00 En pleine crise des agriculteurs, le maire de Saint-Gérodecorps a lancé un ultimatum au gouvernement.
00:04 Une lettre ouverte pour défendre la ruralité.
00:07 Thierry Boidé est notre invité ce matin, il répond à vos questions. Louis de Bargevin.
00:10 Bonjour Thierry Boidé.
00:11 Bonjour.
00:11 Vous êtes aussi vice-président de l'Union des maires de la Dordogne
00:15 et donc vous avez pris votre plume pour écrire cette lettre au début du mouvement des agriculteurs.
00:19 Ça vous a touché cette colère et leurs revendications ?
00:22 Oui bien sûr, et leurs revendications elles sont légitimes.
00:26 Ce qui est malheureux c'est qu'on soit obligé d'arriver à des blocages pour pouvoir être entendus.
00:32 Parce qu'il n'y a pas si longtemps que ça, les agriculteurs, les jeunes agriculteurs,
00:36 ils ont retourné nos panneaux dans les agglomérations.
00:39 C'est-à-dire que ça a été, j'ai pas envie de dire gentillet,
00:41 mais ça voulait dire ce que ça voulait dire, on marche sur la tête, on n'en peut plus.
00:44 Et ça ne suffit pas pour être entendu.
00:46 Et moi si vous voulez cette lettre, c'est de dire qu'aujourd'hui en France vous avez 385 000 agriculteurs.
00:51 Il y en avait 2 millions dans les années 60.
00:53 Et aujourd'hui il y a 22 millions de citoyens comme vous et moi qui vivons dans le monde rural.
00:58 La France elle est rurale, 90% de sa surface, l'histoire de la France elle est rurale.
01:02 Et ce que j'ai voulu dire à travers cette lettre c'est qu'on ne peut pas laisser les agriculteurs mener sur le combat.
01:07 Et qu'il faut être à leur côté. Alors leurs revendications sont leurs revendications.
01:10 C'est une évidence. Et elles sont légitimes.
01:13 Mais il faut qu'on fasse bloc derrière eux. Voilà ce que voulait dire cette lettre tout simplement.
01:16 Vous avez écrit dans cette lettre que vous êtes maire d'une commune de 250 habitants et 3 agriculteurs ?
01:20 Aujourd'hui 3 agriculteurs, oui.
01:22 Les élus nationaux, le gouvernement qui est à Paris,
01:27 ils n'arrivent pas à... vous dites qu'ils n'ont pas vu finalement ces panneaux retournés, qu'ils n'ont pas réagi.
01:31 Ils n'arrivent pas à voir ce mouvement, ce qui se passe dans les campagnes ?
01:35 Parce que la ruralité elle n'est pas du tout entendue.
01:37 Moi ça fait plus de 15 ans que j'en parle.
01:40 A l'élection de Nicolas Sarkozy j'avais été reçu par ses conseillers à l'agriculture, au monde rural, pardon à l'Élysée.
01:47 Où je disais qu'il fallait un ministère de la Ruralité, il faut que la ruralité soit reconnue.
01:52 Et aujourd'hui, force est de constater, vous avez vu la nomination du remaniement ministériel sur les 15 ministres.
01:59 Il y a 10 franciliens.
02:01 10 ministres qui sont de l'île de France.
02:03 Est-ce que vous croyez que vous n'êtes pas, quand vous êtes comme ça, déconnectés ?
02:07 Et après c'est des histoires de communication...
02:09 - Vous dites que ça fait des années que vous essayez d'alerter, rien n'a changé.
02:11 - Mais rien ne change, rien ne change.
02:13 J'ai exprimé ici sur votre antenne des sujets tels que l'urbanisme, où on nous mélange, on nous confond.
02:21 On met les mêmes règles d'urbanisme qu'on a à Bordeaux, qu'on a dans la métropole à Lyon, qu'on a en île de France, que dans nos campagnes.
02:27 C'est juste pas possible.
02:29 J'ai eu l'occasion de le dire quand il est venu le président de la République, donc il écoute.
02:32 Il écoute, mais on n'est pas entendu à l'arrivée.
02:34 Et donc je pense qu'aujourd'hui c'est le monde rural qui doit se réveiller et qui doit être derrière.
02:37 La priorité, nos agriculteurs, c'est les fondamentaux de notre ruralité.
02:41 - Alors vous dites là, et j'entendais effectivement sur votre antenne, ce week-end, les marchés, ça y est, les gens reviennent.
02:47 Mais on l'a déjà connu il n'y a pas si longtemps que ça.
02:49 Covid-19, tout le monde disait "oui il faut aller, on est content d'avoir nos agriculteurs", etc.
02:53 Mais demain vous n'êtes pas à l'abri qu'on ait un lieu de pandémie en France, dans le monde.
02:57 Et s'il n'y a plus d'agriculteurs ? Parce que là c'est leur disparition qui est en jeu.
03:00 C'est juste ça, ils sont allés manifester pour sauver leur vie, pour sauver leurs exploitations.
03:05 Ils ne sont pas allés, excusez-moi comme certains, casser du flic, casser du gendarme.
03:09 Ils sont allés se battre pour leur survie. Il faut qu'on les aide à survivre.
03:13 - 7h47 sur France Bleu Périgord et France 3.
03:16 Notre invité ce matin c'est Thierry Boidé, le maire de Saint-Géraud-de-Cors.
03:19 Il répond à vos questions, Louis de Bargevin.
03:20 - À l'arrivée de leur convoi à Rungis la semaine dernière, des agriculteurs ont été placés en garde à vue.
03:25 Qu'est-ce que c'est que votre sentiment là-dessus ?
03:27 - Je crois que, je pense que très sincèrement, sur l'approche, c'est une grave erreur.
03:35 Parce que parmi eux, j'en connais certains qui sont d'ailleurs des...
03:39 Je peux le citer, Éric Chassagne est un collègue maire.
03:42 J'ai pas l'impression, je siège dans des instances avec lui, que c'est le plus grand des voyous.
03:48 - C'est une preuve encore qu'ils ne sont pas écoutés ?
03:51 - Bah oui, c'est même du mépris.
03:53 Moi je vais vous dire, ou alors qu'on ait la même justice et les mêmes règles pour tout le monde.
03:56 Vous n'allez pas très loin d'ici, je peux vous emmener à la fin de l'émission si vous voulez venir avec moi.
04:00 Dans une zone d'activité à Montpont-Ménesterolle.
04:03 Il y a des gens, sûrement des touristes, qui sont arrivés en caravane.
04:05 Qui ont squaté, qui ont squaté. Donc là il y a effraction, etc.
04:08 Ils sont là depuis 15 jours, ils piquent l'eau sur le réseau d'eau, l'électricité, etc.
04:13 On dit rien, j'ai pas le sentiment qu'il y en ait un qui a été placé en garde à vue.
04:16 Donc voilà.
04:17 - C'est au rôle des politiques maintenant de prendre le relais de ce mouvement.
04:21 Les agriculteurs sont rentrés dans leurs fermes, ils ont obtenu des mesures, des avancées.
04:25 C'est à vous maintenant de prendre en main la suite du mouvement ?
04:28 - C'est à nous de prendre... Moi je pense qu'il faut le faire ensemble.
04:30 Il faut le faire ensemble avec eux.
04:32 On peut pas mener des combats chacun de notre côté.
04:35 C'est pour ça que j'ai voulu dire, il y a 385 000 agriculteurs,
04:38 22 millions de citoyens qui vivent dans le monde rural.
04:40 Faisons les choses ensemble.
04:42 Et puis quand vous regardez 385 000 agriculteurs,
04:44 il y a la FNSEA, il y a les GA, il y a la coordination rurale,
04:48 il y a la Confédération Paysanne, il y a tous ceux qui sont pas syndiqués.
04:50 Ça fait à peu près 5 catégories.
04:53 - Il faut se mettre ensemble ?
04:54 - Moi je pense qu'il faut avoir des axes parce que
04:57 on entend, comme vous voyez déjà, le GNR.
04:59 Le GNR, il faut aller remplir encore des papiers,
05:02 il faut aller sur internet, etc.
05:04 On peut dire des choses simples.
05:06 Les taxes, stop, on arrête.
05:08 Et on le dit, et on le fait.
05:10 Les contrôles, parce qu'en France on a cette manière
05:14 de surexposer, de surtransposer même les règles européennes.
05:18 On peut très bien dire, M. Attal il dit à ses DDT, partout au préfet,
05:21 "Stop, on va plus dans les fermes."
05:23 On laisse les agriculteurs tranquilles.
05:26 - Thierry Baudet, en un mot, est-ce que vous avez prévu
05:28 de vous présenter aux élections européennes législatives ?
05:30 - Non, je vous rassure, en un mot, c'est non, non et non.
05:34 - Merci beaucoup Thierry Baudet.
05:35 Maire de Saint-Géraud-de-Cordes, dans le Berge-Auracois,
05:37 et président de la communauté de communes de Montaigne,
05:39 Montravelle et Gurson.

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