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Thierry Boidé, premier vice-président de l'Union des maires de Dordogne et maire de Saint-Géraud-de-Corps

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Transcription
00:00 le président de la République étant d'Ordogne ce midi.
00:02 Emmanuel Macron va inaugurer la nouvelle Marianne sur les timbres
00:06 à l'imprimerie nationale Philaposte à Boulazac,
00:08 puis échanger autour d'un buffet républicain
00:10 avec une quarantaine d'élus du département,
00:12 dont Thierry Boadet, le premier vice-président de l'Union des maires de Dordogne,
00:16 et votre invité ce matin, Lisa Guini.
00:18 - Bonjour Thierry Boadet. - Bonjour.
00:20 - Vous aurez peut-être quelques secondes pour échanger avec le chef de l'État tout à l'heure.
00:23 Vous allez lui dire quoi ?
00:25 - Il y a beaucoup de choses à lui dire,
00:27 mais comme le temps est bref, je vais certainement lui dire
00:32 faites attention, les maires que nous sommes en ont ras-le-bol.
00:36 En ont assez.
00:38 - Ras-le-bol, assez de quoi ?
00:39 - Alors ras-le-bol, assez de quoi ?
00:40 Je l'ai dit lors du dernier congrès des maires,
00:42 on nous parle beaucoup aujourd'hui des agressions qui sont faites aux élus,
00:46 on a vu ça dans les métropoles, dans les grandes villes.
00:48 Malheureusement, sur notre territoire,
00:50 quelques maires ont été victimes aussi d'agressions physiques ou verbales,
00:54 mais ce n'est pas le quotidien des maires ruraux.
00:56 Et ce que j'ai expliqué, c'est que nous aujourd'hui,
00:58 l'agression, elle vient de mesures qui sont prêtes au plus haut de l'État,
01:01 que nos administrés ne comprennent pas,
01:03 et la porte qu'on pousse la plus facilement,
01:05 c'est celle de la mairie en viant gueuler le maire.
01:07 Je vais vous donner des petits exemples.
01:09 Vous avez fait passer des cartes, vous avez parlé des catastrophes pour la sécheresse,
01:13 catastrophes naturelles.
01:15 Et bien il n'y a que 5, 42% des communes qui sont reconnues en Dordogne,
01:18 sur celles qui ont fait la demande.
01:20 Quand un maire a fait la demande, qu'il n'est pas reconnu,
01:23 et que la commune à côté, lui le maire, il est reconnu.
01:26 D'après vous, qu'est-ce qu'il vient de faire les administrés dans la mairie ?
01:28 Ils disent "t'as pas fait le boulot, t'es nul".
01:31 Voilà, ça, ça épuise les maires.
01:33 Zéro artificialisation des sols, j'aille y revenir.
01:36 Mais aussi le pire, les impôts.
01:38 Monsieur le Président de la République,
01:40 a une heure de grande audience,
01:42 journal de 20 heures de TF1,
01:44 qui dit "si les impôts augmentent, c'est de la faute des collectivités".
01:47 Mais moi je vais vous dire, je suis maire depuis 21 ans,
01:49 président de communauté depuis 22 ans,
01:53 président de communauté de communes depuis 21 ans.
01:55 Je n'ai jamais touché les taux de fiscalité de mes collectivités.
01:58 Mais cette année, les administrés, ils ont pris 7%.
02:00 Donc quand ils voient leur feuille d'impôt, ils regardent le bas, ils ne regardent pas le détail.
02:03 Ils viennent, ils disent "mais au vœu, tu nous as dit que t'augmentais pas, t'as augmenté".
02:05 Vous parlez justement de la zéro artificialisation des sols ?
02:11 Je vais y venir parce que,
02:13 c'est très beau, on a appelé cette loi, et c'est bien "climat et résilience".
02:16 Et on est tous conscients qu'aujourd'hui, il y a un réchauffement climatique,
02:19 qui fait des dégâts considérables, aussi bien en France que dans le monde entier.
02:24 Mais aujourd'hui, on voudrait que le monde rural soit la variable d'ajustement.
02:28 Je vais vous donner un petit exemple.
02:30 Il y a 2 161 000 habitants à Paris,
02:32 sur une superficie de 105 km².
02:34 Mareuil-en-Périgord, qui a regroupé 17 petites communes,
02:38 y sont 2200 sur 150 km².
02:42 Est-ce que vous croyez que l'artificialisation des sols, elle est à Paris,
02:45 ou elle est à Mareuil-en-Périgord ?
02:47 Donc nous, on veut une différenciation.
02:49 C'est bien parce que les gens disent "oui, il faut arrêter de bétonner",
02:52 mais je sais que vous faites des émissions partout en Périgord,
02:55 vous circulez, vous traversez notre beau Périgord,
02:58 on n'est pas bétonné.
03:00 Et les élus que nous sommes, et tous mes collègues élus,
03:02 et là je veux faire leur porte-parole,
03:04 il n'y a pas un maire qui se lève le matin pour faire n'importe quoi dans sa commune.
03:07 Mais on a besoin de surfaces à construire.
03:09 Je vais vous dire pourquoi on a besoin de surfaces à construire.
03:11 Parce que si on n'en a pas, on va se retrouver comme dans les phénomènes que vous avez aux Pays Basques.
03:15 C'est-à-dire qu'il n'y a plus de jeunes primo-occidents, de couples avec enfants,
03:18 qui peuvent acquérir les biens immobiliers.
03:21 Vous avez vu l'effet Covid ?
03:23 - Si tu résumes pour qu'on puisse passer à autre chose,
03:25 c'est simplement que vous vouliez que la décision ne soit pas prise à Paris.
03:28 - Je veux qu'on nous écoute.
03:30 Je veux qu'on nous écoute. Nous sommes un rempart.
03:32 On l'a su Emmanuel Macron lors de son premier mandat,
03:35 qui nous avait ignoré au début de son mandat.
03:37 Quand il y a eu la crise des Gilets jaunes, on peut presque les remercier,
03:39 sinon on passait un mandat sans être considéré.
03:42 Il a été content de nous trouver pour organiser des réunions citoyennes, etc.
03:45 et à la rencontre de nos administrés que nous connaissons.
03:47 Quand il y a eu la Covid-19, on nous a dit qu'il n'y avait pas besoin de masques.
03:52 Parce qu'il n'y en avait pas. On n'a même pas eu le courage de dire aux Français,
03:55 on aurait pu dire qu'il faut des masques, mais on n'en a pas.
03:57 On nous a dit qu'il faut faire des masques.
03:59 C'est nous qui sommes allés, les maires, avec l'aide du département,
04:01 qui a fourni les tissus, faire confectionner des masques.
04:03 On est un rempart.
04:05 On est les premiers à porter de nos administrés.
04:09 Donc je crois qu'il faut qu'on nous écoute, qu'on nous fasse confiance.
04:12 - Justement, Emmanuel Macron vient ici à peine 2-3 heures,
04:15 vous aurez seulement quelques minutes.
04:16 Est-ce que ça ne va pas être trop court ?
04:19 Et est-ce que vous n'avez pas l'impression que quand il va repartir,
04:21 il dira "je vous ai rencontrés, vous, d'autres maires ruraux,
04:25 et vous n'êtes pas un peu la caution ruralité,
04:27 ce sera fait pour Emmanuel Macron de ce côté-là ?
04:29 - J'ose espérer qu'il ne va pas le prendre comme ça.
04:31 Sa visite est courte, elle devait être différente il y a quelques semaines de ça.
04:36 On a des événements qui ont fait que ça a changé.
04:38 Mais j'ose espérer que ça ne va pas être la fourrure d'emploi entre nous élus.
04:41 Parce que je vous écoutais attentivement tout à l'heure,
04:43 un tel veut parler de ceci, l'autre veut parler de cela.
04:45 Il faut peut-être qu'on soit un peu concerté.
04:47 Mais je pense qu'il y a des messages à faire passer.
04:49 Moi j'en ai fait passer au préfet au congrès des maires,
04:51 à un parlementaire de la Macronie,
04:53 qui est notre député, Cubertafon,
04:55 pour lui dire "remontez les informations,
04:57 parce que vous allez puiser les maires".
04:59 Vous allez puiser les maires.
05:01 Et les maires aujourd'hui, ils sont utiles.
05:03 Dans la crise que l'on vit actuellement,
05:05 ils sont très utiles auprès des populations.
05:07 Et Emmanuel Macron devrait se rendre compte que c'est une chance
05:09 d'avoir les maires ruraux, puisque je vais lui dire aussi,
05:11 il faut oser la ruralité.
05:13 Dans ce pays, on n'a jamais osé la ruralité.
05:15 On nous en parle avant chaque élection présidentielle,
05:17 quels que soient les candidats.
05:19 Le monde rural, le monde rural, le monde rural.
05:21 - Ce sera le mot de la fin, désolé.
05:23 - J'ai fait, grâce à votre antenne,
05:25 un débat avec la secrétaire d'Etat à la ruralité.
05:27 Elle était la 30e secrétaire,
05:29 30e poste sur 30 dans la liste.
05:31 On a fait des ministères de la ville,
05:33 jamais on n'a osé le ministère de la ruralité,
05:35 qui pourrait englober l'agriculture,
05:37 parce que les fondamentaux c'est l'agriculture,
05:39 qui pourrait englober la sylviculture,
05:41 et plein de choses.
05:43 Thierry Boidet, maire de Saint-Géraud-de-Cors et premier vice-président de l'union des maires de Lordogne.

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