Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et député du Nord, était l’invité du Face-à-Face de ce mardi 10 décembre sur BFMTV et RMC.
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00:00Est-ce qu'on est sûr que c'est une catastrophe ?
00:02C'est le mot qui a été utilisé par Jordan Bardella,
00:05catastrophe migratoire, a-t-il ensuite précisé
00:08à propos du renversement de Bachar el-Assad ?
00:10Est-ce qu'on est sûr que c'est une catastrophe pour l'Europe ?
00:12Oui, je pense qu'on peut être sûr
00:14qu'il y aura effectivement beaucoup de Syriens
00:16qui vont vouloir venir en Europe,
00:18certains vont vouloir peut-être repartir,
00:20mais en tous les cas, il y a 30 000 Syriens
00:22aujourd'hui, par exemple en France.
00:24Mais je pense qu'il faut se prémunir
00:26de vagues migratoires. Pourquoi ? Parce qu'il suffit
00:28d'observer ce qui a été fait dans le passé.
00:30Mais vous n'auriez pas pu commencer par quand même dire
00:32que c'était pas mal qu'ils partent, Bachar el-Assad ?
00:34Sincèrement, vous croyez que remplacer
00:36un régime autoritaire par des islamistes,
00:38ça a quelque chose de sympathique ?
00:40Moi, je ne suis pas naïf à ce point-là.
00:42On nous dit, comme il s'appelle M. El Jolani,
00:44on nous dit qu'il est un islamiste modéré.
00:46Mais enfin, c'est une oxymore,
00:48ça n'existe pas un islamiste modéré.
00:50C'est un peu comme les banques populaires,
00:52ce sont des oxymores.
00:54On met en face deux mots qui sont tout à fait contraires.
00:57Évidemment, c'est quelqu'un qui tient
00:59par les milieux liés à Al-Qaïda,
01:01qui tient par les milieux terroristes,
01:03et qui ne vient pas pour défendre
01:05comme un bon progressiste
01:07les droits de l'homme, la gay pride, etc.
01:09Enfin, je veux dire, c'est une illusion
01:11que de croire ça.
01:13En revanche, pour nous, oui, il y a la possibilité
01:15d'imaginer que ça puisse avoir des répercussions
01:17très dangereuses en France.
01:19Mais fallait-il alors que Bachar el-Assad reste ?
01:21Écoutez, en tous les cas,
01:23changer Bachar el-Assad pour un régime islamiste,
01:25je n'en vois pas, pour nous, de notre fenêtre.
01:27Peut-être pour les Syriens, je vois l'avantage.
01:29Peut-être que pour les Syriens,
01:31sur le fait de se séparer de Bachar el-Assad,
01:33il y a peut-être un intérêt.
01:35C'était effectivement un régime qui n'était
01:37pour le moins pas sympathique,
01:39qui était autoritaire et brutal, comme l'a dit Marine Le Pen.
01:41Mais en revanche, pour les Européens,
01:43je crois qu'il y a danger,
01:45il y a péril en la demeure.