• hier
Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et député du Nord, était l’invité du Face-à-Face de ce mardi 10 décembre sur BFMTV et RMC. Il a notamment été interrogé sur la chute de Bachar al-Assad en Syrie et sur le potentiel gel des demandes d'asile des Syriens en France. Il a également évoqué les consultations que tient Emmanuel Macron sur la formation d'un futur gouvernement sans avoir invité le RN. Et il a finalement évoqué la loi spéciale sur le budget qui 

Category

🗞
News
Transcription
00:00BFM TV face à face. Apolline de Malherbe.
00:08Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Sébastien Chenu.
00:13Bonjour Madame.
00:14Merci d'être à mon micro ce matin. Vous êtes le numéro 2 du Rassemblement National.
00:17Vous êtes député du Nord. Vous avez vu ce qui s'est passé cette nuit dans le Lot-et-Garonne ?
00:22La permanence d'une de vos députés qui a été attaquée, ciblée par des agriculteurs en colère.
00:30Ce n'est pas la première, c'est la quatrième permanence d'un député RN en deux jours
00:34qui est prise pour cible par les agriculteurs qui ne comprennent pas que vous ayez voté la censure.
00:38Est-ce que vous ne vous dites pas qu'une semaine après vous avez fait une connerie ?
00:42Non, parce que lorsqu'on protège les Français, on ne fait pas de connerie.
00:48Je pense que ceux qui font des conneries, ce sont ceux qui laissent signer le Mercosur
00:55et qui le négocient depuis des années, en particulier depuis 2019.
00:59Là, c'est plus qu'une connerie, c'est la mort de notre agriculture.
01:02C'est le message que je veux dire à nos agriculteurs, c'est qu'Emmanuel Macron les a dupés concernant le Mercosur.
01:09Ceux qui font des conneries, c'est Mme Borne qui dit que la semaine dernière,
01:13le lendemain de la censure, les cartes vitales ne vont plus fonctionner.
01:16J'espère qu'elle présentera ses excuses aux Français pour les avoir dupés.
01:20Ce sont ceux qui disent que les taux d'intérêt vont s'envoler.
01:24Ils ne sont jamais aussi rapprochés de ceux de l'Allemagne.
01:28Il va quand même falloir que vous arriviez à convaincre une partie, y compris de vos électeurs.
01:32Si je m'arrête un instant sur ce qui s'est passé avec les agriculteurs.
01:34Les agriculteurs, jusqu'à présent, ils avaient parfois pour cible des députés socialistes, des députés macronistes,
01:41mais vous étiez épargné. Vous étiez épargné parce qu'ils vous considéraient comme différent
01:46ou parce que peut-être ils se disaient que jusqu'à présent, vous n'étiez pas responsable.
01:49Vous êtes désormais, à leurs yeux, comme les autres.
01:52Non, nous ne sommes pas comme les autres.
01:54Et nous leur démontrons d'ailleurs, puisque nous sommes les seuls finalement à les avoir défendus.
01:58Je citais le Mercosur dans cette affaire du Mercosur.
02:01Je crois qu'ils peuvent voir, qu'ils peuvent compter sur nous.
02:05Mais j'entends leurs inquiétudes parce que c'est important.
02:07Les agriculteurs, c'est une profession en souffrance.
02:09Je les ai rencontrés dans ma circonscription à Tiens, à Versham au Gré.
02:13J'ai rencontré les agriculteurs.
02:14Je veux leur dire d'abord que ce dont ils ont pu bénéficier,
02:17par exemple la baisse de la fiscalité sur le gasoil non routier,
02:20obtenue grâce au Rassemblement national, ça va être maintenu.
02:23Que ce qui est en discussion ou ce qui avait été acté comme nouveau, entre guillemets, avantage,
02:28mais en tous les cas comme plutôt aide, que ce soit sur la transmission des exploitations
02:32ou que ce soit sur le calcul des retraites sur les meilleures années,
02:35tout ceci va être remis dans le budget 2025.
02:38Ils ne perdront pas ce qui a pu être négocié à leur bénéfice.
02:41Mais précisément, vous aviez négocié un certain nombre de choses.
02:44Vous aviez négocié un certain nombre de choses il y a un an.
02:46Vous avez négocié beaucoup de choses dans les toutes dernières semaines de ce budget avorté.
02:50Vous avez obtenu pour eux la baisse sur l'électricité,
02:55un certain nombre de points sur lesquels Michel Barnier vous a fait des concessions.
02:59Est-ce que franchement il fallait aller jusqu'à la censure
03:02quand on voit aujourd'hui que finalement vous êtes au bord de tout perdre ?
03:06Tout à l'heure, à 14h, Emmanuel Macron va recevoir les différents partis,
03:10sauf LFI et RN.
03:13Si les socialistes acceptent de ne pas censurer un gouvernement à venir,
03:16il n'aura même plus besoin de vous.
03:18Votre menace ne tiendra plus, vous n'aurez même plus le pouvoir de censurer.
03:21Il y a plusieurs choses dans ce que vous dites.
03:23C'est juste ce que je dis ou pas ?
03:24Mécaniquement, c'est juste.
03:26Non, il y a des choses qui ne sont pas tout à fait justes.
03:28Vous allez perdre tout le pouvoir.
03:30Non, ne croyez pas cela, madame de Valère,
03:32parce que je pense que le premier groupe de l'Assemblée nationale ne perd pas tout le pouvoir,
03:35mais que le fait de ne pas le considérer,
03:37le fait de ne pas l'écouter,
03:38le fait de ne pas le recevoir,
03:40au-delà du mépris qu'il signifie vis-à-vis des électeurs du RN,
03:43Emmanuel Macron dit aux électeurs du RN,
03:46je vous méprise, je ne reçois pas vos représentants,
03:49vous ne comptez pas.
03:50Pas la même chose avec la LFI,
03:52puisqu'il leur avait dit qu'il souhaitait recevoir la France insoumise,
03:54qui elle-même n'a pas voulu y aller.
03:56Nous, on est toujours d'accord.
03:57Officiellement, l'Élysée dit qu'ils n'étaient pas invités ou qu'ils ne sont pas invités.
04:01Ils ont changé de posture en cours de route.
04:04Mais je pense que c'est une erreur absolue du gouvernement
04:07que de ne pas recevoir le RN.
04:09Je pense qu'il y a trois mois,
04:11Michel Barnier ouvrait une porte, elle se referme aujourd'hui.
04:14En fait, il n'y a pas de colonne verticale.
04:15Il n'y a jamais de verticalité.
04:16Vous y auriez été ?
04:17On est toujours allés au rendez-vous.
04:18Il y a quelques jours encore,
04:19Jordan Bardella, alors qu'on lui posait la question
04:21de savoir qui pour gouverner,
04:23il répondait à la rigueur, ça ne me regarde pas.
04:25Et Marine Le Pen elle-même disait dans les colonnes du journal Le Figaro,
04:28Macron consulte les gens qui sont susceptibles de consulter,
04:32de constituer avec lui une majorité à l'Assemblée.
04:34Je ne suis pas outré qu'on ne m'invite pas.
04:37S'il m'avait invité, cela m'aurait d'ailleurs plutôt inquiété.
04:40Non mais je veux dire, s'il faut être invité par Emmanuel Macron,
04:42s'il faut être d'accord avec lui pour être invité,
04:45ça n'a pas beaucoup de sens.
04:46Nous, nous y serions allés pour faire valoir nos positions.
04:49Si c'est pour faire un gouvernement du grand format
04:52qui va du parti communiste jusqu'au républicain,
04:56c'est-à-dire en fait ce qu'on dénonçait pendant des années
04:58comme étant l'UMPS,
05:00ce qu'ils sont en train de construire,
05:02c'est-à-dire le parti unique,
05:03et laisser le Rassemblement national comme le seul parti d'opposition
05:06qui défend les Français.
05:08LFI n'est pas un parti qui souhaite construire,
05:11c'est un parti qui souhaite bousculer les institutions.
05:13Nous, on a montré qu'on allait au rendez-vous justement,
05:15qu'on était capable de discuter.
05:17Mais s'il faut être d'accord avec Emmanuel Macron
05:19pour être reçu par lui, ça n'a pas beaucoup d'intérêt.
05:22Moi je pense que c'est évidemment quand on n'est pas d'accord
05:24qu'on échange parfois le mieux.
05:25Vous y auriez donc été si vous aviez été invité.
05:28Sébastien Genu, je reviens sur cette démonstration mathématique.
05:33Jusqu'à présent, à partir du moment où le PS au sein du NFP
05:39avait signifié qu'il censurerait tout gouvernement,
05:43vous aviez mathématiquement un poids très important
05:46si vous censuriez, vous faisiez tomber le gouvernement.
05:48C'est mathématique.
05:50Si le centre de gravité se déplace,
05:52si le PS s'engage à ne pas censurer un gouvernement de centre,
05:57alors vous aurez beau censurer, ce sera une épée de bois.
06:00Vous ne pourrez plus faire tomber le gouvernement.
06:03Mais sur quelle base, madame de Manièreble ?
06:04Ça veut donc dire que le PS, qui est prêt à se vendre,
06:06évidemment pour probablement un plat de lentilles,
06:09quelques avantages, etc.
06:10Sur quelle base le ferait-il ?
06:12Ça veut dire que ce gouvernement ne s'attaquerait pas
06:14à l'aide médicale d'État.
06:15Parce que sinon le PS le censurerait.
06:17Si le PS accepte de ne pas le censurer,
06:18c'est que le gouvernement plie les gaules
06:20sur par exemple l'aide médicale d'État.
06:22Ça veut dire que le gouvernement recule sur un certain nombre
06:24de dossiers que le PS jugerait comme irritants.
06:28Donc on voit bien que...
06:29Mais de fait, ça vous échappe ?
06:31Non, parce que vous verrez que la vie politique
06:34est pleine de rebondissements et qu'à un moment ou à un autre...
06:37Elle nous l'a bien démontré ces dernières semaines et ces derniers mois.
06:40Parce qu'Emmanuel Macron n'a toujours pas compris
06:42que ce que les Français lui avaient dit à travers les élections
06:45et à travers ces trois blocs, c'était qu'il voulait une cohabitation,
06:49c'est-à-dire une autre politique.
06:51Emmanuel Macron cherche un Premier ministre
06:53et cherche des majorités de circonstance
06:56pour continuer à mener la même politique.
06:59Et c'est bien le problème !
07:01Emmanuel Macron n'a toujours pas compris
07:03que les Français voulaient un changement de politique
07:05alors que lui...
07:06Quel gouvernement vous accepteriez ?
07:08Un gouvernement barnier mais en moins méprisant ?
07:13Qu'est-ce qui changerait ?
07:14Si c'est François Bayrou, est-ce que vous pourriez vous engager
07:18à une sorte de pacte de non-agression ?
07:20Plusieurs choses.
07:21D'abord, un gouvernement qui protège le pouvoir d'achat des Français.
07:24Pourquoi ?
07:25Parce que les Français sont mis à contribution
07:27pour réparer les erreurs, les fautes budgétaires et économiques
07:32de tous ces gouvernements, Attal, Borne, Bruno Le Maire, etc.
07:36Donc nous, nous considérons que ce n'est pas aux Français
07:38de payer encore une fois.
07:40Ils ont déjà suffisamment de difficultés.
07:42Donc un gouvernement qui protège le pouvoir des Français,
07:44qui ne s'attaque pas à ce pouvoir d'achat,
07:46baisse des médicaments, hausse de l'électricité.
07:49Vous avez vu que le timbre va encore augmenter.
07:51On va en être à 1,40€ pour une lettre postée.
07:53Je sais qu'on écrit beaucoup moins aujourd'hui.
07:55Enfin, ça dit quelque chose.
07:57Un gouvernement qui ne s'attaque pas au pouvoir d'achat des Français.
08:00Les agriculteurs, ils sont touchés aussi par la baisse
08:02du remboursement des médicaments.
08:03Ils sont comme les autres.
08:04Donc ça, c'est la première chose.
08:06Un gouvernement et un Premier ministre qui respectent les Français
08:09à travers leurs représentants.
08:11C'est-à-dire qu'ils prennent en considération
08:13ce que nous pouvons apporter dans un débat budgétaire.
08:15J'ai l'impression que beaucoup est question de considération,
08:19de respect, de non-mépris.
08:21Est-ce que c'est vraiment là-dessus que ça s'est joué ?
08:23Non, je vous ai parlé, j'ai commencé par vous parler du fonds.
08:26Mais sur le fonds, vous aviez obtenu beaucoup de concessions.
08:28Non, la baisse des taxes sur l'électricité n'était pas financée.
08:31Le recul sur l'aide médicale d'État de 100 millions sur 1 milliard d'euros
08:35ne voulait rien dire.
08:37Tout ça a été cosmétique.
08:38Et surtout, Michel Barnier n'a pas voulu revenir
08:40sur la désindexation des retraites.
08:42On a cherché à protéger la France qui travaille,
08:44celle qui allait payer plus d'impôts,
08:46la France qui a travaillé,
08:47les retraités qui voyaient leur retraite baisser,
08:49et la France qui voudrait travailler,
08:51c'est-à-dire celle qui voyait les médicaments être moins bien remboursés.
08:53On a protégé la France du travail.
08:55Est-ce que ça veut dire que comme Manuel Bompard,
08:57vous diriez qu'un gouvernement qui irait, je cite,
09:00d'Olivier Faure à Bruno Retailleau,
09:02ça ne serait pas acceptable ?
09:03Et surtout, pour faire quoi ?
09:05Qu'est-ce que c'est que ces gens qui nous disent matin, midi et soir
09:07qu'ils n'ont pas les mêmes idées,
09:09qu'ils s'opposent les uns aux autres,
09:11qu'ils ne voient pas le monde de la même façon,
09:13qu'ils sont finalement capables de mettre leurs idées dans leur poche
09:15pour se retrouver ensemble,
09:17et pour faire quoi ?
09:18Parce que moi, je ne vois pas bien ce qui peut relier
09:20Olivier Faure élu avec la France insoumise sur un programme,
09:23parce qu'accessoirement, il avait dû être élu sur un programme,
09:25Olivier Faure et Bruno Retailleau,
09:27qui parlent beaucoup mais qui agit peu.
09:29Je n'arrive pas bien à voir quelles idées
09:31ils se font de notre pays.
09:33Il y a les agriculteurs qu'il va falloir que vous arriviez à convaincre,
09:35et puis peut-être plus largement
09:37les électeurs du RN dimanche.
09:39Vous avez perdu un siège de député
09:42lors d'une législative partielle dans les Ardennes.
09:45C'était un siège RN,
09:47et vous l'avez perdu,
09:49et vous l'avez en réalité perdu dans l'entre-deux tours.
09:51Premier tour, vous êtes très largement en tête.
09:53Arrive la censure, deuxième tour,
09:55vous vous faites battre par un Macroniste.
09:57Non, je n'ai pas la même lecture que vous.
09:59Comment vous lisez-vous cet échec ?
10:00Alors d'abord, 30% de participation,
10:02c'est-à-dire qu'une élection partielle,
10:04nos électeurs ne se mobilisent pas,
10:06parce qu'ils considèrent que l'enjeu est très faible.
10:08Ils étaient là au premier tour.
10:11Dès le premier tour, elle n'a pas été suffisante au second tour.
10:13Pour vous, la censure ne les a pas déstabilisés, vos électeurs ?
10:15Non, vous venez de dire quelque chose d'incroyable.
10:17Battu par un député macroniste,
10:19mais enfin qui a caché son étiquette politique,
10:21qui n'a fait aucune référence
10:23ni à Emmanuel Macron, ni au gouvernement,
10:25ni au Parti politique Renaissance
10:27sur ses documents de campagne,
10:29qui s'est fait passer pour un gentil divers droite
10:31qui pouvait absorber les voix des Républicains,
10:33etc., etc., et les voix de la gauche.
10:35Vous avez perdu.
10:36A 300 voix près, je pense là qu'on puisse en tirer des conséquences.
10:39La semaine d'avant, on avait gagné une élection municipale.
10:41Pour vous, la concomitance avec la décision
10:43de censurer le gouvernement,
10:45vous n'entendez aucun de vos électeurs ?
10:47Peut-être que c'est le cas.
10:49Aucun de vos électeurs ne vous a dit
10:51honnêtement, vous nous avez entraîné
10:53quand même dans une situation bien compliquée ?
10:55Non, je vais vous dire ce que j'entends.
10:56Moi, j'entends dans ma circonscription,
10:58qui ne représente peut-être pas la France,
10:59mais j'entends des électeurs qui nous disent
11:01on n'en peut plus de ce gouvernement.
11:02Vous êtes député du Nord.
11:03On n'en peut plus de leur décision.
11:05On n'en peut plus d'être sans arrêt mis à contribution.
11:07Vous avez bien fait de les censurer.
11:08Ils l'ont bien mérité.
11:09J'étais dans cette petite commune de Rouvigny
11:12la semaine dernière, ce week-end,
11:14et les électeurs me disaient ça très exactement.
11:17Ils n'en peuvent plus de cette politique qui est menée.
11:20Maintenant, les Français ont des inquiétudes.
11:22Bien sûr qu'ils ont des inquiétudes.
11:23Ils ont l'inquiétude de savoir
11:25comment ils vont terminer les fins de mois,
11:26quel sera le prochain budget,
11:28qui va les amener,
11:30où ce gouvernement va les amener.
11:32Mais surtout, ils se disent que celui
11:34qui bloque la situation, c'est Emmanuel Macron.
11:36À propos de ce budget,
11:37on apprend que demain,
11:39une loi spéciale,
11:41qui donc reconduirait le budget précédent
11:44pour couvrir l'année qui s'ouvre,
11:47sera présentée au Parlement.
11:49Vous la voterez ?
11:50Bien sûr, nous l'avons dit.
11:51Vous la voterez.
11:52Donc ça veut dire que le budget 2025,
11:55imaginé par Michel Barnier, c'était non.
11:57Le budget 2024,
11:59imaginé par Elisabeth Borne et Gabriel Attal, c'était oui.
12:01Mais parce qu'il comportait moins de hausses de taxes
12:03et moins d'impôts, tout simplement.
12:05Mais sur la loi spéciale.
12:06Mais donc ça veut dire quand même que ce budget
12:08dont vous nous avez dit que c'était ce qui nous avait emmenés dans le mur,
12:10ce qui avait rendu la France déficitaire...
12:13Mais celui de Michel Barnier était encore pire.
12:15On faisait un pas supplémentaire vers l'inacceptable.
12:18Non mais Madame, on préserve les Français
12:21de 40 milliards d'euros d'impôts de plus.
12:2440 milliards à aller chercher dans leurs poches.
12:26Donc le budget 2024 n'était pas un bon budget.
12:30Mais celui de Michel Barnier était un très mauvais budget.
12:32Il était encore pire.
12:35Donc oui, nous allons voter la loi spéciale.
12:37Oui, nous allons voter un amendement
12:39pour l'indexation des retraites sur l'inflation.
12:41Et si toutefois le gouvernement ne voulait pas
12:43valider cet amendement
12:45et ne voulait pas qu'il soit voté,
12:46eh bien un budget 2025 permettra
12:48de façon rétroactive de rembourser...
12:50Et vous dites ça pour rassurer
12:52ceux qui s'inquièteraient de payer plus d'impôts.
12:54Oui, parce que c'est vrai.
12:55S'il n'y avait pas de nouveau budget avant juin,
12:57de fait, il paierait plus d'impôts.
12:59La France sera obligée de se doter d'un budget avant juin.
13:01Ce serait totalement irresponsable
13:03de la part du président de la République
13:05que de l'empêcher. Mais je ne crois pas.
13:06Je ne lui fais pas tous les procès.
13:08Je pense qu'Emmanuel Macron souhaite qu'il y ait un budget pour 2025.
13:10Oui, parce que la base de tout,
13:12c'est Emmanuel Macron.
13:13Il ne vous a pas échappé que la base du problème,
13:15c'est Emmanuel Macron.
13:16Et je vais vous dire,
13:17Emmanuel Macron, ce sont ses amis
13:19politiques et financiers qui un jour
13:21sonneront la fin de la récréation le concernant.
13:23Parce qu'ils considéreront eux-mêmes
13:25ces propres amis qui nous entraînent dans le mur.
13:27Sébastien Chenu, la Syrie,
13:29le renversement de Bachar el-Assad,
13:31est-ce que c'est une catastrophe ?
13:32Est-ce qu'on est sûr que c'est une catastrophe ?
13:34C'est le mot qui a été utilisé par Jordan Bardella.
13:37Catastrophe migratoire, a-t-il ensuite précisé
13:40à propos du renversement de Bachar el-Assad ?
13:42Est-ce qu'on est sûr que c'est une catastrophe pour l'Europe ?
13:44Oui, je pense qu'on peut être sûr
13:46qu'il y aura effectivement beaucoup de Syriens
13:48qui vont vouloir venir en Europe.
13:50Certains vont vouloir peut-être repartir.
13:52Mais en tous les cas, il y a 30 000 Syriens
13:54aujourd'hui, par exemple, en France.
13:56Mais je pense qu'il faut se prémunir
13:58de vagues migratoires. Pourquoi ?
13:59Parce qu'il suffit d'observer ce qui a été fait dans le passé.
14:02Mais vous n'auriez pas pu commencer par quand même dire
14:04que c'était pas mal qu'ils partent, Bachar el-Assad ?
14:06Mais sincèrement, vous croyez que remplacer
14:08un régime autoritaire par des islamistes,
14:10ça a quelque chose de sympathique ?
14:12Moi, je ne suis pas naïf à ce point-là.
14:14On nous dit, comme il s'appelle M. El Jolani,
14:16on nous dit qu'il est un islamiste modéré.
14:18Mais enfin, c'est une oxymore.
14:20Ça n'existe pas, un islamiste modéré.
14:22C'est un peu comme les banques populaires,
14:24ce sont des oxymores.
14:26On met en face deux mots qui sont tout à fait contraires.
14:29Évidemment, c'est quelqu'un qui tient
14:31par les milieux liés à Al-Qaïda,
14:33qui tient par les milieux terroristes,
14:35et qui ne vient pas pour défendre
14:37comme un bon progressiste
14:39les droits de l'homme, la gay pride, etc.
14:41Enfin, je veux dire, c'est une illusion
14:43que de croire ça.
14:45En revanche, pour nous, oui, il y a la possibilité
14:47d'imaginer que ça puisse avoir des répercussions
14:49très dangereuses en France.
14:51Mais fallait-il alors que Bachar el-Assad reste ?
14:53Écoutez, en tous les cas,
14:55changer Bachar el-Assad pour un régime islamiste,
14:57je n'en vois pas, pour nous, de notre fenêtre.
14:59Peut-être pour les Syriens, je vois l'avantage.
15:01Peut-être que pour les Syriens,
15:03sur le fait de se séparer de Bachar el-Assad,
15:05il y a peut-être un intérêt.
15:07C'était effectivement un régime qui n'était
15:09pour le moins pas sympathique,
15:11qui était autoritaire et brutal, comme l'a dit Marine Le Pen.
15:13Mais en revanche, pour les Européens,
15:15je crois qu'il y a danger,
15:17il y a péril en la demeure.
15:19On se dit que, quand même, à posteriori,
15:21vous avez fait sacrément les mauvais choix.
15:23Pas seulement vous, d'ailleurs,
15:25vous avez fait, également,
15:27les visites à Vladimir Poutine, les visites à Bachar el-Assad,
15:29les images de Thierry Mariani,
15:31qui encore, ces derniers temps, l'affirme.
15:33Est-ce que là-dessus, vous n'avez pas un regret ?
15:35Est-ce que vous ne vous dites pas qu'on s'est trompé ?
15:37On a le droit de se tromper ?
15:39Non, mais Madame, on a fait front face à l'État islamique à chaque fois.
15:41On n'a pas soutenu Bachar el-Assad.
15:43Pardon, en parlant à Thierry Mariani,
15:45je suis fière de poser à ce côté.
15:47On a dit que le maintien de Bachar el-Assad
15:49pour empêcher l'État islamique
15:51et la nécessaire discussion
15:53avec les services de renseignement syriens
15:55était une évidence,
15:57était une nécessité, parce que nous,
15:59nous sommes sous la menace terroriste.
16:01Donc si l'idée, c'est de dire,
16:03c'est bien sympathique, arrivent des islamistes,
16:05à moitié Daesh, à moitié Al-Qaïda,
16:07il faut s'en satisfaire.
16:09Non, ce n'est pas une solution
16:11qui ne comporte pas de danger pour le pays.
16:13Jean-Louis Mélenchon avait dit, également,
16:15qu'il s'en remettait à Poutine,
16:17je cite, pour trouver une solution au conflit syrien.
16:19Est-ce que ce n'est pas pour ça, au fond,
16:21que ni vous, ni LFI, n'êtes invité aujourd'hui à l'Elysée ?
16:23Est-ce que, finalement, tout ça n'a pas un rapport ?
16:25Vous avez la même vision du monde ?
16:27Non, nous n'avons pas la même vision du monde.
16:29Nous, nous protégeons la France de l'islamisme.
16:31Je ne crois pas que ce soit le cas de Jean-Luc Mélenchon,
16:33c'est le moins qu'on puisse dire.
16:35Vous savez, dans cette affaire-là...
16:37Vous n'avez pas de regrets ?
16:39Ni sur la censure, ni sur votre vision du monde ?
16:41Quand on protège les Français.
16:43Évidemment, en première lecture,
16:45ça peut susciter des interrogations,
16:47parce que, lorsqu'on réfléchit dans le show,
16:49dans l'actualité chaude,
16:51on peut avoir des interrogations,
16:53et c'est bien légitime.
16:55Les Français peuvent avoir de bonnes fois des interrogations.
16:57Mais lorsqu'on se détache de l'actualité immédiate,
16:59avec un peu de recul,
17:01on se dit qu'effectivement,
17:03parfois, il faut savoir prendre les bonnes décisions.
17:05Nous, on ne joue pas dans l'intérêt politique
17:07de notre maison,
17:09on ne joue pas notre intérêt électoral,
17:11on joue l'intérêt des Français.
17:13Il faut savoir, parfois, se lever un peu,
17:15être un peu au-delà
17:17des conjectures politiciennes.
17:19C'est précisément ce que je souhaitais ce matin, Sébastien Chenu,
17:21qu'on prenne du recul, et notamment une semaine après la censure,
17:23sur les conséquences, également, de la Syrie,
17:25sur les migrations.
17:27La France envisage de limiter le droit d'asile
17:29des Syriens, comme viennent
17:31de le décider l'Allemagne, l'Autriche,
17:33le Danemark, la Norvège ou la Suède.
17:35Faut-il effectivement suspendre ou geler
17:37toutes les décisions concernant les demandes
17:39d'asile syriens ?
17:41Oui, absolument, immédiatement, et ce n'est pas suffisant.
17:43Il faut revoir la liberté de circulation
17:45de Schengen pour les non-européens,
17:47et il faut immédiatement faire en sorte
17:49que les demandes d'asile soient émises
17:51depuis les pays d'origine.
17:53Faut-il aller jusqu'à ce que fait l'Autriche,
17:55qui a décidé non seulement de suspendre les demandes
17:57d'asile, mais également de mener
17:59un programme, je cite, d'expulsion
18:01et de suspendre
18:03tout regroupement familial ?
18:05Suspendre le regroupement familial, oui, ça me semble être
18:07de bonne alloi, mais évidemment
18:09pas uniquement, d'ailleurs, pour les Syriens.
18:11Pour l'instant, arrêtons immédiatement
18:13les demandes d'asile, faisons pression pour avoir Schengen,
18:15faisons pression pour une nouvelle politique migratoire.
18:17D'ailleurs, si le gouvernement était bien
18:19inspiré, le gouvernement des missionnaires, ou plutôt
18:21le président de la République, il convoquerait
18:23immédiatement les Français aussi pour un référendum
18:25sur l'immigration. Bruno Retailleau était
18:27d'accord. Ça, ça ferait partie des choses qui permettraient
18:29d'avancer un peu, et notamment par rapport à cette
18:31actualité brûlante. Si Bruno Retailleau reste
18:33au ministère de l'Intérieur, vous estimez que ce sera
18:35un bon signal ? Bah, à condition
18:37qu'il ait face à lui un garde des Sceaux
18:39qui ne vienne pas borner
18:41la politique qu'il veut mettre en place, à condition
18:43qu'il gagne les arbitrages. Sur l'aide médicale
18:45d'État, il avait perdu l'arbitrage. Sur les crédits
18:47budgétaires, les seuls qui étaient en baisse, c'était
18:49pour lutter contre l'immigration. Il avait perdu
18:51les arbitrages budgétaires. Donc,
18:53Bruno Retailleau, à condition qu'il ne fasse pas
18:55que parler, à condition
18:57qu'il puisse agir et qu'il veuille agir,
18:59ce serait à regarder
19:01de près. Et une dernière question, justement, sur
19:03l'harmonisation des décisions européennes,
19:05sur le Mercosur, qui croyez-vous ?
19:07Est-ce que vous croyez, Emmanuel Macron, qui
19:09dit qu'on a encore les moyens d'empêcher
19:11l'application de ce traité, ou est-ce que vous croyez
19:13plutôt Ursula von der Leyen qui se réjouit
19:15de la signature ? Je crois que
19:17madame von der Leyen s'est essuyée les pieds sur nous.
19:19Je pense qu'Emmanuel Macron n'a rien fait
19:21à aucun moment pour empêcher le Mercosur,
19:23qui est en discussion depuis très longtemps,
19:25mais qui a été accéléré depuis 2019
19:27par Emmanuel Macron. Emmanuel Macron, c'est
19:29un enfumage permanent. Il a envie,
19:31parce que c'est sa logique... Avez-vous encore des moyens de lutter
19:33contre ce Mercosur ?
19:35Mais bien entendu, la France
19:37peut bloquer une partie,
19:39toute ou partie, de sa contribution.
19:41La France peut faire un bras de fer. Encore faut-il avoir
19:43du courage, ne pas vouloir être, comme le veut
19:45Emmanuel Macron, passé pour le bon élève
19:47de l'Union européenne, ce qui nous coûte
19:49très cher. Merci Sébastien Cheney
19:51d'être venu ce matin. Vous êtes
19:53vice-président du RN.
19:55Et député du Nord, il est 8h52 sur
19:57RMC-BFMTV.

Recommandations