Le président Bachar al-Assad a fui la Syrie, chassé par une offensive spectaculaire des rebelles islamistes, après 24 ans au pouvoir. Principal allié du pouvoir déchu, la Russie a annoncé avoir demandé une réunion d'urgence lundi du Conseil de sécurité de l'ONU. Frédéric Encel, géopolitologue, spécialiste du Moyen-Orient, répond aux questions d'Apolline de Malherbe ce lundi dans le Face-à-Face.
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00:00Est-ce que ça veut dire qu'il peut y avoir une forme de démocratie ?
00:04Est-ce que l'on peut espérer, pour le peuple syrien,
00:07que dans les semaines qui viennent, ils puissent eux-mêmes choisir leur destin ?
00:10La réponse est non.
00:11Une démocratie sous la férule, sous le pouvoir d'islamistes,
00:15même lorsqu'ils sont pragmatiques, ça ne s'est jamais vu nulle part,
00:18avec une semi-exception d'un an qui a été celle de Morsi,
00:22le président égyptien, élu dans des conditions particulières
00:26au cœur du printemps arabe en 2012, ça a duré jusqu'en 2013.
00:29Encore, c'était une démocratie imparfaite.
00:31Non, je n'y crois pas.
00:32En revanche, les scènes de l'IS ont concerné pas seulement les sunnites,
00:36mais également les fameuses minorités dont on disait qu'elles étaient protégées par Assad,
00:40puisque lui-même était minoritaire à la tête des alaouites.
00:42Or, je pense qu'on s'est beaucoup trompé sur Assad.
00:45Sa répression, ourbi et torbi, en quelque sorte, en Syrie,
00:48était extrêmement violente, y compris vis-à-vis des minorités.