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00:00Karim Bouamran, maire socialiste de Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis qui est à la tête également du mouvement La France Humaine et Forte est avec nous dans ce studio.
00:07Bonsoir Karim Bouamran.
00:09Bonsoir.
00:10C'est vrai, on le disait tous les deux, on échangeait pendant la pub.
00:14C'est vrai que vous étiez venu dans ce studio il y a trois mois au début de l'émission.
00:18Le 4 octobre.
00:19Bravo ! Jules Torres, il est toujours formidable.
00:21Je peux toujours compter sur Jules Torres, je l'adore.
00:23Vous étiez venu dans ce studio et vous nous avez dit, voilà, trois mois pour Michel Barnier.
00:29Bon ben on y est, trois mois pour Michel Barnier.
00:31C'est un CD de trois mois qu'on avait évoqué.
00:33D'abord merci pour votre invitation.
00:35Oui c'était le 4 octobre, le lendemain du lancement de notre mouvement La France Humaine et Forte.
00:39On a eu 4000 personnes à Stade Boer.
00:41Et bon, malheureusement, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.
00:46On a beau retourner le problème, on s'était fait allumer cet été par une partie de notre camp
00:50en disant oui, un gouvernement de compromis, ça serait une compromission,
00:54il ne faudrait pas discuter avec les gens du Bloc Républicain.
00:59La réalité c'est que c'est un sujet de méthode.
01:02Ce n'était pas le qui, c'était le quoi.
01:04Et Michel Barnier était parti, on avait privilégié le qui au détriment du quoi et on a vu où on en est.
01:09Bon maintenant c'est la prochaine étape.
01:11Aujourd'hui la question c'est, est-ce qu'on a un sens des responsabilités partagées ?
01:16Ou on reste encore dans la posture ?
01:18Moi ce que je dis...
01:20Votre camp est prêt à aller jusqu'où, vu la situation aujourd'hui du pays et l'instabilité politique ?
01:26La bonne nouvelle c'est qu'il y a eu un grand bouger de la part de mon premier secrétaire, Olivier Faure.
01:32Je suis sorti la semaine dernière en disant qu'il fallait un Yalta
01:37de toutes les formations politiques du Bloc Républicain
01:40qui ne s'inscrivaient pas dans une logique de démolition, de fragmentation,
01:46à savoir demander la démission du président Emmanuel Macron
01:50qui plongerait la France au fond de l'abîme, dans une logique d'apaisement, de sérénité,
01:54au regard de la situation grave dans laquelle nous nous trouvions.
01:56J'avais dit qu'il fallait que toutes les formations politiques se rassemblent
02:01avec un seul objectif, un seul objectif, faire voter le budget
02:05et apporter énormément de sérénité.
02:08Deuxième objectif, apporter de la stabilité institutionnelle et sociale.
02:13Je vous ai écouté juste avant, les agriculteurs, bientôt les infirmières et les infirmiers,
02:17les enseignantes et les enseignants, il faut apporter de la stabilité,
02:20stabilité au niveau des marchés, stabilité au niveau économique.
02:22Et derrière, il faut sortir des contingences électoralistes à court terme.
02:28Est-ce que vous ne pensez pas que votre camp,
02:32et si je pense que vous êtes assez d'accord avec ça,
02:34doit faire une coupure nette avec LFI ?
02:38Est-ce que vous devez couper ?
02:41LFI s'est coupé tout seul, Jean-Luc Mélenchon plutôt.
02:45Parce que LFI, ils ne sont pas tous, on voit ce qu'on voit,
02:49mais ils ne sont pas tous homogènes en interne.
02:51On l'a vu avec les départs de Raquel Garrido, des planétaires.
02:56Mais l'incarnation de LFI, c'est Jean-Luc Mélenchon.
02:59Et le sujet, ça reste Jean-Luc Mélenchon.
03:01Jean-Luc Mélenchon est dans une logique très simple.
03:04C'est faire démissionner Emmanuel Macron et se présenter à des élections présidentielles le plus rapidement possible.
03:09Je suis d'accord, mais chez LFI, il n'y a pas que Jean-Luc Mélenchon
03:13qui tient des propos extrêmes.
03:17Ils suivent.
03:19C'est le culte du chef.
03:22Le sujet aujourd'hui, c'est moins notre position par rapport à LFI,
03:26parce que, encore une fois, j'étais un des premiers à clarifier la ligne,
03:30et ça a été rappelé officiellement ce matin par notre premier secrétaire
03:33sur l'impérieuse nécessité de trouver ce bloc républicain
03:36pour sortir le pays de la crise.
03:38Maintenant, c'est le comment.
03:40J'entends M. Barouin, M. Bayrou.
03:44C'est que des B, souvent.
03:46Bois-Morane ?
03:47Oui, c'est souvent des B.
03:49Bertrand, aussi.
03:50C'est bien de s'appeler B pour être premier ministrable potentiel,
03:53mais...
03:54Oui, comme vous !
03:55Si, si, si !
03:56Mais si, Jules Taurès, c'est une excellente question.
03:58Franchement, Karim Bois-Morane, si on vous appelle, vous êtes la matignon.
04:01Vous ne pouvez pas dire non.
04:03Je vais vous déployer mon argument.
04:05Il faut, un, que toutes les formations politiques s'organisent.
04:09Toutes les formations politiques.
04:10En se disant, on va voter un budget.
04:12Et il faut que les personnes qui constituent ce gouvernement,
04:15portées par un premier ministre,
04:17soient au-dessus des contingences électorales et électorales.
04:20D'accord, d'accord.
04:21J'ai un calendrier politique.
04:23Je vais jouer un rôle en 2026 dans les municipales,
04:26et je vais jouer un rôle en tant que responsable politique socialiste en 2027.
04:29Par conséquent, ce serait mentir aux Français,
04:32et les Français ont besoin de sincérité.
04:34Je vous ai entendu sur la nuance extrémée sur le gouvernement technique.
04:37Non, non, non, non, répondez la question, M. Bois-Morane.
04:39Est-ce que si on vous appelle pour Matignon, vous y allez ?
04:41Absolument pas.
04:43Vous n'allez pas à Matignon ?
04:44Mais je vais vous expliquer pourquoi.
04:46Parce que, justement, on retrouverait les mêmes erreurs qu'on a commises antérieurement.
04:50Mais qui est le Parti Socialiste ? C'est vrai ça ?
04:52Le problème, ce n'est pas le qui.
04:54Le problème, c'est la méthode.
04:56C'est ce que je disais, que ce soit moi,
04:58que ce soit Bernard Cazeneuve,
05:00que ce soit...
05:02Cazeneuve, ce n'est pas possible, parce qu'il est britannique.
05:05Il est en concert, il est britannique.
05:06Très bien mon concert hier, by the way.
05:08Mais que ce soit une autre personne qui a un calendrier,
05:12qui s'inscrit dans un calendrier politique.
05:14Nous n'y arriverons pas.
05:16Il faut quelqu'un qui est au-dessus de la mêlée,
05:18et qui se dit...
05:19Qui ? Karim Bois-Morane ?
05:20Par exemple, je ne sais pas,
05:21vous dites quelqu'un au-dessus de la mêlée,
05:22qui est au-dessus de la mêlée ?
05:23Ça peut être un gouverneur de...
05:25Vous voulez un gouvernement technique, en fait, c'est ça ?
05:27Ce que je veux, c'est moins...
05:29C'est moins une personne qui incarne la technique,
05:32que des personnes qui sont totalement libérées,
05:35avranchies du joug d'un calendrier électoral et électoraliste.
05:39C'est-à-dire préparer les présidentielles,
05:41ou c'est-à-dire préparer des échéances type congrès.
05:44Si on s'enlève de cela, on peut se dire...
05:47Vous savez quoi ?
05:48Vous êtes LR, vous êtes Le Centre, vous êtes le PS,
05:50vous êtes le PC, vous êtes ELV.
05:52Vous êtes En Marche,
05:55Ensemble, pardon, Horizon.
05:57Très bien.
05:58Animorum.
05:59Est-ce qu'on se met d'accord sur...
06:00Il faut sauver le pays.
06:01Il faut sauver le pays.
06:02C'est bien ça dont il s'agit.
06:03Moi, je ne veux pas que mon pays décline.
06:05Moi, je ne veux pas qu'on se retrouve,
06:06comme dirait les Américains, un shutdown.
06:09Je ne veux pas qu'on se retrouve dans une situation
06:10où les maires, que ce soit des gauches ou des droits,
06:12se disent aujourd'hui, j'ai aucune visibilité
06:14pour pouvoir avoir mes subventions
06:16pour financer mon école, mon gymnase.
06:19C'est ça, la réalité.
06:20Donc, ce que je demande,
06:21c'est un sens partagé des responsabilités,
06:25ayalta de tous les partis.
06:26Et hier, je suis même jusqu'à aller dire
06:29que je suis prêt à discuter et à travailler
06:31avec LR incarné par M. Rotaillot.
06:34C'est à quel point mon sens du patriotisme.
06:37C'est que derrière,
06:38nous sommes dans une situation depuis 1962
06:40exceptionnelle.
06:41C'est là où on voit les responsables politiques
06:43arrêter d'être insincères
06:44à l'endroit des Françaises et des Français.
06:46Parce que lorsqu'on parle de gouvernement technique,
06:48le terme est galvaudé.
06:50C'est, en gros, affranchi des contingences politiques
06:52à court terme.
06:53C'est surtout partagé par la majeure partie
06:55des Françaises.
06:56Jean-Christophe Gallien, lui,
06:57trouve que c'est une très mauvaise idée.
06:59Politologue, communicant,
07:00Jean-Christophe Gallien, pourquoi ?
07:01Moi, je réfléchis en citoyen français.
07:03Je n'ai pas envie, si vous voulez.
07:05Je suis déjà assez opposé au fait
07:08qu'une bonne partie de la classe politique
07:10est déjà très technique.
07:12Donc, quand on a des gouvernements politiques,
07:14soi-disant depuis un certain nombre d'années,
07:15on a des techno.
07:16Et c'est ce qui, en grande partie
07:18par rapport à d'autres pays,
07:19cette espèce d'hybridité, cette mixité
07:21n'est pas suffisante avec le politique.
07:22Moi, je voudrais qu'il y ait effectivement
07:23ce que vous proposez.
07:24Alors là, pour le coup, ce qui m'intéresse
07:26en termes d'écho, c'est le sursaut du politique.
07:29Ce que vous proposez vous,
07:30ce que vous réclamez vous,
07:31c'est le sursaut du politique.
07:32Ce n'est pas un sursaut technique
07:33ou technocratique.
07:34C'est dire, en gros,
07:35les parlementaires, d'autres élus,
07:37tous ceux qui fabriquent ces partis politiques
07:39qui sont de plus en plus quand même
07:40des écuries présidentielles,
07:41hormis peut-être deux d'entre eux.
07:43Donc, la réalité, c'est que vous leur demandez
07:45de laisser les armes,
07:47hormis le Ration nationale.
07:48Vous ne parlez pas du Ration nationale,
07:49mais c'est vrai que vous laissez les armes
07:50sur la table et que vous discutez
07:51de quelque chose qui est une plateforme
07:53qui, pour le coup, crée les conditions
07:55pour finir exactement
07:57le reste qui reste du mandat
07:59d'Emmanuel Macron,
08:00de trouver un chemin politique
08:02pour arriver.
08:03C'est ça qui m'intéresse.
08:04Dites-le politique et technique,
08:05comme ça, on sera tous d'accord à ce moment-là.
08:07C'est exactement ça.
08:08C'est la raison pour laquelle
08:09le terme technique a été dénaturé
08:12et galvaudé.
08:13Et j'ai bien entendu la réaction
08:14de certains qui se sont fourvoyés
08:17dans cette terminologie
08:18qui pourrait être ambiguë
08:19pour dire,
08:20attendez, nous sommes des politiques,
08:21nous ne sommes pas la politique ou technique.
08:23C'est exactement le chemin
08:24qu'on devra trouver
08:25parce qu'actuellement,
08:26les responsables politiques actuels,
08:28compte tenu de leur agenda
08:29et compte tenu du nombre de majorités,
08:31sont empêchés.
08:32Ils sont empêchés.
08:33Il faut dire aux Françaises et aux Français,
08:34vous savez quoi ?
08:35On ne s'apprécie pas.
08:37On passe notre temps
08:39à nous combattre.
08:40Si on était d'accord,
08:41c'est la beauté de la démocratie.
08:44On serait parti du même parti.
08:46Mais aujourd'hui,
08:47il y a un intérêt suprême
08:48au-dessus de tout,
08:49c'est le pays,
08:50c'est la nation,
08:51c'est la République.
08:52C'est ça, exactement.
08:53Mais c'est ça le sujet.
08:54Et aujourd'hui,
08:55j'en appelle vraiment
08:56à la maturité
08:57et à la responsabilité
08:59des responsables politiques
09:01à l'endroit des Françaises et des Français.
09:03Parce que franchement,
09:04quand vous discutez
09:05et vous êtes dans le réel,
09:07vous êtes dans le réel,
09:08on est tous dans le réel.
09:09On n'est pas calfeutrés
09:11en train de s'auto-persuader
09:12que tout est pour le mieux
09:13dans le meilleur des mondes.
09:14Les Françaises et les Français,
09:15on en a vraiment marre.
09:16Bien sûr.
09:17Gauche comme droite.
09:19Ils se disent,
09:20vous savez quoi ?
09:21Soyez à la hauteur de la fonction.
09:22Moi, je suis maire.
09:23Je le vois tous les jours.
09:24Ils me disent,
09:25mais M. le maire,
09:26quand est-ce que ça va finir,
09:27ce carnaval ?
09:28Quand est-ce qu'ils vont trouver
09:30au moins un modus operandi
09:31qui nous donne
09:32un peu plus d'espoir
09:33et d'espérance ?
09:34Merci beaucoup,
09:35en tout cas,
09:36Karim Bouamrane.
09:37Une prophétie ?
09:38Oui, alors allez-y.
09:39Non, non, non.
09:40Allez-y.
09:41On aura un gouvernement
09:42dans trois mois.
09:43Un gouvernement
09:44dans les quatre prochains jours.
09:45Ah bon ?
09:46Quatre jours, vous dites ?
09:47Quatre jours.
09:48Donc, samedi, dimanche, lundi,
09:49mardi, maximum.
09:50Je pense que c'est plié.
09:51En revanche,
09:52je reste convaincu
09:53que soit ça va être
09:54un CD de trois mois
09:55pour le prochain
09:56ou soit ça va tenir
09:57et je suis sur votre ligne
09:58jusqu'au présidentiel.
09:59Ah bon ?
10:00Vous pensez que le gouvernement
10:01pourrait tenir jusqu'en 2027 ?
10:02Si jamais on arrive,
10:03si la méthode
10:04que j'appelle
10:05de tous mes voeux
10:06apporte de la stabilité,
10:07il y aura un peu plus
10:08de sérénité.
10:09Les marchés
10:10enverront des messages positifs
10:11et je pense que
10:12les formations politiques
10:13diront, ok,
10:14il est temps de se restructurer
10:15et de se recomposer.
10:17Ou dans un autre ministère.
10:18Ou dans un autre ministère.
10:19Ou dans une autre position,
10:20si jamais.
10:21Karim Bouamrane,
10:22franchement,
10:23si, si, si,
10:24c'est tout à fait possible.
10:25C'est tout à fait possible.
10:26On en reparlera.
10:27Merci beaucoup en tout cas.
10:28C'est moi qui vous remercie.
10:29Excellente soirée.
10:30Merci d'être venu sur le plateau d'Europe 1.
10:31Je voudrais bien entendre
10:32Jules Torres dans quelques instants.
10:33Jules, pour nous planter
10:34un peu le décor,
10:35parce que ce soir,
10:36dans une demi-heure,
10:37les LR sont reçus à l'Elysée.

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