Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis, était l'invité de Première Édition pour évoquer la situation politique en France, après la dissolution de l'Assemblée le 9 juin.
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00:00Bonjour messieurs, bonjour madame.
00:02Ces crispations dans nos territoires, on ne la ressent pas particulièrement
00:05parce que le Rassemblement national a eu un score relativement bas
00:09au regard des scores qu'il a réalisés sur le plan national.
00:13Et puis on n'a pas cette tradition de manifester de façon violente
00:18dans le territoire de Saint-Ouen.
00:21En revanche, il y a une grande inquiétude, il y a eu un choc,
00:25une incompréhension après la décision du Président de la République
00:27de dissoudre l'Assemblée, et tout de suite, toutes les personnes
00:30qui portent les valeurs de progrès, les valeurs de la démocratie,
00:34les valeurs de la République, les valeurs de paix,
00:36les valeurs de ce qu'incarne l'idéal républicain,
00:40se sont rassemblées pour, un, sauver la France,
00:43deux, redonner un maximum d'espoir,
00:45et surtout trouver les voies et les chemins de l'apaisement.
00:48Parce que c'est bien ça dont il s'agit actuellement
00:50au regard de la crise institutionnelle et la crise politique et sociale
00:53dont vous faites l'écho et qui, malheureusement,
00:56retrace la réalité quotidienne depuis dimanche dernier.
00:59Alors justement, vous êtes au Parti Socialiste,
01:01et ce sont les insoumis qui présenteront dans la répartition
01:05le plus de candidats, alors que le PS et Place publique
01:08ont réalisé un meilleur score. Est-ce que c'est normal ça ?
01:12Je ne sais pas comment on pourrait définir la normalité
01:16dans ce type de configuration. Ce qui est sûr, c'est que la clé
01:18de répartition, comme on dit dans les milieux autorisés,
01:20a été reconduire les sortants dans une logique
01:23de rassemblement le plus large possible,
01:25et ensuite utiliser une clé de proportionnalité
01:29en fonction du score des Européennes.
01:31Et ce qu'il faut retenir, et ce qui est extrêmement important,
01:34Mme François, M. Deleuze, c'est comment aujourd'hui
01:38se donner la possibilité, parce que c'est bien ça dont il s'agit,
01:41d'éviter que le lendemain du 7 juillet, nous nous retrouvions
01:44soit dans un pays dirigé par le Rassemblement national,
01:47ou soit qui entraînerait automatiquement une crise sociale,
01:50une crise politique majeure, majeure, majeure.
01:53On a du mal à imaginer que dans un pays comme le nôtre,
01:55dans une république comme le nôtre, des personnes qui portent
01:59idéologiquement ces valeurs depuis des années et des années,
02:02soit sous la responsabilité, soit en responsabilité,
02:06ou de l'autre côté, que nous nous trouvions
02:08dans une même gouvernabilité.
02:10Vous êtes détaché, vous, parti socialiste,
02:12même si vous êtes détaché largement, même,
02:14d'un certain nombre d'engagements de la France insoumise ?
02:17Ça vaut le coup de jeter la rancune à la rivière,
02:21comme le dit Mélenchon, malgré les insultes,
02:23malgré les divisions qu'on a connues depuis six mois ?
02:26Vous savez, aujourd'hui, chère madame, chers messieurs,
02:29ce qui nous importe, ce qui m'importe,
02:32c'est vraiment sauver le pays, c'est redonner l'espoir.
02:35Depuis dimanche soir, dès que nous avons terminé les dépouillements,
02:38j'ai ressenti que ce soit à Saint-Ouen, dans ma commune,
02:40que ce soit dans mon département en Seine-Saint-Denis,
02:42que ce soit dans mon pays, une forme de choc, choc émotionnel.
02:45Et je ne parle pas de toutes celles et ceux qui ont exprimé leur colère
02:48au travers d'un vote du RN.
02:51Je parle justement de la fragilisation potentielle de nos institutions.
02:54On le voit, voyez-vous, comment ça se déroule,
02:57quelles sont les conséquences collatérales d'un parti historiquement républicain
03:00qui est le LR.
03:02Regardez les craintes, regardez les inquiétudes.
03:04Aujourd'hui, il faut sauver nos institutions,
03:07il faut sauver notre pays, et ça passe par un rassemblement le plus large.
03:10Alors oui, effectivement, il y a eu probablement des écrits,
03:13des paroles qui ont été blessantes, qui ont été violentes.
03:16Des insultes parfois.
03:18Des insultes parfois, complètement.
03:20Mais aujourd'hui, qu'est-ce qui doit prévaloir ?
03:22C'est l'intérêt suprême de la nation, c'est l'intérêt suprême de nos valeurs.
03:25Liberté, égalité, fraternité.
03:27Faire en sorte que l'idéal républicain continue à prévaloir,
03:29et ça passe par un rassemblement de toutes les forces progressistes,
03:32toutes les forces humanistes, toutes les forces féministes,
03:34toutes les forces écologistes, toutes les forces socialistes.
03:37Et ce rassemblement est un premier démarrage.
03:41— Et pour sauver la France, vous voyez Jean-Luc Mélenchon Premier ministre ?
03:46— Je ne peux pas répondre à ces questions en ces termes.
03:49Ce qui est important, c'est que déjà... — Mais pourquoi pas ?
03:51— Pardon ? Déjà qu'il y ait...
03:53Non, mais encore une fois, le sujet, pour moi,
03:56ce n'est pas qui doit incarner le gouvernement.
04:00Mais évidemment qu'il y en a à se poser.
04:03Mais aujourd'hui, c'est déjà comment on soit à nous rassembler
04:06sur des valeurs, des valeurs de solidarité, des valeurs de sororité,
04:09des valeurs de fraternité et aussi des valeurs...
04:11Et vous l'avez évoqué, Mme François, dans votre question.
04:14C'est comment on arrive à refaire de la politique différemment
04:17sans passer par automatiquement des invectives,
04:20de la provocation, de l'hystérisation.
04:23Donc c'est ça dont il s'agit.
04:24Et le message qui a été envoyé depuis plusieurs élections,
04:27c'est est-ce qu'aujourd'hui, on peut trouver une source d'apaisement,
04:30un chemin d'apaisement, un chemin de pacification ?
04:32Et surtout, quelles sont les revendications de la classe populaire,
04:36des classes moyennes ?
04:37C'est redonner de l'espoir partagé, redonner du progrès partagé
04:40sur les questions du pouvoir d'achat, sur les questions de la santé,
04:42sur les questions de l'éducation.