Le prochain gouvernement gardera-t-il la grande cause de la santé mentale ?

Sud Radio

Avec Jean Doridot, docteur en psychologie, fondateur de l’application Zenfie et auteur du livre Le bonheur est une science exacte (Larousse)  🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴  ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel   ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr  ##CA_VA_MIEUX_EN_LE_DISANT-2024-12-07##

Transcript

00:00Sud Radio, ça va mieux en le disant, Jean Dorido.

00:05Bonjour Jean, bonjour Jean-Marie, bonjour à tous.

00:07Docteur en psychologie et fondateur d'HypnoseParis.com.

00:10Jean, vous adressez vos condoléances politiques en quelque sorte ce matin.

00:15On a beaucoup parlé évidemment de la chute du gouvernement Barnier,

00:18mais une chose va vous manquer surtout, c'était un choix politique fait par Michel Barnier et son gouvernement,

00:24la grande cause nationale de la santé mentale.

00:28Est-ce que le prochain gouvernement conservera cette grande cause nationale ?

00:31Écoutez, oui, c'est une vraie question.

00:33Pour mémoire, souvenez-vous de ce que disait le Premier ministre Michel Barnier il n'y a pas si longtemps.

00:38Le problème de santé mentale touche un Français sur cinq et particulièrement des jeunes.

00:43Ça, c'est un enjeu qui me tient à cœur, je le redis.

00:45Et voilà pourquoi je pense que la santé mentale, qui touche tant de gens et l'affaire de tous,

00:50nous ferons, si vous voulez bien, de la santé mentale la grande cause nationale de l'année 2025.

00:57Si vous le voulez bien, disait-il aux députés, on ne sait pas ce qu'ils n'ont pas voulu, mais est-ce que ça, ils le garderont ?

01:01C'est la vraie question et ce serait absolument désastreux précisément que ces péripéties politiques parlementaires

01:10fassent passer ce sujet essentiel à la trappe.

01:14La santé mentale, on ne le dira jamais assez, c'est extrêmement important, notamment la santé mentale des jeunes,

01:19car malgré les alertes, malgré les dispositifs déjà mis en place, la situation ne s'arrange pas.

01:25Un papier de cette semaine de vos confrères du Dauphiné Libéré rapporte les résultats d'une toute récente étude

01:32dont les constats sont absolument alarmants.

01:34Alors qu'est-ce qu'elle dit cette étude exactement ?

01:36Alors en fait, il s'agit d'un observatoire de la santé mentale des jeunes.

01:40Alors quand on dit jeunes, ça veut dire les personnes de 11 à 24 ans.

01:43Cette enquête est menée auprès de 1300 jeunes et elle constate, je cite l'article,

01:48si la jeunesse d'aujourd'hui n'est pas la première à avoir une vision pessimiste du monde,

01:52son mal-être est désormais associé à des troubles psychiques d'une ampleur inégalée.

01:56Alors parmi ces troubles, vous trouvez l'anxiété, la dépression, les idées suicidaires.

02:01Vous avez notamment près d'un jeune sur 2, 48% exactement, qui rapporte un épisode dépressif d'au moins deux semaines

02:08et près d'un jeune sur 4, 23% qui confie avoir eu déjà des pensées suicidaires.

02:15Ah oui, c'est beaucoup quand même, ce sont des chiffres évidemment inquiétants.

02:17Est-ce qu'il y a une population, un profil plus touché que les autres ?

02:22Alors oui, Jean-Marie, un résultat assez classique, hélas, se confirme avec cette étude.

02:26Il semblerait que les filles soient plus touchées que les garçons.

02:30Tous les indicateurs de mal-être sont plus élevés chez elles.

02:33Elles rapportent davantage d'anxiété, de dépression, davantage de pensées suicidaires.

02:38Elles sont également plus nombreuses à se sentir seules, 55% contre 45% chez les garçons.

02:44Elles rapportent également, Jean-Marie, un fait notable, un écœurement vis-à-vis de la société

02:48qui est bien plus grand chez elles que chez leurs congénères masculins.

02:5268% des jeunes filles interrogées se disent écœurées par la société.

02:57Ils sont 49% seulement, si j'ose dire, chez les garçons.

03:00Alors pour conclure, Jean, comment on peut expliquer la différence entre les garçons et les filles ?

03:05Et puis, est-ce qu'on peut donner deux ou trois solutions ?

03:06Alors, c'est difficile pour les chercheurs d'identifier catégoriquement un facteur qui expliquerait cette différence.

03:12Il y en a sans doute plusieurs.

03:14Ce que pointe cette étude récente, c'est un lien entre les troubles psychiques et la dépréciation physique.

03:21Et peut-être que la consommation d'écran, qui est plus importante chez les filles que chez les garçons,

03:26avec notamment une espèce d'injonction à la perfection physique portée par des applications type Instagram,

03:32eh bien, peut-être que ça n'est pas étranger à cette situation.

03:36Quant aux solutions, Jean-Marie, elles passent évidemment, comme toujours,

03:39par davantage de moyens publics pour prendre en charge cette question essentielle de la santé mentale,

03:45notamment la santé mentale des jeunes.

03:46Et le seul problème, c'est que tout le monde demande davantage de moyens publics dans son propre secteur en ce moment.

03:51Notre jeunesse, notre patrimoine, c'est pour l'avenir, mon cher Jean-Marie.

03:55Merci beaucoup, Jean Dorido. Je rappelle votre livre « Le bonheur est une science ».

03:58Exact, c'est publié chez La Rousse. On vous dit à bientôt.

04:00À bientôt, Jean-Marie.

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