Vaccination : les Français nagent en plein paradoxe - Ca va mieux en le disant - Vidéo Dailymotion

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Avec Jean Doridot, docteur en psychologie, fondateur de l’application Zenfie et auteur du livre Le bonheur est une science exacte (Larousse)  🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴  ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel   ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr  ##CA_VA_MIEUX_EN_LE_DISANT-2024-11-16##

Transcript

00:00Sud Radio, ça va mieux en le disant, Jean Dorido.

00:05Bonjour Jean.

00:06Bonjour Jean-Marie.

00:07Bonjour à tous.

00:08Docteur en psychologie, fondateur de l'application Zenfi et d'HypnoseParis.com.

00:12Jean, on revient sur un sujet au combien explosif, la vaccination.

00:17Figurez-vous que les Français sont pour, mais pas pour eux, tiens.

00:20C'est ce que révèlent à la fois les pratiques et les enquêtes d'opinion.

00:23Comment on explique psychologiquement un tel paradoxe ?

00:26En fait, c'est une réalité, vous faites bien de le rappeler Jean-Marie, c'est vrai

00:31que la campagne de vaccination contre la grippe, elle ne marche pas très bien cette année.

00:37Les personnes de plus de 65 ans qui devraient se faire vacciner, elles ne le font pas tellement.

00:42Les chiffres sont en recul par rapport à l'année dernière, qui était déjà en recul

00:47par rapport à l'année d'avant.

00:48En réalité, c'est étrange parce que quand vous demandez aux Français s'ils sont pour

00:52les vaccins, ils vous disent oui, et quand il s'agit de se faire piquer, il n'y a plus

00:55d'opinion.

00:56On est vraiment dans le cas typique du fait de ce que je dis, mais surtout ne faites pas

00:58ce que je fais.

00:59Oui, c'est le problème justement.

01:00Alors comment on explique ce phénomène ?

01:02Alors ce phénomène, il est assez connu en psychologie, notamment en psychologie de

01:07la santé.

01:08Un psychologue américain, le fameux Elliott Aronson, avait déjà observé la situation

01:13à l'époque de l'épidémie de Sida, dans les années 90.

01:15Les étudiants qu'il interrogeait étaient tous convaincus qu'il était nécessaire

01:20de se protéger, de porter le préservatif, et pourtant dans les faits, il ne le faisait

01:25pas.

01:26Les psychologues expliquent ça par le terme d'optimisme comparatif, avec des mots simples,

01:31c'est le fameux « ça n'arrive qu'aux autres ». La personne est sûre que c'est

01:34important d'être vigilante, mais elle se dit que pour elle, finalement, non, ça ne

01:40la concerne pas.

01:41C'est comme ce qui commence à fumer aujourd'hui alors que tout le monde sait qu'à terme,

01:43ça peut apporter le cancer notamment.

01:44Exactement.

01:45Voilà.

01:46Alors Jean, ça c'est le schéma général, mais est-ce qu'il y a quelque chose de particulier

01:50avec les vaccins ? J'ai envie de dire oui.

01:52Oui, avec les vaccins, il y a des points tout à fait particuliers, c'est vrai.

01:59Il y a d'abord une inégalité des vaccins dans l'opinion publique.

02:04Certains provoquent plus de réticences que d'autres et parmi les freins à la vaccination,

02:09il y a bien sûr la question de l'efficacité proprement dite du vaccin qui se pose et typiquement

02:14en ce qui concerne la grippe, cette efficacité, elle varie d'une année sur l'autre de

02:1930 à 70 %.

02:20Donc évidemment, ça n'aide pas le grand public à faire une pleine confiance parce

02:27que le cerveau, si vous voulez, il fonctionne très, très facilement, il est très à l'aise

02:32avec le binaire.

02:33Ça marche ou ça marche pas ? Quand vous commencez à dire ça marche souvent, le cerveau

02:40tend à buguer et donc du ça marche souvent, oui, oui, c'est quand même important, intéressant.

02:46Le cerveau peut basculer dans l'extrême, en fait, ça ne marche pas, ça ne sert à

02:51rien.

02:52Et puis, il y a un troisième point qui explique, si vous voulez, l'ambivalence particulière

02:57des Français vis-à-vis des vaccins, c'est ce que la psychologie de la persuasion appelle

03:02la non unanimité de la source.

03:05C'est quoi la non unanimité de la source ?

03:08En fait, c'est en psychologie de la persuasion, il y a une source, une cible.

03:12La source, c'est le message et la cible, c'est les personnes qui reçoivent le message.

03:16Évidemment, quand un sujet est compliqué, typiquement la vaccination, c'est un truc

03:20de savant, les individus ciblent, ils ont tendance à faire confiance à la fiabilité

03:26de la source, précisément, une blouse blanche, typiquement, c'est très rassurant.

03:30Et ça d'ailleurs, ça se voit dans les études, les Français font confiance à leurs médecins

03:34lorsqu'il s'agit justement de la vaccination.

03:36Le problème, c'est qu'une vieille étude de 2014 observe déjà que 14% des médecins

03:43ne sont pas complètement nets vis-à-vis de la vaccination, ils sont même réticents

03:48à la vaccination.

03:49Et c'est cette ambiguïté, si vous voulez, qui crée la confusion.

03:53Ça confirme ce vieil adage de Carabin, mettez deux médecins ensemble dans une même pièce

03:59et vous avez déjà trois avis différents.

04:01Et c'est vraiment ce qui crée, si vous voulez, cette ambivalence à l'arrivée auprès du

04:06grand public.

04:07Ça marche à peu près pour toutes les professions, il ne faut pas le dire aussi.

04:09Surtout les médecins sont très forts sur le sujet.

04:11On sait que vous les aimez.

04:12Merci beaucoup Jean Dorido.

04:14Je rappelle que vous êtes docteur en psychologie.

04:15Votre livre, Le Bonheur est une science exacte, c'est publié chez Larousse.

04:18Et puis chers amis qui nous écoutez, écoutez, si vous êtes une personne à risque et que

04:22la grippe arrive, même si c'était que 30%, ce serait toujours cette prise.

04:26Je vous souhaite bien mieux.

04:27A la semaine prochaine.

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