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Pourquoi les investisseurs s'interessent de plus en plus à la dette privée.
A quoi faut il prêter attention avant d'investir ?

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00:00L'effet patrimoine spécial, dette privée, deuxième partie, voilà cette dette privée,
00:10nouvel horizon pour les investisseurs. On a vu effectivement, on a beaucoup parlé de
00:13risque dans cette première partie, on a vu que les rendements étaient en rapport d'ailleurs avec ce
00:18risque. On va maintenant s'intéresser à quelque chose dont on vient d'évoquer, c'est le risque
00:23d'illiquidité. Stéphane Rudisky, justement, vous nous disiez à l'instant qu'il y avait ce risque
00:29à prendre en compte. Effectivement, est-ce qu'il est fort ce risque ? Est-ce que ça a été déjà
00:34constaté ? Qu'est-ce qui se passe justement ? Est-ce qu'il y a des protections contre ce risque
00:39d'illiquidité quand on souscrit sur de la dette privée ? Alors quand vous souscrivez sur un fonds
00:44de dette privée, alors commençons par le co-funding, co-funding zéro liquidité. Donc vous investissez,
00:49vous allez attendre que le projet se termine pour récupérer votre argent. Si le projet se passe mal,
00:54vous récupérez pas grand chose et probablement dans assez longtemps. Sur les fonds de dette privée,
01:01on est sur des fonds non cotés, donc pas de liquidité, pas de marché organisé. Si vous
01:06voulez sortir parce que vous avez un énorme besoin de liquidité, parce qu'il y a une succession,
01:11parce qu'il y a un événement de la vie qui est là, vous allez retourner vers votre conseil qui
01:16va essayer de chercher de la liquidité avec la société de gestion sur un marché de gré à gré.
01:21Donc vous allez sortir avec une des cotes, alors ça va dépendre des fonds, ça va dépendre de la
01:25période, mais avec une des cotes de 5 à 20% sur la valeur liquidative du fonds de dette privée.
01:30D'accord. Marlène, même question justement sur ce risque de liquidité. Alors on a bien compris que
01:35vous souciez le maximum évidemment pour que le projet se passe bien. On le répète, il n'y a pas
01:39eu de problèmes, enfin de défauts jusqu'ici. Pour autant, voilà, comment le fait-on ? Quels sont
01:46les risques justement à mesurer ? Alors nous, c'est vrai qu'on fait principalement de la dette
01:52privée d'entreprise, corporate via des fonds. Donc déjà, il y a cette diversification. On a fait un
01:57tout petit peu de crowdfunding, mais c'était vraiment des cas particuliers pour des clients
01:59qui cherchaient surtout un impact extra financier, qui voulaient accompagner la transition énergétique,
02:03mais c'était vraiment à la marge. Nous, le sujet de liquidité, en fait, on l'adresse, alors nous,
02:08on est sur des grands patrimoines avec des temps longs, c'est souvent dans des holdings familiales.
02:12Donc en fait, on a rarement de sujet de contrainte de liquidité. Ce qui compte, c'est que l'allocation
02:16d'actifs de base soit bien calée et que cette poche qu'on a mis en dette privée, on ne compte pas
02:20dessus pour du train de vie, pour des projets ou autre. Enfin, train de vie, non, encore que si,
02:24on peut compter dessus pour du train de vie et des dons grâce au rendement qui sont distribués,
02:28mais en tout cas, qu'on ne compte pas dessus pour des projets ou parce qu'on a besoin d'appréhender
02:32les capitaux. Mais effectivement, je rejoins tout à fait ce que disait Stéphane. Nous,
02:37on dit à nos clients que c'est totalement illiquide. Totalement illiquide pendant combien
02:40de temps ? Totalement illiquide pendant, nous, on se met sur les durées maximum. Les fonds,
02:46en général, ils vous donnent comme horizon à peu près 7 ans. Nous, on préfère dire que c'est 10 ans.
02:50Ces dernières années, les retours ont été relativement rapides parce qu'on était quand même
02:54dans un contexte économique qui était intéressant. Donc, les entreprises qui étaient sélectionnées,
02:57comme disait Stéphane, en général, c'est des belles boîtes qui se développent bien,
03:00qui sont prêtes à payer cher de la dette parce que ça les relue, parce qu'ils investissent et
03:04qu'eux, finalement, ils gagnent beaucoup plus sur les coûtis. Donc, ce n'est pas grave s'ils payent
03:06les fameux 11 %, mais dès qu'ils peuvent, dès qu'ils ont atteint une taille, ils remboursent par
03:11anticipation et ils se refinancent moins cher. Donc là, on avait pas mal de remboursements
03:14anticipés qui faisaient que le capital revenait plus vite et qu'en plus, il y avait même des
03:18pénalités de remboursement anticipé qui venaient renchérir le rendement. Là, dans le contexte
03:22dans lequel on est aujourd'hui, on peut peut-être s'attendre à ce que ces retours soient un peu
03:26moins rapides, qu'on ait moins de remboursements anticipés, peut-être un peu plus de défauts,
03:30de taux de défaut aussi. Donc nous, de toute façon, dans nos business plein patrimoniaux,
03:36on se cale sur des durées longues et on préfère toujours être assez pessimiste sur les retours.
03:40Oui, c'est ce qu'il faut expliquer, Joachim Savigny, aux clients, c'est que c'est une poche
03:44bloquée sur ces 10 ans. Petit moment en pédagogie, si j'ose dire, il faut bien
03:49comprendre comment ça fonctionne. C'est aussi simple que je prête de l'argent à une entité,
03:53un individu. Cet individu, cette entité me donne un laps de temps pour me rembourser. En fait,
04:00c'est ce remboursement que j'attends. Si je commence à me dire je veux de la liquidité,
04:04je n'ai pas compris le deal que j'ai fait au début. Je te prête de l'argent pour 3 ans,
04:09dans 3 ans, je récupère mon capital plus des intérêts. Si au bout de 2 ans, je viens réclamer
04:16mon argent, c'est moi qui suis en défaut quelque part de la promesse que j'ai faite à l'origine.
04:21Donc on fixe un début, on fixe une fin. Pendant ce début et du début jusqu'à cette fin,
04:26il y a des conditions qui nous permettent de tirer les intérêts de cet investissement. Entre temps,
04:31il n'y a pas de liquidité. C'est pour ça qu'il faut faire de la dette privée avec ce qu'on a
04:36en superflu. Il ne faut pas être attiré en se disant je veux faire 12%, je vais faire de la
04:40dette privée. Si je veux faire 12%, effectivement, j'ai un horizon de temps de 3 ans auquel j'ajoute
04:44mon aléa qui peut être de 1 an. Donc je me donne 4 ans. Et puis si ça se passe mal, j'essaie d'avoir
04:49le maximum de garantie. Pour qu'il y ait le plus de pseudo liquidité, c'est-à-dire un second marché
04:54organisé, il faut prendre effectivement des fonds qui sont gérés. En France, on a quand même des
04:59fonds de grande qualité. Je ne sais pas si on peut les citer, mais on en a 3, 4, 5 qui ont
05:05plusieurs centaines de millions d'euros, voire un milliard d'euros sous gestion. Et ces fonds sont
05:10diversifiés au travers de plusieurs prêteurs et donc ont plusieurs horizons avec plusieurs degrés
05:16de risques différents. Et dans ces fonds, en fait, le but, c'est de se faire rendre l'argent. C'est
05:21ce que disait tout à l'heure notre confrère de Tchoudigo. Et donc de rendre cet argent, la première
05:29mission, c'est de récupérer cet argent, mais au terme du contrat qui a été fait. Et donc c'est
05:33pour ça que la durée n'est vraiment pas flexible du tout. En tout cas, bien comprendre et respecter
05:38évidemment le contrat, c'est important. Alors Guillaume-Olivier devrait justement approuver
05:44pendant vos propos. C'est vrai que c'est important de bien expliquer que cet argent, sans être bloqué
05:52stricto sensu, il est quand même immobilisé. Nous, en tout cas, lorsqu'on fait ce type de
06:00financement, on s'assure effectivement que les clients ont bien compris que l'argent était
06:04immobilisé. Encore une fois, on respecte l'enjeu de la diversification. C'est-à-dire qu'on dit
06:10souvent aux clients, et c'est un point important, ne prenez pas qu'un, si vous voulez faire de la
06:14dette privée, ne prenez pas qu'un dossier. Faites-le sur 6, 7, 8 dossiers. Faites votre
06:18propre diversification pour effectivement gérer cet aspect-là. Ce qu'on observe en revanche,
06:22compte tenu de notre positionnement aujourd'hui, parce que nous aussi on travaille avec des fonds,
06:29c'est qu'on a du refinancement. Paradoxalement, on entre dans des projets qui sont souvent de
06:34build-up avec des fonds small cap, qui font des croissances externes, qui utilisent la
06:38dette privée pour servir de relais de croissance, pour faire des croissances externes et pour faire
06:42des build-up sur leur participation. On a 3, 4 sujets de ce type-là. Et qu'en réalité,
06:46même si la durée est une durée qui est prévue sur 4, 5 ans, le temps de la montée en charge de
06:50l'acquisition, assez rapidement, le dirigeant est dans une posture de dire, à 11 ou 12%,
06:55j'ai plutôt intérêt à me refinancer. La banque a compris qu'effectivement, les leviers devenaient
06:59acceptables. Les covenants sont tolérables par le fonds d'investissement. Donc assez rapidement,
07:04on se fait refinancer. Et là, on a pas mal de dossiers de refinancement, donc on récupère
07:07de l'argent en amont, ce qui est plutôt une bonne chose, parce que ça crée du mouvement et ça crée
07:11de l'équité. Et on peut s'imaginer qu'avec la baisse des taux, effectivement, ce mouvement va
07:15s'accélérer dans les semaines, les mois, les années à venir. Voilà, en tout cas,
07:19on en sait un petit peu plus sur ce sujet, la dette privée. C'était passionnant. Merci à Joachim
07:23Savigny de Chevalement Patrimoine. Merci. Merci. Un grand merci à Bilong Family Office,
07:27Guillaume-Olivier Doré de Tudigo et enfin Stéphane Rudzinski de Retores Finance. Merci.
07:33On se retrouve très prochainement sur Dessineur Patrimoine pour un nouveau effet patrimoine.

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