Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, retour sur la censure du gouvernement Barnier.
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00:00Vous allez retrouver le livre, le film de Scarlett Johansson.
00:05Léon D. Fontaine est avec nous, il est porte-parole du Parti communiste français.
00:08Bonjour M. D. Fontaine.
00:09Bonjour à toutes et tous.
00:11Comment allez-vous ? Quelle est votre analyse de la situation ?
00:14Je pense que je suis dans la même situation que tous les Français,
00:17dans l'attente et surtout dans l'attente d'avoir un gouvernement
00:21qui soit capable d'agir pour changer notre quotidien.
00:25On a des gros défis devant nous,
00:26on a des plans sociaux et des fermetures d'usines à foison,
00:31on a un pouvoir d'achat en berne,
00:32donc là on attend d'avoir un gouvernement rapidement
00:36et si possible qu'il puisse enfin agir.
00:39Est-ce que vous auriez voté, vous n'êtes pas député bien sûr,
00:42mais si vous étiez à l'Assemblée nationale hier,
00:44est-ce que vous auriez voté la censure ?
00:47Oui, bien évidemment, je l'aurais voté.
00:48Je l'aurais voté parce que tout d'abord,
00:50le texte sur lequel le gouvernement a mis sa confiance en jeu,
00:56à travers le 49.3, n'était pas un bon texte.
00:58Il prévoyait de ne pas adexer les retraites sur l'inflation au 1er janvier,
01:03il prévoit de nouveau des suppressions de lits dans les hôpitaux publics,
01:06des déremboursements de médicaments qui sont pour nous insupportables.
01:11Et je pense que ce gouvernement, le gouvernement Barnier finalement,
01:14a été incapable d'écouter ce qu'avaient à dire les Français
01:17lors des dernières élections législatives.
01:18C'est d'ailleurs pour cela qu'on l'avait proposé une motion de censure
01:22à l'issue de son discours politique général,
01:24parce que, contrairement à ce qu'indique le Rassemblement National,
01:26M. Barnier n'avait jamais menti sur la marchandise.
01:28Il avait toujours annoncé qu'il mettrait en place un plan de rigueur,
01:31c'est ce qu'il proposait à travers ce projet de loi de financement de la sécurité sociale.
01:35Et donc, bien évidemment, nous, nous avons proposé de rejeter ce texte.
01:38Comment rejeter ce texte ? Eh bien, il fallait voter la censure.
01:40Et donc, bien évidemment, je l'aurais saisi.
01:42Bon, quels sont aujourd'hui vos liens avec le Nouveau Front Populaire, M. Desfantaines ?
01:48Le Nouveau Front Populaire est une coalition de forces de gauche à l'Assemblée Nationale
01:53qui discute, qui arrive parfois à transporter des textes et des propositions de loi ensemble
01:58pour augmenter son rapport de force.
01:59Et aujourd'hui, ce qu'on dit surtout, c'est que la gauche,
02:03cette coalition du Nouveau Front Populaire,
02:04est celle qui a le plus de nombres de députés à l'Assemblée Nationale.
02:08Alors, certes, pas de majorité absolue.
02:10Il ne s'agit pas de mentir aux Français en disant que nous avons une majorité absolue
02:13et que nous pouvons appliquer tout notre programme, rien que notre programme.
02:16Mais il s'agit de dire qu'en revanche, il faudrait que,
02:18si nous voulions trouver des majorités à l'Assemblée Nationale,
02:21davantage se tourner vers la gauche de l'hémicycle
02:24pour pouvoir trouver des propositions et réussir à avoir un gouvernement
02:28qui ne soit pas censuré, surtout, et qui soit capable, enfin, d'agir pour les Français.
02:31A ceci près, évidemment, que les liens entre le Parti Communiste et la France Insoumise
02:37ne sont pas un long fleuve tranquille.
02:39M. Roussel a pris parfois ses distances avec Jean-Luc Mélenchon.
02:43Ce qui se passe depuis le 7 octobre,
02:46sans doute lui a permis ou lui a autorisé à prendre davantage de distances,
02:54oui, avec la France Insoumise.
02:56Est-ce que vous imaginez être toujours proche du mouvement de M. Mélenchon
03:03ou est-ce que vous avez envie de marquer une rupture ?
03:06Bon, nous avons des différences, et d'ailleurs nous ne nous en sommes jamais cachés,
03:10des différences qu'on pouvait avoir avec Jean-Luc Mélenchon.
03:13Moi, je pense surtout qu'il faut arrêter de se déterminer en fonction des propos de Jean-Luc Mélenchon.
03:19Je pense que la gauche a besoin d'écrire une nouvelle page de son histoire,
03:22une gauche qui soit capable de se réadresser à l'ensemble de la population,
03:25qui soit capable de refaire, par exemple, de la défense du travail et des travailleurs sa priorité.
03:30Et d'ailleurs, encore une fois, il y a deux actualités.
03:32Aujourd'hui, il y a l'actualité gouvernementale, la censure,
03:36les rencontres du Président de la République et qui sera nommé à Matignon,
03:40et c'est évidemment un sujet important.
03:42Mais l'autre actualité, c'est ce que j'évoquais en début de mes propos,
03:46au début de mon intervention, c'est les plans sociaux en cascade,
03:51c'est les fermetures d'usines.
03:53Et moi, je pense que la gauche, aujourd'hui,
03:55plutôt que de tomber parfois dans des tambouilles internes sans regarder le nombril,
04:00a besoin d'être sur les piquets de grève,
04:02elle a besoin d'être aux côtés des syndicats,
04:04et surtout, elle a besoin de faire des propositions pour pouvoir réindustrialiser notre pays.
04:08Je pense que ça va être la préoccupation majeure de nos concitoyens dans les semaines et les mois à venir.
04:13Eh bien, la gauche que nous entendons incarner avec Fabien Roussel,
04:16c'est cette gauche qui, justement, va aller à ArcelorMittal
04:18et va faire des propositions, par exemple, pour qu'ArcelorMittal reste en France.
04:22– Écoutez, merci beaucoup de cette intervention, monsieur Defontaine.
04:26Merci beaucoup. – D'accord, merci à vous, je vous fais du plaisir.
04:28– Par parole du Parti communiste français.