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Mercredi 4 décembre 2024, SMART BOURSE reçoit Louis Létinier (Directeur Médical & co-fondateur, Synapse Medicine)

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00:00Le dernier quart d'heure de Smart Bourg, chaque soir c'est le quart d'heure thématique.
00:13Ce quart d'heure thématique nous permet de revenir sur la cérémonie des trophées
00:17de l'innovation organisée par LBPM qui se déroulait au début du mois de novembre
00:21et dont BeSmart4Change a été partenaire.
00:24Nous avons salué tous les lauréats sauf le dernier qui est avec nous ce soir, le lauréat
00:29de la HealthTech de l'année qui a été remis à la société Synapse Médecine et
00:34c'est l'un des cofondateurs de Synapse qui est à mes côtés, Louis Letignier, bonsoir.
00:38Merci beaucoup d'être là.
00:40On est donc dans le domaine de la santé, de l'innovation en santé, vous êtes cofondateur
00:45et directeur médical de Synapse, vous êtes médecin même Louis, et c'est une boîte
00:49montée par des médecins au départ et une ingénieure informatique, c'est ça Louis ?
00:53Tout à fait, trois cofondateurs, deux médecins et une ingénieure et on a gardé cet ADN,
00:57expertise médicale, expertise en IA.
01:00Justement, vous allez nous raconter, fondée en 2017, donc il y a déjà un peu d'historique
01:04j'ai envie de dire, quelle a été dans la tête d'un médecin le diagnostic que vous
01:09avez posé sur la situation du corps médical et du travail à fournir par le corps médical
01:15en 2017 en l'occurrence et quelles sont les solutions que vous avez voulu apporter ?
01:18Alors l'idée elle vient du terrain, on était médecin à l'hôpital et on s'était dit
01:24c'est vrai que les outils manquent un peu de modernité.
01:27C'était un euphémisme à l'époque, c'est ça Louis ?
01:32Et donc avec deux conséquences concrètes, d'une part un manque d'ergonomie qui fait
01:38perdre du temps et on le sait aujourd'hui, les problèmes de démographie médicale etc.
01:42Donc vouloir faciliter la vie des personnes de santé en leur faisant gagner du temps,
01:46c'est un premier objectif.
01:47Et il y en avait un deuxième, un peu plus technique, qui était l'idée de passer de
01:51l'aide à la décision clinique un peu plus personnalisée, les anciennes solutions qui
01:55étaient sur d'anciennes technologies, elles faisaient un travail avant tout de sécurisation
01:58mais très théorique et on n'avait pas des outils qui disaient pour ce patient en fonction
02:03de son profit clinique, de ses médicaments, de son histoire, comment lui je peux l'aider
02:07pour avoir une meilleure prise en charge.
02:08Ça c'était le constat et on s'est associé tous les trois avec Clément et Alicia et
02:13on s'est dit on va remonter notre boîte et puis après...
02:16Donc les réponses, comment on fait gagner du temps aux professionnels de santé ?
02:20Alors nous ce qu'on fait, on développe des systèmes d'aide à la décision clinique
02:24personnalisée à base d'IA, ce sont des dispositifs médico-numériques qu'on intègre dans des
02:28logiciels métiers existants, on ne fait que des briques logicielles.
02:31L'idée c'est quoi ? C'est de se dire on ne va pas changer les pratiques, on ne va pas
02:35bousculer les pratiques des professionnels de santé, on va les aider en incorporant
02:38dans leurs logiciels qu'ils connaissent, de nouvelles briques qu'ils modernisent.
02:41Donc ça, ça a deux intérêts, le médecin, le pharmacien, le dentiste, un peu tous les
02:45pros de santé.
02:46Il ne change pas sa pratique mais il se retrouve avec des outils qui vont l'aider et ensuite
02:51nous ça nous permet aussi d'un point de vue business, stratégie de commercialisation,
02:54d'être distribué.
02:55Donc en fait on fait des partenariats avec des éditeurs qui ont des parcs, donc par
02:58exemple un éditeur va avoir 1000, 10 000, 20 000 médecins, il met du Synapse dedans
03:02et ça permet d'adréter du Synapse à ces 10, 20 000 médecins.
03:06Dès le départ vous étiez ouvert et compatible avec les systèmes existants, les systèmes
03:10informatiques existants utilisés par ces différentes professions de santé ?
03:13Alors on a un peu, comme toutes les start-up, on a un peu itéré, on a un peu évolué,
03:16on avait une offre en stand-alone et aujourd'hui on ne pousse plus parce que ce n'est pas ce
03:20qui répond au marché.
03:22Les professionnels de santé, ils ont besoin de ces outils, ils ont envie de gagner du
03:24temps, ils ont envie d'avoir des informations personnalisées, par contre ils veulent que
03:27ça soit simple.
03:28Ils ne veulent pas tout changer quoi.
03:29Ils ne veulent pas aller sur 10 sites internet, avoir 3 outils, avoir une application, ce
03:33n'est pas possible, ce n'est pas compatible.
03:34Un médecin en gros, une consultation c'est 15 minutes, sur ces 15 minutes il faut qu'il
03:38fasse le diagnostic, qu'il fasse l'entretien avec le patient, qu'il fasse les démarches
03:43administratives, en gros il a une minute pour prescrire.
03:44Donc en une minute, vous, vos antécédents, vos médicaments, comment j'adapte la prise
03:50en charge, quels examens, c'est impossible.
03:52Les recommandations médicales, en gros la connaissance médicale elle double tous les
03:552-3 mois, le médecin en consultation il ne va pas lire des publications, il ne va pas
03:59lire des articles.
04:00Donc aujourd'hui nous qu'est-ce qu'on fait ? On fait des recommandations qui sont extrêmement
04:03synthétiques, extrêmement ciblées.
04:05C'est ce qu'on propose notamment dans nos nouvelles offres qu'on a présentées depuis
04:10un mois maintenant, qui s'appelle Copilot, une offre sur l'audio pour aider.
04:13C'est Copilot en hommage à Microsoft ou en hommage à ?
04:16C'est Copilot, on aide, parce que nous on aide le pro de santé, on n'est pas là pour
04:22le remplacer, l'IA c'est un outil, c'est au service, voilà.
04:26Et donc deux solutions Copilot aujourd'hui, il y en aura sans doute d'autres par la suite,
04:30une audio où là on est vraiment sur du gain de temps, de l'ergonomie, ça enregistre la
04:36consultation, ça structure l'information, le médecin à la main, s'il veut qu'on enregistre
04:40ou s'il ne veut pas, il appuie sur un bouton, on n'enregistre pas, et donc ça, ça automatise
04:43un maximum de choses.
04:44Ça lui fait tout le reporting de sa consultation, le dossier médical, etc.
04:47Donc on est vraiment sur du gain de temps, du confort, mais derrière ça structure l'information,
04:51et donc cette information structurée, on va après l'utiliser dans nos autres outils,
04:54donc il y a un petit lien.
04:55Et ensuite deuxième partie, où là on est sur Copilot Roco, là qu'est-ce qu'on fait,
04:59on va dire ok, pour ce patient-là, qui est diabétique, qui a 70 ans, qui est fumeur,
05:04on ne va pas vous donner toutes les Roco du diabète, on va vous donner cette, en fait
05:07lui, il faudrait optimiser ce traitement, il faudrait faire ce bilan biologique.
05:12Notre mission, j'ai envie de dire, c'est de permettre à tous de bénéficier de la
05:17meilleure médecine possible, et ça, ça veut dire quoi ? Ça veut dire optimiser la pertinence
05:20des prescriptions et la pertinence des soins.
05:22Juste un chiffre, pas pour barber, mais c'est toujours bien de contextualiser un peu, ce
05:28qu'il faut savoir, si on prend les différents rapports officiels, on a à peu près 20 à
05:3225% des prescriptions en France qui sont inappropriées.
05:36C'est quasiment un quart.
05:37Quand je dis prescription, médicaments, évidemment, examens de biologie, examens de santé.
05:40Qui pourraient être optimisés.
05:42Optimisés, il y a même de la redondance, il y a des choses parfois inutiles, parfois
05:47dangereuses.
05:48Quand on connaît la situation économique du pays, l'actualité nous le rappelle, on
05:52est sur 10-15 milliards d'euros d'économies.
05:55Donc en fait c'est un sujet, c'est un sujet médico-éco et en plus c'est un sujet médical
05:59parce qu'évidemment, optimiser la prise en charge, ça veut dire un meilleur traitement
06:04plus adapté, plus efficace, plus sûr.
06:06Comment c'est reçu par les professions médicales ? Il y a un effet générationnel.
06:14Je connais quelques médecins de l'ancienne génération, vous voyez ce que je veux dire.
06:18Comment ils acceptent l'idée qu'un outil va venir corriger le manque de pertinence peut-être
06:25de leurs recommandations et de leurs prescriptions ?
06:26C'est une bonne question.
06:29Il y a deux niveaux de réponse.
06:31Déjà sur l'aspect ergonomique, ils sont tous d'accord parce qu'il n'y a pas de sujet,
06:36ils ont vraiment besoin qu'on les aide.
06:38Et ensuite sur le côté pertinence, et d'où aussi la logique du non-co-pilote, le message
06:42c'est vraiment qu'on est là pour vous aider, vous avez une minute.
06:45Les médecins font mieux, les pharmaciens, les dentistes, c'est pareil, tous les professionnels
06:50de santé, s'ils ont le choix, ils prendraient le temps, ils passeraient une heure par patient
06:53et ils feraient la meilleure prescription possible.
06:54C'est juste qu'aujourd'hui ils ne peuvent plus, le problème il est là.
06:57Donc nous on est là, on fait des outils qui vous aident, vous avez toujours la main,
06:59nous on ne décide rien, on essaie de vous éclairer, on vous donne les bonnes infos,
07:03et puis voilà si ça vous aide tant mieux, si ça vous aide moins, vous ne l'utilisez
07:05pas, il n'y a pas d'obligation.
07:06Donc on est vraiment dans cette démarche, et ce qu'on fait en fait, quand on fait un
07:10logiciel comme ça, il faut montrer, il faut montrer l'impact.
07:12Donc nous on a toujours eu cette démarche, d'abord des études théoriques pour voir
07:16si les algos ne disaient pas n'importe quoi, et ensuite des essais cliniques, comme un
07:19médicament.
07:20D'accord, ah oui, la preuve, on démontre.
07:23Exactement, il y a trois semaines, un mois maintenant, on a présenté dans une conférence
07:27internationale notre dernier essai clinique, donc on est allé dans des services de gériatrie,
07:30dans des hôpitaux, et on a fait comme si c'était un médicament, on a pris des services,
07:34les médecins ont dit là vous avez le synapse, là vous ne l'avez pas, vous faites comme
07:36d'habitude, vous prescrivez, et puis on va voir à la fin si ça vous aide.
07:39Ah génial.
07:40Et les résultats en fait sont saisissants, on a plus de deux fois et demi de patients
07:44pour lesquels les médecins ont pu améliorer la prescription, donc les gériatres, c'était
07:47déjà, ils étaient ravis, ça les a aidés, ça n'a rien changé dans leur pratique,
07:50on ne les a pas remplacés, on ne les a pas jugés, on leur a juste dit, ben maintenant,
07:54quand vous voulez les derniers recos, quand vous avez un outil qui en une seconde vous
07:57aide.
07:58Comment se passe le déploiement, la diffusion des solutions ? Alors vous avez levé pas
08:04mal d'argent, plus de 14 millions d'euros, c'est ça ?
08:07Alors ça c'est le financement IDEMO sur le dernier projet de recherche, soutenu par
08:12France 2030, projet de 14 millions, financé en gros à peu près à 50% par l'État,
08:16après sur les levées de fonctions.
08:18Donc vous êtes dans les screens, dans les radars, de la puissance publique et des outils
08:21d'accompagnement de la puissance publique pour l'innovation et…
08:25On est vraiment soutenu par France 2030, il faut le dire, c'est important de le dire.
08:29Si c'est vrai, il faut le dire, bien sûr !
08:30Il faut le dire parce que voilà, on peut en dire plus, etc, mais non, l'État est
08:34présent sur les start-up en santé, notamment France 2030 va faire un gros boulot, si on
08:39parle de levées de fonds avec des investisseurs privés, on est environ sur 30 millions d'euros
08:43depuis la crise de la société, et donc oui, avec trois levées de fonds et des aides publiques.
08:49On avait été lauréat de l'appel à l'association de santé numérique il y a deux ans et là
08:54on a remporté IDEMO cette année.
08:56D'accord, ma question était, c'est quoi le modèle ? Et puis l'idée c'est d'aller
09:01convaincre chaque médecin, vous passez par des grands prescripteurs, c'est plutôt
09:09la fonction hospitalière que vous visez, donc les hôpitaux, comment ça se déploie
09:13commercialement ?
09:14Alors, c'est en lien avec ce que je disais au début sur le fait d'être intégré,
09:18d'être distribué.
09:19C'est les éditeurs en fait ?
09:21Notre modèle principal, c'est des partenariats avec les éditeurs, qui eux, pareil, ils sont
09:25ravis parce qu'on leur apporte de l'innovation, on leur apporte un aspect réglementaire,
09:29je ne vais pas rentrer dans le détail, mais tout ce qu'on fait c'est très régulier,
09:31il y a des certifications françaises, européennes, des certifications sur l'aspect des outils
09:35médicaux, et puis d'autres parce que ce qu'on fait c'est très contrôlé, la prescription,
09:39les bases de données médicales venteuses, il y a plein, donc nous on arrive avec des
09:41packages et on dit aux éditeurs, ça on le prend maintenant, c'est pas votre problème,
09:44vous vous concentrez sur vos utilisateurs finaux, et donc à la fin, l'utilisateur,
09:49c'est le programme de santé, mais ça passe par le partenariat avec l'éditeur de logiciels.
09:52C'est quoi la vision prospective que vous avez de ces outils et de l'arrivée de l'intelligence
09:58artificielle générative, notamment dans le monde de la santé, dans le monde médical,
10:03est-ce que demain ça implique le patient également, enfin quelle est la vision un peu stratégique
10:08que vous avez ?
10:09Il faut être honnête, ça bouge très vite, ça bouge très vite, nous on parlait à l'époque
10:13de NLP, Natural Language Processing, avant que les LLM soient en mode, on travaillait
10:18dessus, donc ça fait des années, on a fait plusieurs publis là-dessus, mais évidemment
10:20Oui, 2017, Tchad GPT ça déclenche deux ans, je rappelle, l'IA générative est arrivée
10:24dans nos vies il y a deux ans seulement.
10:26Très très vite, et donc évidemment qu'il y a un bouleversement, et c'est que le début,
10:30ça c'est ma conviction, donc le but c'est de les intégrer, attention, Tchad GPT c'est
10:35pas un outil médical, c'est pas un outil médical, donc il faut pas l'utiliser comme
10:38ça, j'aurai des études et tout ça, non, par contre comment on l'intègre, comment
10:41on le processe, nous c'est ça, on va pas développer chez Synapse des LLM, on fait
10:45des partenariats, notamment avec Mistral en France, on travaille aussi avec OpenEye etc,
10:50et on récupère ces modèles qui vont être de plus en plus pertinents, dans cinq ans
10:54je sais même pas ce qu'ils feront mais ça va être délirant, et nous après notre
10:57boulot, c'est de les intégrer, de les retravailler, de croiser ça avec notre expertise médicale,
11:01de croiser ça avec notre expertise réglementaire, avec notre expertise produit pour qu'à la
11:05fin ça soit parfaitement adapté à l'usage de la médecine.
11:09Mais c'est le cas d'usage qui guide vos développements stratégiques, puisque le
11:16champ des possibles est ouvert à l'infini, il faut quand même se cadrer, et c'est le
11:20cas d'usage qui guide vos développements.
11:22Exactement, le terrain, au début le terrain, et puis après on s'est rapproché des utilisateurs
11:27finaux, on a un lab aussi de bêta-testeurs en fait, les éditeurs aussi font ce travail
11:33avec eux, donc en fait nous c'est simple, on a des idées, et puis après on confronte
11:36au terrain, on dit ça ça vous plaît, ça va être utile, on garde, après on fait
11:41des essais cliniques, ça marche, et puis après on déploie.
11:43Merci beaucoup Louis, merci d'être venu nous parler de ce champ d'innovation dans
11:48la santé, vous êtes le directeur médical et cofondateur de Synapse Médicine qui a
11:53reçu le prix de la Health Stack de l'année, remis à l'occasion des Trophées de l'Innovation
11:58qui étaient organisés au début du mois de novembre par LBPM.
12:00Merci encore d'avoir été avec nous ce soir, et félicitations aux équipes à nouveau
12:03pour ce prix de la Health Stack de l'année.
12:05C'est gentil, merci.

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