Aujourd’hui, qu’ils soient bio ou pas, presque tous les fruits et légumes que vous achetez sont calibrés comme des produits industriels. Pour cela, les multinationales ont mis au point des semences totalement standardisées.
Linda Bendali et l’équipe de Cash Investigation révèlent pourquoi, en un demi-siècle, nos tomates ont perdu par exemple plus de 50% de leurs vitamines.
Linda Bendali et l’équipe de Cash Investigation révèlent pourquoi, en un demi-siècle, nos tomates ont perdu par exemple plus de 50% de leurs vitamines.
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00:00Mange des tomates mon amour, ça donne de bonnes mines, c'est plein de vitamine, vitamine A, B, C, c'est bon pour la santé.
00:15Bah oui, la tomate, justement. Côté vitamine, elle fait vraiment grise mine. En 60 ans, elle a perdu 59% de vitamine C.
00:27Mange des tomates mon amour.
00:32Au rayon légumes, la tomate, c'est la plus grosse vente. 850 000 tonnes par an. 15 fois plus que les haricots verts.
00:43Les deux tiers sont cultivés en France.
00:47Nous, forcément, on imagine mener notre enquête dans le sud, à la recherche de belles rouges qui s'épanouiraient nonchalamment sous le soleil.
01:00Alors, ces tomates, elles viennent de Provence ou de Carcassonne ? Eh bien non, elles viennent de Bretagne.
01:14A l'origine, c'est plutôt la terre des choux, des patates et des artichauts.
01:21Dans les années 90, grâce à ces serres chauffées, la Bretagne a pu se lancer dans un nouveau mode de culture, la production de tomates hors sol.
01:33Les Bretons sont devenus les plus gros producteurs de France grâce à leur marque Saveole.
01:39Prince de Bretagne, Solareno ou Océane.
01:48On les a toutes contactées. Aucune n'a accepté de nous faire passer de l'autre côté de la verrière.
01:57A Carquefou, près de Nantes, voici la seule serre qui a bien voulu nous ouvrir ses portes.
02:04Un laboratoire géant où l'on améliore les performances du hors sol.
02:08Car aujourd'hui, plus de 90% des tomates françaises sont cultivées comme ça, dans des serres chauffées à 21 degrés une grande partie de l'année.
02:20Venu tout spécialement de Paris, Ludovic Guinard.
02:24Voilà, ce sont les serres.
02:26Donc c'est là que vous nous emmenez alors.
02:28Qu'est-ce que vous faites là à l'intérieur de ces serres ?
02:31Et bien on travaille, on expérimente comment faire pousser des tomates ou d'autres fruits, ou d'autres légumes, par exemple le coucombre, de la manière la plus optimale sur des surfaces les plus réduites.
02:41Ludovic Guinard est le directeur adjoint du CTIFL.
02:50Un centre de recherche, financé par l'Etat et les producteurs de légumes.
02:55Je vous laisse entrer et fermer.
02:57Ah oui, il faut fermer.
02:59On contrôle tout. Nous sommes dans une légère surpression pour que les insectes qui ne nous intéressent pas restent à l'extérieur et ne viennent pas dégrader la plante.
03:08Et si ces insectes ne sont pas là, je n'ai pas à utiliser d'insecticide.
03:15D'accord. On peut peut-être avancer un peu, non ?
03:17On teste un certain nombre de variétés. Ici vous avez cette variété-là qui s'appelle confiance.
03:23On va s'arrêter dans confiance pour parler des pesticides.
03:26Avec ce système-là, pas d'herbicide. On a reconstitué un sol et du coup ce sol n'a pas besoin aujourd'hui, il n'y a pas d'herbe qui pousse, donc pas d'herbicide.
03:35Alors on est d'accord que pour ne pas utiliser d'herbicide, il faut qu'on plante ces plantes tomates dans quoi ?
03:42Vous avez ici un sol reconstitué.
03:45Il y a quoi dedans ? Je peux toucher ?
03:47Vous pouvez toucher.
03:48C'est de l'éponge presque.
03:50Exactement. On a utilisé de la laine minérale.
03:52D'accord. C'est de la laine de roche ?
03:54Oui, tout à fait. Parce qu'en fait on maîtrise parfaitement ce substrat-là, ce sol-là.
03:59On va pouvoir lui apporter l'eau qui va bien. On va pouvoir lui apporter les nutriments qui vont bien.
04:05On maîtrise complètement les choses. Les virus ne vont pas s'y développer.
04:07Vous maîtrisez complètement les choses.
04:09C'est une reconstitution du sol.
04:11D'accord. Mais je me dis que la laine de roche, c'est quand même moins nourrissant que la pleine terre.
04:15Nourrissant pour qui ?
04:17Pour ces belles tomates qui sont en train de pousser.
04:19Je pense que ça vous démontre parfaitement que ce n'est pas le cas.
04:22C'est que justement, dans la pleine terre, pour la maîtriser, il y a beaucoup plus de difficultés et d'aléas climatiques.
04:29Mais attendez, ça là. Je fais attention à ne pas toucher vos tomates en même temps.
04:33Mais ça là, c'est complètement neutre. On est d'accord ?
04:36Exactement. C'est justement l'intérêt. C'est que c'est neutre.
04:39Comment vous nourrissez ces plantes tomates ? Parce qu'ils sont juste immenses. Qu'est-ce qui se passe ?
04:43Vous voyez les petits tuyaux blancs qui viennent apporter ici.
04:47Je peux marcher ici ou pas ?
04:48Oui, vous pouvez y aller. Faites attention.
04:50Ici, vous avez des tuyaux qui viennent apporter les solutions nutritives.
04:54Et ça, ça apporte les solutions nutritives.
04:57Exactement. Ça ressemble à ce que nous avions il y a quelques années et qu'on retrouve encore en plein champ.
05:02Ou quand on a dans notre jardinet, on apporte le goutte à goutte.
05:05D'accord.
05:06C'est quoi vos solutions nutritives ? Il y a quoi dedans ?
05:09De l'azote, du phosphore, du calcium, du magnésium, du potassium.
05:14Tous les éléments nécessaires à faire grandir cette plante qui a besoin de la même chose ici qu'elle en a besoin à l'extérieur.
05:20D'accord. Donc, vous êtes en train de me dire qu'elle est bien à l'abri. Elle est chouchoutée.
05:25Et grâce à ça, la liane…
05:27Elle grandit bien.
05:28Parce que là, il faut combien ? 4 mètres ? 5 mètres ?
05:31Ah non, mais vous pouvez… Attendez, parce que la liane… Attendez, je vais y aller comme ça. Moi, je suis sûr que vous ne tomberez pas.
05:36Si je prends ce pied-là qui est ici, regardez, il va venir continuer et va venir à peu près jusqu'ici aujourd'hui.
05:45Ah oui, d'accord.
05:46Et ça va continuer.
05:47Donc, c'est du 10 mètres, quoi.
05:48Ça peut aller plus loin encore.
05:49Oui, c'est à l'aise du 10 mètres.
05:51Mais est-ce que ça veut dire que ce système-là, il permet de produire plus vite et quasiment toute l'année ?
05:58Alors, de fait, il produit plus vite, puisqu'il produit des quantités plus grandes et plus rapidement.
06:03Et il y a une production, effectivement, qui permet d'offrir aux consommateurs, en France, des produits français de fin mars à mi-novembre.
06:11C'est ça qui me bluffe, moi, en fait, parce que quand je regarde là toutes vos serres de tomates, il y en a des milliers, des centaines de milliers peut-être, tellement il y en a.
06:19Et alors, elles ont toutes, en gros, la même forme, pas toujours le même calibre, mais pas loin.
06:23Alors, il se trouve que là, vous prenez presque, si je puis dire, le mauvais exemple.
06:27Parce qu'il y en a une qui est plus grosse que les autres.
06:28Exactement. C'est assez hétérogène. Alors que si vous prenez celles du dessus, elles sont beaucoup plus homogènes et correspondent plus à ce qu'il faut obtenir.
06:35Parce que vous savez que les calibres sont attendus aussi par le consommateur.
06:38C'est ça.
06:39Et par celui qui fait le marché.
06:41Donc, en gros, ce qu'on cherche, c'est une grappe avec quasiment les cinq mêmes tomates de même calibre.
06:47Exactement.
06:48Qui vont avoir les mêmes qualités gustatives, qui vont avoir la même apparence, la même brillance.
06:51Exactement. Ce qui fait que le consommateur, quand il choisit, il prend une grappe, il sait que ce soit cette grappe ou l'autre grappe ou celle d'à côté.
06:56Il est rassuré. Il sait que de toute façon, il va obtenir la même chose. Le prix sera le même, il n'a pas de différence.
07:02D'accord.
07:03Et ça, c'est un des intérêts.
07:04C'est de la tomate de catalogue, c'est très standardisé.
07:08Le standard n'effraie plus les gens aujourd'hui, puisque vous savez qu'on standardise beaucoup.
07:11D'accord.
07:12Au contraire, c'est un phénomène de réassurance.
07:13C'est un phénomène de réassurance.
07:15Je pense que le consommateur est rassuré aujourd'hui par des éléments standardisés.
07:20Les normes sont là pour le rassurer.
07:22Absolument, Élise. Le standard, ça rassure le cœur de cible, c'est win-win.
07:26Mais cette tomate qui rassure, contient-elle autant de nutriments que celles cultivées en pleine terre ?
07:32Pour les comparer, nous laissons un moment M. Guinard et sa serre high-tech pour partir dans le sud.
07:45Près de Carcassonne, à Bellegarde-du-Razesse.
07:54Derrière la broussaille, c'est ici qu'on trouve encore des tomates 100% nature,
07:59élevées en semi-liberté dans les serres de Jean-Luc Braud.
08:05Une jungle de plants de tomates.
08:09Effectivement, c'est un peu le bazar.
08:11Après, ça donne une impression de bazar parce que j'ai une toute petite surface
08:15et que pour rentabiliser cette petite surface, je serre beaucoup les tomates.
08:19C'est très différent de ce qu'on voit dans les serres modernes.
08:22Ce qui est différent, c'est le traitement de la terre, c'est-à-dire que je travaille dans la terre,
08:26ce qui fait que moi, je ne mets aucun produit chimique, je ne mets aucun produit d'ailleurs.
08:32Jean-Luc est un repenti. Il y a des années, ce tomatier a goûté au hors-sol.
08:37Mais il en est revenu.
08:41Là, il y a de la paille et sous la paille, c'est humide.
08:44La paille est humide, elle est en décomposition et il y a des vers de terre,
08:49il y a plein de micro-organismes.
08:51Et ça, c'est une diversité qui apporte vraiment les éléments nutritifs
08:58et les qualités gustatives des fruits.
09:01La culture hors-sol, que je connais assez bien parce que j'ai travaillé en culture hors-sol,
09:06on apporte des engrais chimiques et on fait des solutions nutritives.
09:10Mais c'est qu'une partie.
09:12Parce que pour l'instant, on n'a pas réussi, et je pense qu'on n'y arrivera jamais,
09:15à recréer un milieu qui est plus nutritif et plus équilibré que la terre.
09:25Alors tout de suite, le grand match des tomates.
09:30D'un côté, les tomates de Jean-Luc, cultivées en pleine terre.
09:34On les surnomme les tomates P.
09:37Face à elles, une variété similaire produite hors-sol en Bretagne
09:41et achetée au supermarché.
09:44Les tomates S.
09:51Pour les départager, nous les envoyons à un laboratoire agréé
09:54qui va mesurer leurs nutriments.
10:02Trois semaines plus tard, les résultats tombent.
10:05Pour les cinq nutriments analysés,
10:07la tomate hors-sol a des taux largement inférieurs.
10:11Elle contient 63% de calcium en moins,
10:1529% de magnésium en moins
10:18et 72% de vitamine C en moins.
10:22Quant aux lycopènes et aux polyphénols,
10:24deux antioxydants qui aident à lutter contre les maladies cardiovasculaires et les cancers,
10:28la hors-sol en contient deux fois moins que la pleine terre.
10:32De tels écarts posent question.
10:36C'est le moment de faire appel à un spécialiste de la nutrition des plantes.
10:44Sylvain Chailloux a été chercheur à la prestigieuse école Agro-ParisTech.
10:50Pendant 30 ans, il a étudié l'impact du hors-sol sur les végétaux.
10:55Qu'est-ce qui fait que les tomates qui sont produites aujourd'hui en Bretagne
10:59sont moins bonnes en nutriments que les tomates qui poussent dans la terre ?
11:03Pour moi, il y a plusieurs facteurs.
11:05Le premier d'entre eux, c'est que la plante a de l'eau en quantité,
11:09elle ne souffre jamais de sécheresse,
11:11elle va pousser extrêmement rapidement,
11:13mais absorber aussi beaucoup d'eau.
11:15Donc incontestablement, la quantité de calcium, de magnésium, de vitamine C
11:19est diluée dans l'eau.
11:21En hors-sol, la plante serait donc trop chouette.
11:26En hors-sol, la plante serait donc trop chouchoutée.
11:31Ça vous semble absurde ?
11:33Alors mettez-vous quelques instants dans la peau d'une tomate.
11:41Bien hydratée.
11:44Bien chauffée.
11:46Vous la coulez douce.
11:49Et ça, c'est vraiment pas bon pour vous.
11:53Car pour fabriquer des nutriments, il faut vous stresser.
11:56Bonjour, c'est Élise Lucet, Cache Investigation.
12:05Élise ?
12:06Élise ?
12:07C'est bon, là.
12:08C'est bon, laisse-la tranquille.
12:10Allez, viens, on retourne voir M. Chailloux.
12:12Dans un sol, la plante passe par des phases où elle est sous contrainte,
12:15c'est-à-dire qu'elle souffre, entre guillemets.
12:17Elle souffre de sécheresse,
12:19elle peut souffrir d'une forte température à certains moments de la journée.
12:23Lorsqu'une plante souffre,
12:25elle fabrique des vitamines, des composants organiques,
12:29des molécules, des phénols, des choses comme ça.
12:32Et ça contribue aussi à la qualité du fruit, bien sûr.
12:35D'accord.
12:36Une plante qui doit se battre est une plante qui fabrique de bons fruits.
12:41Et si c'était ça l'explication de la perte des nutriments ?
12:46Il est temps de retourner voir Ludovic Guinard, du CTIFL,
12:50pour lui montrer nos analyses.
12:53On a pris deux tomates, deux variétés similaires.
12:56Vous comprenez que je ne m'exprimerai pas sur les résultats, puisque...
12:59Vous voulez regarder avec nous ?
13:00Oui, je peux, mais je vous dis juste en préambule que je ne m'exprimerai pas sur les résultats.
13:03Vous inquiétez pas, ça fait pas mal.
13:05Enfin, je ne sais pas, mais...
13:06Qu'importe.
13:07Tenez, regardez.
13:08Ce qui est important et intéressant pour les consommateurs,
13:10c'est que le test n'est vraiment pas à l'avantage de la tomate hors sol, pour le coup,
13:14puisqu'on a 72% de vitamine C en moins,
13:1958% de lycopène en moins,
13:2156% de polyphénol en moins.
13:24Qu'est-ce que vous en pensez ?
13:26Alors, moi, je suis scientifique, ça m'intéresse tout de suite.
13:29C'est-à-dire que tout résultat m'intéresse dans un premier temps,
13:32de savoir qu'est-ce qu'il y a derrière, quels ont été les protocoles.
13:34Et puis derrière, on va chercher à savoir pourquoi.
13:36Pour changer les choses.
13:38Alors moi, je vais peut-être pouvoir vous aider un petit peu,
13:40parce que justement, on a comparé l'étape de composition nutritionnelle
13:43des tomates de 1960 avec celle d'aujourd'hui.
13:47Et alors, c'est très étonnant.
13:49Comment avez-vous fait ça ?
13:50Parce qu'on a retrouvé l'étape nutritionnelle de tomates d'il y a 60 ans,
13:53et puis justement, on a regardé, on a comparé avec l'étape nutritionnelle de tomates d'aujourd'hui.
13:58Et votre tomate, elle s'est complètement vidée en substances nutritionnelles.
14:02Moi, je serais très intéressé d'avoir cette étude.
14:04Vous voulez donner les documents ?
14:05Non, mais qu'on puisse, parce que ça ne rentre pas dans nos champs d'études,
14:08mais ça nous intéresse gagnement.
14:11Vous n'êtes pas choqué par cette perte nutritionnelle de la tomate ?
14:13Ce qui m'intéresse, c'est de regarder si on a une telle réduction.
14:19Moi, je trouve intéressant de pouvoir, avec nos partenaires,
14:22regarder assez rapidement sur la nourriture quotidienne du consommateur.
14:26Où est-ce qu'on en est ?
14:27Parce que peut-être qu'il y a effectivement à réagir.
14:29Mais réagir, ça veut dire quoi ?
14:31Réagir, et ça, le CTIFL, par contre, y travaille,
14:34c'est donner la capacité demain aux consommateurs d'avoir cette information-là.
14:38Et de l'avoir de manière aisée.
14:40Donc, on travaille sur la digitalisation qui permettra de savoir,
14:44depuis le champ jusqu'à l'assiette, tout ce qui a été fait,
14:48et donc peut-être la quantité de vitamine qu'il y aura,
14:50la quantité de lycopène qu'il y aura dans le produit qu'il aura acheté.
14:53Alors là, pour le coup, c'est futuriste.
14:55Je suis étonnée de votre réponse, parce que moi,
14:57j'étais persuadée que vous alliez me répondre.
14:59Si effectivement, c'est le cas,
15:01et s'il y a cette perte nutritionnelle importante,
15:03on va tout faire pour améliorer toutes les qualités nutritionnelles
15:08de nos tomates hors sol, par rapport à la qualité nutritionnelle
15:11des tomates il y a 60 ans.
15:13– Vous m'avez dit que nous n'y travaillons pas, nous travaillons au quotidien.
15:15– Non, en fait, il faut donner l'information aux consommateurs
15:17que c'est moins nutritionnel qu'avant.
15:19Si vous voulez, moi, j'ai plus envie que la tomate,
15:22elle soit remplie d'apports nutritionnels.
15:24– Si le consommateur aujourd'hui choisissait ses produits
15:27par rapport à l'apport nutritionnel,
15:29excusez-moi, mais on sait qu'un certain nombre de produits
15:31ne seraient plus consommés aujourd'hui.
15:32Vous constatez qu'il reste des apports nutritionnels à ces tomates,
15:35que ces apports nutritionnels aujourd'hui sont importants, on le sait,
15:38puisque c'est le premier légume consommé par les Français.
15:41– C'est deux fois moins qu'il y a 60 ans.
15:43– Il faudra qu'on revienne sur cette étude,
15:45de manière à pouvoir effectivement dire,
15:47est-ce que c'est représentatif de toutes les tomates
15:49aujourd'hui qui sont offertes ?
15:50Est-ce qu'il y a une segmentation ?
15:52Est-ce que tel ou tel produit en apporte plus ou moins ?
15:54– En tout cas, selon certains experts qu'on a interrogés,
15:56des agronomes, des chercheurs en biologie végétale,
16:00c'est justement la culture hors sol qui serait à l'origine
16:04de cette baisse de valeur nutritionnelle,
16:06ou culture en substrat comme vous dites.
16:08Qu'est-ce que vous dites à ça vous ?
16:10– D'abord, je pense que si vous avez posé des questions
16:12à d'autres collègues scientifiques qui vous ont répondu comme cela,
16:15je ne veux pas les contredire en tant que tel.
16:17– Donc vous êtes d'accord avec ça ?
16:19– Je ne contredis pas mes collègues, je dis qu'effectivement,
16:22tout système de culture va entraîner des modifications, d'accord ?
16:25La question qui se pose c'est, est-ce que la modification nutritionnelle
16:29qu'on peut avoir quand on est sous serre, quand on est hors sol,
16:31quand on est dans telle région ou dans tel autre,
16:33est-ce que c'est compatible aujourd'hui avec la santé humaine
16:35ou avec le meilleur apport en nutriments aux consommateurs ?
16:39C'est ça la vraie question et je sais que c'est une question
16:41qui aujourd'hui est première auprès de la filière,
16:44je vous disais que nous, nous ne travaillons pas sur ce sujet-là,
16:46mais c'est première au niveau de la filière.
16:49– Donc ça veut dire que monsieur Guinard, vous n'excluez pas du tout
16:53que la culture hors sol soit une des causes
16:55de la perte de valeur nutritionnelle des tomates ?
16:57– Je n'exclus pas que les variétés choisies
17:01pour être utilisées aujourd'hui dans ces formats-là
17:04n'aient peut-être pas le même niveau de nutriments
17:07que celles qui sont choisies pour être en sol.
17:11– A en croire Ludovic Guinard, pour comprendre la perte des nutriments,
17:15il faut aussi regarder du côté des variétés de tomates utilisées.
17:21Parce que bien avant que le fruit ne pousse,
17:23il y a un truc qui détermine tout,
17:26la semence, la petite graine quoi, l'origine de la vie.
17:34Ces semences, les producteurs de tomates les choisissent dans ces brochures.
17:38Elles sont éditées par des industriels,
17:41comme Syngenta, Villemorant ou Close.
17:48Pour séduire les cultivateurs, on leur parle forme, taille,
17:54couleur et surtout productivité.
18:01Mais le plus important, ce sont ces lettres HF1,
18:06comme hybrides de première génération.
18:11Aujourd'hui, ces hybrides représentent 98% des variétés de tomates
18:15vendues aux agriculteurs.
18:18Mais un hybride, qu'est-ce que c'est professeur ?
18:22Hybride, ce dit d'un animal ou d'un végétal résultant d'un croisement.
18:29Attention, un hybride, ça n'a rien à voir avec un OGM.
18:33On ne modifie pas les gènes, on les croise.
18:39Pour obtenir une tomate à la fois alléchante et rentable,
18:42on prend par exemple un plant qui donne des tomates mastoc, mais pas lichonnes.
18:48Et un plant avec des fruits bien rouges, mais riquiquis.
18:53En mariant ces deux variétés, on crée ce que l'on appelle un hybride.
18:58Une plante qui détient à la fois les gènes de la grosse tomate
19:01et ceux de la tomate bien rouge.
19:06Depuis 50 ans, les scientifiques du monde entier multiplient ces hybridations
19:10pour créer des tomates qui résistent à tous les chocs.
19:14Même pas mal !
19:17Vous connaissiez les crash-tests de voitures.
19:20Voici ceux des tomates.
19:30Dans les années 80, ces tomates de laboratoire envahissent le marché.
19:36Mais il reste un problème que personne ne parvient à résoudre.
19:40La tomate s'abîme vite.
19:47Jusqu'au jour où des scientifiques inventent la tomate éternelle.
20:00Cette tomate providentielle voit le jour en Israël.
20:07Depuis 70 ans, ce pays fait des miracles en agriculture.
20:12Il réussit à faire pousser des fruits et des légumes en plein désert.
20:18C'est à l'université hébraïque de Jérusalem
20:21que nous rencontrons l'un des papes de la tomate moderne,
20:25l'homme qui l'a rendu presque immortel.
20:29Bonjour, ravi de vous rencontrer.
20:32Chaim Rabinovitch, un homme à l'air jovial.
20:36On va directement à la ferme.
20:38Mais un brin directif.
20:41Attention.
20:43Attention.
20:44Stop.
20:45Feu rouge.
20:46Attendez.
20:47Maintenant.
20:48Allez.
20:50Tout droit.
20:51Tout droit.
20:52A quelle vitesse vous roulez ?
20:54En troisième, oui.
20:55Ne restez pas en troisième, mettez la seconde.
21:00Vous pensez qu'il y a un problème ?
21:02Oui, il y a un problème.
21:04Il y a un problème.
21:06Chaim, mettez la seconde.
21:10Alors, c'est bon ? Vous lui donnez son permis ?
21:13Non, encore une leçon.
21:18C'est une blague.
21:22Une poigne de fer,
21:24mais une main toujours aussi verte.
21:27A 79 ans, le professeur Rabinovitch
21:30continue de mettre au point les hybrides de deux mains.
21:33C'est dans cette serre que nous faisons les croisements.
21:36Toutes les plantes sont différentes.
21:38Celle-là, par exemple, est plus vigoureuse que celle-là.
21:41Et encore plus que celle-là.
21:43C'est en exploitant ces différences
21:45qu'on peut créer des tomates
21:47qui seront meilleures que celles qui existent déjà.
21:51Pour obtenir ces tomates hybrides,
21:53il faut croiser deux plants
21:55en mettant le pollen de l'un sur la fleur de l'autre.
22:00Voilà comment on extrait le pollen.
22:02On ne prend que les fleurs ouvertes.
22:06On appelle cet outil l'abeille artificielle.
22:09Vous savez ce que c'est ?
22:12C'est une brosse à dents électrique.
22:14On a juste enlevé la brosse
22:16et on a rajouté un crochet.
22:20Vous voyez dans le fond ?
22:22Vous voyez cette poussière jaune ?
22:25Après, il faut choisir un autre plant
22:28et polliniser sa fleur.
22:30Combien de croisements vous faites
22:32pour avoir un hybride à la fin ?
22:36Pour avoir un hybride qu'on peut commercialiser ?
22:39Environ 400.
22:41400 comme ça ?
22:43400 chaque année.
22:45Parfois, vous avez un résultat au bout de 3 ans.
22:48Donc ce chiffre peut monter très haut.
22:51Et c'est ainsi qu'après des années de travail
22:54et des milliers de croisements à la brosse à dents,
22:57Haim Rabinovitch et ses collègues de l'université
23:00ont donné naissance à la tomate éternelle.
23:03Cette invention a révolutionné le marché mondial.
23:06Pourquoi vous avez inventé la tomate longue durée ?
23:10Parce qu'on perdait 40% de la récolte.
23:16Avant notre invention, les tomates se conservaient
23:192, 3, 4 jours maximum.
23:22Quand on voulait les exporter vers l'Europe,
23:25on était obligé de les envoyer par avion.
23:29Si on les avait envoyés par bateau jusqu'à Marseille,
23:32les tomates seraient arrivées pourries
23:34et personne n'en aurait voulu.
23:37Pour allonger sa durée de vie,
23:39le professeur a dû défier les lois de la nature.
23:44Le but d'une tomate est de disséminer ses graines
23:47pour se reproduire.
23:50Donc quand les graines sont mûres,
23:52la tomate tombe,
23:54percute le sol,
23:56explose,
23:58et tout le jus est projeté le plus loin possible de la plante
24:02pour conquérir le maximum de territoire autour.
24:07Mais nous, les humains, nous ne voulons pas de ça.
24:10C'est une caractéristique indésirable.
24:12Alors nous avons utilisé une anomalie génétique naturelle
24:16qui a apporté une solution.
24:19Voici l'idée des chercheurs israéliens.
24:22Ils ont croisé un plant de tomate classique
24:25qui pourrit en trois jours
24:27avec un plant qui comporte une anomalie génétique naturelle,
24:30un gène qui bloque le mûrissement du fruit.
24:34Ils ont ainsi obtenu un hybride longue durée,
24:37une tomate qui, une fois cueillie,
24:39se dégrade beaucoup plus lentement.
24:43Nous avons mené une expérience maison.
24:47D'un côté, un fruit hybride
24:50et sa plastique, impeccable.
24:55De l'autre, une tomate paysanne
24:58qui n'a pas subi d'hybridation
25:00avec sa robe tachetée de jaune
25:03et ses petites imperfections.
25:07Il ne nous reste plus qu'à attendre.
25:13Au bout de trois jours,
25:15les deux tomates sont encore tout à fait présentables.
25:21Mais après une semaine,
25:23la paysanne est devenue invendable
25:25à cause de ses petites marques noires.
25:29Au bout de 15 jours,
25:31elle commence même à moisir.
25:35Et l'hybride, alors ?
25:37Imperturbable.
25:40En deux semaines, elle n'a pas pris une ride.
25:43À un détail près,
25:45le pédoncule se détache.
25:48Ce n'est qu'au 25e jour
25:50que l'hybride n'est plus commercialisable.
25:54Avec ses quelques moisissures
25:56et une peau un peu moins tendue.
25:59Sans l'hybridation,
26:01elle aurait ressemblé à ça.
26:05Sa durée de vie commerciale
26:07est donc passée de trois jours
26:09à près de trois semaines.
26:12Mais comme tout pacte pour la jeunesse éternelle,
26:15il y a un prix à payer.
26:19Vous pouvez les goûter ?
26:26Aucun goût.
26:29On a constaté que le gène
26:31qui bloque le mûrissement
26:33a des effets indésirables.
26:35Il a des effets notamment sur le goût.
26:39Il détériore le goût.
26:42Il y a aussi moins de nutriments ?
26:45Je ne sais pas,
26:47parce qu'on ne l'a pas mesuré à l'époque.
26:50Ce n'est que plus tard,
26:52au début des années 2000,
26:54que nous avons commencé
26:56à nous intéresser à la qualité des fruits.
26:59J'ai même proposé un projet
27:01à plusieurs entreprises.
27:03Je lui avais donné un nom,
27:05la tomate ACE,
27:07comme vitamine A, C et E.
27:09Et je leur ai dit,
27:11ce seront des tomates
27:14Ce qu'on ne vous a pas dit,
27:16c'est que Chaim Rabinovitch
27:18travaille pour les poids lourds
27:20de la semence,
27:22comme l'entreprise Azera.
27:24Elle a gagné des millions
27:26grâce à la tomate longue durée.
27:28Cette société israélienne
27:30a été rachetée en 2003
27:32par un groupe français,
27:34l'Imagrin.
27:36Vous connaissez sûrement ses marques.
27:38Vilmorin, le leader des graines de jardin.
27:41Mais aussi Jaquet,
27:43le deuxième plus gros fabricant
27:45de pain de mie de France.
27:47Jaquet, j'aime, il s'aime.
27:49Un petit jeu de mots
27:51pour un énorme business,
27:53la vente de semences.
27:59Avec 2 milliards et demi d'euros
28:01de chiffre d'affaires,
28:03l'Imagrin, c'est une grosse légume.
28:06Le groupe est devenu
28:08le numéro 2 mondial
28:10de la graine de tomate
28:12grâce à Azera.
28:14Et c'est en plein désert du Negev,
28:16au milieu de nulle part,
28:18qu'Azera expérimente
28:20ses nouvelles variétés.
28:24Pour nous recevoir,
28:26elle a dépêché le responsable mondial
28:28du département tomate
28:30et la chef du service communication.
28:35Ça c'est pour vous,
28:37et vous devez aussi mettre les surchaussures.
28:39C'est notre protocole sanitaire.
28:46Nous sommes invités
28:48à visiter leur serre de démonstration.
28:52Une sorte de showroom
28:54avec 120 variétés marquetées
28:56jusqu'au bout du pédoncule.
29:02Je vais vous montrer une tomate
29:05Elle est très célèbre en Turquie
29:07grâce à sa partie verte
29:09qui a la forme d'une moustache.
29:13Une tomate à moustache
29:15pour le marché turc ?
29:17Malin, l'Imagrin.
29:19Vous avez identifié un gène
29:21pour la moustache ?
29:23Oui, oui.
29:25Donc vous voyez,
29:27elle a une très belle couleur,
29:29elle est très ferme.
29:31Elle est de la famille
29:34Quel est le gène
29:36qui bloque la maturation ?
29:38Quel est le pourcentage
29:40de vos variétés
29:42qui contiennent ce gène ?
29:44Je n'ai pas calculé,
29:46mais je dirais 50-50.
29:48Mais ce gène détériore le goût ?
29:50Oui, c'est vrai.
29:52Pendant longtemps,
29:54cela avait cet effet-là.
29:56Mais maintenant,
29:58nous avons réussi à redonner
30:00du goût au tomate.
30:03Selon lui, désormais,
30:05là où il y a ce gène,
30:07il peut aussi y avoir du plaisir.
30:09Vous aimez les tomates ?
30:11Tout le monde n'aime pas les tomates.
30:15C'est parti pour la tomate à moustache.
30:21Le goût,
30:23ça passe.
30:25Elle est un peu assise.
30:27Toutes les tomates
30:29n'ont pas besoin d'avoir du goût
30:31du sel et de l'huile d'olive.
30:33Vous n'en avez pas besoin.
30:41Je vous le dis,
30:43je sais ce que c'est une tomate.
30:45Celle-là, ça va.
30:47Il y a pire.
30:49Pour le marché turc,
30:51ça, c'est suffisant.
30:53Maintenant, je vais vous montrer
30:55une tomate et vous allez dire...
30:57Alors tout de suite,
30:59l'immagrin présente
31:01sa meilleure tomate.
31:05Je voudrais que vous goûtiez la magie.
31:07Elle est spéciale.
31:09Je voudrais que vous sentiez la différence.
31:13Bon, là, honnêtement,
31:15on se demande comment dire
31:17au sympathique Yaron
31:19que sa meilleure tomate,
31:21elle n'est pas terrible.
31:23C'est pas flagrant ?
31:25What do you think ?
31:27Oui, c'est un peu différent
31:29mais pas aussi bon que ce que j'aurais aimé.
31:31Mais c'est le début de la saison.
31:33La culture vient de commencer.
31:35Ah oui, d'accord.
31:37Pour le goût, on repassera.
31:39Et les nutriments, alors ?
31:43Ce que nous cherchons avant tout,
31:45c'est caser une belle couleur,
31:47de la fermeté et du goût.
31:49On ne regarde pas les nutriments.
31:51Ce n'est pas un enjeu économique pour nous.
31:53Les vitamines et les minéraux
31:55des tomates n'intéresseraient pas
31:57les ingénieurs d'Azera.
31:59Et c'est dommage.
32:01Car il y aurait un lien avec le goût,
32:03selon Donald Davis,
32:05le spécialiste de la chute des nutriments.
32:07Il y a un lien entre le goût
32:09et les nutriments.
32:11C'est une étude publiée
32:13par le professeur Klee
32:15de l'Université de Floride
32:17qui montre que dans la tomate,
32:19presque tous les composés importants du goût
32:21sont dérivés de nutriments essentiels.
32:27Si vous mangez une tomate
32:29qui a bon goût,
32:31on peut en déduire
32:33qu'elle a une bonne teneur en nutriments.
32:37Les variétés hybrides
32:39seraient donc aussi responsables
32:41de la perte des nutriments.
32:45Shelley Magrin,
32:47propriétaire d'Azera
32:49et responsable mondial
32:51des semences de tomates,
32:53on en pense quoi ?
32:55Après plus de 3 mois de tractation,
32:57nous avons rendez-vous
32:59sur les quais de Seine,
33:01dans le quartier historique
33:03des vendeurs de graines.
33:09Jean-Christophe Gouache
33:11est membre du comité
33:13de direction de Limagrin.
33:15La chef de la com'
33:17a embauché un caméraman
33:19pour tout filmer.
33:29Vous êtes un des très hauts
33:31responsables de Limagrin
33:33qui est un des leaders mondiaux
33:35du marché de la semence.
33:37Est-ce que vous avez mesuré
33:39les nutriments dans vos tomates ?
33:41C'est important la question
33:43parce qu'il faut regarder
33:45la qualité nutritionnelle
33:47d'une tomate.
33:57Ce sont essentiellement
33:59les conditions de culture
34:01beaucoup plus que la variété.
34:03C'est étonnant,
34:05on est allé visiter des serres
34:07à Carquefou et le chercheur
34:09nous a dit le contraire.
34:11Il dit que la variété,
34:13c'est-à-dire ce que vous vendez
34:15chez Limagrin,
34:17est déterminant pour les nutriments
34:19qu'on retrouvera ensuite
34:21dans le fruit ou le légume.
34:23Très clairement,
34:25je suis en désaccord
34:27avec cette personne.
34:29La composition nutritionnelle
34:31d'une tomate que vous trouvez
34:33sur votre marché dépend
34:35beaucoup plus des conditions
34:37de culture que...
34:39Vous dites non, mais si.
34:41Je ne dis pas que.
34:43Beaucoup plus des conditions
34:45de culture que de la génétique.
34:47C'est un problème qui ne nous concerne pas.
34:49Jamais de l'avis.
34:51La qualité nutritionnelle
34:53des produits issus
34:55des variétés que nous commercialisons
34:57est un sujet qui nous intéresse.
34:59C'est bizarre parce que
35:01votre chef de produit en Israël,
35:03on lui en a parlé quand on a visité
35:05vos serres, il nous a dit
35:07que c'était pas du tout
35:09un enjeu pour vous à Limagrin.
35:11Pas du tout.
35:13C'est ce que je viens de vous dire.
35:15Les différences sont plus fortes
35:17liées aux conditions de culture
35:19qu'à la génétique.
35:21C'est pour ça que je vous dis
35:23que c'est un sujet qui est
35:25moins travaillé en sélection.
35:27En Israël, on a rencontré
35:29le professeur Rabinovitch.
35:31Vous le connaissez ?
35:33Absolument.
35:35Il travaille largement plus qu'à la retraite.
35:37Il travaille encore.
35:39Il est très actif, on l'a vu dans les serres.
35:41Monsieur Rabinovitch doit avoir 75 ans
35:43au moins, probablement.
35:45Si ce n'est 80, je ne sais pas.
35:47C'est lui qui a inventé
35:49la tomate longue durée.
35:51C'est une tomate qui dure 3 semaines.
35:53Il nous a expliqué que le gène
35:55de longue durée bloque
35:57en partie la maturation
35:59du fruit et donc
36:01le développement des nutriments.
36:03On est ambitieux.
36:05Il va falloir
36:07qu'on soit capable...
36:09Les consommateurs nous demandent
36:11des tomates qui ont du goût
36:13et des caractéristiques de conservation
36:15qui sont également attendues
36:17par le consommateur, le maraîcher
36:19et l'ensemble de la chaîne de valeur.
36:21Si demain, dans les supermarchés,
36:23il y avait un scanner à nutriments
36:25et que je pouvais passer
36:27mes tomates au scanner
36:29et savoir immédiatement s'il y avait des nutriments
36:31dedans, vous, en tant que producteur
36:33de semences, vous diriez peut-être
36:35que si le consommateur peut le savoir,
36:37peut-être qu'il faut s'en occuper.
36:39L'important, c'est de manger plus de légumes
36:41pour nos concitoyens,
36:43en termes d'équilibre alimentaire.
36:45Maintenant, s'il y a un jour,
36:47je ne sais pas
36:49quelle est la science-fiction qui fera
36:51que le consommateur pourra avoir
36:53un scanner à nutriments.
36:55C'est en développement.
36:57Mais là, s'il y avait ça,
36:59il y aurait plus.
37:01Je vais rester cohérent avec ce que je vous ai dit.
37:03Je pense que les producteurs de tomates
37:05qui ont le plus gros impact
37:07sur la composition des tomates
37:09auraient à s'en occuper
37:11au premier chef et plus rapidement que nous
37:13parce que c'est eux qui ont l'impact le plus important.
37:15Alors, la faute à qui ?
37:17Au producteur
37:19ou au semencier ?
37:21En fait, les deux sont responsables
37:23de cette perte de nutriments
37:25dans les fruits et les légumes.