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Donald Trump a annoncé qu'il serait présent ce week-end pour la réouverture de la cathédrale Notre-Dame pour son premier voyage à l'étranger depuis son élection. Comment va s'organiser sa protection sur le territoire français ? Qui se charge de la sécurité du 47e Président élu américain en France ? Écoutez Frédéric Auréal, ancien chef du Service de la protection (SDLP) de 2012 à 2020.
Regardez L'invité pour tout comprendre avec Yves Calvi du 03 décembre 2024.

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Transcription
00:00Yves Calvi et Agnès Bonfillon, RTL Soir.
00:04Il est 18h42, bonsoir Frédéric Oréal.
00:07Bonsoir Monsieur Calvi.
00:08Merci beaucoup de nous rejoindre dans RTL Soir, vous avez été le chef du SDLP, c'est le service de la protection de 2012 à 2020, service d'élite qui s'occupe de la sécurité des hautes personnalités.
00:18Samedi, Donald Trump sera donc à Paris pour assister à la cérémonie officielle de la réouverture de Notre-Dame, son premier déplacement à l'étranger depuis sa réélection.
00:27On a des raisons particulières de s'inquiéter en termes de sécurité ?
00:30Oui, en soi l'événement étant déjà exceptionnel, il y a manifestement, de par la présence du Président Trump, des moyens exceptionnels à mettre en place.
00:40Alors, je n'ai pas connaissance de l'indice UCLAD, cet indice qui est fait par l'unité de coordination de la lutte anti-terroriste.
00:47Vous savez que l'échelle va de 1 pour l'extrême gravité jusqu'à 4 pour des signaux très faibles.
00:53Toujours est-il qu'on peut imaginer que la venue du Président Trump...
00:57Peut-être pas 1, mais un bon 2, comme vous le dites, dans la mesure où ça va nécessiter l'emploi de moyens conséquents.
01:05Le dispositif en lui-même étant déjà conséquent, puisque le préfet de police, dans sa conférence de presse hier, a tenu à souligner l'emploi de moyens mobiles très forts.
01:14Et la mobilisation totale, on parle d'une échelle de 6000 policiers présents sur le site, sur un espace qui est très restreint de renforts.
01:25Ce qui veut dire que la présence du Président Trump va amener plusieurs échelons.
01:30La prise en charge, la protection rapprochée, à la fois combinée par les agents du secret de service, du service de la protection,
01:38la gestion des itinéraires et l'ensemble du dispositif sous l'autorité du préfet de police et du ministre.
01:43Il y a du boulot, mais maintenant vous nous avez donné les différents chiffres qui qualifient la gravité de l'organisation.
01:49Vous avez connu le niveau 1, vous, lors de votre...
01:52À une occasion, sur un déplacement d'un de nos présidents, mais à l'étranger. C'est à l'étranger, où il y avait des menaces avérées, mais sur un pays étranger.
01:59En France, non. Même dans la période qui a été celle des attentats de 2015, on est toujours resté sur 2.
02:04Mais tout ça n'a de sens, effectivement, que par l'emploi des effectifs.
02:09Par exemple, la marche du 11 janvier, qu'on a tous présents à l'esprit, avec plus de 70 chefs d'Etat ou de gouvernement, avait nécessité...
02:18Si vous me permettez, l'indice Euclide n'est qu'une référence.
02:22Les moyens employés, effectivement, sont basés là-dessus, mais pas que sur ça.
02:25Mais très concrètement, qui pilote la sécurité du président américain quand il arrive à Paris ?
02:30C'est le pays-hôte ? C'est-à-dire nous ?
02:32Oui, oui. C'est un peu l'image du pays.
02:35Je veux dire, l'invitation qui a été faite aux chefs d'Etat, et encore plus dans cette configuration-là,
02:40a une symbolique très forte, au-delà de l'événement que représente la cathédrale.
02:47C'est un événement important, parce qu'il est à la fois diplomatique,
02:52et exige effectivement la mise en œuvre de moyens permettant aux différentes personnalités de pouvoir faire l'inauguration,
02:59mais aussi de pouvoir converser sur un certain nombre de thématiques.
03:02Donc c'est important, et les moyens employés par le service sont, dans ce cas-là, conséquents.
03:07Ils font l'objet d'un travail préparatoire très minutieux.
03:11Tout ce qui relève du travail préalable, notamment entre les agents du secret de service américain et du SDLP,
03:18et de la préfecture de police, parce que tout ça est une action concertée,
03:21avec une synergie, comme je l'ai dit, sous l'autorité du préfet de police et du ministre,
03:26exige effectivement un gros travail préparatoire sur un certain nombre de thématiques.
03:31Ça veut dire que les Américains ont des exigences particulières ?
03:34Oui, alors on travaille très bien ensemble.
03:37Je tiens à dire, j'ai déjà eu l'occasion d'avoir le président Obama, le président Trump, ça se fait en parfaite concertation.
03:43Nous nous connaissons, nous nous reconnaissons dans nos compétences, notre savoir-faire,
03:48et dans cette hypothèse-là, il n'y a vraiment jamais eu de malentendus, ni de contrariétés de quelque nature qu'elles soient.
03:56Ils ne viennent pas vous expliquer votre travail pour dire les choses ?
03:58Non, absolument pas.
03:59Ce n'est pas forcément facile de travailler avec des services américains ?
04:03Non, mais il y a une volonté commune de bien faire.
04:06Cet événement, surtout la symbolique qu'il représente, ne peut pas supposer le moindre mécontentement de part ou d'autre.
04:13Donc là, on était en train de vous demander s'ils vous font confiance pour préserver leur président élu, et vous nous dites oui.
04:18Oui, mais clairement, il y a une vraie confiance réciproque.
04:21Même s'ils viennent avec leur voiture ?
04:23Oui, mais c'est normal, ils projettent des moyens qui sont quand même assez exceptionnels.
04:28Alors je ne sais pas ce qu'il en sera, parce qu'on est dans une configuration un peu particulière.
04:33On a un président qui est élu, qui n'est pas investi, mais j'ai la faiblesse de penser qu'on va faire comme si.
04:38Alors ça va être eux les moyens qu'ils vont mettre en conséquence.
04:42Un convoi américain, c'est à peu près une trentaine de véhicules.
04:45N'oublions pas leur histoire.
04:47Il faut toujours avoir présent à l'esprit qu'ils ont eu un président assassiné.
04:52L'attentat qui a eu lieu contre le candidat Trump devenu président nous impose quand même de prendre des mesures très particulières.
05:00Il est hors de question, c'est pour ça qu'on parlait de l'indicyclate,
05:03mais quelque part c'est un peu accessoire par rapport à toute façon à la doctrine d'emploi des uns et des autres
05:09et la nécessité de mettre en place un dispositif qui évite tout problème.
05:12Vous êtes en train de nous dire gentiment que l'île de la Cité va être tout simplement inabordable.
05:16Je pense que ça va être difficile d'y circuler, oui.
05:19Mais le préfet de police l'a dit, il y aura bien évidemment des inconvénients en termes de circulation.
05:22Mais comment imaginer qu'on ne sanctuarise pas l'île de la Cité pour cet événement ?
05:27On l'a connu, je vous rappelle les JO il y a peu de temps, je vous rappelle la COP21 et puis des tas d'événements.
05:34Une visite d'état du président américain impose des contraintes.
05:38Là on est dans une configuration un peu différente, mais je vous rappelle qu'il ne sera pas seul.
05:43Il ne sera pas seul puisqu'on est sur une échelle qui va de 50 à 70 chefs d'état de gouvernement présents également.
05:49Est-ce qu'il va y avoir des gens des services américains à l'intérieur par exemple de Notre-Dame ?
05:56Je me garderais bien de vous le dire, je ne connais pas le dispositif.
05:59Je suis sûr que vous le savez.
06:01Et que vous n'avez pas le droit de le dire.
06:03Peut-être que vous n'avez pas le droit de le dire, ce qui serait raisonnable.
06:05Vous me permettrez de garder cela pour moi.
06:07Il y aura de toute façon, comme je vous l'ai dit, c'est des dispositifs qui sont communs.
06:15Il y aura bien évidemment une répartition des uns et des autres dans la cathédrale.
06:20Est-ce que vous pouvez quand même nous confirmer quelque chose dans le cortège du président américain ?
06:23Il paraît qu'il y a toujours une voiture brouilleuse qui empêche toute communication dans un périmètre autour du cortège.
06:31Cela peut exister.
06:33Sauf que là, je me garderais bien de vous dire, parce que la nouvelle étant tellement récente,
06:37je ne sais pas quels vont être les moyens projetés par nos collègues américains pour gérer le dispositif.
06:43Je ne vais pas vous faire des hypothèses qui n'auraient pas lieu d'être.
06:46Outre les forces de police, utilisez-vous maintenant des drones pour avoir une vision plus large des arrivées de la situation.
06:52La vision en haut, surtout sur un lieu qui est petit, in fine.
06:57Monsieur Kadhvi, je vous remercie pour votre confiance, mais vous n'avez peut-être pas le bon interlocuteur au micro,
07:02puisque c'est nos collègues de la préfecture de police, mais on l'a vu pour les JO.
07:07L'emploi des drones maintenant est systématique.
07:10Et d'ailleurs aussi, l'emploi de moyens appropriés pour faire face à une attaque de drones.
07:15Oui, ça marche dans les deux sens.
07:18J'ai connu le premier emploi lors des défilés du 14 juillet, ou des moyens.
07:23D'ailleurs, avec la présence du président Trump, je vous le rappelle, en 2018,
07:28on avait eu, après avec ce dîner d'Etat, ce dîner qui avait eu lieu à la tour Eiffel,
07:34l'emploi des drones est maintenant un des moyens utilisés pour faire face à une menace terroriste.
07:39Merci beaucoup Frédéric Auréal, ancien chef du SDLP, le service de la protection, entre 2012 et 2020.
07:44On va vivre ça avec émotion et, j'ai bien compris, intensité pour nos services de police, à n'en pas douter.
07:51Dans un instant, un homme très surveillé, sensible et complexe lui aussi, Marc-Antoine Lebray, c'est le Breaking News.

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