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Mardi 3 décembre 2024, SMART TECH reçoit Alexandre Stachtchenko (directeur de la stratégie, Paymium) , Thibaut de Martimprey (préfigurateur, campus Louis Braille) et Rémi François (directeur général Europe, UnaBiz/Sigfox)

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00:00Bonjour à tous, plongée dans ce monde des réseaux qui connectent une foule croissante d'objets, aujourd'hui d'objets et de capteurs.
00:15Cette connectivité est au centre de nombreuses préoccupations dans le domaine de la cybersécurité, de l'environnement, de la collecte de données,
00:22notamment pour nourrir les intelligences artificielles.
00:25C'est le sujet de la grande interview avec Rémi François, directeur général Europe du Nabise Sigfox.
00:31Dans cette édition également, on parlera du Bitcoin et de l'élection de Donald Trump.
00:36Mais d'abord, trois questions sur un campus d'excellence sur la malvoyance.
00:42C'est tout de suite l'ouverture de Smartech.
00:49Un nouveau campus d'innovation technologique ouvre ses portes à Paris ce 3 décembre.
00:54Il sera dédié aux handicaps visuels.
00:56Il veut constituer une étape décisive vers une plus grande autonomie des personnes malvoyantes et non-voyantes.
01:01Bonjour Thibault Martinpré.
01:02Bonjour Delphine.
01:03Vous êtes le préfigurateur de ce campus qui porte le nom de Louis Braille.
01:08On rappelle quand même quelques mots sur Louis Braille.
01:10Bien sûr, Louis Braille qui était un français qui a vécu première moitié du 19e siècle, vers 1820-1850, à Paris.
01:18Et c'est là, dans le quartier de Duroc, qu'il a inventé le code Braille que tout le monde connaît aujourd'hui
01:23et qui est utilisé par des millions de personnes à travers le monde aujourd'hui.
01:26Alors Thibault, qu'est-ce qu'on va trouver dans ce campus ?
01:29Alors on va trouver des chercheurs, on aura des partenariats avec des universités.
01:34Il y aura aussi des startups, des projets innovants, une boîte un petit peu plus mature.
01:39Et bien sûr, des personnes concernées directement par les handicaps visuels pour tester les prototypes, les projets.
01:46Donc il y aura l'ensemble des personnes concernées pour stimuler l'innovation et la recherche.
01:52Donc réunis au sein d'un même lieu, c'est le principe de ces campus.
01:56On a vu un campus santé émerger, des campus sur la cybersécurité.
02:00Donc ça en reprend le principe, ça se passera au sein de l'Institut National des Jeunes Aveugles à Duroc ?
02:04Plus que ces quatre structures qui fondent le campus.
02:07Donc c'est effectivement l'INJA, Louis Braille, qui est l'école historique dans laquelle Louis Braille a été élève et enseignant,
02:12au 56 boulevard des Invalides à Duroc, mais également trois associations autour de l'INJA.
02:18Donc Valentin Huy, Voir Ensemble et Happy DV.
02:21Et donc ces quatre structures disposent de 20 000 m² autour du quartier Duroc.
02:25C'est un très beau quartier.
02:26Donc on a un potentiel pour accueillir des porteurs de projets, des startups, des chercheurs,
02:30mais aussi pour faire de la sensibilisation et de l'événementiel.
02:33Alors pourquoi un campus sur cette thématique ?
02:35Est-ce que cette déficience visuelle, c'est le parempo vous diriez de la recherche ou de l'innovation ?
02:41Alors je dirais qu'il y a beaucoup de choses qui se font en France sur la santé et la recherche médicale,
02:46notamment par l'Institut de la Vision et par l'hôpital des 15-20,
02:49mais tout ce qui n'est pas de l'ordre du médical,
02:51donc tout ce qui va être l'IA, la mobilité, la sociologie, l'accès à l'éducation, la vie quotidienne,
02:57il existe des choses en France au niveau de la recherche, mais c'est assez morcelé, c'est assez épars.
03:02L'idée de ce campus, c'est de réunir les énergies, de mettre en réseau les gens
03:06et de permettre comme ça de monter des projets plus ambitieux, plus impactants,
03:09au service de l'autonomie des déficiences visuelles.
03:12L'idée aussi, c'est de regrouper des associations qui sont historiquement assez,
03:16comment dirais-je, on a 8 structures nationales en France sur la déficience visuelle,
03:20donc on va déjà en regrouper 4 dans ce campus et notre intention est d'aller jusqu'à regrouper tout le monde à terme.
03:25Et du côté des start-up, des entreprises innovantes que vous allez accueillir,
03:29ce seront des entreprises françaises, internationales ?
03:32Alors principalement françaises, l'idée c'est vraiment de permettre à ces entreprises françaises d'aller chercher le marché européen,
03:38puisque le marché de la déficience visuelle en France, bien que constitué de 2 millions de personnes,
03:42n'est pas suffisamment grand pour monétiser et pour vivre au-delà d'une ou deux levées de fonds.
03:48Donc on va les aider à aller pénétrer le marché européen, grâce aussi aux agences françaises à l'étranger,
03:54via les réseaux du ministère des Affaires étrangères, grâce à Business France, grâce à la BPI qui sont partenaires du campus.
04:00Voilà, donc aider à permettre aux boîtes françaises de trouver leur marché,
04:04mais aussi voir un peu les bonnes idées en Europe ou aux Etats-Unis.
04:08Je vais aller au CES en janvier justement avec Business France.
04:11S'il y a des bonnes idées à l'étranger, on aidera aussi, on va accélérer l'arrivée de ces innovations sur le marché français pour les déficiences visuelles.
04:19Ce n'est pas du protectionnisme en fait.
04:21Vous avez cité BPI, alors qui sont les investisseurs finalement derrière le projet du campus ?
04:25Alors investisseurs c'est difficile à dire parce que tout n'est pas encore fait,
04:28mais on aura des pouvoirs publics, donc on espère la ville de Paris, la région Ile-de-France, la BPI.
04:34On aura des mécènes, notamment, j'espère, ce n'est pas fait, mais Malakoff Humanis, Amazon, Google peut-être.
04:41Et puis aussi bien sûr, on aura de la prestation de services.
04:44Donc on aura aussi un service dédié aux entreprises, aux grandes administrations,
04:48de sensibilisation au handicap visuel, d'expertise sur l'accessibilité numérique,
04:53qui est un sujet très important, je pourrais revenir pour en parler si vous voulez.
04:56On veut se positionner comme un centre d'expertise, valoriser le savoir-faire de ces structures
05:02qui sont là dans ce quartier depuis 200 ans et qui ont vraiment énormément à apporter aux grands groupes et aux grandes administrations.
05:08Et là, on est sur de la prestation de services classiques.
05:10Juste avant qu'on se sépare, quelques exemples peut-être d'innovation aujourd'hui qui vous semblent prometteuses dans ce domaine ?
05:16Oui, alors on a ARTA qui est un casque, des lunettes, qui est relié à une ceinture haptique
05:22qui envoie des petits signaux dans le bas du dos à la personne déficiente visuelle pour qu'elle se représente de son environnement.
05:27C'est assez prometteur. Il y a Sonar Vision qui est basé sur de l'image et qui permet un guidage à 50 cm près dans la rue
05:34pour les déficiences visuelles, ce qui est extrêmement précis pour trouver une porte ou des choses précises.
05:38Par des capteurs sonores ?
05:39Non, c'est un retour sonore, mais ça se base sur de l'analyse d'image.
05:43On utilise beaucoup les banques de données de Google.
05:46Qu'est-ce qu'on a d'autre ? On a Touch 2C qu'on a vu aussi cet été pendant les Jeux Paralympiques
05:51parce qu'on s'inscrit aussi dans l'héritage de Paris 2024.
05:54Ça a été un booster, j'imagine, pour conclure le projet ?
05:57Oui, et en fait on se met dans le sillage de Paris 2024 parce qu'effectivement le soufflet est tombé un petit peu vite à notre goût.
06:04Il y a beaucoup à faire et le Campus Libre s'inscrit là-dedans.
06:07Et juste pour finir sur cet exemple-là, il y a une tablette qui s'appelle Touch 2C qui va être incubée dans le campus.
06:13C'est une tablette qui a été distribuée dans les tribunes pour les non-voyants cet été à Paris 2024
06:18qui permet, avec un petit système d'aimants tout simplement, de représenter le ballon qui se déplace comme ça sur la tablette.
06:24Et donc le non-voyant, en ayant l'audiodescription de ce qui se passe dans le stade,
06:28peut voir le ballon, sentir le ballon sous ses doigts se déplacer dans différents endroits du terrain.
06:33C'est très concret, très simple, mais extrêmement impactant pour l'accès au sport, à la culture, pour les déficients visuels.
06:40Merci beaucoup Thibaut Martin-Pré d'avoir été avec nous.
06:43Je rappelle que vous êtes ce préfigurateur du campus Louis Braille qui va avoir son inauguration ce 3 décembre.
06:50Et vous reviendrez avec grand plaisir pour nous parler d'accessibilité numérique.
06:54Avec plaisir, merci Delphine pour votre invitation.
07:01Aujourd'hui, mon invité s'appelle Rémi François, il est directeur général Europe d'Unabis Sigfox.
07:06Bonjour.
07:07Unabis, juste précision, c'est la holding qui détient à 100% Sigfox.
07:12Tout à fait.
07:13Et Sigfox, on va rappeler qui est Sigfox, qui a été un des pionniers dans le domaine de la connectivité des objets connectés.
07:21Exactement.
07:22Sigfox était une belle aventure de la French Tech, une start-up qui a été créée je pense dans les années 2012-13,
07:31qui a été sous les feux de la rampe à l'époque.
07:35Qui a été la plus grosse levée de fonds, je pense, il me semble me souvenir,
07:38une des plus grosses levées de fonds en tout cas sur les start-ups européennes en 2015-2016
07:44avec une première levée de fonds de 300 millions d'euros à l'époque,
07:46ce qui était considérable à cette époque-là.
07:49Et qui a effectivement développé une technologie très performante dédiée à la transmission de très faibles quantités de données
07:57pour un nombre très important d'objets, donc un déploiement massif d'objets avec très peu de données pour chacun des objets,
08:05mais transmis à très bas coût avec une électronique très simple et avec très très peu de consommation d'énergie.
08:12C'est un réseau à bas débit en fait, pour que les objets connectés puissent discuter entre eux sans occuper le réseau interne.
08:19Exactement.
08:20En 2012-2013, c'était la course à la bande passante, donc on avait la 2G, la 3G, la 4G, la 5G.
08:27L'objectif de tous les grands opérateurs télécom était de fournir de plus en plus de bandes passantes,
08:33de plus en plus de données pour faire de la vidéo.
08:36Et c'était l'angle de développement de cette technologie de télécommunication.
08:42Et Sigfox a pris un angle un peu différent en considérant qu'il y avait tout un panel de cas d'usage,
08:47notamment industriel, où le besoin était un besoin de juste un chiffre, une donnée très simple,
08:55une position géographique, un index de consommation d'un compteur de gaz, etc.
09:00Et que ce n'était pas la peine pour ça d'utiliser des technologies extrêmement consommatrices d'énergie,
09:06chères, pour transmettre cette donnée très simple.
09:08Donc sur ce concept, ils ont déployé la technologie, développé la technologie, déployé ces réseaux partout dans le monde
09:14et donc avec un investissement très important pour à la fois déployer ces réseaux et développer tout un cloud,
09:21tout un système qui est en capacité de gérer des millions d'objets et des dizaines de millions de messages par jour.
09:27Parce que les objets connectés, on n'en a pas moins, on en a beaucoup plus.
09:31C'est en croissance exponentielle.
09:33Pour autant, Sigfox a eu des difficultés.
09:35Mais qu'est-ce que c'est Sigfox aujourd'hui en termes de dimension d'entreprise ?
09:39Et donc Sigfox, effectivement, a eu des difficultés.
09:42Donc avec tout cet investissement, le système a été déployé.
09:45On a aujourd'hui un réseau Sigfox dans plus de 70 pays dans le monde.
09:49Donc extrêmement sans doute la technologie IoT la plus déployée, en tout cas sur un réseau unique,
09:56sur un réseau global avec un seul, disons sans roaming, un objet peut aller dans ces 70 pays et transmettra sa donnée.
10:05Donc c'est assez unique ce qui a été fait.
10:06Et malheureusement, tous ces investissements n'ont pas été, les revenus associés n'ont pas été exactement alignés.
10:14Et cette entreprise a fait faillite en 2022.
10:18Et donc Unabis, l'entreprise pour laquelle je travaille maintenant, a repris Sigfox à ce moment-là,
10:24a repris l'entreprise Sigfox, a créé une entité en Europe qui s'appelle donc Unabis Europe
10:29et qui a repris tous les actifs de Sigfox et a continué à déployer.
10:33Nous avons continué à déployer depuis trois ans.
10:35Cette technologie...
10:37Sigfox, c'est combien de personnes qui travaillent chez Sigfox aujourd'hui en France, dans le monde ?
10:41Environ 80 personnes, 85 personnes on va dire en France.
10:45Et une dizaine de personnes en Europe et une soixantaine de personnes en Asie
10:49qui viennent d'Unabis qui est une holding singapourienne, donc une activité en Asie également.
10:55On va en parler. La technologie, juste pour rester sur la technologie de Sigfox,
10:58ce n'est pas la seule aujourd'hui à proposer un réseau vraiment dédié à la communication des objets connectés.
11:03Qu'est-ce qui fait sa différence ?
11:06Et comment expliquez-vous que justement on se soit retrouvés face à un problème de revenus d'entreprise française ?
11:13Donc à chaque fois ça nous concerne et ça nous consterne même.
11:17Il y a effectivement un certain nombre de technologies qui adressent ce marché du bas débit et d'objets connectés
11:23où la course à la bande passante n'est pas l'essentiel.
11:27Je vais citer parce que LoRa c'est le plus connu aujourd'hui.
11:29Tout à fait. LoRa est une autre technologie similaire.
11:34Les positionnements sont assez différents.
11:37LoRa est très présent sur des réseaux privés, c'est-à-dire un réseau dédié qui sera acheté par un gestionnaire de bâtiment
11:46par exemple qui veut transformer son bâtiment en bâtiment intelligent.
11:49Il va acheter toute une solution LoRa.
11:51Ça inclura des antennes qui seront déployées dans le bâtiment, un petit cloud pour lui
11:56et il y aura un réseau à la taille de son bâtiment qui sera déployé et qui sera dédié à cette activité, à ce projet.
12:04L'approche de Sigfox est différente.
12:07Le modèle d'affaires est un modèle de réseau public, c'est-à-dire que les réseaux sont déjà déployés.
12:12En France il y a une couverture de la même manière qu'on a une couverture cellulaire.
12:16On a une couverture Sigfox.
12:18Dans toute l'Europe il y a une couverture Sigfox sur le même réseau
12:21avec des opérateurs qui ont acheté les antennes, qui les déploient, qui payent la maintenance et qui se rémunèrent sur les abonnements.
12:28Donc le modèle est différent.
12:30On s'adresse plutôt à des cas d'usage qui seront très diffus sur le territoire,
12:35pas identifiés sur un lieu particulier que ce soit une ville ou un bâtiment
12:40mais tout ce qui est logistique par exemple, où tous ces assets, tous ces chariots,
12:45tous ces palettes vont circuler dans toute l'Europe.
12:48Le modèle réseau public est sans doute plus adapté.
12:52C'est un modèle d'affaires différent par rapport à l'EURA.
12:55Qu'est-ce qui approche le péché dans le modèle d'affaires ?
12:58Ça demande un investissement initial beaucoup plus important.
13:03Parce qu'il faut déjà développer la technologie.
13:06Un cloud qui soit en capacité de gérer des dizaines de millions d'objets, des centaines de millions de messages.
13:11C'est très cher.
13:13Il faut ensuite déployer tous ces réseaux.
13:15Racheter des antennes, louer des sites pour mettre les antennes, etc.
13:18C'est un investissement initial extrêmement élevé
13:21qui va se payer au fur et à mesure de la croissance du nombre d'objets.
13:25Ce qui a fait défaut à Sigfox, c'est la rapidité de la croissance de ce nombre d'objets connectés au réseau.
13:32C'est vraiment une question de timing.
13:34Aujourd'hui on arrive à...
13:36Une question de timing, une question d'investissement aussi, de capacité d'investissement.
13:40Ça c'est plutôt aux côtés des investisseurs qu'il faut regarder à l'époque.
13:43Français, Européens.
13:44Qui n'ont pas suivi ce mouvement qui était extrêmement cher de toujours financer le déploiement des réseaux
13:48en attendant que le nombre d'objets soit suffisant pour payer le réseau.
13:52Une question d'interopérabilité aussi peut-être avec les autres réseaux, les autres technologies ?
13:57Peut-être.
13:58Ça c'était peut-être quelque chose qui aurait pu être amélioré.
14:03Nous, Unabiz, avons une approche très différente.
14:05On se positionne vis-à-vis de nos clients comme un fournisseur de solutions pour leurs problèmes.
14:10On va discuter de leurs problèmes et on va leur proposer la solution la plus adaptée.
14:15Sigfox si c'est la solution la plus adaptée.
14:18Mais on est aussi en capacité de proposer du LoRa, du cellulaire et encore mieux des solutions
14:23qui incluent les 2, 3, 4 technologies combinées.
14:26Parce que chacune a ses caractéristiques.
14:28Effectivement, sans doute se mettre en opposition frontale
14:31en présentant par exemple LoRa comme un concurrent n'était sans doute pas une stratégie.
14:37On ne va pas juger du passé mais en tout cas, notre approche est différente.
14:42On est quand même un peu dans la continuité puisque le repreneur, c'est un historique de Sigfox
14:46qui était là à l'origine pour développer l'activité de Sigfox en Asie.
14:52C'est pour ça qu'aujourd'hui, Unabiz est une entreprise singapourienne.
14:55Exactement.
14:56Unabiz est une holding singapourienne fondée par deux cofondateurs français
15:02dont Henri Bond qui était le premier employé de Sigfox à l'époque en Asie
15:07qui a monté son entreprise Unabiz en 2016 pour commercialiser Sigfox en Asie.
15:15Avec un réseau à Singapour, un réseau à Taïwan
15:18et une capacité de développer des objets connectés Sigfox avec tout l'écosystème taïwanais
15:25qui a eu un certain succès puisqu'on a notamment aujourd'hui un de nos projets phares
15:30qui est environ un million et demi de compteurs gaz connectés à Tokyo au Japon.
15:36L'équivalent de Gaspa en France.
15:38C'est beaucoup plus morcelé au Japon.
15:40Un des opérateurs gaz pour le grand public au Japon utilise Sigfox pour faire de la télérelève de données gaz.
15:48Sur ce succès là, extrêmement dépendant de Sigfox, qui se basait sur la technologie Sigfox
15:55avec ses réseaux déployés Sigfox, le jour où Sigfox a annoncé ses difficultés
16:00Unabiz s'est proposé pour la reprise et a été sélectionné pour reprendre l'activité.
16:04Vous avez tout de suite été présent sur la reprise de l'activité en France.
16:09Exactement.
16:10Je voulais qu'on regarde les marchés parce que je dis que les objets connectés sont de plus en plus présents partout.
16:15Où est-ce que c'est vraiment pertinent ?
16:18Quels sont les marchés que vous avez identifiés qui émergent tout particulièrement ?
16:22Nous avons repris en 2022.
16:25J'ai rejoint au moment de la reprise pour piloter l'intégration de cette activité.
16:30Nous sommes sur un positionnement qui n'est pas du tout un positionnement B2C, qui est très B2B.
16:36Nous avons reconcentré notre développement sur trois verticaux principaux.
16:42On voit aujourd'hui que l'adéquation avec la technologie Sigfox est la plus forte.
16:46La maturité de ces marchés permet une croissance assez forte.
16:50Les trois verticaux.
16:52Le premier est la sécurité.
16:56Notamment les alarmes que vous avez à votre domicile.
17:00On a un client très important qui est Verichow, qui dans toute l'Europe déploie des alarmes connectées,
17:06comme vous avez chez vous, avec un certain nombre de capteurs.
17:09Cette alarme a énormément de connectivité à l'intérieur, du Wi-Fi, du cellulaire,
17:13mais inclut également Sigfox, une sorte de backup.
17:18Si tous les autres systèmes de télécommunication tombent, Sigfox sera toujours présent.
17:23Par ailleurs, Sigfox a une capacité très caractéristique,
17:27liée au fait que la manière dont a été développée cette technologie fait que le signal n'est pas brouillable.
17:37En tout cas extrêmement difficile à brouiller.
17:40Donc si aujourd'hui un cambrioleur arrive et il y a un brouilleur cellulaire
17:44qui est assez facile à trouver, pour quelques centaines d'euros on peut l'avoir,
17:48le signal Sigfox va toujours passer et va pouvoir envoyer une alerte en disant attention.
17:51Ça c'est l'argument de la résilience.
17:53Exactement. Résilience très très solide.
17:55Donc c'est la sécurité.
17:57Et en étant aujourd'hui sur tout ce qui est autour des véhicules volés, retrouver les véhicules volés,
18:02donc on a Coyote par exemple qui est un très bon partenaire, qui travaille aussi avec Sigfox.
18:06Donc c'est la sécurité première verticale.
18:08Deuxième verticale, tout ce qui est autour de la télérelève,
18:11notamment compteurs d'eau et compteurs de gaz connectés.
18:14Donc j'ai mentionné tout à l'heure le projet au Japon de compteurs de gaz.
18:18On est assez présent dans les compteurs d'eau, y compris en France d'ailleurs,
18:22avec Sogedo qui est client, qui utilise Sigfox pour les compteurs d'eau.
18:26Et on a eu une annonce importante il y a quelques mois,
18:30le gouvernement sud-africain, où nous avons un réseau déployé et un partenaire très solide là-bas,
18:36vient d'annoncer qu'ils veulent connecter l'ensemble de leurs compteurs d'eau,
18:40donc les 15 millions de foyers, avec la technologie Sigfox.
18:43Donc a retenu la technologie Sigfox pour le déploiement national.
18:46Donc ça nous fait 15 millions d'objets.
18:48Donc ça c'est les utilities.
18:50Et le dernier sur lequel on voit le plus de croissance, notamment en Europe,
18:54c'est tout ce qui est autour de la logistique et de la supply chain.
18:57Donc tout ce qui est autour de la logistique.
18:59On a un client historique qui est DHL.
19:01Et c'est tout ce qui est autour des assets qui circulent,
19:05donc typiquement les chariots, les palettes,
19:07qui sont utilisées pour transporter des boîtes en plastique,
19:10pour les besoins de la logistique,
19:12qui ne sont pas connectés aujourd'hui,
19:15et qui peuvent être connectés avec Sigfox,
19:20parce qu'on arrive à des prix qui sont assez bas pour justifier le déploiement très massif.
19:25Donc on parle de déploiement très massif,
19:27des centaines de millions de palettes rien qu'en Europe.
19:29Il faut que le coût de l'extraction de données soit assez bas
19:32pour que ce soit viable économiquement.
19:34Et donc aujourd'hui, on arrive avec Sigfox à des prix qui sont cohérents.
19:38Et donc on est en discussion avec DHL,
19:41mais d'autres acteurs de la logistique,
19:43voire des grands industriels pour leur propre logistique,
19:45pour le suivi de chariots, de palettes et même de cartons.
19:49Et là vous avez donné des exemples en Afrique ou au Japon.
19:52Le marché européen c'est difficile ?
19:54Le marché européen est très compétitif.
19:56Je pense que c'est l'un des plus matures dans l'Aïti.
19:58La France particulièrement est le berceau de l'Aura et de Sigfox.
20:03Donc c'est un marché très compétitif.
20:05Notre croissance en Europe est sur les mêmes verticaux.
20:09Je pense que sur la logistique, la croissance est sans doute plus forte
20:13en Europe sur tout ce qui est logistique.
20:17Notamment avec les enjeux autour de la baisse des émissions carbone,
20:24des enjeux écologiques.
20:26La France et l'Europe sont très à la pointe
20:28avec le Green Deal européen
20:30qui va donner lieu à de nombreuses directives.
20:33C'est-à-dire qu'on va avoir besoin de plus de capteurs,
20:35de plus de remontées de données
20:37pour maîtriser l'impact environnemental ?
20:39Exactement.
20:40Donc sur deux enjeux.
20:41Un enjeu de traçabilité,
20:42être en capacité de prouver qu'on fait un effort
20:45de réduction des coûts des émissions de carbone.
20:48Donc ça va devenir obligatoire d'avoir des reportings
20:50de plus en plus précis et granulaires.
20:52De la même manière qu'on a des reportings financiers très précis,
20:55on va avoir des reportings d'émissions carbone aussi précis.
20:58Et ça, ça demande de la donnée.
21:00Et de la donnée qui n'est pas uniquement de la donnée immatérielle,
21:02mais de la donnée qui vient de ces objets, du terrain.
21:05Donc effectivement, ça tire la demande vers l'IoT de ce type-là.
21:10Et également tout ce qui est autour de la circularité,
21:15de l'utilisation au maximum de tous ces assets physiques
21:19pour éviter d'avoir les jetés et d'en construire un nouveau.
21:22Et là, pareil, ça demande une optimisation
21:24de ces flux de palettes, de ces flux de chariots
21:27pour être en capacité déjà de les faire tourner le plus possible,
21:31qu'il n'y en ait pas qui restent sans bouger
21:33et qu'on doit remplacer par des nouveaux.
21:35Et les intercepter, les réparer
21:37juste avant qu'ils soient trop endommagés, etc.
21:39Donc là aussi, on a besoin de données.
21:41Il y a un autre phénomène majeur qui est favorable,
21:46j'imagine aussi, à votre activité, c'est l'IA.
21:48L'IA qui réclame énormément de remontées de données,
21:51de collecte de données.
21:52Exactement. Donc l'IA, c'est de la donnée.
21:55Ça s'appuie sur de la donnée.
21:56Notre métier, c'est de fournir de la donnée.
21:58Donc ça tire effectivement aussi beaucoup la croissance
22:04sur des projets d'intelligence artificielle très industriels.
22:10Pour optimiser, encore une fois, c'est de l'optimisation,
22:13de l'optimisation écologique, de l'optimisation financière des processus.
22:16Pour faire travailler ces algorithmes d'intelligence artificielle
22:19et optimiser tous ces processus,
22:21il faut de la donnée, de la donnée propre, de la donnée contrôlée.
22:24Et là aussi, c'est notre métier de fournir cette donnée aux clients.
22:28Et donc effectivement, les très grands progrès,
22:31les progrès très rapides sur ces capacités de traitement de la donnée
22:35par l'intelligence artificielle demandent de plus en plus de données,
22:38de plus en plus granulaires également.
22:40Et les exigences réglementaires qui sont très fortes en Europe,
22:44aujourd'hui, c'est quelque chose qui peut impacter aussi l'activité.
22:50Parce qu'on a la question de la cybersécurité autour des objets connectés
22:54qui va être très clairement adressée.
22:57Il y a la question de quel type de données on fait remonter ou pas.
23:00La question environnementale, c'est aussi comment est-ce qu'on limite
23:03toute cette électronique partout.
23:06Oui, tout à fait.
23:08Comme j'ai expliqué, la réglementation, la régulation autour de la traçabilité
23:13et de la réduction de l'empreinte carbone, ça tire plutôt notre croissance
23:18puisque nous, on fait fournir ces solutions.
23:21Il faut que ces solutions soient effectivement le moins impactantes
23:25et le coût le plus faible possible en carbone notamment
23:30et en électronique et en matière première.
23:32Mais l'intérêt de cette technologie SIGFOX, c'est dès le début, depuis 2012,
23:36c'était le concept initial, c'est la frugalité,
23:39le fait qu'on transmet juste assez de données et qu'on n'utilise pas
23:43des bandes passantes énormes pour transmettre ces petites données.
23:46Rémi François, je vous ai lancé sur une grande problématique
23:48alors qu'on n'a plus tellement le temps.
23:50En fait, vous m'avez un petit peu déjà répondu sur ces questions.
23:53Exactement, sur la cybersécurité notamment, qui là, pour le coup,
23:58effectivement, met un cadre assez strict autour de tout ce qui est IoT.
24:02On regarde ça avec beaucoup d'attention.
24:06Il est clair que notre système n'est sans doute pas le plus vulnérable
24:10à ces sujets-là, mais en tout cas, on attend de voir les résultats.
24:13Merci beaucoup Rémi François de nous avoir parlé de cette autre facette
24:17du sujet des objets connectés, c'est-à-dire les réseaux
24:19qui leur permettent de communiquer ensemble.
24:21Vous êtes le directeur général Europe d'Unabiz.
24:24Merci beaucoup.
24:25Merci.
24:32On termine cette édition avec le Bitcoin.
24:34Grand sujet qu'on va aborder avec Alexandre Satchenko,
24:36en un temps record, bien évidemment.
24:38Bonjour Alexandre.
24:39Bonjour Nathalie.
24:40Alors, la question c'est, quel est l'effet finalement Trump sur le Bitcoin ?
24:45L'effet Trump, déjà, c'est un effet pour lui-même.
24:48D'abord, un effet de Bitcoin sur Trump.
24:50Ce qu'on constate et qui est assez intriguant, rigolo si on le regarde
24:54d'une certaine façon, c'est que les endroits où il a surperformé
24:57dans son électorat, l'intersection est quasiment parfaite à 100%
25:02avec la sociologie des détenteurs de cryptos.
25:05Donc on va retrouver des jeunes sur lesquels il prend 10 points
25:07de pourcentage d'avance, on va retrouver les personnes
25:09à revenus modestes, on va retrouver les minorités ethniques
25:12qui ne sont pas des électorats dont on se dirait comme ça spontanément,
25:14c'est Trump qui a surperformé là-dessus.
25:16Donc on peut se dire, peut-être, éventuellement,
25:18évidemment ce sera confirmé avec une étude,
25:20mais que comme il a une position très favorable à Bitcoin,
25:23il est allé chercher des single issue voters,
25:25donc des gens qui ne votent que pour une seule problématique,
25:28et en l'occurrence Bitcoin.
25:30Donc éventuellement, ce lien entre le Bitcoin et son élection.
25:34Autre effet, c'est la valorisation du Bitcoin.
25:37Oui, exactement. Alors, à court terme, il ne faut pas non plus s'emballer.
25:39Je vois qu'il y a beaucoup d'analyses qui consistent à dire
25:42Bitcoin s'est envolée grâce à l'élection de Trump.
25:44Si on dézoome un petit peu, c'est déjà un bon moment
25:47que la tendance était haussière,
25:49que tous les indicateurs structurels sont au vert.
25:51La sécurité du réseau, l'adoption,
25:53le nombre de participants, les entreprises.
25:56Donc il a peut-être accéléré le calendrier, effectivement,
25:59mais ce n'est pas grâce à lui ou à cause de lui que Bitcoin monte.
26:01En revanche, d'un point de vue structurel,
26:03c'est vrai que c'est beaucoup plus intéressant,
26:05parce qu'il avait été beaucoup plus ambitieux dans son programme
26:07sur Bitcoin et sur les cryptos qu'à risque.
26:09Il s'y était intéressé beaucoup trop tard,
26:11notamment en proposant ce qu'il a appelé
26:13la réserve stratégique nationale de Bitcoin.
26:15Pour se donner quand même une idée de l'importance de la chose,
26:17des réserves stratégiques aux Etats-Unis,
26:19normalement on parle de pétrole, de gaz, d'or
26:21et de métaux précieux et d'alimentation aussi
26:23qui sont absolument cruciaux, stratégiques
26:25pour l'économie américaine.
26:27Le fait de le mettre au même niveau,
26:29c'est déjà un gros signal.
26:31Ce qu'on constate, c'est qu'avant même qu'il ait la possibilité
26:33de le mettre en place, puisqu'il sera inauguré fin janvier,
26:35on a déjà des dominos qui tombent.
26:37Quand on sait que la première puissance mondiale
26:39va se mettre à accumuler du Bitcoin,
26:41tout le monde se dit que là, ce n'est plus le Salvador,
26:43ce n'est plus les petits pays,
26:45c'est la première puissance mondiale.
26:47Donc il faut peut-être s'y mettre avant eux.
26:49On a vu des candidats aux élections présidentielles
26:51en Guyane, en Pologne, au Brésil,
26:53il y a un projet de loi qui a été proposé pour le faire.
26:55On sent que structurellement, l'année 2024,
26:57entre les ETF et l'institutionnalisation
26:59et Trump, on est quand même sur quelque chose
27:01structurellement important.
27:03Avec quand même des effets, des côtés négatifs
27:05sur le Bitcoin ?
27:07Oui, bien sûr, parce qu'évidemment,
27:09Trump a dit des choses positives sur Bitcoin,
27:11il ne faut pas non plus se leurrer,
27:13c'était également très intéressé.
27:15Il le faisait aussi pour un côté électoraliste,
27:17d'aller chercher des voix, parce qu'il a identifié,
27:19comme je l'ai dit en premier temps,
27:21qu'il y a 20% des électeurs qui ont des cryptos,
27:23ils s'attendent à des propositions, donc on va leur faire des propositions.
27:25Mais il ne parle pas que de Bitcoin,
27:27il parle aussi des cryptos.
27:29Et dans les cryptos, il a fait des levées de fonds
27:31à NFT un peu bizarres, il a fait des levées de fonds récemment
27:33où il fait beaucoup de promesses en l'air.
27:35Donc il se sert aussi de cet outil-là
27:37pour faire des choses qui ressemblent à des arnaques.
27:39Il fait aussi, on va dire,
27:41il rend service à ses financeurs.
27:43Il y a eu beaucoup de gens dans l'industrie crypto
27:45qui l'ont financé, mais en fait, c'était des gens
27:47qui avaient des points communs, notamment d'être en procès
27:49avec l'autorité des marchés financiers.
27:51Est-ce que c'est pour régler leurs problématiques réglementaires
27:53qu'ils ont financé Trump ?
27:55Donc on voit qu'il n'y a pas juste quelque chose de joli
27:57annoncé sur Bitcoin comme étant stratégique,
27:59ce qui est vrai, mais il y a aussi des choses
28:01sur lesquelles il faudra faire attention.
28:03Le dernier exemple, il avait annoncé
28:05qu'il virait Gary Gensler, qui était le président
28:07de l'autorité des marchés financiers aux Etats-Unis,
28:09alors qu'il serait parti de toute façon,
28:11mais c'est un autre débat.
28:13Beaucoup de bitcoineurs se réjouissent parce qu'il était
28:15anti-crypto, mais en fait, peut-être cadeau empoisonné
28:17parce qu'il était certes anti-crypto,
28:19mais au moins, il avait fait la différence entre Bitcoin
28:21qui était censé être une commodity, une marchandise importante
28:23et les cryptos qui étaient peut-être des titres financiers.
28:25On ne sait pas qui sera le nouveau
28:27et potentiellement, on retournera en arrière.
28:29Merci beaucoup Alexandre Tchatchenko,
28:31super intéressant cette analyse sur l'effet Trump
28:33sur le Bitcoin. Merci à vous de nous suivre.
28:35C'était Smartech, vous nous regardez
28:37sur la chaîne Bismarck Fortune, vous nous écoutez aussi
28:39en podcast et je vous dis à très bientôt.