Dans le Loiret, F. Boullier souhaite en finir avec les cultures industrielles pour se recentrer sur l'élevage. Une production qu'il juge "moins fluctuante"
Category
🐳
AnimauxTranscription
00:00Au niveau cultural, sur les légumes industrie,
00:03vous avez l'utilisation des produits phytosanitaires qui est très limitée.
00:07Les eaux d'irrigation, on commence à nous limiter davantage.
00:11Faut pas oublier qu'à la base, on est dans une région d'élevage,
00:16parce qu'on est une petite carrière dans la forêt d'Orient.
00:19C'est des terres très humides, 8 à 9 mois de l'année,
00:21et on passe de très humide à très sec en très peu de temps.
00:25Et donc ça demande drainage, irrigation, et donc en culture, c'est compliqué.
00:29Donc on a pris la décision de baisser l'activité légumes industrie,
00:38et donc pour maintenir notre chiffre d'affaires, notre travail, nos revenus,
00:43de développer l'activité vache à l'étante en parallèle.
00:46Donc pendant que l'activité vache à l'étante augmente,
00:49on baisse notre activité légumes.
00:51On l'a fait en même temps en parallèle,
00:54parce qu'aujourd'hui la rentabilité est très limite au niveau de l'élevage à l'étant,
00:58et que l'activité légumes industrielle est encore rémunératrice,
01:03mais nettement moins que dans le passé.
01:06Et pourquoi ?
01:07Parce qu'on a des aléas climatiques qui font du stress
01:13et des rendements purement aléatoires,
01:16et ça fait des variations sur notre trésorerie,
01:18ça devient difficile à gérer.
01:20Donc on préfère aller vers un élevage à l'étant
01:22où c'est constant dans le travail, dans le stress,
01:27parce qu'il n'y en a même plus.
01:28On peut planifier notre travail comme on veut,
01:31et on arrive à avoir un EBE plus constant,
01:34et un chiffre d'aftères constant, et un revenu plus constant.
01:37Parce que le bovin qui pleuve, qui fasse chaud, qui fasse du soleil,
01:44ça roule.
01:46Voilà.
01:55Alors lorsque je me suis installé dans cette ferme de famille
01:58depuis 1892, et dans laquelle il y a toujours eu de l'élevage bovin,
02:02je me suis installé avec 55 vaches laitières,
02:06avec mon frère et sa compagne, et mes parents.
02:1055 hectares de vaches laitières,
02:13et 70 hectares de légumes industriels.
02:17Et en 20 ans de temps, nous avons évolué de telle sorte
02:23à ce que l'activité bovin soit en développement,
02:27et on voulait combiner au départ la production de légumes industriels
02:33et l'élevage,
02:38tout simplement parce qu'on ne pouvait pas arriver à développer
02:41l'activité laitière comme on voulait avec les quotas,
02:43et à partir des années 2010, on a eu la possibilité de racheter
02:47les quotas avec les ACAL, on a développé l'activité laitière,
02:50et donc dans les années 2010, on s'est retrouvé avoir un cheptel
02:54de 110, 120 vaches laitières, qu'on a augmenté progressivement
03:00pour arriver aujourd'hui à 140 vaches laitières.
03:03L'idée c'était de développer l'activité bovin laitière,
03:06parce qu'on était éleveurs dans l'âme,
03:10donc on avait cette idée-là.
03:13Nous avons repris une ferme à laitantes en 2015,
03:17sur laquelle il y avait 90 hectares d'herbes frais et permanents,
03:21et 45 vaches laitantes de la race charolaises.
03:24L'intérêt c'était d'agrandir un peu notre surface fourragère,
03:30et d'aller sur une nouvelle production d'activités vaches à laitantes,
03:35et en même temps de restructurer un peu les parcelles,
03:37parce que nous avions tous des petites parcelles
03:39enclavées les unes dans les autres, c'était l'opportunité.
03:42Assez rapidement, l'activité vaches à laitantes,
03:45il fallait qu'on la développe pour trouver un seuil de rentabilité intéressant,
03:49et donc on est passé à 110 vaches à laitantes au bout de 2 ans,
03:53en même temps qu'on a réalisé un bâtiment,
03:56parce que la ferme qu'on avait reprise n'avait pas de bâtiment d'élevage,
03:59donc c'était facile pour nous de créer un bâtiment fonctionnel.
04:02On a créé en 2017 un bâtiment de 112 places,
04:07et au fur et à mesure des opportunités,
04:11nous avons refait des reprises d'exploitation,
04:15qui étaient tous dans l'élevage à laitantes,
04:17et aujourd'hui nous avons atteint un objectif
04:20qui semble agronomiquement et financièrement intéressant,
04:25de 190 vaches à laitantes.
04:28L'objectif c'est d'augmenter encore d'une vingtaine, trentaine de places,
04:32parce qu'on voit qu'on est largement autonome en fourrage,
04:35et donc de permettre de valoriser l'herbe au maximum.
04:38On est producteur de foin et on était vendeur de foin,
04:43le commerce du foin est devenu compliqué,
04:45le plus simple c'est de valoriser l'herbe par soi-même,
04:47et donc de développer encore un petit peu l'activité vaches à laitantes,
04:51et de remplir, comme il faut, pleinement,
04:58notre bâtiment d'engraissement,
05:01qui aujourd'hui manque un petit peu d'effectifs pour être plein toute l'année.
05:06Alors oui, nous avons eu pour projet la méthanisation il y a 7 ans,
05:12et elle vient seulement sortir de terre,
05:15nous l'avons mis en route il y a quelques mois.
05:18Il y avait une économie circulaire à réaliser,
05:23c'est-à-dire qu'on a de l'herbe, il fallait la valoriser,
05:27les terres ici sont vraiment destinées à la prairie,
05:31à valoriser, ce qui valorise le mieux de l'herbe,
05:33ça reste un élevage à laitants,
05:35et ça nous amenait à se dire,
05:38mais pourquoi ne pas faire une méthanisation
05:41pour valoriser les effluents d'élevage ?
05:43Alors ici on engraisse tout parce qu'on veut profiter pleinement de notre travail,
05:47tout ce qui est commencé doit être fini,
05:50donc on engraisse parce qu'on veut profiter pleinement de la marge au maximum.
05:55On est plus dans une zone d'élevage que dans une zone de culture,
05:58donc revenons à nos sources,
06:00nous étions tous éleveurs il y a 100 ans,
06:02il y avait 100 agriculteurs dans notre commune et 100 éleveurs,
06:06revenons à nos sources, revenons à éleveurs avant tout.