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L'écart entre les taux d'intérêt de l'emprunt de référence sur dix ans entre la France et l'Allemagne a atteint mardi son plus haut niveau depuis 2012, signe de l'inquiétude croissante des investisseurs sur le vote du budget et l'avenir du gouvernement de Michel Barnier.

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Transcription
00:00Il y a un indicateur pour l'économie française, un indicateur plutôt inquiétant, c'est ce qu'on appelle le spread évoqué hier par Michel Barnier,
00:07sauf qu'il faut expliquer à ceux qui nous regardent ce matin ce que ça veut dire.
00:10Rassurez-vous déjà, pour moi aussi ce matin c'était du chinois, je me suis plongé dedans, en fait c'est de l'anglais.
00:16C'est l'écart des taux d'emprunt entre deux pays.
00:22À combien est-ce qu'on vous prête l'argent ? À 5, 10, 20 ans. En gros, est-ce qu'on a confiance en votre économie ?
00:27Eh bien lundi, l'incertitude sur l'avenir du gouvernement Barnier a fait bondir cet écart entre la France et l'Allemagne à son plus haut niveau depuis 2012.
00:35Pour un emprunt sur 10 ans, le taux est au-delà des 3 % hier en France, quand l'Allemagne affiche 2,19.
00:42Le spread, l'écart donc, vous suivez, de 0,84 %, ou 84 points de base, comme disent les économistes, on était à 50 avant la dissolution.
00:52Vous voyez, l'Espagne, pour vous donner une idée, est aujourd'hui à 74 points de base derrière l'Allemagne, ils font donc mieux que nous.
00:58Cet indicateur est inquiétant, pourquoi ? Parce qu'il précède les crises, il s'envole quand les complications sont à venir.
01:04Vous l'avez compris, ça veut dire que les marchés ne vous font plus confiance, donc empruntez, voire votre dette que vous avez déjà contractée, tout ça va vous coûter plus cher dans l'année qui vient.
01:12Alors hier, la Commission européenne saluait quand même les efforts de Bercy pour tenir la dette, 3 228 milliards d'euros, rappelait Michel Barnier,
01:20mais la France emprunte plus cher aujourd'hui que l'Espagne, le Portugal ou l'Italie, et la Grèce alors, puisque c'est un des chiffons rouges,
01:26ajouté ces derniers jours par la porte-parole du gouvernement notamment, ce chaos à la Grecque, eh bien, sachez qu'entre la France et la Grèce,
01:34ce fameux spread, il n'est plus que de 6 points de base, hier à la clôture, il était de 15 il y a encore un mois, si ça continue à descendre,
01:41s'il passe un jour sous la barre du 0, ça voudra dire ce jour-là que la dette publique grecque est jugée comme moins risquée que la dette publique française.
01:49On n'y est pas, mais donc, vous le voyez, on s'en approche, avec l'Italie qui fait pire actuellement avec un écart de 126 points de base avec l'Allemagne,
01:55on n'a pas le bon Edan, mais plane donc ce risque d'une faillite à la grecque ou d'un shutdown à l'américaine, non, non, non, non,
02:01ni Syrtaki, ni Boogie Woogie, c'est ce qu'il va y avoir ce matin, François Ruffin sur notre antenne.
02:06Il ne va pas y avoir un shutdown comme aux Etats-Unis, où d'un seul coup les fonctionnaires ne seront pas payés,
02:11où il n'y aura plus d'argent pour les entreprises, où il n'y aura plus de primes d'activité, par exemple, pour les ménages, ça, ce n'est pas vrai,
02:17le budget va continuer à se poursuivre, il ne va pas y avoir un arrêt de l'économie du pays.
02:22– Ils dramatisent ?
02:23– Evidemment qu'ils dramatisent, ils dramatisent pour sauver son siège, bon.
02:26– Alors légalement, c'est vrai, la constitution, les institutions sont prévues pour tenir le choc,
02:32pour qu'un budget, grosso modo, soit copié-collé et puisse courir sur l'année d'après, ça peut tourner encore,
02:37sauf que si les institutions encaissent le coup, la dégradation économique, elle, elle pourrait s'aggraver.
02:42Vendredi prochain, dans ce contexte d'incertitude que déteste l'économie,
02:45là-bas, il y a l'agence de notation Standard & Poor's qui doit rendre son verdict,
02:49et s'il était négatif, ce dont on ne doute pas, ça ferait encore grimper ces fameux taux d'intérêt,
02:54et cette spirale dont je vous parlais pourrait s'enclencher ou se poursuivre.

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