• avant-hier
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Maurice Berger, pédopsychiatre et psychanalyste, répond aux questions de Dimitri Pavlenko.
Retrouvez "L'invité actu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-interview-de-7h40
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video


Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcription
00:00Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le pédopsychiatre et psychanalyste Maurice Berger.
00:05Bonjour Maurice Berger.
00:07Bonjour Monsieur Pavlenko.
00:09Bienvenue sur Europe 1, on vous a souvent invité Maurice Berger pour nous parler de la violence chez les jeunes.
00:13Question avec vous ce matin sur un autre sujet qui vous intéresse beaucoup, l'éducation sexuelle à l'école.
00:19L'éducation nationale est en effet sur le point de publier son premier, disons, vrai programme d'éducation à la sexualité à destination des élèves.
00:27En effet, depuis 2001, la loi oblige tous les élèves à recevoir chaque année trois séances obligatoires d'éducation à la sexualité, de la maternelle au lycée.
00:37Le contenu de ce futur programme fait beaucoup débat.
00:41Une première mouture en a été dévoilée au mois de mars.
00:44Une version définitive, une V2, doit être présentée la semaine prochaine.
00:48Entre temps, le contenu de ce programme a beaucoup changé.
00:51Vous avez récemment publié, Maurice Berger, avec Sophie Audugé, la directrice de l'association SOS Éducation, un livre consacré à l'éducation sexuelle à l'école.
01:01C'était donc avant la publication du nouveau programme.
01:03Mais déjà, vous considériez que ce qu'on enseigne en matière de sexualité à nos enfants à l'école était problématique.
01:10Quel problème, Maurice Berger ?
01:12Il y a trois gros problèmes dans les principes.
01:16Je voudrais d'abord dire qu'entre le premier programme et le deuxième programme, je trouve qu'il n'y a pratiquement aucun changement.
01:23Et qu'on prend les parents pour des imbéciles.
01:26C'est-à-dire qu'on leur dit qu'il n'y aura rien sur la sexualité pendant le primaire.
01:31Et en fait, ce programme en est infiltré.
01:34Alors, qu'est-ce qui pose problème ?
01:37Tout d'abord, la grande règle qui est qu'on doit attendre qu'un enfant pose des questions en ce qui concerne la sexualité pour lui répondre,
01:46c'est-à-dire qu'il soit prêt à aborder certains problèmes, certaines questions, n'est pas respectée.
01:52On va lui en parler avant.
01:54Surtout avant.
01:55Donc, vous avez par exemple, avant 4 ans, on va lui parler de la différence entre les familles hétéroparentales et homoparentales.
02:04C'est-à-dire les familles homosexuelles.
02:06Donc, automatiquement, l'enfant va poser des questions sur la sexualité à ce niveau-là.
02:14Et on va lui parler des différentes méthodes de conception, etc.
02:19Le principe Maurice Berger, ce que vous dites, c'est un petit peu comme...
02:22Vous avez en CM1 la reproduction.
02:25Donc, ça va être les règles, mais aussi érection, éjaculation, pénétration, etc.
02:32C'est inévitable.
02:34Et puis, vous avez tous les dérapages, tous les témoignages qu'on recueille pour des enfants en primaire.
02:39On leur parle de la sodomie, de la fellation.
02:42Et ça, on a listé tous ces documents.
02:45Donc, on va introduire...
02:47Il faut quand même se rappeler que l'UNESCO dit, c'est le programme mondial,
02:52qu'il faut parler du plaisir sexuel aux enfants à partir de l'âge de 5 ans.
02:56Donc, on n'attend pas.
02:58Mais Maurice Berger, vous dites en substance...
03:00Maurice Berger, vous m'entendez ?
03:02Il y a des enfants qui sont traumatisés, parce qu'ils ne s'attendent pas à ce qu'on leur parle de ça,
03:07et qui sont dégoûtés, qui se bouchent les yeux, qui se bouchent les oreilles,
03:11qui disent qu'ils ne veulent plus retourner à l'école,
03:13alors que les parents, normalement, attendent que l'enfant soit prêt pour qu'on leur parle de ça.
03:20Et puis, on a aussi des enfants extrêmement excités.
03:23Mais ils ne peuvent rien faire de réexcitation,
03:27puisqu'ils ne peuvent pas avoir d'orgasme fonctionnellement.
03:31Donc, on leur met un menu sous les yeux,
03:34et vous avez...
03:36Enfin, on a, par exemple, un petit livre, Zizi Zezette,
03:40où l'enseignante explique à l'enfant comment une fillette peut se caresser le clitoris avant de s'endormir.
03:47Donc, ça, c'est le premier point.
03:49Vous nous dites que, comme pour la mort, en fait, on ne doit pas précéder,
03:53on ne précède pas l'enfant, il faut attendre ses questions,
03:55et que là, le problème étant qu'on se retrouve avec un programme d'adultes
03:59qui va sexualiser précocement les enfants, c'est ça ?
04:02Exactement. Il y a une grande règle, c'est qu'on doit suivre le développement affectif de l'enfant.
04:08Et là, c'est un programme d'adultes qui ne tient pas compte des grandes étapes de ce développement.
04:15Donc, il y a une potentialité traumatique qu'on constate régulièrement.
04:21Et effectivement, il n'a pas été tenu compte de la vie des pédopsychiatres et des psychologues de l'enfance,
04:27à la différence de certains autres pays.
04:29Et puis, il y a un deuxième principe qui est nocif, c'est que c'est un projet woke.
04:35C'est-à-dire qu'on voit sans arrêt une infiltration des enfants de 7 ans en disant
04:45« Maman, je sais que si je veux changer de sexe, je suis un garçon, si je veux être une fille, je peux. »
04:53Ou « Notre corps nous appartient, on est libre de choisir, si on veut devenir une fille ou un garçon, on peut changer. »
05:00Ou « Je suis peut-être né dans le mauvais corps, on m'a assigné le mauvais sexe à la naissance. »
05:06Donc ça, c'est dit à des enfants petits, en primaire, et ça attaque les identifications des enfants à leurs parents.
05:16Mais en même temps, les enfants aujourd'hui sont confrontés très jeunes au risque de la pornographie, des abus sexuels.
05:25Est-ce que les informer, ce n'est pas aussi quelque part les protéger ? J'entends tout ce que vous nous avez dit au préalable.
05:30Oui. Alors, tout d'abord, la prévention de la pornographie, c'est le travail des parents, du contrôle parental.
05:38C'est le travail de l'État de bloquer les diffuseurs de ces contenus.
05:43Mais c'est aussi ne pas diffuser des documents qui, eux-mêmes, tiennent de la pornographie.
05:52Les sexo-tutos qui sont simplement déconseillés avant 10 ans.
05:58Dessus, vous avez les 6 pénétrations. C'est pour les élèves, avec nos impôts bien sûr.
06:03Vous avez les 6 positions de pénétration vaginale, 5 positions de pénétration anale.
06:11Pourquoi la fellation procure du plaisir, etc.
06:16Donc, on nous dit d'un côté, attention, on va faire un programme pour bloquer la pornographie, l'impact de la pornographie.
06:23Et d'un autre côté, sur les sites de l'Éducation nationale et de France Santé, vous avez un matériel extrêmement cru sur la sexualité.
06:34Donc, voilà, c'est complètement incohérent.
06:38Merci beaucoup Maurice Bergé.
06:39Alors, on peut vous lire, vous avez publié une tribune dans le journal du dimanche paru ce week-end.
06:43On peut la retrouver dans lequel vous développez tous les points que vous avez abordés ce matin avec nous en direct sur Rope.
06:48Merci à vous Maurice Bergé. Je rappelle le titre de votre ouvrage co-écrit avec Sophie Audugé.
06:53L'éducation sexuelle à l'école s'est parue à la fin du mois d'août aux éditions Arteges.
06:57Bonne journée à vous.

Recommandations