Pour son interview d’actualité, Télématin reçoit Dimitri Rassam, producteur du comte de Monte-Cristo.
Category
📺
TVTranscription
00:00Bon, Dimitri Rassam, merci d'être avec nous ce matin.
00:02Où serez-vous le 3 mars 2025 ?
00:05Ouh là là, je ne sais pas encore, non.
00:08C'est la nuit des Oscars.
00:10Non, peut-être à la maison, en train de les regarder.
00:12C'est vrai ?
00:13Dans le cinéma, enfin dans le théâtre Kodak, on peut toujours en rêver, mais voilà.
00:19Vous en rêvez ou pas ?
00:19Alors, le Condomoté Christo n'est pas le film présenté par la France,
00:24mais on entend qu'il pourrait être sélectionné dans d'autres catégories.
00:26Il sort aux États-Unis juste avant Noël, c'est ça ?
00:28Oui, il va sortir à la fin de l'année.
00:30Je pense que c'est compliqué sans être le candidat de la France.
00:33Ceci dit, il y a toujours des surprises, donc on verra.
00:36Après, tout ce qui se passe sur le film est tellement merveilleux
00:39que de toute façon, maintenant, il y a un peu un côté...
00:42Voilà, c'est du plus.
00:44Du bonus.
00:459 300 000 entrées en France pour le Condomoté Christo,
00:493 millions à l'international.
00:51J'ajoute aussi les dernières adaptations des Trois Mousquetaires,
00:546 millions d'entrées à L2.
00:56Les films épiques d'histoire, le film patrimonial,
01:00le film en costume, qui dure parfois près de trois heures,
01:02c'est plus fort que les blockbusters aujourd'hui chez nous ?
01:04Non, je pense que c'est surtout de faire des propositions fortes.
01:08Ce qui compte, c'est de proposer quelque chose.
01:10On a une année exceptionnelle du cinéma français,
01:11quand on regarde au-delà de notre film,
01:14The Substance de Coralie Fargeat,
01:17évidemment, L'Amourouf récemment, le Audiard Emilia Perez.
01:21Un petit truc en plus, c'est vraiment une année assez unique
01:23avec une polarisation forte,
01:24et chacune de ses propositions est très différente.
01:27C'est ça, je pense, qui est une clé,
01:29c'est-à-dire de justifier la salle par quelque chose
01:31qui soit différent de ce qu'on peut trouver dans l'offre générale.
01:36Et après, il faut se méfier des recettes.
01:38Il y avait une envie de notre part très forte
01:40de s'emparer de sujets et de films
01:43qui nous avaient donné envie, nous, de faire du cinéma.
01:45Mais si on commence à être un peu cynique
01:47et se dire, tiens, il y a une formule là,
01:48je suis absolument convaincu que le public a une forme de sensibilité
01:52et détecte ça très vite aujourd'hui.
01:53Donc, il faut de la sincérité.
01:55S'il n'y a pas de sincérité, il ne faut pas y aller.
01:57Vous le disiez, c'est plutôt bon signe pour le cinéma en général,
02:00ce succès des films français.
02:02On avait beaucoup parlé du désamour des Français
02:04après la crise sanitaire,
02:05le fait qu'on préférait rester chez nous, regarder des films.
02:07Ça y est, c'est derrière nous, cette période-là ?
02:09Il y avait même quelque chose de plus prononcé,
02:11qui était que les jeunes avaient exprimé une défiance,
02:13le public de moins de 25 ans,
02:15assez prononcé à l'égard du cinéma français.
02:17Et il fallait qu'on se remette en question.
02:19Donc, je pense que...
02:20Je ne sais pas si c'est fini, parce que ce qu'on voit aujourd'hui,
02:22c'est que les succès sont des plus gros succès
02:24et les échecs sont des échecs un peu plus violents.
02:27Mais oui, j'ai l'impression quand même qu'il y a une appropriation
02:30qui se refait du jeune public et du public en général
02:34auprès du cinéma français.
02:37Et peut-être tout simplement parce qu'il y a eu une remise en question
02:40de la part de ceux qui font les films,
02:41en se disant qu'on va prendre plus de risques,
02:43pas uniquement budgétaires,
02:44mais dans les propositions qu'on peut faire au cinéma.
02:46Le Comte de Monte-Cristo,
02:47élu film préféré des jeunes de moins de 26 ans cette année,
02:52je crois que pour vous,
02:53c'est particulièrement important, cette distinction-là ?
02:56Oui, justement pour cette raison,
02:58parce que quelque part,
02:59on a l'impression qu'il y a un verrou qui a sauté.
03:03Et puis, sans être grandiloquent,
03:06on fait les films vraiment pour réunir de la façon la plus large.
03:11Oui, ça ne nous touche que ce public-là en particulier.
03:13C'est le plus dur à tirer dans les salles aujourd'hui ?
03:14Oui, vraiment.
03:15Sur le cinéma français, c'était celui qui jusqu'ici disait
03:18que ça ne nous intéresse pas forcément.
03:19C'est toujours un peu mystérieux
03:21le pourquoi on cristallise le désir,
03:23mais le fait qu'il soit venu et qu'il soit venu de façon importante,
03:26oui, on était heureux.
03:27Quand on signe trois des plus grands succès du cinéma français
03:31sur la dernière année, ça apporte quoi ?
03:33Plus d'argent, donc plus de liberté pour faire ce que vous voulez ou... ?
03:37Non, ça donne un socle pour s'autoriser à rester ambitieux.
03:42Et après, le succès d'hier n'est pas le succès de demain.
03:46Et puis, encore une fois, c'est un peu mystérieux
03:49le pourquoi il se passe ce qui se passe.
03:50Donc, évidemment que c'est merveilleux.
03:52Et on a profité de ce succès parce qu'on aimait beaucoup les films aussi.
03:56Donc, ça nous rend heureux qu'ils soient vécus et accueillis comme ça.
04:00Et on est de retour au travail.
04:02Il y a déjà les prochains films qui sont dans les tuyaux.
04:04Donc, voilà.
04:05On va en parler dans un instant.
04:06Vous travaillez souvent avec les mêmes réalisateurs,
04:07le duo Mathieu Delaporte-Alexandre Delapatelière,
04:10Martin Bourboulon, les acteurs Pierre Néné, Patrick Mille,
04:13Laurent Laffitte, Annalise Moustier.
04:14Vous avez besoin de ce collectif, cet effet bande autour de vous ?
04:19Alors, ce qui est certain,
04:20c'est que quand on aborde des projets très ambitieux,
04:22le fait d'avoir de la confiance entre nous,
04:25évidemment, ça permet de gagner un temps immense
04:28et puis surtout de se projeter peut-être un peu plus loin.
04:30Après, il n'y a pas d'exclusives,
04:32mais c'est comme un éditeur avec un auteur dans la durée.
04:35C'est-à-dire que peut-être aussi qu'on se bonifie dans le travail,
04:40les uns avec les autres.
04:41Donc là, par exemple, j'accompagne Martin Bourboulon
04:43sur le cinquième film ensemble, qui est sur La chute de Kaboul.
04:4613 jours, 13 nuits, qui va sortir l'année prochaine,
04:49avec Roche-XXème notamment.
04:50Et ça, je ne sais pas si c'est quelque chose
04:52qu'on aurait pu aborder de la même façon
04:54si on n'avait pas des habitudes de travail
04:56qui nous permettent de porter du risque.
04:57Et quand je parle de risque, encore une fois,
04:59ce n'est pas uniquement du risque budgétaire,
05:01c'est le type de sujet qu'on va s'autoriser de traiter.
05:07Après, il n'y a pas d'exclusives.
05:08Et puis, ce qui est excitant, ça reste un métier de projet.
05:10C'est film par film, et c'est ça qui est merveilleux.
05:12Pour terminer, il ressemble à quoi le tatouage
05:15que vous deviez faire avec le succès du Comte de Montécristou ?
05:20Il est là, je vais le garder pour moi, mais on l'a tous fait.
05:25Je pense qu'on avait envie de garder une trace,
05:26au sens littéral, de ce qui nous arrivait.
05:27Ce n'est pas le portrait d'Édouard Philippe
05:29qu'a fait Patrick Mille dans le dos ?
05:30Je le laisse à Patrick Mille et à l'initiative de Patrick Mille.
05:32Merci Dimitri Rassam.
05:33Un plaisir, merci.