Ce lundi 18 novembre, la Fondation Abbé Pierre a révélé les lauréats des pires dispositifs anti-SDF lors de sa 3e édition des Pics d'Or à Paris. L'Humanité a suivi la cérémonie.
Pics agressifs, énormes bacs à fleurs, rochers, grilles coupantes, les villes continuent de se doter de dispositifs hostiles aux sans-abri en 2024. Ces mesures renforcent une politique d'exclusion, que ne cesse de dénoncer la Fondation Abbé Pierre lors de la troisième édition de ses Pics d'Or, au théâtre de l'Atelier à Paris.
Ce constat alarmant est bien connu par la Fondation qui rappelle quelques chiffres tragiques : 330 000 personnes vivent actuellement sans domicile en France, dont plus de 2 000 enfants, un chiffre qui a plus que doublé en dix ans.
Guillaume Meurice, qui a décerné le prix « Bouge de là » de l'anti-précaires, réagit au fait que certains bureaux d'études en ont la charge. « Ça va tellement loin dans la perversion humaine qu'on a pas d'autres choix que de se marrer », souligne l'humoriste.
Pour Christophe Robert, directeur de la Fondation Abbé Pierre, cette cérémonie appelle à contester cette négation du droit à la ville, du droit à une ville hospitalière. « Le vrai combat à mener est celui qui mettra fin à la pauvreté et à l'exclusion », précise le délégué général.
À travers cet événement à la fois ironique et engagé, la Fondation remet en lumière cette réalité qui cherche à éloigner toujours plus loin, la situation des plus fragiles.
Les Pics d'Or, qui avaient déjà été organisés en 2019 et 2020, visent à dénoncer les politiques urbaines, qu'elles soient délibérées ou non, elles empêchent les personnes sans-abri de se poser ou de s'allonger dans les espaces publics. Elles pointent également les arrêtés anti-mendicité, anti-glanage, et autres mesures hostiles à ceux qui sont en situation de précarité. « Comme si les exclure à tout prix était la solution à leur présence gênante », s'alarme la fondation.
Lors de cette cérémonie, marquée par la présence de nombreux humoristes engagés, la Fondation a remis des prix dans plusieurs catégories où l’inhumanité et l’absurde se côtoient, soulignant l’absurdité de certaines situations auxquelles sont confrontées les personnes sans domicile.
Pics agressifs, énormes bacs à fleurs, rochers, grilles coupantes, les villes continuent de se doter de dispositifs hostiles aux sans-abri en 2024. Ces mesures renforcent une politique d'exclusion, que ne cesse de dénoncer la Fondation Abbé Pierre lors de la troisième édition de ses Pics d'Or, au théâtre de l'Atelier à Paris.
Ce constat alarmant est bien connu par la Fondation qui rappelle quelques chiffres tragiques : 330 000 personnes vivent actuellement sans domicile en France, dont plus de 2 000 enfants, un chiffre qui a plus que doublé en dix ans.
Guillaume Meurice, qui a décerné le prix « Bouge de là » de l'anti-précaires, réagit au fait que certains bureaux d'études en ont la charge. « Ça va tellement loin dans la perversion humaine qu'on a pas d'autres choix que de se marrer », souligne l'humoriste.
Pour Christophe Robert, directeur de la Fondation Abbé Pierre, cette cérémonie appelle à contester cette négation du droit à la ville, du droit à une ville hospitalière. « Le vrai combat à mener est celui qui mettra fin à la pauvreté et à l'exclusion », précise le délégué général.
À travers cet événement à la fois ironique et engagé, la Fondation remet en lumière cette réalité qui cherche à éloigner toujours plus loin, la situation des plus fragiles.
Les Pics d'Or, qui avaient déjà été organisés en 2019 et 2020, visent à dénoncer les politiques urbaines, qu'elles soient délibérées ou non, elles empêchent les personnes sans-abri de se poser ou de s'allonger dans les espaces publics. Elles pointent également les arrêtés anti-mendicité, anti-glanage, et autres mesures hostiles à ceux qui sont en situation de précarité. « Comme si les exclure à tout prix était la solution à leur présence gênante », s'alarme la fondation.
Lors de cette cérémonie, marquée par la présence de nombreux humoristes engagés, la Fondation a remis des prix dans plusieurs catégories où l’inhumanité et l’absurde se côtoient, soulignant l’absurdité de certaines situations auxquelles sont confrontées les personnes sans domicile.
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00:00On a vu du pic à brochettes, on a vu du bac à fleurs, on a vu du rocher.
00:05Une belle palette de mobilier urbain anti-SDF, déjà rien que le nom est assez fou.
00:09Ça rajoute du sordide au sordide, c'est intéressant.
00:11La fondation Abbé Pierre, qui va changer de nom mais pas de combat,
00:15a organisé ce lundi 18 novembre sa troisième cérémonie des pics d'or au théâtre de l'Atelier à Paris.
00:21La cérémonie des pics d'or, elle vise à dénoncer, avec un peu d'humour,
00:25les pires dispositifs urbains anti-SDF.
00:28Les pics, les grilles, les arrêtés antimondicités, etc.
00:31Mais on le fait avec un peu d'humour, c'est-à-dire qu'on essaie de trouver les plus ingénieux,
00:35les plus cruels, les plus absurdes aussi, dans le but de mettre un peu les rieurs de notre côté,
00:39pour que tout le monde voit à quel point chasser les SDF de leur bout de trottoir,
00:42de tout ce qui leur reste, c'est non seulement cruel mais en plus c'est totalement ridicule
00:46et donc il vaut mieux en rire pour le dénoncer.
00:47On sait que vraiment on récompense des salopards, des gens qui ont l'idée de faire ça,
00:52moi je me demande même, d'ailleurs les gens qui conçoivent ça,
00:54évidemment il y a ceux qui l'installent et qui ont l'idée de l'installer,
00:57mais il y a ceux qui le conçoivent.
00:58Il y a quand même des bureaux d'études qui sont chargés de ça,
01:00c'est quand même complètement dingo quand on y pense.
01:03Donc c'est tellement loin dans la perversion humaine
01:06qu'il ne reste plus tellement d'autre choix que de s'en marrer.
01:09En organisant les pics d'or, la Fondation veut alerter sur ce phénomène
01:13qui repose toujours plus loin des centres-villes,
01:16les personnes sans domicile, tout en cherchant à les rendre invisibles.
01:20Elle appelle à contester cette négation du droit à la ville, du droit à une ville hospitalière.
01:26Nous voulons rappeler avec cette initiative qu'il ne faut pas se tromper de combat,
01:30que le vrai combat à mener, c'est celui qui permettra de mettre fin à la pauvreté et à l'exclusion.
01:35Blanche Gardin, la marraine de l'événement,
01:37est revenue également avec humour sur le scandale de l'affaire Abbé Pierre.
01:41Bonsoir, le théâtre de l'Atelier.
01:45Alors, eh bien, quand Christophe Robert m'a proposé d'être marraine de cet événement,
01:52je me suis dit, mais oui, bien sûr, après ce que vient de traverser la Fondation Heum Heum,
01:59je veux dire, je crois que c'est un bon mouv' pour relancer ma carrière.
02:04Et le gagnant est...
02:06le pot pourri !
02:11Comme l'a dit Blanche Gardin, ce n'est pas simplement l'immobilier urbain anti-SDF,
02:15évidemment, c'est la précarité en règle générale et donc c'est une lutte politique.
02:19Là, c'est vrai que nous, on fait une soirée pour essayer d'alerter.
02:23On est humoriste, donc voilà, on se dit, on est un peu...
02:26on ne sait pas trop faire d'autres choses que des blagues,
02:28donc voilà, on essaie de mobiliser un maximum de gens.
02:30Je tiens quand même à rappeler qu'un SDF, c'est pénible.
02:33Voilà, on ne le dit pas dans cette cérémonie, mais c'est pénible.
02:36Ça tient des propos incohérents, c'est amorphe, ça sent le pipi.
02:40Un SDF, c'est comme Michel Barnier, mais sans logement.
02:45Et quelques personnes de droite quand même, je me demandais, mais d'accord.
02:48Mais la lutte, elle est avant tout politique.
02:50Donc, tant que ça ne sera pas réglé à des niveaux de décision
02:55qui sont de l'ordre national ou on va dire départementaux ou des grosses mairies,
03:00ça ne sera pas... ça n'avancera pas.
03:03Donc voilà, il faut des lois.
03:05Donc pour des lois, il faut des militants.
03:06Donc il faut des gens qui se mobilisent dans la Fondation Abbé Pierre,
03:09mais il ne faut surtout pas que ce soit que de la charité.
03:10Bah si, il y a un moment donné, il faut prendre conscience qu'il y a des artistes
03:15en France qui font ces merveilleuses oeuvres.
03:17Il faut les soutenir.
03:18Changer un peu de politique,
03:20ce n'est pas très compliqué de trouver un logement pour 330 000 personnes.
03:23C'est 150 000 logements.
03:24On est un pays qui a des outils pour ça.
03:26Depuis des décennies, on a 5 millions de logements sociaux.
03:29On a 16 milliards d'euros d'APL.
03:31Si on les réoriente un petit peu vers les personnes qui en ont le plus besoin,
03:34si on fait un petit effort collectivement, tout le monde peut avoir un logement.
03:37Sandrine, qui a passé quatre ans dans la rue
03:39avant de devenir bénévole engagé à la Fondation,
03:41nous rappelle comment le basculement dans la grande précarité peut arriver très vite.
03:46Ça peut toucher vraiment tout le monde.
03:47Il n'y a pas de milieu social.
03:48Ce n'est pas parce qu'on est sorti de l'ASE, forcément,
03:51ou parce qu'on est d'une famille issue de violences ou autre.
03:55Ça touche vraiment toutes les couches sociales.
03:57Moi, ça a commencé par une suspension de permis
03:59qui a fait que j'habitais dans un village.
04:01Ma suspension de permis dit qu'il ne peut pas rouler en voiture,
04:03qu'il ne peut pas aller travailler,
04:04et qui dit plus de travail, plus de salaire.
04:06Donc, en fait, c'est un engrenage.
04:08C'est juste un engrenage et ça peut arriver à n'importe qui.
04:10J'ai rencontré des avocats, j'ai rencontré des anciens comptables,
04:13j'ai rencontré tellement de gens de milieux sociaux
04:15qui avaient des maisons, une famille, une voiture
04:18et qui se sont retrouvés à l'âge.