Paris 2024 : La Cloche et la Fondation Abbé Pierre dénoncent le mobilier urbain excluant

  • il y a 10 jours
Assises individuelle, bancs avec accoudoirs, grilles… Les associations La Cloche et la Fondation Abbé Pierre organisaient ce mercredi 5 juin un parcours sportif humoristique pour dénoncer le mobilier urbain excluant à Paris, à l’approche des Jeux Olympiques.

« Je tourne souvent pendant 2 heures dans Paris avant de trouver un endroit où dormir. » Mike, jeune bénévole à La Cloche, association agissant contre l’exclusion des personnes en situation de précarité, fait de son mieux pour sortir de la rue. « Je dormais vers Palais Royal en 2023, mais aujourd’hui ce n’est plus possible », faute d’endroits adaptés.

Avec la Fondation Abbé Pierre, La Cloche a organisé ce mercredi 5 juin un parcours sportif décalé au départ du boulevard de la Bastille pour dénoncer le « mobilier urbain excluant ». Cinq étapes pendant lesquelles un bénévole, mal-logé ou sans domicile fixe, a pris la parole devant un cas concret : Assises individuelles, bancs avec accoudoirs, grilles, barrières… Dans la capitale, les exemples ne manquent pas.

L’humour pour dénoncer une situation préoccupante

« Remettez des bancs pour tout le monde ! », demande lors d’une tirade humoristique, improvisée et théâtrale, Jean-Pierre, bénévole qui se dit candidat aux élections présidentielles 2027. « On a voulu agir aux côtés des personnes concernées de façon décalée, drôle et impertinente. On est tous concernés par le mobilier urbain », explique la directrice de la zone nord (Hauts-de-France & Île-de-France) de La Cloche, Goli Moussavi. Les personnes âgées ou les femmes enceintes sont également affectées par cette situation, même si elles n’ont pas les mêmes besoins que les sans-abri. « Chacun a sa spécificité. Les personnes âgées ont besoin d’accoudoirs, ce qui empêche les sans domicile fixe de s’allonger sur les bancs », a souligné, à la dernière étape du parcours, Samuel de l’association Des cris des villes. Chargé de mission, il prône « une ville inclusive plutôt qu’aseptisée » à l’approche des Jeux Olympiques.

« Ce mobilier excluant est mis en place par les commerçants et les propriétaires », affirme Manuel Domergue, le directeur des études de la fondation Abbé Pierre. Difficile donc de lutter contre sa propagation. La ville de Paris a, elle, annoncé ne plus en installer, depuis juillet 2021. Mais il faudrait davantage de mobilier dit inclusif. « On demande plus d’urinoirs, de fontaines et de bancs », cite ainsi Manuel Domergue. Il pointe aussi l’invisibilité de certains dispositifs : « Personne ne remarque un banc enlevé, mais cela est très hostile envers les personnes à la rue. » Et de rappeler : « Le premier droit des personnes à la rue, c’est trouver où dormir. »

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