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Benoît Digeon, maire de Montargis

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Transcription
00:00L'Idyllae, maintenant vous accueillez notre invité ce matin, c'est en duplex le maire de Montargis, Benoît Dijon.
00:07Bonjour Benoît Dijon, merci d'être en ligne avec nous, le 106ème congrès des maires de France débutera demain à Paris,
00:15vous aviez prévu d'y aller, finalement vous avez annulé, parce que vous vous dites que ça sert à rien ce genre de grande réunion ?
00:23Non, non, pas du tout, pas du tout, j'avais des rendez-vous demain en principe,
00:26et on a une séance d'embauche de deux techniciens pour le syndicat de Rivière,
00:32et on devait absolument la passer demain, et je dois rester à Montargis pour ces raisons-là.
00:36Sinon vous y seriez allé ?
00:39Bien entendu, bien entendu, j'avais prévu de venir avec les maires du Loiret,
00:42et d'aller au Sénat le soir invité par Luxory et Pauline Martin,
00:46et malheureusement j'ai dû annuler tout ça, il y a des moments où dans la vie les priorités se font,
00:51et celle-là en est étude, voilà.
00:53Une étude publiée il y a quelques jours par l'association des maires de France, l'AMF,
00:58et menée auprès des élus, montre que plus de 80% d'entre eux jugent leur mandat usant pour la santé,
01:06est-ce que vous comprenez ce que c'est votre cas ?
01:09Écoutez, moi j'ai toujours été dans la vie 24 heures sur 24 en tension permanente par mon métier,
01:15où que je sois dans le monde, j'avais toujours une attache avec mon affaire,
01:19et j'avais besoin d'être en rapport avec eux, parce qu'il y avait toujours des choses,
01:24les boutiques étaient ouvertes en permanence toute l'année,
01:26et j'ai eu l'habitude de travailler toujours 24 heures sur 24.
01:29Donc moi, je ne suis pas atteint par ce problème, je ne me sens pas du tout atteint par ce problème,
01:36mais certains de mes confrères, je le sais, de mes collègues,
01:39sont effectivement souvent un petit peu harcelés par le boulot,
01:43et c'est vrai que dans les petites communes, toutes petites, c'est plus tendu,
01:47dans la mesure où on a moins d'échelons de report, de responsabilités.
01:52La lourdeur administrative, la paperasse, le montage de dossiers de subventions,
01:57tout ça, ça peut être usant, ça peut créer une charge mentale chez certains,
02:01on l'entend, on a des témoignages d'ailleurs ce matin sur France Blanc Orléans.
02:05Oui, je vous le vois bien dans les petites communes,
02:07où souvent, s'il manque une personne, c'est une catastrophe,
02:10nous il nous en manque aussi, on a beaucoup de mal à trouver des collaborateurs,
02:13et d'ailleurs on cherche quelqu'un pour les finances à la ville de Montargis,
02:16j'en profite pour faire mon annonce chez vous,
02:18si quelqu'un veut venir nous faire des propositions, on est preneurs,
02:22on a tous des difficultés pour trouver des collaborateurs,
02:25dans les cabinets du maire, dans la direction des mairies, c'est un peu compliqué,
02:29donc là, de ce côté-là, ça serait bien qu'on puisse aussi bouger,
02:32il n'y a pas que les autres entreprises qui ont du mal à trouver du personnel,
02:35chez nous c'est aussi un grand problème.
02:37– Des maires fatigués, parfois aussi menacés, agressés, ça existe,
02:42ça peut rajouter évidemment à l'exaspération, on le sait.
02:46– Moi je l'ai été, j'ai connu ça, les menaces, mais qu'est-ce que vous voulez,
02:51moi je me sens investi d'abord par un vote qui m'a donné la responsabilité d'être maire,
02:57je trouve ça passionnant, j'adore ce travail-là,
03:00parce que c'est quelque chose d'absolument exceptionnel,
03:03comme le disait monsieur Pépiron juste avant,
03:05et ce sont des expériences dans la vie qu'on ne retrouve pas deux fois,
03:09et puis s'occuper des autres, c'est une vocation depuis le début,
03:12il n'y a pas de… c'est un choix, il ne faut pas me plaindre de ça,
03:15si ça ne me plaît pas, je peux faire autre chose,
03:17ce n'est pas ça le souci, mais j'adore ce boulot.
03:20– À l'heure où le gouvernement impose aux collectivités
03:23un effort budgétaire de 5 milliards d'euros,
03:26vous, une ville comme Montargis, comment est-ce que vous vous adaptez ?
03:30Vous avez prévu de réduire certaines dépenses,
03:32plus que d'autres, vous l'avez déjà fait ?
03:34– La contrainte elle est là, si vous voulez,
03:36nous le premier poste de dépense dans le fonctionnement d'une ville,
03:39c'est le salaire, les salaires des personnels,
03:41ça représente plus de 50%, donc là on était vigilant,
03:44et là cette année ça va être fort,
03:46parce qu'on a une augmentation de quasiment près de 4% des salaires,
03:49avec toutes les augmentations statutaires qu'il va y avoir,
03:52les choses par rapport à la police municipale,
03:55par rapport à tous les salaires qui ont l'état de désinverser,
03:57par rapport aussi au statut des mutuels et de la solidarité,
04:04et puis le que l'on appelle le GVT, le dissement des billets de technicité,
04:08qui fait 1,4 tous les ans, on va friser les 4% cette année,
04:12et on n'aura pas les ressources, enfin, donc là,
04:14c'est là-dessus, sur la gestion, qu'il faut qu'on soit très très attentif.
04:17– Les économies, elles ne peuvent se faire que sur ce poste-là,
04:20c'est-à-dire qu'en fait, voilà, c'est la masse salariale,
04:23c'est la contrepartie, ce sont les salaires
04:26qui forcément vont être impactés, c'est ce que vous dites ?
04:30– Les salaires ne seront pas, puisqu'ils augmentent de 4%,
04:32donc c'est à nous d'être assez inventif pour,
04:34dans le cadre de renouvellement de certains contrats,
04:36de les différer ou de les annuler provisoirement,
04:40et puis de considérer qu'à un moment,
04:42on peut avoir une attente d'une demi-heure de plus pour avoir un passeport,
04:46ça veut dire qu'il y aura une personne de moins à l'accueil,
04:48peut-être à la mairie, il y aura peut-être à droite, à gauche,
04:51des petites économies à faire qui vont permettre,
04:53vous savez, un poste dans une mairie,
04:55quelle qu'il soit, c'est environ 50 000 euros par an,
04:58donc si on a 150, 200 000 euros d'économies à faire,
05:01c'est peut-être 4 personnes,
05:03en moins sur les 350 000 que nous avons à peu près,
05:07donc ça peut se diluer très facilement,
05:10mais il faut qu'on soit attentif à être un peu rigoureux,
05:13plus que d'habitude cette année-là.
05:15L'autre problème aussi, c'est celui de la TVA,
05:18on nous a joué un petit tour de passe-passe,
05:21M. Barnier est bien gentil,
05:23mais je vois que les départements ont gagné une partie de cette bataille-là,
05:27Marc Godet est revenu d'Angers assez content
05:30d'avoir été rassuré par le Premier ministre.
05:32– Oui, c'était le congrès des départements il y a quelques jours, voilà.
05:35– Les départements cette semaine,
05:37et je crois que de l'autre côté,
05:39M. le Premier ministre va faire attention,
05:43je pense au mairie, demain il va aller voir,
05:45c'est un homme pragmatique,
05:47il a vraiment usé ses fonds de culotte
05:50sur les bancs de toutes les représentations nationales,
05:53que ce soit les communes, les départements, les régions,
05:55et même les ministères bien sûr, surtout,
05:57et là il est atteint de réalisme,
05:59et il l'a dit lui-même,
06:01j'ai eu que 15 jours pour préparer le budget,
06:03donc maintenant je peux revoir certaines choses,
06:06c'est ce qu'il est en train de faire avec intelligence et pragmatisme.
06:09– Un budget qui n'est toujours pas voté,
06:11qui est reparti au Sénat,
06:13oui, on comprend bien Michel Barnier,
06:15il est de votre bord politique aussi,
06:17donc finalement vous êtes plutôt satisfait
06:20de ce que vous voyez depuis deux mois,
06:22à la tête de l'État ?
06:24– Non, mais c'est satisfait,
06:26ce n'est pas parce que c'est de mon politique,
06:28je serais très critique si c'était nécessaire,
06:30mais je trouve que ce retour un petit peu sur le travail,
06:33de revenir sur sa feuille de route,
06:36c'est une chose intelligente,
06:38ça montre que ce n'est pas un nouveau-né,
06:41il a quand même un peu plus de 70 ans,
06:43et ça lui donne aussi une expérience,
06:45mais par contre la TVA, c'est vraiment pas bien,
06:47parce que l'investissement,
06:49on nous remboursait sur les 20% de TVA,
06:51on nous remboursait 16,4%.
06:54– On s'arrête.
06:55– Et maintenant ça va être 14,8,
06:57on perd un an et demi de TVA,
06:59sur une école ou un truc comme ça,
07:01on se tape 200 000 euros de supplément.
07:04– Merci beaucoup, bonne journée à vous,
07:06Benoît Dijon, maire de Montargis,
07:08bonne journée, à bientôt.

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