Cécile : « J'ai dû quitter cette psychanalyste et j'ai eu du mal à en faire le deuil. » - Vidéo Dailymotion

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Transcript

00:00Cécile qui est avec nous, bonjour Cécile.

00:03Bonjour Brigitte, bonjour Hélène, bonjour Cécile, je suis ravie de pouvoir un peu vous raconter mon histoire quelque part au niveau d'un besoin.

00:18On parlait des besoins de la Pyramide de Maslow, en termes de besoin d'être entendu.

00:27Et moi mon parcours a démarré à 25 ans par une psychanalyse, j'avais 25 ans à l'époque.

00:36Donc vous n'alliez certainement pas très bien j'imagine ?

00:39Non, je n'allais pas très bien, je n'allais pas très mal non plus en fait, c'est ça qui est un peu particulier.

00:46J'avais pas le sentiment d'aller mal mais ayant eu des problèmes de santé très importants depuis la naissance,

00:54j'ai vécu des, on va appeler ça la maltraitance gynécologique, et c'est ce qui m'a amenée à consulter.

01:04Mais j'en étais pas consciente à l'époque bien sûr.

01:07Et de psychanalyste en psychologue, puisque j'ai pas pu poursuivre la psychanalyse pour des raisons professionnelles,

01:17j'ai dû quitter cette psychanalyse qui était très intéressante.

01:25Et je n'ai jamais retrouvé de psychanalyse, en fait j'ai eu beaucoup de mal à faire le deuil de cette personne,

01:34parce que j'étais très en confiance avec elle.

01:38Et donc j'ai eu poursuivi par des thérapies diverses et variées, des psychologues, des approches multiples qui avaient une légitimité ou pas.

01:55Il y a eu des choses aussi dans le musée alternatif que j'ai trouvées qui m'ont aidé sur le coup,

02:03mais aussi qui ont été destructrices, parce que je pense que ce qui est important pour un thérapeute quel qu'il soit,

02:12c'est que lui-même sache où il en est pour pouvoir accompagner et être efficient.

02:21Oui, oui, ce que vous dites est très important.

02:23Et c'est vrai que sur des thérapies qui sont des thérapies un petit peu inventives, on va dire, pour trouver un terme pas trop négatif,

02:31ce sont souvent des personnes qui n'ont pas fait un réel travail personnel,

02:36et qui donc vont avoir tendance à vouloir donner ce qu'elles ont elles-mêmes découvert pour aller mieux,

02:41mais sauf que c'est pas toujours efficace.

02:45Oui, vous avez complètement raison de signaler ça.

02:48Je crois que quel que soit le thérapeute, quelle que soit la thérapie qu'il propose,

02:55le minimum qu'on peut demander à un thérapeute, c'est d'avoir fait,

03:00alors l'expression travail sur soi me plaît pas trop, mais j'en ai pas trouvé d'autre,

03:05mais d'être au clair avec lui-même.

03:07On le voit d'ailleurs avec l'auditrice précédente qui dit, je vais être médiatrice,

03:14et avant d'être médiatrice, je vais moi réfléchir à ma propre vie pour être au clair avec ce que je vais faire comme métier.

03:24Vous avez raison, c'est primordial.

03:27C'est pas suffisant, mais c'est le minimum nécessaire, c'est-à-dire d'avoir fait ce travail sur soi,

03:33et ensuite d'avoir quand même une théorie solide sur laquelle il va s'appuyer,

03:38et le cadre solide sur lequel il va encadrer les patients.

03:43Ça c'est primordial.

03:45Exactement, et c'est ce qui m'amène à rebondir sur mon histoire.

03:51C'est que pendant 25 ans, j'ai rencontré divers courants,

03:56et avec divers points de vue ou accompagnements,

04:02jusqu'au mois de janvier de cette année,

04:06poussé par un de mes amis, je décide de passer un test HPI,

04:15avec un psychologue formé pour cela,

04:20et le résultat a été criant de vérité,

04:26comme vous le disiez précédemment,

04:28c'est qu'on a chacun une vérité, et qu'il n'y a pas une vérité commune,

04:32et que pour moi, cette vérité, ça a été que finalement,

04:36tout ce que j'avais, toute mes multiplicités vers lesquelles j'étais allée,

04:40n'étaient pas adaptées à mon fonctionnement cognitif,

04:46et du coup, cette professionnelle a pu m'orienter vers une thérapie comportementale et cognitive,

04:54avec un outil qui s'appelle l'ICV, l'inclusion des cycles de vie,

04:58qui s'apparenterait à l'EMDR, et qui est super adapté pour moi,

05:03et ça change tout, ça change tout,

05:05et c'est pour ça que je voulais témoigner aujourd'hui,

05:07parce que je pense que je ne suis pas la seule,

05:10sans parler de l'HPI,

05:12c'est de dire que je sais qu'on peut galérer à trouver,

05:17non pas la bonne personne, mais le bon outil.

05:21Oui, vous avez raison, c'est indispensable,

05:24comme on le disait en introduction, comme le disait Brigitte,

05:28c'est indispensable de trouver la bonne thérapie pour soi.

05:31Je voudrais juste préciser pour les personnes qui nous écoutent,

05:35qu'être HPI n'empêche pas de faire une psychanalyse.

05:39En revanche, il faut trouver ce que j'ai appelé dans un livre précédent,

05:44il faut trouver un zébrologue, c'est-à-dire un psychanalyste

05:47qui lui-même ou elle-même est HPI,

05:50pour arriver à accompagner la personne de façon correcte,

05:54pour comprendre la différence entre ce qui relève de la haute potentialité intellectuelle

05:58et ce qui relève d'une enfance difficile ou compliquée.

06:03Mais être HPI n'interdit pas une psychanalyse, pas du tout.

06:08Non, au contraire même, je crois, en tout cas en ce qui me concerne.

06:12Mais c'est exactement ça, parce que ce que vous venez de décrire

06:16et de dissocier, c'est ce qui est de l'ordre des traumatismes

06:19et ce qui est de l'ordre du fonctionnement intrinsèque.

06:22Et quand on n'a pas quelqu'un en face qui est formé à ça,

06:26ça fait des dégâts, ça fait de la perte de temps.

06:30Un conseil que je peux donner,

06:32alors c'est un conseil, donc ça vaut ce que ça vaut,

06:35et ce n'est pas toujours facile,

06:37mais vraiment quand on fait une thérapie, quelle que soit la personne,

06:41il faut qu'à un moment donné, ça fasse oui en nous.

06:46Et ce n'est pas parce que le thérapeute, quel qu'il soit,

06:49aussi brillant soit-il, vous dit

06:52vous avez réagi comme ça parce qu'il vous est arrivé ça.

06:56Si ça ne fait pas oui en nous, c'est que ce n'est pas bon.

06:59Et puis c'est tout.

07:01Et je crois que ça c'est vraiment quelque chose qui est important.

07:05Hélène Vécali, moi je l'entends quand je dis quelque chose à un auditeur,

07:09si tout d'un coup sa voix change,

07:12ou s'il y a quelque chose qui se passe,

07:14je me dis bon, ok, je ne me suis pas trop trompée.

07:16Mais je n'ai pas la prétention d'avoir la vérité.

07:20C'est le patient qui a sa vérité.

07:22Exactement, et je pense que vous touchez là un point essentiel

07:25qui est que dit votre corps face à un thérapeute,

07:30et que dit votre corps quand le thérapeute vous parle.

07:33Et puis j'ajouterai une précaution supplémentaire

07:37à laquelle on ne pense pas forcément.

07:39C'est-à-dire que lorsqu'on va rencontrer un thérapeute,

07:42ça demande tellement de courage,

07:45ça demande une telle énergie,

07:47que très souvent on arrive,

07:49quel que soit ce qu'on perçoit dans la salle d'attente

07:52ou face à ce thérapeute,

07:54on commence à parler, à raconter sa vie,

07:56à dire voilà, je viens pour ci, je viens pour ça.

07:58Parce qu'on se dit, bon allez, je me jette à l'eau.

08:01Or, il est absolument important justement de se faire confiance

08:06et avant de commencer à parler à un thérapeute,

08:10d'abord, vous êtes dans la salle d'attente,

08:13comment vous vous sentez ?

08:15Alors, vous allez avoir peur, être inquiet, ok.

08:17Mais est-ce que cette salle d'attente, les odeurs vous conviennent ?

08:20Est-ce que la façon dont c'est décoré, ça vous parle ?

08:23Ou est-ce que c'est moche, c'est cheap ?

08:25Est-ce que le thérapeute a une salle d'attente

08:28où il n'a pas pris soin de vous accueillir

08:31avec tout un décorum agréable ?

08:37Est-ce qu'il a mis des vieux canapés pourris ?

08:41Est-ce qu'il a mis un tapis qui est en fin de vie ?

08:45Est-ce qu'il a mis sur la table de la salle d'attente

08:50des revues complètement improbables

08:53qui datent de la guerre de 14

08:55et qui sont complètement inadaptées à la situation

08:59avec des journaux People, des journaux...

09:03Tout ça, c'est important.

09:05Ça veut dire beaucoup du thérapeute qui est censé vous accueillir.

09:09Ensuite, quand vous arrivez face à cette personne,

09:12qu'est-ce que vous ressentez ?

09:14Et faites le tri entre la peur légitime de venir vous confier

09:17et puis quelque chose qui vous met mal à l'aise.

09:20Et enfin, ne commencez pas à raconter votre vie

09:23et à demander au thérapeute qui il est, d'où il parle

09:26et comment se passe sa thérapie.

09:28Et qu'est-ce qu'il a fait, lui, pour être là ?

09:31Donc ne lui demandez pas de vous montrer les copies de ses diplômes,

09:34mais presque.

09:36Dites-lui comment vous fonctionnez, qui vous êtes.

09:40Par exemple, j'ai le souvenir d'avoir eu en psychanalyse

09:44des patients qui venaient d'autres psys

09:47et à qui je disais votre psy précédent,

09:50est-ce qu'il était freudien, lacanien, junguien ?

09:53Et ils me répondaient, j'en sais rien.

09:55Ils ne savaient absolument pas d'où parlait le thérapeute.

09:59Ou alors certains me disaient, j'ai fait une psychothérapie.

10:02Qu'est-ce que c'était comme psychothérapie ?

10:04Je ne sais pas. Est-ce que c'était une psychanalyse ?

10:06Est-ce que c'était une thérapie comportementale ?

10:08Ils ne savaient pas.

10:09Donc soyez précautionneux de vous.

10:12En poussant la porte d'un thérapeute,

10:16ne commencez pas à parler.

10:18Vérifiez comment vous vous sentez,

10:20comment est la salle d'attente,

10:22comment est cette personne, d'où elle parle.

10:24Et seulement si vous vous sentez en confiance, allez-y.

10:27Merci Cécile.

Cécile : « J'ai dû quitter cette psychanalyste et j'ai eu du mal à en faire le deuil. »

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