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Cette semaine, c'est un multiple médaillé paralympique qui s'invite dans Sports Stream : Alexandre Leauté ! Déjà champion paralympique à Tokyo, il a récidivé cet été lors des Jeux Paralympiques de Paris 2024 : 4 médailles, dont 2 en or. Depuis, il a encore étoffé son palmarès avec 4 nouveaux titres de champion du monde ! En deuxième partie d'émission, il pourra s'exercer au yoga avec Alexandrine Comte, qui propose un concept innovant mêlant le yoga à la musique techno : Ecstatic Yoga.

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Sport
Transcription
00:00:00Salut tout le monde, bienvenue dans SportStream, chaque semaine dans le canap, un athlète
00:00:14pour une discussion en tête à tête.
00:00:16Mon invité est un cycliste, il a décroché 4 médailles aux Jeux Paralympiques de Paris
00:00:20cet été.
00:00:21Il est breton et fier de l'être.
00:00:22Alors vous connaissez le dicton, en Bretagne il ne pleut que sur les cons, mais pas sur
00:00:26les champions du monde.
00:00:27Lui passe après la pluie pour décrocher des maillots arc-en-ciel.
00:00:31Un peu plus près des étoiles, je ne parle pas du groupe gold, mais gold ça veut dire
00:00:35or, et de l'or il en a plein autour du cou.
00:00:38Il est l'heure d'accueillir Alexandre Léauté sur le plateau.
00:00:41Ça va Alexandre, tu vas bien ?
00:00:45Merci de m'accueillir.
00:00:46Bah de rien, avec la petite musique qui va bien, mais c'est pas trop notre génération
00:00:50hein, gold plus près des étoiles, tu connaissais ?
00:00:52Ouais je connais.
00:00:53Ouais, 1984, on n'était pas nés, loin d'être nés même.
00:00:56C'est loin d'être nés, mais c'est pas grave, ça traverse les générations.
00:00:58Comment tu vas Alexandre ?
00:01:00Bah écoute, ça va bien, je me porte bien, beaucoup de sollicitations et tout, mais c'est
00:01:05la rançon de la gloire comme on dit, donc je suis content de tout ce qui m'arrive là.
00:01:094 médailles aux Jeux Paralympiques de Paris cet été, 2 en or, 2 en bronze, t'en avais
00:01:13déjà eu 4 à Tokyo, t'es 20 fois champion du monde si on cumule pistes et routes, c'est
00:01:18un palmarès incroyable. 2024 c'est la plus belle année de ta vie, on peut le résumer
00:01:22comme ça ou pas ?
00:01:23Ouais c'est la plus belle année de ma vie, je pense qu'il y a des petits regrets.
00:01:26C'est compliqué de dire qu'il y a des regrets avec un peu de recul, mais après avoir pris
00:01:33un peu de vacances et après avoir réfléchi, il y a des choses qui auraient peut-être
00:01:36pu être un peu mieux faites, on en a parlé avec mon entraîneur, mais le bilan global
00:01:40de la saison est quand même incroyable.
00:01:42Je reçois beaucoup d'athlètes sur le plateau des Olympiens, notamment quand on fait les
00:01:46Jeux, je crois que t'es le premier à avoir fait les Jeux Paralympiques à être sur le
00:01:49plateau, donc merci à toi, et à chaque fois je leur demande un peu de me parler de leurs
00:01:53vacances.
00:01:54Tu me disais en off, les vacances c'est du côté de la Bretagne, t'es resté chez toi.
00:01:57Ouais, j'avais prévu de rejoindre des potes au Cambodge qui étaient partis là-bas, et
00:02:02c'est vrai qu'avec toutes les sollicitations que j'ai eues, j'avais pas vraiment prévu
00:02:04tout cet engouement-là autour de moi, et j'ai dû annuler un peu les vacances, mais
00:02:09les vacances bretonnes m'ont fait du bien, j'ai pu souffler quand même, il faisait beau,
00:02:12donc il n'y avait pas de soucis.
00:02:14Je me rappelle pendant les Jeux, parce que t'étais passé sur le plateau au Club France,
00:02:18et je t'avais demandé si tu redoutais un peu l'après-jeu, ça tout retourne un peu,
00:02:22et tu m'avais dit pas du tout.
00:02:23Et t'étais un des rares à m'avoir dit ça, tu m'as dit pas du tout, moi j'ai hâte
00:02:26de retourner à Saint-Karadec, dans ma Bretagne natale, et passer du bon temps.
00:02:30Ouais, franchement j'avais quand même hâte de retourner un peu à la vie normale parce
00:02:33qu'on était vraiment mis dans des infrastructures, dans des conditions, et dans une dimension
00:02:39aussi qui n'était pas la mienne de base, et tout ça c'est pas trop fait pour moi,
00:02:43je suis vraiment un gars de la campagne, et puis tout ce qui est diamants, paillettes,
00:02:50c'est pas du tout fait pour moi, donc j'avais vraiment hâte de rentrer à la maison,
00:02:53et j'ai été super bien accueilli, en plus chez moi, donc que du bonheur.
00:02:57Ouais, et surtout ce qui a dû être compliqué pour toi juste après les Jeux, c'est que
00:03:00t'as pas pu couper tout de suite, vu que les Mondiaux arrivaient, les Mondiaux sur
00:03:03route à Zurich en Suisse, t'as encore décroché un titre, ça fait encore félicitations à toi.
00:03:07Merci.
00:03:08Mais ça a pas dû être simple, même dans la programmation, de gérer l'enchaînement
00:03:12Jeux paralympiques mondiaux.
00:03:14Non, c'était, en fait, en termes d'entraînement et de fatigue physique, on a complètement
00:03:18l'habitude de faire ce genre d'efforts, c'était plus la fraîcheur mentale qui
00:03:21était compliquée.
00:03:22Donc, on va pas se mentir, on est là pour parler sérieusement, c'est vrai qu'entre
00:03:25les Jeux et les championnats du monde, j'ai quand même fait un peu la fête.
00:03:27Il y a eu vraiment une semaine où j'ai un peu débranché du vélo, et c'est sûrement
00:03:32ce qui m'a aussi un peu coûté un des titres, sur le contre-la-monte notamment, où mon
00:03:37adversaire était vraiment à fond, il voulait absolument me battre, vu qu'au jeu, c'était
00:03:41joué pour pas grand-chose.
00:03:42Donc, quand je te parle un peu de regret dans la saison, je te parle aussi de ça, c'est
00:03:47pas avoir su faire un peu le boulot jusqu'à… il fallait juste attendre deux semaines de
00:03:51plus, et c'est un peu dommage, mais je regrette pas du tout d'avoir profité avec les copains,
00:03:55c'était quand même très bien.
00:03:56– Oui, et puis on sait que les Bretons, quand ils font la fête, c'est pas comme
00:03:59nous en fait, ça fait vraiment de gros gros dégâts, donc voilà, tu confirmes ça ?
00:04:02– Oui, ça va, on a une réputation à tenir, il faut la tenir.
00:04:07– Il faut la tenir.
00:04:08Donc là, t'as quand même coupé un peu après les mondiaux, on le disait, t'as repris
00:04:11l'entraînement là, déjà ?
00:04:12– Oui, j'ai déjà repris l'entraînement, mais c'est pas quelque chose qui me dérange,
00:04:16j'aime beaucoup m'entraîner, donc pas de problème pour moi, en plus là, il fait
00:04:21le temps et le toit est plutôt bon en Bretagne, donc…
00:04:23– Ouais, pas comme sur ces images que ton amico était allé tourner avec Maxine et
00:04:28Ouzan, les pépites de Maxou.
00:04:29– Ouais, là, c'était pas les meilleures conditions, mais c'est vrai que là, actuellement,
00:04:32on a de la chance, il fait encore beau, donc c'est vrai que faire une reprise sous le
00:04:36soleil, c'est quand même plus agréable, en attendant de faire des stages en Espagne.
00:04:41– Ouais, tu m'étonnes que c'est autre chose.
00:04:44– Un autre cas, donc reprise de l'entraînement, forcément des séances, des difficiles,
00:04:49des faciles, il y a un peu de tout, d'ailleurs ton coach, Mathieu Jeanne, a une petite question
00:04:52pour toi, Alex.
00:04:53– Oh, dingue, qu'est-ce que c'est ?
00:04:55– Salut Alex, écoute, j'espère que tu vas bien et que tu profites bien de ton séjour
00:05:00parisien, alors une petite question, est-ce que tu as hâte de reprendre la fameuse séance
00:05:06du vendredi en fin de stage piste ? Je sais que tu l'adores, voilà, allez, à bientôt
00:05:13salut.
00:05:14– C'est fou, j'étais par message avec lui il y a dix minutes.
00:05:19– Tu vois, c'est quoi cette séance du vendredi sur piste ?
00:05:21– C'est vrai que là, c'était une séance assez particulière, en fait les stages piste,
00:05:26c'était vraiment, physiquement et moralement, c'est vraiment des stages assez compliqués,
00:05:31c'est deux séances par jour, séance piste le matin, séance route l'après-midi, avec
00:05:35beaucoup d'efforts violents quand même pour le corps, donc c'est assez difficile et c'est
00:05:39vrai qu'on en rigole beaucoup de cette séance du vendredi matin, c'est vraiment des 700
00:05:43mètres, c'est des 750 mètres n'est pas arrêté, lactique, donc vraiment effort
00:05:46maximal pendant, nous du coup, vu que c'est en fin de session généralement, puis que
00:05:54le moral est un peu dans les chaussettes, c'est des 55 secondes d'effort, donc c'est
00:05:59vraiment du 55 secondes lactique et c'est vrai qu'on en rigole beaucoup parce qu'avec
00:06:03tous les athlètes, le premier qui va à la poubelle, il a perdu.
00:06:06– Oui, qui va vomir quoi.
00:06:08– Oui, on va souvent là-bas où on connaît bien, donc c'est vrai qu'on la redoute
00:06:12toujours cette séance.
00:06:13– C'est fou parce que, alors j'ai fait un peu d'athlétisme, donc je comprends
00:06:17ce truc, le rapport à la douleur, mais t'arrives tout de même encore à trouver un aspect
00:06:22très ludique dans ta pratique, malgré toute la souffrance que ça peut engendrer, tu dis
00:06:25on va vomir sur des séances comme ça, c'est pas forcément, les gens qui nous regardent
00:06:29se posent peut-être des questions là-dessus.
00:06:30– Oui, mais moi je suis dans une démarche où il faut savoir se faire beaucoup mal à
00:06:36l'entraînement pour savoir le répéter en compétition aussi, et c'est pour ça
00:06:40qu'on s'entend bien avec Mathieu, c'est qu'on a pas la même approche mais on discute
00:06:43beaucoup, moi de mes sensations, lui de ce qu'il veut m'apporter, donc on a vraiment
00:06:47un dialogue et un échange qui est basé là-dessus et c'est vraiment hyper intéressant.
00:06:51Après moi je suis toujours aussi à la recherche de nouvelles sensations, c'est bizarre dit
00:06:54comme ça, mais il y a des séances que je redoute énormément, là je sais qu'à l'avant
00:06:58la fin du mois j'ai une séance test pour savoir où j'en suis physiquement en début
00:07:02de saison, pour adapter après les zones d'entraînement pour qu'elles soient le plus précises possibles,
00:07:06et c'est vrai que la veille de ce genre de séances, tu appréhendes un peu parce
00:07:11que tu ne sais pas comment t'es, si tu vas être loin de tes records ou pas, normalement
00:07:15en début de saison je devrais être loin et donc je m'y suis déjà un peu barré
00:07:17mentalement, mais il y a toujours des séances qu'on redoute, et puis vu qu'il y a eu
00:07:23les vacances, je pense que le cerveau aussi a un peu oublié la douleur musculaire que
00:07:26le vélo procure, parce qu'on n'est vraiment que sur des full endurance, donc ça va être
00:07:31les premiers efforts où on va sentir le goût de sang dans la bouche, les poumons qui brûlent,
00:07:35donc ce ne sont pas vraiment des sensations qu'on aime, mais il faut savoir les faire
00:07:39à l'entraînement pour que ça nous évite de trop culpabiliser après et de trop souffrir
00:07:44en course.
00:07:45Il y a cette séance du vendredi, j'ai essayé de récupérer des infos un peu à droite
00:07:47à gauche pour préparer l'émission, j'ai demandé à ton pote Gatien Le Rousseau de
00:07:50me donner 2-3 infos sur toi, je lui ai dit vas-y envoie moi des dossiers, il a été
00:07:54sympa, il n'a pas trop voulu m'en donner, il m'a juste dit de te demander ce que tu
00:07:57faisais le vendredi soir, il m'a dit c'est mignon, il t'expliquera.
00:08:01Le vendredi soir ? Je ne sais pas de quoi il parle.
00:08:04Tu ne sais pas ? Non.
00:08:05Bon écoute, je lui redemanderais à Gatien, c'était peut-être une… La fête sûrement
00:08:10quand on a un breton.
00:08:11Sûrement, je ne sais pas.
00:08:12Tu me le diras en off, souvent je dis ça à mes invités, tu me le diras en off, t'inquiètes.
00:08:16Bon en tout cas voilà, il y a eu ce message de Mathieu Jeanne, on sait que c'est important
00:08:22aussi la relation entraîneur-entraîné, ça fait combien de temps que tu es avec Mathieu
00:08:25toi ? Ça va faire, il m'a récupéré fin 2022.
00:08:28D'accord, assez récent finalement.
00:08:29C'est assez récent, mais c'est vrai que moi je suis ce type d'athlète, je ne sais
00:08:33pas si tout le monde est comme moi, où j'ai besoin vraiment d'avoir un feeling quand
00:08:37même avec l'entraîneur, quelque chose qui se passe, une relation amicale.
00:08:41Mathieu c'est plus qu'un entraîneur pour moi, c'est devenir un ami, donc j'ai vraiment
00:08:45besoin d'avoir ce côté, ce rapport-là avec la personne.
00:08:48Après voilà, on sait séparer les deux quand même à des moments, quand il faut savoir
00:08:53être professionnel et respectueux, on le fait, quand il a des choses à me reprocher
00:08:57aussi parce que l'entraînement n'est pas bon, il sait me le dire, et donc on a vraiment
00:09:01créé ce lien où il y a du respect entre nous deux, et où justement comme je l'ai
00:09:06dit, quand il faut savoir rigoler, on rigole, mais quand il faut retourner au travail et
00:09:09que le travail n'est pas bien fait parce que des fois ça arrive, il sait me le rappeler
00:09:13et c'est hyper important pour moi.
00:09:14En tout cas, ça a bien fonctionné pendant les Jeux Paralympiques, on l'a vu, tu nous
00:09:17as tous fait vibrer.
00:09:19Justement, je sais que tu as cette capacité aussi à vite basculer sur d'autres objectifs,
00:09:24à faire un peu un reset et hop, déjà te projeter.
00:09:26Les Jeux c'est déjà loin dans ta tête ou tu es encore un peu dans un rêve éveillé
00:09:31en y repensant ?
00:09:32C'est entre les deux, je dirais.
00:09:35Je pense que pour beaucoup d'athlètes, c'est le rêve d'une vie, c'était le rêve d'une
00:09:39vie d'aller aux Jeux et j'ai eu la chance de pouvoir le faire un peu avec la jeunesse
00:09:43en plus, avec des potes aussi, on avait vraiment un beau collectif en cyclisme et ça nous
00:09:48a tous soudés, ça nous a tous rapprochés, on a quasiment tous fait des médailles, on
00:09:54a vraiment créé quelque chose entre nous.
00:09:56J'y repense souvent, mais c'est du passé et là, quand j'y repense et quand les entraînements
00:10:01sont un peu difficiles, je me dis voilà ce qu'on peut gagner quand l'entraînement
00:10:06est difficile, on peut quand même aller chercher des belles médailles et moi, ça me permet
00:10:11de rester focus, mobilisé et même il y a des fois quand j'ai envie un peu de faire
00:10:15la fête et de sortir et qu'on me motive à sortir, de dire non, ça fait aussi partie
00:10:19du jeu et tous ces beaux souvenirs-là me rappellent pourquoi des fois je dis non.
00:10:25Les Jeux, un passé plutôt proche, nous on va parler d'un passé un peu plus lointain.
00:10:28Je voudrais quand même que tu nous expliques un peu ton parcours, les téléspectateurs
00:10:31qui regardent cette émission ne te connaissent peut-être pas, même si on a quand même
00:10:34entendu beaucoup parler de toi pendant les Jeux et ça va continuer et je l'espère
00:10:38avec encore plein de médailles évidemment, mais explique-nous un peu comment tu es tombé
00:10:41dans le vélo, c'est dû à ton papa, c'est ça ?
00:10:43Oui c'est ça, moi j'ai commencé par le foot, comme beaucoup de garçons quand on
00:10:47est jeunes, tous mes potes d'école ils faisaient du foot donc je me suis dit pourquoi
00:10:50pas me lancer avec eux et à un moment donné, je suis arrivé dans un club où vraiment
00:10:54c'était full performance et vu que je n'étais pas très bon dans ce domaine-là,
00:10:59à ce moment-là, pour moi le sport c'était plus ludique que la compétition donc j'arrête
00:11:06et mon papa faisait du vélo donc je me suis dit pourquoi pas essayer.
00:11:08Les premières séances, je n'ai pas trop kiffé le vélo mais au fur et à mesure,
00:11:13c'est un sport individuel quand même et je pense que moi pour ma performance à moi,
00:11:17j'ai préféré être en individuel qu'en équipe, pour avoir essayé le foot avant,
00:11:21si toi tu es dans un bon jour et que ton équipe ne l'est pas, c'est frustrant et quand ton
00:11:25équipe est dans un bon jour et pas toi, c'est aussi frustrant donc là quand c'est ta performance
00:11:29et que ça n'appartient qu'à toi, il n'y a pas de problème et au moins, si jamais
00:11:36il y a des choses qui ne sont pas bien faites, on peut s'en voir qu'à soi-même.
00:11:38Et ton père, ancien cycliste, il t'a motivé tout de suite lui à pratiquer le cyclisme, le vélo ?
00:11:43Il n'était pas dans l'optique de me mettre au vélo de base, il m'a dit fais ce que tu veux,
00:11:48même si tu fais du basket, du tennis, du foot, je reviendrai regarder ce que tu fais mais c'est
00:11:53vraiment le sport qui m'a fait le plus accroché, où j'ai vraiment trouvé quelque chose en plus
00:11:59et là c'est en plus devenu plus qu'une passion, c'est mon métier maintenant donc c'est encore
00:12:04un switch différent je trouve.
00:12:05Tu le dis et puis un sport aussi je suppose qui t'a fait accepter ton handicap,
00:12:11je vais quand même l'expliquer pour les téléspectateurs pour que ça soit un peu plus clair,
00:12:14donc toi tu as eu un AVC à la naissance, donc tu as eu une perte de sensibilité et de motricité
00:12:18dans ton bras et ta jambe droite, donc tu as 95% de force en moins dans cette partie-là du corps,
00:12:23donc c'est ça en fait Alexandre, ça t'a vraiment permis d'évoluer dans le bon sens,
00:12:29d'accepter ton handicap, de passer au-dessus de plein de choses ?
00:12:32Je pense que je l'ai toujours accepté, pour moi ça fait partie de moi et j'ai l'impression
00:12:37que toutes les personnes sont comme ça, il y a vraiment juste une période dans ma vie
00:12:39où c'était un peu plus compliqué, à collège etc.
00:12:42Les moqueries etc. où là j'ai vraiment dit à ma mère pourquoi je suis comme ça et pas les autres,
00:12:48mais c'est vrai qu'aujourd'hui ça ne me change pas grand-chose et aujourd'hui si je suis là,
00:12:57sur ce plateau et tout, je pense que c'est aussi grâce à ça, parce que je suis en handisport,
00:13:01est-ce que si j'avais été une personne complètement valide, est-ce que j'aurais eu la même mentalité,
00:13:05est-ce que j'aurais fait le même sport, est-ce que j'aurais autant percé,
00:13:07donc d'un côté si je vis tout ça aujourd'hui c'est un peu grâce à ça aussi.
00:13:10Petit t'étais tout de suite déjà, tu vois à fond t'avais envie de t'exprimer sur un vélo,
00:13:17dès que tu as commencé à sentir que c'était peut-être fait pour toi et tout,
00:13:20ça a mis quand même vachement de temps ?
00:13:21Non je suis introverti en plus de base, je suis quelqu'un de très timide et tout,
00:13:25donc quand je faisais du vélo je ne parlais pas beaucoup aux gens et tout,
00:13:27mais je pense que j'ai toujours eu cette faculté et cette volonté à montrer que
00:13:31malgré un handicap on peut réussir les choses et c'est vrai qu'avec des clubs valides,
00:13:36c'est toujours plus compliqué quand on a un handicap,
00:13:39mais je pense que ça m'a aussi permis mentalement de pouvoir me comparer à des gens
00:13:43qui étaient plus forts que moi et ça m'a boosté pour essayer de les rattraper.
00:13:46Alors il y a le Alexandre sur le vélo, il y a le Alexandre aussi à l'école,
00:13:50bon pareil on a fait pas mal de recherches,
00:13:52on a trouvé des petites photos dossiers quand même d'Alexandre et Léother,
00:13:56regardez ça on peut commencer par Alexandre en 5ème,
00:13:58et voici en 5ème au collège Saint-Joseph de Guerlédans,
00:14:04et l'évolution après en 3ème à la classe.
00:14:08Comment vous avez trouvé ça ?
00:14:08Attends, je vais te montrer comment on a trouvé ça,
00:14:11j'ai demandé à tes profs, tes anciens profs de nous faire un petit message pour toi Alexandre,
00:14:17on les écoute tout de suite, tu me diras qui c'est après le message.
00:14:19On peut déjà peut-être dire qu'Alexandre était au collège il y a 10 ans pile en 3ème,
00:14:26donc ça date un petit peu.
00:14:28Oui, un élève qui était réservé, mais qui était travailleur et qui au vu de ce qu'il a fait
00:14:35pendant ces dernières années a énormément progressé au point de vue de la communication etc.
00:14:40qui montre qu'il a vraiment évolué par rapport à cette communication.
00:14:45Et moi je me souviens de lui comme un élève très appliqué,
00:14:50qui voulait toujours bien faire, je le vois faire des graphiques avec sa règle,
00:14:55poser son bras bien posé pour tenir la feuille et tenir la règle,
00:15:00il avait une règle spéciale, je me souviens de quelqu'un qui voulait toujours bien faire.
00:15:06Et si moi j'avais une question à lui poser Alexandre,
00:15:09ce serait si le Alexandre actuel pouvait rencontrer le Alexandre collégien,
00:15:15qu'est-ce qu'il lui dirait ?
00:15:17Il avait eu tellement de choses difficiles.
00:15:21C'est qui ces profs-là ?
00:15:23Alors là on avait madame Le Gall qui était ma prof principale en 3e et ma prof de français,
00:15:28monsieur Chollet qui était mon prof d'histoire et la prof de physique.
00:15:35Attends ça va me revenir, j'ai oublié son nom.
00:15:38C'était ma prof de physique.
00:15:40Et non, c'est émouvant de les revoir, ça faisait longtemps.
00:15:45Toujours sérieux à l'école.
00:15:47Oui, c'est ce que je vois.
00:15:49Je pense que c'était peut-être déjà dans ma mentalité de toujours vouloir être travailleur, sérieux.
00:15:58J'avais un peu des lacunes à l'école, je n'étais pas le plus fort,
00:16:01mais j'étais un peu toujours posé sur mes acquis.
00:16:05Je n'ai pas trop travaillé, mais j'essayais d'être sérieux quand même, c'était important.
00:16:11Et puis pour répondre à la question de mon ancienne prof de français,
00:16:16je lui dirais qu'il faut qu'il s'accroche, qu'il va passer des moments très difficiles.
00:16:22Je ne lui dirais pas tout ce qui se passe dans ma vie,
00:16:24mais je lui dirais qu'il y aura des moments très difficiles,
00:16:27mais que ça vaut le coup de s'accrocher, de batailler,
00:16:30et que le résultat en vaudra largement la peine.
00:16:34On n'a jamais eu l'occasion de le connaître, il a jamais eu de mot dans son carnet !
00:16:41Jamais !
00:16:43L'élève parfait !
00:16:45Je ne sais pas si c'est parfait...
00:16:49Il ne te faisait jamais choper ?
00:16:51C'était pas ça !
00:16:53Je n'ai jamais eu de mots dans son carnet, jamais.
00:16:57L'élève parfait, quoi.
00:16:59Je ne sais pas si c'est parfait...
00:17:01Il ne te faisait jamais choper, quoi.
00:17:03C'était plus ça.
00:17:05Comme ils l'ont dit,
00:17:07j'étais vraiment très introverti.
00:17:11Je voulais...
00:17:13Très timide.
00:17:15Je ne faisais pas de bêtise.
00:17:17Je n'étais pas le gars qui cherchait des problèmes.
00:17:19J'étais à l'école.
00:17:21Je travaillais à la récré.
00:17:23Je jouais un peu au basket avec mes copains.
00:17:25J'essayais de chercher le moins possible les problèmes.
00:17:27Ce n'était pas dans ma nature.
00:17:29En tout cas, tu as bien évolué.
00:17:31Revenons-en à ces Jeux paralympiques.
00:17:33Alexandre, tu as réussi à faire déplacer
00:17:35quasiment toute la Bretagne.
00:17:37Il y avait 110 personnes pour la poursuite
00:17:39de ta première course.
00:17:41Ils sont venus une journée en bus.
00:17:43Ils m'ont organisé cette surprise
00:17:45de pouvoir venir me voir.
00:17:47C'est hyper intéressant.
00:17:49Je pense que les gens se sont quand même
00:17:51mis avec moi une idée de ça doit être facile
00:17:53pour lui.
00:17:55On voit souvent dans les journaux avec des beaux résultats,
00:17:57des titres de champion du monde, champion de paralympique,
00:17:59champion d'Europe.
00:18:01C'est vrai que je suis content que certains
00:18:03aient pu venir voir le niveau qu'il y avait en handisport.
00:18:05C'est quand même très difficile
00:18:07de pouvoir gagner des titres.
00:18:09C'est très difficile de pouvoir s'imposer.
00:18:11Le fait de leur avoir montré
00:18:13que l'adversité était grande,
00:18:15je pense que c'était
00:18:17quelque chose d'important pour moi aussi.
00:18:19Il y a quelque chose que j'ai adoré
00:18:21durant ces Jeux paralympiques,
00:18:23je parle dans la partie médiatique, les interviews,
00:18:25c'est qu'au final, on a très peu parlé du handicap.
00:18:27Je sais qu'avec tous les athlètes que j'ai reçus
00:18:29pendant les Jeux para,
00:18:31je n'ai jamais abordé le handicap.
00:18:33Je n'aurais jamais demandé d'expliquer leur handicap.
00:18:35Je n'ai parlé que de performance avec eux finalement.
00:18:37Je ne sais pas si toi, en tant qu'athlète,
00:18:39tu l'as ressenti aussi comme ça avec les différents médias
00:18:41que tu as pu faire au Club France.
00:18:43Je trouve qu'il y a eu une évolution
00:18:45du moment post-Jeux
00:18:47et après.
00:18:49Avant et après, il y a vraiment eu un avant-après
00:18:51Jeux paraly.
00:18:53Avant, on était quand même dans l'ombre,
00:18:55dans l'anonymat, il ne se passait pas grand-chose,
00:18:57personne ne nous connaissait.
00:18:59Il y a vraiment eu cette éruption pendant les Jeux
00:19:01où les gens se sont vraiment intéressés
00:19:03au handicap et aux performances que même les handisports
00:19:05pouvaient faire, le nombre d'heures d'entraînement
00:19:07qu'on sacrifiait nos vies également pour faire ça.
00:19:09C'est vrai que là,
00:19:11il y a vraiment eu un bon retour.
00:19:13J'espère que les gens vont continuer à suivre.
00:19:15En tout cas, les médias, j'ai vu que France Télé
00:19:17repartageait beaucoup
00:19:19toutes les victoires
00:19:21et tous les résultats que faisaient les Français
00:19:23même en Parrain maintenant, donc c'est hyper intéressant.
00:19:25Il y a un traitement médiatique. En tout cas, c'était du
00:19:27jamais vu. France Télé a diffusé
00:19:29toutes les épreuves en intégralité.
00:19:31Vraiment, super travail.
00:19:33Nous aussi, en tant que médias, Sports en France, on a reçu
00:19:35tout le monde. C'était vraiment génial.
00:19:37Moi, je me demande aussi comment toi, tu les as
00:19:39appréhendés un peu ces Jeux parce que
00:19:41t'avais l'étiquette de favori sur pas mal
00:19:43de disciplines et
00:19:45on sait que c'est tous les athlètes français,
00:19:47c'est pas trop dans la culture française
00:19:49d'afficher ses ambitions. Tu sais, de dire
00:19:51moi, je viens en conquérant, je veux gagner, je veux la médaille d'or
00:19:53là-dessus. Toi, tu l'as fait.
00:19:55Est-ce que ça t'a rajouté de la pression ça ou pas ?
00:19:57J'en ai parlé avec mes parents et tout. Après,
00:19:59c'était très prétentieux de l'avoir fait.
00:20:01Tu trouves maintenant avec du recul ? Moi, je trouve pas.
00:20:03De toute façon,
00:20:05c'était pas un secret. J'étais favori, j'étais attendu.
00:20:07Tout le monde m'attendait.
00:20:09Il n'y avait aucun problème. On comparait beaucoup à Léon Marchand.
00:20:11Ça d'ailleurs, ça m'a un peu énervé.
00:20:13Je comprends aussi.
00:20:15Le Léon Marchand du cyclisme,
00:20:17c'est Alexandre Léauté. Il a un nom.
00:20:19Pourquoi comparer un athlète
00:20:21avec un autre ? On est encore vachement là-dedans.
00:20:23Tu parlais d'évolution des mentalités.
00:20:25Oui, je suis d'accord avec toi, mais il y a encore du travail.
00:20:27Il y a encore du chemin.
00:20:29Je suis content d'avoir affiché mes ambitions et je suis
00:20:31content quand les deux épreuves
00:20:33avec lesquelles j'ai gagné des médailles d'or sont passées.
00:20:35Je m'étais affiché
00:20:37en me disant que j'avais envie de faire ça.
00:20:39Quand je suis arrivé au Vélodrome le premier jour
00:20:41et que j'ai senti
00:20:43du stress pour la première fois dans ma vie.
00:20:45Première fois dans ta vie ?
00:20:47Oui, je n'avais jamais senti du stress comme ça.
00:20:49Je suis quelqu'un de très posé, très calme.
00:20:51Une compétition où j'ai stressé,
00:20:53je ne m'en rappelle pas.
00:20:55À part mes toutes premières compétitions
00:20:57avec les Valides, c'est parce que j'étais jeune,
00:20:59je ne connaissais pas le sport, mais à haut niveau.
00:21:01Il n'y a pas eu de stress à Tokyo ?
00:21:03Non, je suis arrivé avec une étiquette
00:21:05Outsider ?
00:21:07Oui, j'avais fait des étudios de champion du monde.
00:21:09Pour moi, champion du monde et champion paralympique,
00:21:11il y avait encore trois marches.
00:21:13Personne ne m'attendait,
00:21:15personne ne me connaissait.
00:21:17J'étais décomplexé,
00:21:19mais d'une force.
00:21:21C'était ouf.
00:21:23Le fait d'avoir eu ce stress-là,
00:21:25ça m'a fait un peu bizarre.
00:21:27Des nouvelles sensations.
00:21:29Mon record du monde, c'est 3'24,
00:21:31mais j'ai déjà fait 3'20 l'entraînement une semaine avant.
00:21:33C'est pour ça que tu étais un peu déçu.
00:21:35Les conditions de piste étaient
00:21:37beaucoup meilleures à Paris
00:21:39que là où j'ai fait mon record à Roubaix.
00:21:41C'est assez frustrant quand même.
00:21:43Dire que tu as des capacités pour faire quelque chose
00:21:45et que le stress, ça te gâche tout.
00:21:47Justement, ce stress-là,
00:21:49comment t'as fait pour le gérer ?
00:21:51Est-ce que tu étais seul avec toi-même
00:21:53et tu t'es dit « j'en parle pas et je le garde en moi »
00:21:55ou est-ce que tu en as parlé un peu à ton coach,
00:21:57à ton entourage ?
00:21:59J'ai psychologue, prépa mental, qui m'accompagne.
00:22:01Franchement, jusqu'à deux jours avant les Jeux,
00:22:03j'avais que dalle.
00:22:05J'étais vraiment dans une phase où
00:22:07j'étais le Alexandre normal, pas de stress.
00:22:09Je voyais tout le monde un peu en PLS à droite et à gauche.
00:22:11On arrive au jeu et moi, vraiment rien.
00:22:13En fait, c'est la veille de la poursuite.
00:22:15Quand je suis rentré au Vélodrome,
00:22:17il y avait Alexandre Leveras et Yoann Payot
00:22:19qui faisaient leur épreuve.
00:22:21On a été les supporters.
00:22:23Et là, je suis rentré en chaudron.
00:22:25Je me suis dit « c'est la meilleure ».
00:22:27C'est un truc de ouf ce qui se passe.
00:22:29Ça m'a déjà mis un coup.
00:22:31Même si je savais que le Vélodrome était plein,
00:22:33je ne m'attendais pas à un truc
00:22:35où tu montes sur ton vélo et les gens hurlent ton prénom.
00:22:37C'est grand.
00:22:39C'est vraiment quelque chose de ouf.
00:22:41Le lendemain, quand je suis arrivé,
00:22:43en plus il y avait Saint-Kardec qui était là
00:22:45et qui mettait un bazar de fou,
00:22:47j'étais à 150 de fréquence cardiaque
00:22:49sur la chaise.
00:22:51Pour en avoir parlé avec ma prépa mental,
00:22:53elle m'a dit « sur ta chaise,
00:22:55tu étais essoufflé ».
00:22:57Mon coach m'a dit « va pas t'échauffer,
00:22:59ça sert à rien, t'es déjà chaud ».
00:23:01C'était bizarre.
00:23:05Il y a eu un moment,
00:23:07quand tu me dis « là, t'es sur ta chaise,
00:23:09ton cœur qui bat à fond »,
00:23:11t'as un moment où tu te dis « je vais me foirer ».
00:23:13Il y a trop de facteurs
00:23:15qui font que ça ne va pas bien se passer.
00:23:17Est-ce que ça te traverse l'esprit ou pas du tout ?
00:23:19Non, je ne me suis pas foiré,
00:23:21mais je me suis vu perdre.
00:23:23Je ne me suis pas dit « je vais me foirer »
00:23:25Je répète les exercices
00:23:27plusieurs fois dans l'année.
00:23:29Mais à la qualif,
00:23:31non, décomplexé un peu.
00:23:33Je me suis dit « on fait ce qu'on a à faire ».
00:23:35Quand j'ai vu l'Australien que j'avais en point de mire,
00:23:37je me suis dit « on est déjà en train de faire quelque chose »
00:23:39parce que lui aussi il visait une médaille.
00:23:41Je me suis dit de le rattraper,
00:23:43c'était déjà faire un bon temps.
00:23:45Mais c'est plus en finale où je me suis dit
00:23:47« là, on joue l'or ».
00:23:49C'était mal parti, je suis mal sorti de la boîte.
00:23:51Oui, c'est ça, t'as un peu anticipé le départ.
00:23:53J'étais pas à l'aise avec la boîte sur ces jeux.
00:23:55Toutes les épreuves, je pense que même
00:23:57la médaille d'argent sur le kilomètre,
00:23:59le lendemain je pars parce que je la perds
00:24:01parce que je fais un mauvais départ.
00:24:03C'était assez compliqué.
00:24:05Parce que normalement,
00:24:07le Belge, avec le temps que j'avais prévu de faire,
00:24:09j'avais déjà fait 3-20,
00:24:11avec le temps qu'on avait calculé lui-même
00:24:13par rapport à sa qualif, je le rattrape normalement.
00:24:15Et là, j'arrive à 4 tours de l'arrivée,
00:24:17à l'endroit où je devais le rattraper,
00:24:19je lève la tête et je le voyais même pas.
00:24:21Et donc là, je me suis dit, wow,
00:24:23qu'est-ce qu'il se passe ?
00:24:25Je suis resté concentré,
00:24:27j'ai fait ce que j'avais à faire et quand j'ai entendu
00:24:29que le coup de pistolet allait en ma faveur
00:24:31et que j'ai passé la ligne et que c'était moi,
00:24:33j'ai pas vraiment réalisé tout de suite ce qu'il se passait.
00:24:35Même ça, tu vois,
00:24:37je me suis posé des questions pendant la course
00:24:39alors que normalement, ça m'arrive jamais
00:24:41et je sais ce que j'ai à faire.
00:24:43Et là, je me suis posé des questions pendant la course.
00:24:45Et cette victoire sur la poursuite pour lancer les Jeux Paralympiques,
00:24:47c'est vraiment ce qui t'a libéré,
00:24:49parce qu'on va en parler en détail après,
00:24:51mais t'as fait quand même 5 courses,
00:24:53ça t'a libéré après pour la suite ?
00:24:55Ou t'as quand même ressenti toujours plus stress ?
00:24:57Non, non, ça m'a vraiment débloqué.
00:24:59Je pense que le fait d'avoir fait une compétition dans le chaudron,
00:25:01je savais à quoi m'attendre les autres jours
00:25:03et je savais comment c'était.
00:25:05En fait, ce qui m'a donné cette pression-là,
00:25:07c'est plus l'inconnu.
00:25:09Pas connaître les choses.
00:25:11Oui, les sensations aussi.
00:25:13Un vélodrome tout neuf.
00:25:15Même les vélos,
00:25:17les looks qu'on a eus,
00:25:19on les a reçus 3 mois avant les Jeux.
00:25:21C'était les premières compétitions qu'on faisait avec.
00:25:23Même si le matos est vraiment performant et excellent,
00:25:25il y a toujours cette petite crainte
00:25:27de « est-ce qu'il va tenir le jour J ? ».
00:25:29Moi, c'était ma crainte.
00:25:31Je sais que deux semaines avant,
00:25:33j'ai eu un problème avec ma roue arrière,
00:25:35elle s'est décentrée.
00:25:37Même si les mécanos font un travail de ouf,
00:25:39on n'en parle pas,
00:25:41mais ils avaient 15 athlètes,
00:25:43ils sont 3.
00:25:45Quand le matos est au millimètre,
00:25:47ils se donnent les moyens.
00:25:49T'as toujours cette petite pensée dans ta tête.
00:25:51« J'espère qu'il a bien serré ma roue. »
00:25:53Au final, c'est des pensées négatives
00:25:55qui ne devraient même pas exister.
00:25:57Ça, c'est des choses que je n'avais jamais vues.
00:25:59En fait, je n'étais pas le Alexandre Seurin de d'habitude.
00:26:01De toute façon,
00:26:03je pense que c'est impossible
00:26:05de vraiment se préparer à ce que tu vas vivre.
00:26:07On a reçu plein d'athlètes olympiques,
00:26:09paralympiques,
00:26:11qui m'ont dit qu'on avait fait de la préparation mentale,
00:26:13qu'on avait mis des enceintes,
00:26:15mais quand t'arrives dans les différentes salles
00:26:17où on accueillit les Jeux,
00:26:19tu ne peux pas.
00:26:21Même si tu fais avec des enceintes,
00:26:23tu ne peux pas répliquer ce qui s'est passé.
00:26:25En fait,
00:26:27une machine ne pourra pas remplacer un humain.
00:26:29Tu vois que les humains ont des émotions
00:26:31et ce n'est vraiment pas pareil.
00:26:33Je ne peux pas décrire.
00:26:35Même si on me demande de le faire,
00:26:37c'est impossible.
00:26:39On va revenir sur ton programme
00:26:41pendant les Jeux paralympiques,
00:26:43parce qu'il était bien chargé.
00:26:45On a fait un petit visuel sympa,
00:26:47je remercie Antoine pour ça,
00:26:49avec toutes les épreuves.
00:26:51La médaille d'or pour débuter,
00:26:53lancer tes Jeux sur la poursuite,
00:26:55la piste évidemment,
00:26:57la médaille de bronze sur les kilomètres,
00:26:59le contre-la-montre,
00:27:01la quatrième place sur la vitesse par équipe,
00:27:03on va en reparler,
00:27:05il y a un petit goût amer sur cette médaille.
00:27:07La médaille d'or pour tes débuts sur route,
00:27:09je vais te poser quelques questions.
00:27:11Sur les deux photos, il y a du public à mort.
00:27:13Même à Clichy-sous-Bois,
00:27:15je n'aurais jamais mis un euro
00:27:17sur le fait qu'il y ait plus de 10 personnes
00:27:19à Clichy-sous-Bois.
00:27:21C'est incroyable.
00:27:23C'est pour ça que je ne remercierais jamais
00:27:25assez les gens.
00:27:27Je me suis dit, mais qui va se lever
00:27:29un jeudi matin à 8h
00:27:31pour venir voir des mecs faire du vélo
00:27:33à Clichy-sous-Bois ?
00:27:35Ils étaient nombreux.
00:27:37C'est là qu'on voit que les Jeux,
00:27:39dans la mentalité des gens,
00:27:41c'est un truc différent de d'habitude.
00:27:43À partir de quand tu as eu cette bascule ?
00:27:45Tu me dis qu'au début,
00:27:47ça t'a un peu freiné,
00:27:49cette ambiance,
00:27:51tout le contexte autour.
00:27:53À partir de quand ça a changé et ça t'a transcendé ?
00:27:55Le lendemain.
00:27:57Dès que j'avais eu ma médaille d'or,
00:27:59tout s'est débloqué.
00:28:01Mes Jeux sont déjà réussis, quoi qu'il arrive.
00:28:03Même si j'avais dans un coin de ma tête
00:28:05le Contre-la-Monde sur route,
00:28:07où j'avais vraiment envie de performer,
00:28:09sur la piste, je me suis dit,
00:28:11mec, tu vivras plus jamais ça de ta vie,
00:28:13t'as fait une médaille d'or, profite.
00:28:15On va remettre le visuel et je vais te demander
00:28:17un petit truc, Alexandre.
00:28:19Tu vas essayer de me donner un mot
00:28:21pour chaque course que tu as vécu
00:28:23pendant les Jeux Paras.
00:28:25Déjà le 1er septembre, je l'ai déjà.
00:28:27Mais le 30 août, je dirais
00:28:29exceptionnel.
00:28:31Le 31, je dirais
00:28:35un sentiment de
00:28:37c'est pas à quoi
00:28:39je m'attendais.
00:28:41Pour le 1er septembre, c'est trahison.
00:28:43Pour le 4 septembre,
00:28:45c'est
00:28:47jeu incroyable.
00:28:49Et pour le 7 septembre,
00:28:51c'est apprentissage.
00:28:53On va revenir un peu en détail avec le temps qu'on a,
00:28:55parce qu'évidemment, 5 courses, ça fait beaucoup,
00:28:57mais je reviens tout de suite sur le 1er septembre.
00:28:59Trahison.
00:29:01On en a beaucoup parlé, évidemment,
00:29:03dans les médias, de cette vitesse par équipe
00:29:05où vous finissez 4e avec Gassien Lerousseau et Kevin Lequin.
00:29:07Pas de Dorian Foulon dans l'équipe.
00:29:09Il était normalement prévu.
00:29:11On rappelle que Dorian a privilégié
00:29:13les courses individuelles.
00:29:15Tout à son honneur.
00:29:17C'est pas ça que je le reproche.
00:29:19Je remets juste un peu le contexte pour que les gens ciblent bien.
00:29:21Il a prévenu le groupe de son forfait mi-juillet.
00:29:23Là-dessus, on est bon au niveau des dates ?
00:29:25Trois semaines avant.
00:29:27À la fin juillet.
00:29:29Assez tard.
00:29:31On va lui laisser le bénéfice du doute.
00:29:33On va le dire mi-juillet.
00:29:35On rappelle que Dorian a aussi l'handicap le moins lourd.
00:29:37Donc forcément,
00:29:39ça fait aussi la différence sur une compétition
00:29:41de vitesse par équipe.
00:29:43J'ai l'impression que c'est pas...
00:29:45Je sais que pendant les Jeux,
00:29:47c'était compliqué pour toute l'équipe.
00:29:49Je pensais qu'il y avait peut-être eu des discussions
00:29:51entre vous un peu après, mais c'est toujours un peu
00:29:53le même sentiment que tu as.
00:29:55C'est toujours douloureux.
00:29:57Ce que je reprocherais, c'est pas le fait
00:29:59d'avoir lâché trois semaines avant.
00:30:01Il y a un an et demi, on avait relancé une vitesse par équipe
00:30:03où c'était vraiment hyper intéressant et on savait
00:30:05qu'on pouvait faire quelque chose.
00:30:07On s'est lancé dans un projet A3.
00:30:09Ce jour-là, il nous a dit
00:30:11droit dans les yeux qu'il faisait les Jeux avec nous.
00:30:13Très bien.
00:30:15À ce moment-là, s'il nous avait dit « je n'ai plus envie de la faire,
00:30:17je vais trouver quelqu'un d'autre », ça aurait été OK.
00:30:19Parce que là, on était dans une phase de reconstruction.
00:30:21On refaisait une équipe.
00:30:23On avait remodélisé l'équipe.
00:30:25On avait changé les rôles.
00:30:27S'il ne voulait plus faire partie de l'aventure,
00:30:29ce n'était pas grave.
00:30:31On avait Gatien qui était très chaud.
00:30:33Donc, il n'y avait aucun problème avec ça.
00:30:35Moi, là où je suis en vœu,
00:30:37c'est de nous avoir dit ça trois semaines avant les Jeux
00:30:39où on avait déjà fait des championnats du monde.
00:30:41On avait déjà eu une cohésion à plusieurs
00:30:43pour s'entraîner.
00:30:45On aurait pu servir justement de ce précant
00:30:47pour pouvoir peaufiner les détails.
00:30:49Et avec le temps qu'on faisait,
00:30:51là, on faisait trop aux Jeux.
00:30:53Du coup, on a mis aussi un peu Gatien dans la sauce.
00:30:55Parce que, du coup,
00:30:57quand il nous a annoncé son forfait d'Ariane,
00:30:59on a été obligé de trouver quelqu'un d'autre
00:31:01pour la faire parce qu'on était déjà engagé.
00:31:03Si on n'avait pas été engagé, on ne l'aurait pas fait.
00:31:05Ce n'était pas grave.
00:31:07Mais vu qu'on était engagé et Laurent nous avait engagé,
00:31:09on était obligé de trouver quelqu'un pour la faire.
00:31:11Et on a un peu mis Gatien dans la sauce aussi
00:31:13parce que Gatien, il ne s'était pas du tout préparé
00:31:15pour cette épreuve.
00:31:17C'était ses premiers Jeux.
00:31:19Et puis, il n'avait pas justement...
00:31:21Parce qu'en plus, il avait le rôle le plus facile, certes,
00:31:23mais sortir de la boîte et mettre l'équipe
00:31:25dans la bonne allure dès le premier tour,
00:31:27c'est beaucoup de travail.
00:31:29Mentalement, c'est un travail d'expositivité
00:31:31qu'il n'avait pas fait parce que sur les épreuves
00:31:33qu'il préparait à la poursuite et le contre-la-monte,
00:31:35l'expositivité, on s'en fout.
00:31:37Donc non, c'était...
00:31:39Moi, ce que je retiendrais,
00:31:41c'est qu'il n'ait pas voulu la faire avec nous.
00:31:43OK, ce n'est pas grave,
00:31:45mais c'est pour l'équipe de France.
00:31:47C'est pour la nation.
00:31:49C'est un sport individuel, mais qui reste sur cette compétition.
00:31:51Du coup, ça, ce n'est pas un problème.
00:31:53Il n'y a pas de souci.
00:31:55On ne peut pas s'entendre avec tout le monde dans la vie.
00:31:57Il n'y a pas mort d'homme et je ne lui en voudrais pas.
00:31:59Il ne m'aime pas, ce n'est pas grave.
00:32:01Je ne peux pas lui en vouloir. C'est comme ça.
00:32:03Mais le fait qu'il ait abandonné l'équipe de France
00:32:05et que potentiellement...
00:32:07Là, ça va, nos Jeux en cyclisme
00:32:09se sont super bien déroulés.
00:32:11Donc il n'y a pas de problème. On l'oubliera très vite, ça.
00:32:13Mais si ça ne s'était pas super bien déroulé
00:32:15et que l'équipe attendait une médaille qui était carrément possible
00:32:17et qu'il nous abandonnait et qu'on ne la faisait pas,
00:32:19ce n'est pas pour nous le problème.
00:32:21C'est plus pour les managers et pour l'équipe France
00:32:23et la team France en général.
00:32:25Tu as pu en rediscuter ou pas avec Dorian ?
00:32:27Vous avez pris le temps d'en discuter ?
00:32:29Tu as un peu sa version des faits ?
00:32:31Oui, on en a rediscuté vaguement.
00:32:33Il a dit que ça lui faisait beaucoup de fatigue.
00:32:35Ça lui faisait beaucoup de fatigue
00:32:37entre cette épreuve-là et deux jours après,
00:32:39il y avait le Contre la Monte.
00:32:41Alors, je ne veux pas être méchant avec lui,
00:32:43mais je l'ai fait, je fais médaille d'or deux jours après.
00:32:45Il ne l'a pas fait, il fait médaille de bronze.
00:32:47Voilà, ce sera la conclusion.
00:32:49D'accord, écoute, on conclura là-dessus.
00:32:51On va évidemment te poser d'autres questions
00:32:53sur toutes ces courses que tu as vécues.
00:32:55La course la plus belle, Alexandre,
00:32:57si tu devais en retenir une particulièrement.
00:32:59Le 7 septembre, la plus belle.
00:33:01Tu vois ? Ok, d'accord.
00:33:03On a beaucoup appris avec Thomas le jour-là
00:33:05et le fait de pouvoir faire la course avec lui,
00:33:09pour moi, c'était très intéressant
00:33:11parce qu'en handisport, on ne court jamais ensemble.
00:33:13Et Thomas, c'est un ami, un ami très proche.
00:33:15On s'entend énormément.
00:33:17Et le fait d'avoir pu partager cette course
00:33:19avec lui le 7 septembre,
00:33:21qui était la dernière en plus des Jeux.
00:33:23Lui, il avait déjà réussi ses Jeux.
00:33:25Moi aussi, il a gagné le chrono dans sa catégorie.
00:33:27J'ai gagné le mien.
00:33:29J'avais déjà fait médaille d'or à la poursuite,
00:33:31médaille de bronze au kilomètre.
00:33:33On était tous les deux dans une phase
00:33:35où on voulait céder.
00:33:37Malheureusement, on n'a pas récolté
00:33:39le plus beau des métaux.
00:33:41Tu me dis ça, Alexandre,
00:33:43parce qu'en début d'émission,
00:33:45tu me disais que les sports collectifs
00:33:47n'étaient pas trop pour toi
00:33:49et que tu étais assez individuel.
00:33:51Quand je t'entends parler là
00:33:53et que tu me dis que la plus belle course
00:33:55est le 7 septembre,
00:33:57une course où tu t'es sacrifié
00:33:59pour Thomas Perroton d'Arte,
00:34:01une course d'équipe où tu savais
00:34:03que tu n'allais pas être devant lui.
00:34:05C'est marrant que tu me dises
00:34:07que c'est la plus belle course.
00:34:09La veille de la course,
00:34:11il n'y avait pas encore de leader désigné.
00:34:13On n'avait pas fait de briefing.
00:34:15Il y avait une boss pas très loin
00:34:17et il connaissait les lieux.
00:34:19Il m'a dit qu'on la monte
00:34:21et le plus fort en haut,
00:34:23ce sera le leader demain.
00:34:25Déjà, en plus, il était dans une phase
00:34:27où malgré la différence de handicap,
00:34:29il voulait quand même me laisser ma chance.
00:34:31J'ai trouvé ça très beau.
00:34:33On a fait cette boss-là
00:34:35et il n'était pas beaucoup plus au-dessus,
00:34:37donc c'était normal de me sacrifier pour lui.
00:34:39Il n'y avait aucun problème.
00:34:41Le briefing était clair,
00:34:43c'était pour Thomas.
00:34:45Il fallait qu'on l'isole le plus possible
00:34:47avec le moins d'anglais possible
00:34:49parce qu'ils étaient 4 anglais au départ.
00:34:51Vous avez attaqué assez tôt avec Thomas.
00:34:53Par contre, on s'était dit aussi
00:34:55que si jamais il n'avait pas de bonne sensation
00:34:57et que moi, elles étaient bonnes,
00:34:59on pouvait inverser les rôles
00:35:01et il n'y avait pas mort d'homme.
00:35:03Il fallait qu'on soit honnête tous les deux
00:35:05et qu'il y en ait un qui peut être.
00:35:07La course s'est super bien déroulée
00:35:09parce qu'on s'est retrouvé très vite à 4 en échappé
00:35:11avec un seul anglais, donc à 2 contre 1
00:35:13et un Canadien qu'on a très vite fait péter aussi.
00:35:15On s'est retrouvé à 2 contre 1.
00:35:17Franchement, le scénario parfait.
00:35:19On était deux Français au départ,
00:35:21on se retrouve deux devant, un seul anglais sur les 4.
00:35:23C'est un peu dans les deux derniers tours
00:35:25où on a mal géré.
00:35:27J'avais pas trop confiance en moi,
00:35:29c'était la fin des Jeux.
00:35:31J'avais des supers sensations,
00:35:33je me disais qu'il devait être meilleur que moi.
00:35:35C'est vrai qu'avec un peu de recul,
00:35:37je comprenais son état d'esprit
00:35:39de je suis le leader, il faut que j'assume jusqu'au bout.
00:35:41C'est pour ça qu'on n'a pas assez communiqué.
00:35:43C'est pour ça que je trouve que c'est une belle course.
00:35:45On a beaucoup appris tous les deux.
00:35:47Je pense que des erreurs comme ça, on ne les refera pas.
00:35:49On rappelle la supériorité numérique
00:35:51et c'est donc Graham qui ne crève pas
00:35:53et qui finit au sprint.
00:35:55On avait dit dans la dernière bosse
00:35:57qu'il était toujours là,
00:35:59je devais la monter à fond
00:36:01et que Thomas devait attaquer à gauche.
00:36:03Et à ce moment-là, je pense que Thomas était aussi à fond.
00:36:05On était tous dans le même état.
00:36:07Avec Dessy, on peut refaire le monde,
00:36:09mais si on avait fait dans l'autre sens,
00:36:11je pense que moi j'aurais pu l'attaquer.
00:36:13Mais c'est pas grave, on a décidé de prendre ce rôle-là.
00:36:15C'était la tactique définie
00:36:17et je ne regrette pas d'avoir fait ça
00:36:19et d'avoir partagé un podium avec lui, c'était quand même cool.
00:36:21Tu les revisionnes ou pas tes courses ?
00:36:23Tu les as revisionnées toutes ?
00:36:25Celles-là, je les ai pas toutes revisionnées,
00:36:27mais celles-là, je les ai revisionnées
00:36:29et analysées.
00:36:31C'est vrai qu'on a Thomas à merder,
00:36:33mais j'ai merdé aussi.
00:36:35Il y a des moments où j'ai merdé, j'ai fait n'importe quoi.
00:36:37Donc on a tous les deux nos torts là-dessus
00:36:39et il n'y a aucun problème.
00:36:41Mais je pense qu'aujourd'hui, avec du recul,
00:36:43on ne fera plus les erreurs-là.
00:36:45C'est cool parce que là, tu dis avec du recul,
00:36:47mais je me rappelle que juste après l'épreuve,
00:36:49tu avais déjà réussi à prendre du recul
00:36:51et à analyser ce qui s'était mal passé.
00:36:53Oui, il y avait beaucoup de déceptions après l'épreuve
00:36:55parce que quand je regarde mes données de puissance
00:36:57et tout après la course, elles étaient très très bonnes.
00:36:59Et j'avais des supers sensations finalement.
00:37:01Et je pense que si j'arrive avec Graham
00:37:03ou si j'arrive tout seul, je gagne.
00:37:05Je ne vais pas me surestimer,
00:37:07mais je pense que c'était possible
00:37:09de chercher la médaille d'or.
00:37:11Donc c'est pour ça qu'il y a un peu de déceptions.
00:37:13C'est qu'il était prenable le jour-là
00:37:15et je pense qu'on n'aura pas des opportunités
00:37:17comme ça tous les quatre ans.
00:37:19Donc il fallait en profiter.
00:37:21Mais je suis quand même très satisfait
00:37:23de ce qu'on a fait.
00:37:25Tu t'es senti le plus invincible,
00:37:27un peu dans la zone,
00:37:29un truc de surpuissance
00:37:31où tu te dis que rien ne peut t'arriver.
00:37:33Il n'y en a peut-être pas.
00:37:35Parce que la première,
00:37:37c'était un peu le stress,
00:37:39l'état de stress.
00:37:41Et la deuxième médaille d'or, le 4 septembre,
00:37:43c'était un peu un circuit
00:37:45tracé pour moi,
00:37:47taillé vraiment pour moi au millimètre.
00:37:49Et je savais juste que la première descente
00:37:51avec les chutes que j'avais eues,
00:37:53j'ai eu une chute il y a un an et demi
00:37:55qui était un peu violente.
00:37:57Et depuis, dans les descentes,
00:37:59j'ai un peu de mal à prendre plus de risques.
00:38:01Et je savais que cette descente-là,
00:38:03j'allais perdre un peu de temps.
00:38:05Pour les descentes sur le vélo,
00:38:07parce que tu me disais en off
00:38:09que tu avais une bonne descente,
00:38:11mais pas forcément sur le vélo.
00:38:13Oui, c'est vrai que là,
00:38:15j'ai perdu du temps.
00:38:17Et je savais que j'allais en perdre.
00:38:19Et en fait, le premier intermédiaire
00:38:21avait déjà 7 secondes de retard sur la tête
00:38:23et 3 sur la deuxième place.
00:38:25Donc je me suis dit que là,
00:38:27il fallait vraiment sortir les doigts
00:38:29parce que les autres étaient à rien
00:38:31de faire un numéro.
00:38:33Je suis deuxième,
00:38:35mais toujours à 7 secondes du retard
00:38:37à un kilomètre de l'arrivée.
00:38:39C'est vraiment cette dernière bosse
00:38:41qui m'a permis d'aller chercher la médaille d'or
00:38:43et ça ne joue qu'à 2 secondes.
00:38:45Même si le jour-là, sur le vélo,
00:38:47je sentais que j'écrasais,
00:38:49vu ce que j'entendais dans l'oreillette,
00:38:51non, je n'étais pas serein.
00:38:53Dernière petite question sur tes courses
00:38:55à prendre enchaînée.
00:38:57La course où tu t'es le plus amusé
00:38:59malgré la compétition, l'enjeu, la pression ?
00:39:01J'ai pris du plaisir sur chaque course,
00:39:03mais là où je me suis quand même
00:39:05beaucoup amusé, c'est le 7 septembre
00:39:07avec Thomas toujours.
00:39:09En fait, le vélo, quand tu marches,
00:39:11c'est amusant.
00:39:13Quand tu n'es pas dans une bonne journée,
00:39:15c'est terrible, mais quand tu marches,
00:39:17de dominer un peu l'adversité,
00:39:19c'est plutôt cool.
00:39:21Tu la domines l'adversité, ça c'est sûr.
00:39:23On rappelle quand même ton palmarès,
00:39:2520 fois champion du monde avec pistes et routes,
00:39:278 fois médaille paralympique,
00:39:29triple médaille d'or en plus.
00:39:31On a un petit message de Gatien Lerousseau.
00:39:33Je t'ai dit que j'étais allé à la pêche aux infos
00:39:35et il a une petite question à te poser, Gatien.
00:39:37Salut Alex, c'est Gatien.
00:39:39Je me demandais simplement
00:39:41comment tu fais pour garder la motivation
00:39:43alors que tu domines complètement ta catégorie,
00:39:45t'as déjà tout gagné,
00:39:47t'as les titres mondiaux partout,
00:39:49t'as les records du monde partout.
00:39:51Je me demande comment tu fais
00:39:53pour trouver encore la motivation.
00:39:55Allez, à plus.
00:39:57Tu sais qu'on en parle beaucoup tous les deux.
00:39:59C'est vraiment un sujet
00:40:01qui revient beaucoup parce qu'il me dit
00:40:03moi je pense qu'à ta place,
00:40:05je ne sais pas ce que je ferais.
00:40:07Il m'a dit, c'est pour ça qu'on se pose la question,
00:40:09c'est
00:40:11qu'est-ce qui te motive à aller faire du vélo ?
00:40:13Tu domines.
00:40:15Tu as la réponse à ça ou pas ?
00:40:17J'aime le vélo.
00:40:19J'aime beaucoup le vélo, j'aime m'entraîner,
00:40:21j'aime le vélo et je pense que ça m'aide beaucoup
00:40:23parce que c'est vrai que
00:40:25quand on a tous
00:40:27palmarès si vite,
00:40:29c'est compliqué de retrouver des motivations
00:40:31et de ne pas se reposer sur ses lauriers.
00:40:33Mais je pense que tous les deux,
00:40:35on a cette chance-là avec Gatien de pouvoir courir en élite
00:40:37en valide à côté et de se prendre des grandes
00:40:39taux.
00:40:41Quand tu reviens d'un
00:40:43championnat du monde où tu as écrasé
00:40:45la concurrence et que le week-end d'après,
00:40:47c'est toi qui te fais écraser,
00:40:49ça te remet vite les idées en place.
00:40:51Je pense qu'on a cette chance-là d'avoir ce double
00:40:53projet valide en e-sport.
00:40:55Moi, c'est ça qui me fait tenir
00:40:57aussi et on a tous les deux,
00:40:59lui pareil, il a signé dans une N3 cette année
00:41:01et je suis très content pour lui qu'il puisse
00:41:03être à ce niveau-là aussi en valide.
00:41:05Je pense que tous les deux,
00:41:07c'est ce qui nous pousse et ça nous fait
00:41:09un nouveau challenge, mine de rien.
00:41:11Tous les deux, on se pousse aussi dans le peloton valide
00:41:13à être meilleur. C'est vraiment tous les deux,
00:41:15quand on est ensemble, c'est vraiment des concours.
00:41:17On se compare nos tests,
00:41:19on fait le plus fort.
00:41:21On a cette chance-là,
00:41:23il est novice dans le vélo,
00:41:25d'avoir le même poids et d'avoir à peu près
00:41:27les mêmes données à 5-10 watts près.
00:41:29Je suis encore un peu
00:41:31en avance sur les épreuves,
00:41:33sur les efforts du type 1 à 5 minutes,
00:41:35mais tout ce qui est
00:41:37effort de 15-20 minutes,
00:41:39il est au-dessus de moi.
00:41:41On se pousse tous les deux parce que quand on fait un contrôle
00:41:43à montre, qu'on n'est pas dans la même catégorie
00:41:45mais qu'on a la même distance,
00:41:47le but, c'est de prendre le moins de temps possible sur lui.
00:41:49Lui, c'est pareil,
00:41:51il veut m'en mettre le plus possible.
00:41:53Il y a une saine rivalité.
00:41:55C'est vrai que
00:41:57s'il n'y avait personne d'autre,
00:41:59peut-être que dans ma catégorie,
00:42:01peut-être que je me reposerais un peu sur mes lauriers,
00:42:03mais le fait de les avoir, Gatien,
00:42:05Kevin, Thomas, les valides,
00:42:07je pense que c'est ça qui me booste
00:42:09quand même à rester dans le
00:42:11droit chemin de l'entraînement et pas prendre le melon
00:42:13et pas me reposer
00:42:15sur ses lauriers.
00:42:17Tu l'as dit, tu aimes le vélo, tu aimes aussi la Bretagne.
00:42:19Ça c'est fier d'être breton,
00:42:21je le disais en introduction. On t'a fait un petit
00:42:23dilemme spécial Bretagne.
00:42:25Ok, Alexandre, t'es prêt ?
00:42:27Je ne sais pas si on a une petite musique
00:42:29magnifique, pour se mettre
00:42:31un peu dans l'ambiance du truc.
00:42:33C'est parti, Alexandre. Saint-Malo ou Quimper ?
00:42:35On prend Saint-Malo.
00:42:37Galette-saucisse ou crêpe
00:42:39au caramel beurre salé ?
00:42:41Crêpe caramel, j'y arrive. Plutôt sucré que salé.
00:42:43Ça dépend des moments,
00:42:45mais le caramel beurre salé,
00:42:47c'est quelque chose. J'avoue, je ne suis pas
00:42:49breton, mais là je valide.
00:42:51Festival interceltique de l'Orient ou les Vieilles Charrues ?
00:42:53Figure-toi que
00:42:55je n'ai jamais fait les deux parce que ça tombe toujours dans la saison,
00:42:57mais des visuels
00:42:59que j'ai, les Vieilles Charrues.
00:43:01Les Vieilles Charrues.
00:43:03Cidre brut breton ou chouchenne ?
00:43:05Cidre brut.
00:43:07La tribute
00:43:09d'Anna ou Nolwenn Laura ?
00:43:11La tribute d'Anna.
00:43:13Stade Rennais ou Stade Brestois ?
00:43:15Je sais ce que tu vas me répondre.
00:43:17Je ne suis pas foot.
00:43:19Je ne veux pas me mettre tout mon ado,
00:43:21mais Stade Rennais est un très bon club.
00:43:23Je pense que tous les bretons sont
00:43:25supporters de foot, avec ce que fait Brest
00:43:27en Ligue des Champions. Ils les supportent tous.
00:43:29Brest. Morbihan ou Côte d'Armor ?
00:43:31Côte d'Armor. Logique.
00:43:33Canavo ou Irmat ?
00:43:35Canavo.
00:43:37Canavo.
00:43:39Canavo, c'est
00:43:41un peu ma...
00:43:43Quand je dis au revoir, je ne dis pas au revoir, je dis Canavo des fois.
00:43:45Ça veut dire au revoir en breton.
00:43:47Le Guénadou ou le drapeau tricolore ?
00:43:49Le Guénadou.
00:43:51C'est ce que c'est ? C'est le drapeau breton.
00:43:53Tu n'as pas ta réponse.
00:43:55Le drapeau breton.
00:43:57Moi, je ne dis pas que je suis français, je suis breton.
00:43:59Est-ce que tu pourrais porter le drapeau tricolore
00:44:01à Los Angeles en tant que porte-drapeau ?
00:44:03Ça te tenterait ça ou pas ?
00:44:05À Los Angeles, ça me tenterait.
00:44:07Il faudrait voir par rapport aux épreuves
00:44:09comment ça se passe, mais
00:44:11ça me tenterait bien.
00:44:13Il y a peut-être autre chose qui va te tenter, parce que chaque semaine
00:44:15dans cette émission, on fait découvrir une discipline
00:44:17un peu insolite, et cette semaine, c'est le yoga.
00:44:19C'est parti pour le Sébarré.
00:44:21...
00:44:25Et on accueille Alexandrine
00:44:27Comte, qui pratique donc
00:44:29le yoga. Comment ça va, Alexandrine ?
00:44:31Ça va, merci.
00:44:33Tu connais un peu le yoga ou pas ?
00:44:35Je ne connais pas, mais je suis
00:44:37friand de tout ça. Je fais du pilates
00:44:39avec ma mère, j'en ai fait. Du coup,
00:44:41j'ai envie d'essayer ça.
00:44:43Explique-nous un peu comment tu es...
00:44:45Je me demandais à Alexandre comment il est tombé dans le vélo,
00:44:47et toi, comment tu es tombé dans le yoga ?
00:44:49Moi, j'ai découvert
00:44:51la pratique du yoga il y a 10 ans.
00:44:55En tant que telle classe de yoga,
00:44:57en fait, j'en faisais depuis beaucoup plus longtemps que ça,
00:44:59mais je ne savais pas que c'était du yoga.
00:45:01Moi, j'ai grandi en sport-études,
00:45:03danse classique,
00:45:05et on avait tous les matins
00:45:07de la méditation et
00:45:09des bains sonores. En fait, j'ai appris
00:45:11bien plus tard que c'était du yoga.
00:45:15Donc, 10 ans de pratique officielle,
00:45:17et ensuite,
00:45:19j'ai enseigné le yoga. Ça s'est fait de manière
00:45:21assez naturelle,
00:45:23où un professeur m'a formée,
00:45:25et puis, en fait,
00:45:27j'ai adoré ça.
00:45:29Il y a plein de styles de yoga différents.
00:45:31Moi, j'ai découvert
00:45:33un yoga très postural qui ressemblait à la danse,
00:45:35et depuis,
00:45:37j'ai découvert plein d'inspirations
00:45:39pour créer
00:45:41une pratique, une méthode
00:45:43qui soit assez riche.
00:45:45Le yoga, si je me trompe,
00:45:47ça devient un peu un mode de vie.
00:45:49Est-ce que toi,
00:45:51t'as senti que ça t'avait fait évoluer
00:45:53sur ta façon de penser,
00:45:55de voir les choses ?
00:45:57Oui.
00:45:59En fait, ça va même plus loin que ça.
00:46:01On en parlait tout à l'heure.
00:46:03Est-ce que le yoga, c'est un sport,
00:46:05un art ?
00:46:07En fait, c'est un état d'esprit.
00:46:11D'ailleurs, la manière
00:46:13de définir le yoga,
00:46:15au sens propre,
00:46:17c'est quand les fluctuations du mental s'arrêtent.
00:46:19Donc, quoi que tu fasses,
00:46:21c'est plutôt l'état d'esprit
00:46:23que tu habites qui fait que tu fais du yoga.
00:46:25Et c'est là où tu as la différence.
00:46:27Tu peux retrouver, par exemple,
00:46:29des principes éthiques pour vivre yoga,
00:46:31des principes philosophiques,
00:46:33t'as des postures,
00:46:35t'as de la respiration,
00:46:37t'as de la méditation.
00:46:39Par exemple, il y a plein de postures
00:46:41qui peuvent ressembler à des exercices de pilates,
00:46:43à des exercices de danse,
00:46:45de stretching.
00:46:47La seule différence que tu vas avoir,
00:46:49même de gymnastique,
00:46:51c'est l'intention que tu y mets.
00:46:53Et l'intention, c'est d'être dans ton moment présent,
00:46:55conscient de tes sensations
00:46:57et de ne pas chercher à ressembler
00:46:59à quoi que ce soit,
00:47:01ni à faire aucune performance.
00:47:03Tu disais pas du yoga,
00:47:05mais t'as déjà fait un peu de relaxation,
00:47:07de méditation,
00:47:09ça te rapproche ?
00:47:11Si le pilates ça en est, oui,
00:47:13sinon tout ça, j'ai jamais vraiment essayé,
00:47:15mais je pense que ça peut être intéressant aussi
00:47:17quand t'es au niveau du mental,
00:47:19c'est un peu bouché,
00:47:21t'as vraiment plein de sollicitations médiatiques,
00:47:23ou dans le sport, c'est vraiment
00:47:25des entraînements hyper intenses.
00:47:27Je pense que le yoga, ça peut permettre
00:47:29de plus facilement récupérer aussi.
00:47:31Tu confirmes, pour les athlètes de haut niveau,
00:47:33Alexandrine, ça a un vrai effet bénéfique
00:47:35de pratiquer le yoga ?
00:47:37Je pense que
00:47:39la pratique du yoga apporte
00:47:41une meilleure conscience de ton corps
00:47:43dans toutes ses sensations
00:47:45et un travail complet,
00:47:47c'est-à-dire que tu travailles autant
00:47:49la motricité,
00:47:51la mobilité, la souplesse,
00:47:53le renforcement musculaire
00:47:55de toutes les parties du corps,
00:47:57et t'as cette pratique
00:47:59de la respiration
00:48:01que tu vas chercher à allonger,
00:48:03à renforcer, à densifier,
00:48:05et en plus,
00:48:07où t'as effectivement
00:48:09cette pratique de la méditation
00:48:11qui fait que tu es
00:48:13beaucoup plus apte à prendre de la distance
00:48:15avec des pensées qui peuvent arriver
00:48:17ou des sollicitations extérieures.
00:48:19Donc, oui,
00:48:21je pense que c'est hyper complémentaire.
00:48:23Après,
00:48:25il y a le yoga, mais tu peux
00:48:27aussi faire du petit kong,
00:48:29tu peux aussi faire juste de la relaxation,
00:48:31je pense qu'il y a
00:48:33plein de pratiques, mais en tout cas,
00:48:35elles se rejoignent toutes sur les mêmes fondements.
00:48:37C'est vrai que c'est très ancré,
00:48:39j'ai l'image du yoga, je pense que toi aussi, Alexandre,
00:48:41où c'est un truc vraiment
00:48:43de relaxation sur des tapis,
00:48:45spirituel, une musique très calme.
00:48:47Toi, t'as voulu
00:48:49un peu casser les codes aussi,
00:48:51proposer une méthode toute autre
00:48:53qui révolutionne un peu tout,
00:48:55c'est l'ecstatic yoga. J'aimerais que tu m'en parles un peu,
00:48:57Alexandrine, nous expliquer un peu ce que c'est.
00:48:59L'ecstatic yoga,
00:49:01c'est une méthode que j'ai créée il y a
00:49:034 ans.
00:49:05Par rapport
00:49:07à ce que vous imaginez du yoga,
00:49:09et vous avez raison, le yoga
00:49:11traditionnel,
00:49:13c'est très spirituel,
00:49:15et on est loin
00:49:17de notre
00:49:19rythme de vie moderne,
00:49:21je fusionne
00:49:23le yoga avec de la musique électro.
00:49:25Il a buggé, Alexandre.
00:49:29Je suis complètement opposé, j'adore.
00:49:31Et dans la pratique du yoga,
00:49:33je vous disais qu'il y a plein de styles
00:49:35de yoga différents,
00:49:37et j'ai vraiment eu envie
00:49:39de créer une méthode
00:49:41où on peut avoir plein
00:49:43de techniques de différents styles
00:49:45de yoga, les agrémenter
00:49:47aussi d'autres techniques comme
00:49:49le breastwork,
00:49:51ou encore du mouvement intuitif,
00:49:53qui est plutôt
00:49:55de la danse contemporaine presque,
00:49:57et le tout sur de la musique électro.
00:49:59C'est sûr
00:50:01que ce n'est pas habituel
00:50:03de lancer de la musique électro.
00:50:05Je travaille dans des studios de yoga,
00:50:07mais aussi dans des salles de spectacle.
00:50:09L'objectif, c'est vraiment de créer un lien
00:50:11entre ces deux univers, parce que je suis convaincue
00:50:13qu'on peut toucher
00:50:15le même état de lâcher prise
00:50:17et de pleine conscience avec la musique
00:50:19et avec le yoga, et les deux en même temps.
00:50:21C'est plutôt cool.
00:50:23Et quand tu as proposé ta méthode au début,
00:50:25que tu as essayé de la faire connaître,
00:50:27ça a tout de suite été bien accepté ?
00:50:29Ou alors tu as eu certains qui étaient un peu réfractaires
00:50:31à ce que tu tentais de proposer ?
00:50:33J'ai fait ça progressivement.
00:50:35Oui, faire évoluer les mentalités.
00:50:37J'ai fait ça progressivement.
00:50:39Après, le yoga,
00:50:41ça fait, je pense,
00:50:43six ans qu'il s'est déjà un peu modernisé,
00:50:45et où on est plutôt
00:50:47sur du postural.
00:50:49Il y avait déjà de la musique
00:50:51dans le yoga,
00:50:53plutôt de la musique traditionnelle.
00:50:55Moi, en fait,
00:50:57quand j'ai commencé à donner des cours de yoga,
00:50:59je mettais toujours une playlist
00:51:01et mes choix,
00:51:03je suis passionnée de musique,
00:51:05mes choix de musique,
00:51:07ça va de manière progressive,
00:51:09mais il y avait toujours un peu de musique électro
00:51:11et je me rends compte que les élèves
00:51:13aimaient bien,
00:51:15qu'ils soient jeunes,
00:51:17de l'âge de nos parents,
00:51:19pas du tout branchés
00:51:21musique électro,
00:51:23ou au contraire, fans.
00:51:25J'ai senti que ça plaisait.
00:51:27Je crois que c'est au fur et à mesure,
00:51:29en enseignant les classes,
00:51:31que j'ai commencé à casser un peu les codes
00:51:33et à assumer complètement
00:51:35mon parti pris avec l'Ecstatic Yoga.
00:51:37Musique électro, en plus, ça te parle.
00:51:39Tu avais mixé à la cérémonie de clôture,
00:51:41sur One More Time,
00:51:43avec des vidéos qui courent.
00:51:45Oui, j'aime bien en ce moment.
00:51:47Ça devrait coller.
00:51:49On va faire une démo tout à l'heure,
00:51:51très courte,
00:51:53avec ce qu'on peut faire.
00:51:55Comment se structure l'Ecstatic Yoga ?
00:51:57C'est des séances longues,
00:51:59c'est toi qui choisis tes musiques,
00:52:01c'est toi qui choisis les mouvements
00:52:03que tu vas montrer à tes élèves ?
00:52:05C'est long, deux heures et demie.
00:52:07Normalement,
00:52:09une classe de yoga habituelle
00:52:11dure à peu près une heure.
00:52:13C'est combien par classe ?
00:52:15Ça dépend entre 10 et 30 personnes.
00:52:19Et les classes
00:52:21durent deux heures et demie.
00:52:23Je veux vraiment
00:52:25prendre le temps
00:52:27de faire un travail très progressif.
00:52:29Parce qu'avant
00:52:31de lâcher complètement prise
00:52:33sur de la musique électro,
00:52:35voir danser, hurler,
00:52:37c'est ce qui peut arriver.
00:52:41Nous, on va devoir le faire en 5 minutes.
00:52:43On va hurler en 5 minutes.
00:52:47Dans cet état d'extase.
00:52:49Ou même, de l'autre côté,
00:52:51être complètement immobile
00:52:53dans de la contemplation pure,
00:52:55méditation,
00:52:57ces deux états-là
00:52:59sont quand même assez intenses sans introduction.
00:53:01Soit
00:53:03t'es un peu timide et t'as peur du ridicule
00:53:05dans cet état d'extase,
00:53:07soit
00:53:09t'es trop tendue et trop énervée
00:53:11pour être tout de suite fermée,
00:53:13immobile avec toutes tes pensées.
00:53:15Ça va faire l'effet inverse,
00:53:17tu vas ruminer.
00:53:19Je considère que ça prend du temps
00:53:21d'abord de délier le corps,
00:53:23de s'ancrer.
00:53:25On fait des mouvements très simples au début.
00:53:27Des exercices de respiration.
00:53:29Et petit à petit,
00:53:31on déplie le corps.
00:53:35On rajoute d'abord au sol.
00:53:37Ensuite, on se lève.
00:53:39Et puis, les mouvements s'enchaînent
00:53:41un peu plus rapidement pour travailler la synchronisation
00:53:43avec le souffle.
00:53:45Et tout ça va avec la musique aussi.
00:53:47Jusqu'à ce que, à force de répéter,
00:53:49d'enchaîner, on commence à s'emballer.
00:53:53Ensuite, on fait des exercices de respiration
00:53:55assez intenses.
00:53:57Et après, on calme le jeu.
00:53:59Et on se réentre pour arriver
00:54:01dans la fin de la classe,
00:54:03la méditation.
00:54:05Tout ça prend 2h30.
00:54:09Et tout le chemin en musique,
00:54:11il n'y a pas de l'électro du début à la fin.
00:54:15Tout est assez progressif.
00:54:17Tu sens vraiment, à la fin d'une session,
00:54:19qu'il y a un truc qui s'est créé,
00:54:21un truc qui s'est passé entre
00:54:23tous les pratiquants, toutes les pratiquantes ?
00:54:25Oui.
00:54:27Je sais ce que je prépare.
00:54:29Mais je ne sais jamais ce qui va se passer.
00:54:31Je ne sais pas ce que je vais guider
00:54:33une classe.
00:54:35C'est la manière dont les personnes
00:54:37vont la percevoir.
00:54:39Avec quoi ils sont venus.
00:54:43Leur pensée, leur chemin, leur corps.
00:54:45Tout est assez différent.
00:54:47Je m'adapte aussi beaucoup
00:54:49à l'énergie qui est en face,
00:54:51au type de personne.
00:54:53Dans les classes, il y a toujours un 1er quart d'heure
00:54:55où je fais le tour de chaque personne
00:54:57pour savoir qui ils sont.
00:54:59Et pour adapter.
00:55:03Franchement, dans les 2h30,
00:55:05on traverse plein d'intensités
00:55:07différentes.
00:55:09Parfois, il y en a qui vont exprimer de la colère.
00:55:11« J'en ai marre ! »
00:55:13« Quand est-ce que ça va s'arrêter ? »
00:55:15D'autres, peut-être de l'ennui.
00:55:17Parfois d'autres, de la joie totale.
00:55:19De la confiance.
00:55:21C'est ça, justement,
00:55:23qu'on travaille.
00:55:25On travaille toutes ces émotions-là.
00:55:27À la fin de la session,
00:55:29on a tout passé à la machine à laver.
00:55:31On est prêts pour juste méditer
00:55:33et accueillir les bienfaits.
00:55:35C'est quoi le public ?
00:55:37T'as plus de femmes que d'hommes ?
00:55:39Au niveau des âges,
00:55:41une fourchette d'âge, on est à peu près sur quoi ?
00:55:43La majorité des personnes
00:55:45qui sont dans mes classes sont des femmes.
00:55:49Elles ont entre 30 et 40 ans.
00:55:51Du coup,
00:55:53ce sont des personnes que je connais.
00:55:57J'ai beaucoup d'hommes
00:55:59qui viennent de plus en plus.
00:56:01J'ai des personnes
00:56:03beaucoup plus jeunes, des personnes
00:56:05beaucoup plus âgées.
00:56:07J'ai souvent le principe,
00:56:09maman, papa et leurs parents
00:56:11qui viennent.
00:56:13Comme c'est une pratique
00:56:15qui est assez accessible à tous,
00:56:17ça fait que tu peux la partager en famille.
00:56:19Et aussi,
00:56:21j'ai des personnes qui font du yoga,
00:56:23mais j'ai aussi plein de personnes
00:56:25qui adorent la musique électro
00:56:27et l'énergie de cette musique et de la fête
00:56:29et qui se disent,
00:56:31si on peut retrouver les mêmes sensations
00:56:33dans ton cours, on vient.
00:56:35J'ai des sportifs,
00:56:37des personnes qui font plutôt que de la méditation.
00:56:39C'est assez ouvert.
00:56:41Imaginons qu'Alexandre et moi,
00:56:43on se chauffe, on a envie de faire de l'Ecstatic Yoga
00:56:45avec toi, mais pendant 2h30.
00:56:47Comment on fait ?
00:56:49Est-ce que tu peux nous donner des dates ?
00:56:51Carrément, des dates.
00:56:53Tu m'avais proposé,
00:56:55malheureusement je n'ai pas pu dimanche dernier.
00:56:57Dans les prochaines dates,
00:56:59il y a à Paris,
00:57:0130 novembre et 1er décembre.
00:57:05Il y a à Marseille aussi,
00:57:0717 novembre.
00:57:09Loin de la Bretagne.
00:57:11Je n'ai pas encore de session en Bretagne.
00:57:13Il faut en mettre une à Saint-Karadec.
00:57:15Je vais tout faire.
00:57:17Je vais appeler le maire.
00:57:19J'organise entre 1 à 2 sessions
00:57:21par mois un peu partout en France
00:57:23et en janvier à Barcelone.
00:57:25D'accord.
00:57:27On va commencer à ouvrir.
00:57:29On ne va pas tester pendant 2h30,
00:57:31mais on va quand même faire une petite démonstration
00:57:33avec toi.
00:57:35C'est parti.
00:57:37C'est toi qui nous guide.
00:57:39On va mettre tes musiques.
00:57:41Ça va ?
00:57:43Je vais mettre ça.
00:57:49On y va comme ça.
00:57:51On t'écoute Alexandrine.
00:57:53Déjà l'objectif,
00:57:55c'est d'accepter la situation
00:57:57telle qu'on est.
00:57:59Si vous avez envie d'enlever vos chaussures.
00:58:01Désolé pour l'odeur.
00:58:05Je suis chez WAM.
00:58:07On voit qu'on a les bonnes
00:58:09paires de chaussettes.
00:58:11Ça va.
00:58:13On va commencer assis.
00:58:15Je me suis un peu avancée.
00:58:17L'objectif,
00:58:19c'est de vous avoir les pieds bien à plat dans le sol.
00:58:23Vous pourrez relâcher les mains sur les genoux.
00:58:25On se regarde.
00:58:27Ça va ?
00:58:29On commence ?
00:58:31Je vous fais une grande inspiration.
00:58:33Et on relâche tout par la bouche.
00:58:35Fermez les yeux.
00:58:41On reste immobile ici.
00:58:45Écartez les pieds dans le sol.
00:58:47Ressentez le tapis,
00:58:49le parquet.
00:58:53Prenez des grandes inspirations,
00:58:55des grandes expirations.
00:59:01On prend le temps de nous installer.
00:59:03Dans cette immobilité,
00:59:05de rassembler un peu tout le monde,
00:59:07notre corps, toutes nos pensées,
00:59:09dans ce moment présent.
00:59:13Relâchez les mains, les doigts.
00:59:17Relâchez les poignets.
00:59:21Ressentez le poids des coudes.
00:59:27Relâchez les épaules.
00:59:31Relâchez la langue dans la bouche.
00:59:33Ressentez tous les traits du visage
00:59:35qui commencent à s'adoucir.
00:59:39Les joues, les pommettes.
00:59:43Le regard à l'intérieur.
00:59:49Cherchez à allonger le souffle.
00:59:51Prenez des grandes inspirations.
00:59:55Et à l'expiration,
00:59:57vous pouvez chuchoter « Chut ».
00:59:59Autorisez-vous à avoir
01:00:01le plus de place possible.
01:00:03Vous inspirez,
01:00:05vous gonflez dans le ventre,
01:00:07dans la poitrine,
01:00:09dans les côtes.
01:00:17Ressentez le ventre qui se gonfle,
01:00:19les côtes,
01:00:21même le dos,
01:00:23la poitrine,
01:00:25les épaules,
01:00:27la gorge.
01:00:29Et l'expiration,
01:00:31tout doux.
01:00:35On inspire
01:00:37sur 4,
01:00:393,
01:00:412,
01:00:431. Inspirez encore.
01:00:45Et expirez.
01:00:49Inspirez,
01:00:51ressentez l'air qui rentre
01:00:53dans la colonne,
01:00:55je m'étire,
01:00:57je m'étire jusqu'au sommet du crâne.
01:00:59Et expirez.
01:01:01On répète plusieurs fois ici.
01:01:05On revient à ce qu'on disait tout à l'heure,
01:01:07il n'y a aucun objectif
01:01:09de performance,
01:01:11d'avoir le souffle le plus long possible.
01:01:13Aucun objectif esthétique.
01:01:15D'habitude, en classe, je dis que vous n'êtes pas filmés,
01:01:17mais là, c'est le cas.
01:01:21Montez les épaules aux oreilles,
01:01:23on fait une grande inspiration,
01:01:25et on roule les épaules en arrière,
01:01:27expirez.
01:01:29Inspirez, montez les bras,
01:01:31étirez les bras vers le ciel.
01:01:35Allongez jusqu'au bout des doigts,
01:01:37et expirez.
01:01:39On va chercher loin vers l'arrière,
01:01:41en haut par les extérieurs.
01:01:43On fait ça plusieurs fois.
01:01:45Inspire, lève les bras.
01:01:49Expire, loin vers l'arrière
01:01:51et vers les extérieurs.
01:01:53Encore une fois.
01:01:55Inspire, lève.
01:01:59On expire, on ouvre.
01:02:01On essaie d'entrecroiser les doigts
01:02:03derrière le dos.
01:02:07Toujours trop compliqué.
01:02:09On éloigne les mains loin du dos.
01:02:11On cherche à ouvrir la poitrine,
01:02:13on prend une grande inspiration,
01:02:15les pieds bien aplats dans le sol.
01:02:17On va plonger en avant,
01:02:19mais vraiment relâcher la tête.
01:02:21Et les mains qui tirent vers l'arrière,
01:02:23comme pour faire une sorte de contrepoids.
01:02:25Relâche les traits du visage,
01:02:27relâche la bouche.
01:02:29On relâche les mains
01:02:31et on déroule la colonne,
01:02:33lentement vertèbre après vertèbre.
01:02:37Très bien.
01:02:41On lève le bras gauche vers le ciel
01:02:43et on va se pencher sur le côté,
01:02:45vers la droite.
01:02:49On peut jouer avec l'orientation
01:02:51de la paume de main, vers le sol,
01:02:53vers le ciel, et chercher à ressentir
01:02:55ce qui se passe dans le corps,
01:02:57en gardant les deux pieds dans le sol.
01:02:59Vous voyez qu'avec des mouvements
01:03:01assez simples, on perd déjà la respiration.
01:03:03Donc pensez, des grandes inspires.
01:03:05Et on expire.
01:03:07Le bras passe par l'avant,
01:03:09la tête est toute détendue.
01:03:11Et je vais passer de l'autre côté.
01:03:15C'est ça le plus grand challenge.
01:03:17C'est la droite et la gauche.
01:03:19Et de connecter avec le souffle.
01:03:21On joue avec l'orientation
01:03:23de la main,
01:03:25de ressentir dans votre corps
01:03:27ce qui se passe, qu'il y a des différences
01:03:29dans les sensations, avec la main
01:03:31tournée vers le haut ou vers le bas.
01:03:33Avec grande inspire.
01:03:35Et elle expire, le bras passe par l'avant,
01:03:37la tête très ronde.
01:03:39Et on va retourner de l'autre côté.
01:03:41Un mouvement, une respiration.
01:03:43Avec le bras gauche, j'inspire.
01:03:45Le centre, la tête complètement relâchée.
01:03:47Et je vais de l'autre côté.
01:03:49N'hésitez pas à utiliser
01:03:51tous les supports qui sont autour de vous
01:03:53pour garder l'équilibre.
01:03:55Et on y va avec le souffle.
01:03:57J'inspire, je retourne.
01:03:59Et j'expire, je roule par le centre.
01:04:01Inspire, roule.
01:04:05Et expire au centre.
01:04:07Encore une fois de chaque côté, j'inspire.
01:04:11Et demi.
01:04:13Inspire.
01:04:15Et je relâche au centre.
01:04:19Vous pouvez vous aider de la table si vous voulez.
01:04:21On amène le poids sur les pieds.
01:04:23Les genoux bien pliés.
01:04:25Et lentement, on va dérouler la colonne.
01:04:27Vertèbre après vertèbre.
01:04:29Tout doucement.
01:04:37Vous pouvez relâcher les bras le long du corps.
01:04:39Les paumes de mains tournées vers l'avant.
01:04:43Inspire, sentez le sol sous les pieds.
01:04:47Palpez l'énergie du sol avec les orteils.
01:04:51Sentez la colonne longue.
01:04:53Les clavicules larges.
01:04:55Toujours la présence avec le souffle.
01:04:57Les épaules détendues.
01:05:01Inspirez, ouvrez les bras par les extérieurs.
01:05:03Montez les mains au-dessus de la tête.
01:05:05Cherchez à vous grandir.
01:05:07Expire, ouvrez les bras larges.
01:05:09On entrecroise les doigts dans le dos.
01:05:11Comme on a fait tout à l'heure sur le tapis.
01:05:13J'inspire, je monte la poitrine.
01:05:15J'étire, je plie les genoux.
01:05:17Je plonge en avant.
01:05:19Sans chercher à aller vers le sol.
01:05:21Juste relâcher la tête, délier le bas du dos.
01:05:23Je relâche les mains.
01:05:25Je déroule la colonne.
01:05:27Vertèbre après vertèbre.
01:05:31Inspire, levez, étire.
01:05:33Expire, plongez.
01:05:37On éloigne maintenant la jambe gauche.
01:05:39Gauche, loin derrière.
01:05:41Pressez bien les pieds dans le sol.
01:05:43Levez les bras vers le ciel.
01:05:45Montez, étirez.
01:05:47Ouvrez.
01:05:49Encore une.
01:05:53Dernière inspire.
01:05:55Je pose le talon derrière.
01:05:57Guerrier 2.
01:05:59Tendez les deux jambes, levez les bras.
01:06:01Et pliez une fois.
01:06:03Encore.
01:06:05Inspire, lève.
01:06:07Je renverse le bras gauche vers le ciel.
01:06:09Et je reviens à l'avant.
01:06:11Yes !
01:06:13Déroulez la colonne, vertèbre après vertèbre.
01:06:15On répète jusqu'à ce que le mouvement
01:06:17s'enchaîne parfaitement avec le souple.
01:06:19Inspire, levez les bras vers l'eau.
01:06:21Après on va devoir couper Alexandrine
01:06:23pour qu'Alex puisse partir.
01:06:25Jambe gauche, loin derrière.
01:06:27Lève les bras vers l'eau.
01:06:29Et pliez.
01:06:31Encore, deux.
01:06:33Je me suis trompé de jambe.
01:06:35Tu changes.
01:06:37Et lève les bras.
01:06:39Et guerrier 2.
01:06:41Tendez les jambes, levez.
01:06:43Et pliez.
01:06:45Encore une.
01:06:47Pliez.
01:06:49Et renverse bras droit.
01:06:51Et on repasse par l'avant.
01:06:53On fait une dernière fois. Inspirez, montez.
01:06:55Et plongez.
01:06:57Jambe droite, loin derrière.
01:06:59Lève les bras, inspire.
01:07:01Et ouvrez.
01:07:03Inspirez, ouvrez.
01:07:05Et dernière, inspire.
01:07:07Et ouvrez, guerrier 2.
01:07:09Une seule fois.
01:07:11Tendez les jambes, lève les bras.
01:07:13Et pliez, renversez bras gauche.
01:07:15Et grand mouvement,
01:07:17je reviens à l'avant.
01:07:19Inspirez, monte.
01:07:21Et plonge.
01:07:23Grand pas avec la jambe gauche.
01:07:25Lève les bras, inspire.
01:07:27Et pliez.
01:07:29Inspire, ouvre.
01:07:31Et guerrier 2, posez.
01:07:33Et une seule fois.
01:07:35Tendez les jambes, les bras.
01:07:37Et pliez, renversez.
01:07:39Et le bras par l'avant.
01:07:41Déroulez la colonne.
01:07:45Une main sur le ventre.
01:07:47Une main sur la poitrine.
01:07:49Prenez une grande inspiration.
01:07:53Et on relâche tout.
01:07:57Ça va ?
01:07:59Ça repose.
01:08:01T'as l'impression que tu vas t'endormir.
01:08:03Ça t'a plu, Alex ?
01:08:05J'ai kiffé ma vie.
01:08:07Je te jure.
01:08:09On va venir tester avec Alex.
01:08:112h30, on va se faire ça.
01:08:13Je pense qu'au bout de 2h30,
01:08:15t'es au bout.
01:08:17T'as un gros programme après.
01:08:19Alexandrine, merci d'être passée.
01:08:21C'était top de vous faire découvrir
01:08:23l'Extatic Yoga.
01:08:25Je te souhaite plein de bonnes choses
01:08:27et on se retrouve vite sur Sport en France.
01:08:29Avec grand plaisir.
01:08:31Merci à toute l'équipe en régie.
01:08:33On se retrouve la semaine prochaine
01:08:35pour un nouveau Sport Stream.