Jules Torres, journaliste politique à propos du narcotrafic : «On fait face à une entreprise du CAC 40».
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00:00Oui, c'est-à-dire que ça fait 50 jours qu'on commente le volontarisme, la détermination de Bruno Rotailleau.
00:05À un moment donné, on se disait, il faut quelque chose de concret, on ne peut pas rester que dans les mots,
00:10même s'ils sont très forts, point de bascule, mexicanisation.
00:12Donc là, on a un plan, un plan qui est ambitieux, avec Noemi l'a raconté dans son sujet,
00:17mais un parquet national anti-stupéfiants, des peines qui seront alourdies,
00:21un harcèlement des réseaux comme un harcèlement des consommateurs.
00:25Et ça, je pense que tout le monde pourra le voir.
00:26Il y aura une campagne qui va être lancée dans les prochaines semaines,
00:29une campagne nationale inédite sur les ravages du trafic de drogue,
00:32un petit peu comme on peut voir à la télé, par exemple, pour la sécurité routière ou pour le tabac.
00:36Eh bien, ce sera quelque chose qui va marquer les gens et qui va être consulté par des millions de Français.
00:41Donc ça, c'est déjà du concret, parce qu'aujourd'hui, on fait face à une entreprise du CAC 40.
00:46C'est ça, la vérité du trafic de drogue, c'est que c'est entre 4, 5, voire même 6 milliards de chiffres d'affaires par an,
00:51200 000 personnes en vivent, il y a quasiment 5 millions de consommateurs aujourd'hui de cannabis.
00:58Donc c'est un fléau qui a une ampleur grandissante.
01:02À cela, Bruno Rotailleau et Didier Migaud qui, d'ailleurs, ont montré une forme d'unité.
01:06C'est-à-dire qu'on dit qu'ils ne sont pas tout à fait sur la même ligne,
01:09que Bruno Rotailleau est plutôt conservateur, que Didier Migaud, c'est un ancien socialiste
01:13et donc ils n'ont pas du tout le même rapport, la même conception de la justice.
01:16En revanche, hier, à Marseille, Thomas Bonnet, journaliste à CNews, était sur le terrain
01:20et nous a bien montré qu'il y avait une unité au moins de façade
01:24et que, finalement, cette lutte contre le trafic de drogue, elle devait transcender tous les clivages.
01:29Et c'est le sens de cette proposition de loi qui arrivera au début de l'année,
01:32dans le même temps que la loi Immigration sur le trafic de drogue.
01:35Et là, pour le coup, bon courage aux oppositions pour dire
01:38qu'on ne pourra pas voter cette grande proposition de loi contre le crime organisé.
01:43– Bruno Rotailleau a l'air confiant là-dessus.
01:44– Absolument, à part, sans doute, Manuel Bompard de la France Insoumise
01:49qui, hier, chez Romain Desarbres, nous disait qu'il fallait encore aujourd'hui légaliser le cannabis,
01:54c'est-à-dire que plus personne aujourd'hui dans la classe politique ne propose ça,
01:56d'autant plus qu'on sait qu'aujourd'hui, le trafic de drogue
01:59crée des règlements de comptes et des violences.
02:00On l'a vu à Poitiers, on l'a vu à Rennes où un enfant est encore entre la vie et la mort,
02:04on l'a vu à Marseille, on l'a vu dans toutes les villes de France,
02:07il n'y a plus aucune ville qui résiste au trafic de drogue.
02:09Donc voilà, aujourd'hui, on a un plan qui est ambitieux,
02:12on a un plan qui est concret avec des mesures chocs
02:14qui n'ont jamais été appliquées ou qui n'ont jamais même été proposées.
02:18Et donc Bruno Rotailleau et Didier Migaud nous disent,
02:20ce sera devant le Parlement, ce sera au législateur
02:23de définir la politique pénale sur le narcotrafic
02:27dans les prochaines semaines et pour les prochaines années.
02:29Et je pense que dans six mois, un an, on aura en effet déjà des résultats.