Avec Fanny Rabasse , attachée de presse du Moulin Rouge, Joseph Bouglione, directeur artistique du Cirque d’Hiver Bouglione et Alice Bloch, responsable communication de l'Opéra-Comique.
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00:00Sud Radio, la France à découvrir. Christophe Jiquel.
00:04Ah, chers amis Sud Radio, vous qui nous écoutez à Paris, en région parisienne, partout en France, je le sais,
00:08vous rêvez parfois de cette fameuse virée parisienne que vous souhaitez inoubliable,
00:12une fois dans votre vie, entre amis, en famille, en amoureux, et bien suivez-nous.
00:16Dans cette émission, nous allons plonger ensemble dans trois formidables univers parisiens du spectacle vivant.
00:20Trois lieux incontournables et mythiques, dans une féerie de performances artistiques.
00:25Oui, trois salles, trois ambiances, dont les réputations d'excellence et de savoir-faire à la française
00:29sont encore connues et reconnues et admirées dans le monde entier,
00:33depuis des temps que les moins de 100 ans ne peuvent pas connaître.
00:36Alors, le Moulin Rouge, le Cirque d'Hiver Bouglion, l'Opéra Comique,
00:40votre première émotion en entrant sera d'abord visuelle, en pénétrant dans ces lieux vibrants d'un esprit singulier.
00:45Là, s'en est l'art du trapèze, le french cancan ou la comédie musicale.
00:49Aujourd'hui, toutes les équipes qui animent ces temples de la créativité
00:52ont cheveillé au corps ce sens incroyable du spectacle parfait et depuis longtemps immersif.
00:58Suivez-nous pour découvrir la grande histoire, les coulisses et l'actualité de ces trois écrins parisiens
01:03du spectacle sacrément vivant, fruit du travail acharné d'artistes,
01:07unis par un seul mantra tout simple, donner à chaque fois du bonheur aux gens.
01:15Et pour donner ce bonheur aux gens, Fanny Rabat est avec nous, attachée de presse du Moulin Rouge.
01:19Bonjour Fanny. Bonjour Christophe.
01:21Joseph Bouglion, directeur artistique du Cirque d'Hiver Bouglion. Bonjour Joseph. Bonjour.
01:25Et Alice Bloch, responsable communication L'Opéra Comique. Bonjour Alice. Bonjour.
01:30Alors, trois salles, trois ambiances, trois univers totalement différents.
01:33Je parlais tout à l'heure de points communs. C'est vrai que dans vos univers, la créativité est importante.
01:38Ce sont des lieux historiques, ce sont des lieux culturels, de spectacles vivants.
01:42Et en plus, tous les trois, en fabriquant cette émission, je me suis aperçu que vous étiez attachée à vos maisons depuis 30 ans.
01:47Fanny, combien de temps au Moulin Rouge ? J'ai commencé en stage en 1995.
01:52Moi, ça fera 32 ans en février prochain.
01:55Je suis née là-bas, donc ça fait très très très longtemps.
02:00D'accord, vous êtes tous très viscéralement attachés à vos maisons, que vous défendez.
02:03Est-il vrai que ce sont des maisons où ont été inventées le trapèze, le french cancan et la comédie musicale ?
02:10On commence avec vous, Fanny.
02:11Alors, le french cancan n'a pas été inventé au Moulin Rouge, il existait avant, puisque c'était une manière pour les femmes du club de se rebeller contre un pouvoir patriarcal.
02:19Olère et Zidler ont ouvert le Moulin Rouge en 1889 pour y faire le palais de la danse et de la femme,
02:25et surtout remettre au goût du jour le french cancan qui était un peu passé de mode.
02:29Joseph, le trapèze ?
02:30Tout à fait, le Cirque du Verre a été construit sous Napoléon III, c'est lui qui l'a inauguré.
02:37Dans les années, ça a été construit en 1852, ils ont mis 6 mois pour le construire.
02:42Très rapide.
02:43Oui, mais je pense après qu'il a dû y avoir encore des travaux, parce que nous en faisons encore.
02:48Et ensuite, il y a eu le premier numéro de trapèze volant par Jules Léotard, qui l'a fait au Cirque du Verre.
02:53Je pense qu'il devait se produire peut-être quelque part avant, mais en tout cas, son premier numéro, il l'a fait au Cirque du Verre.
02:58C'est extraordinaire pour les trapézistes qui viennent travailler.
03:02Ah oui, c'est mythique.
03:03C'est le temple de l'art circassien.
03:06L'opéra comique ?
03:08L'opéra comique, c'est l'ancêtre de la comédie musicale.
03:15En fait, opéra comique, ça ne veut pas forcément dire que c'est drôle.
03:18Comique fait plutôt allusion à la comédie et au théâtre.
03:22Donc en fait, c'est une alternance de chant pour la partie opéra et de comédie pour la partie chantée, d'ailleurs parlée.
03:29D'ailleurs, il faut savoir que l'opéra comique est né dans les foires, mais en fait, c'est établi au même moment que l'opéra de Paris.
03:38A l'époque, ça s'appelait Académie royale de musique et la comédie française.
03:42On est vraiment dans ce triangle-là.
03:45Alors je le disais tout à l'heure en commençant cette émission, la première émotion quand on rentre dans vos établissements, elle est visuelle.
03:52Première chose, Fanny, parlez-nous de ce que quelqu'un qui n'a jamais été au Moulin Rouge, qu'est-ce qu'il découvre ?
03:56Une salle immense, une scène proche des gens.
03:59On est en spectacle immersif, on peut dire ça.
04:01Oui, tout à fait.
04:02C'est une salle historique déjà, puisque le Moulin Rouge est né en 1889.
04:05Mais la salle actuelle, c'est la troisième salle depuis la création du Moulin Rouge.
04:09On est resté sur le même emplacement de 1889.
04:11Mais cette salle, elle date de 1951 et on a gardé toute sa décoration d'origine.
04:16Et c'est vrai que les gens nous disent quand on rentre dans la salle, le spectacle est déjà là avant qu'il ne soit sur scène.
04:20Et c'est vrai que c'est pour le public et pour les artistes, il y a une forte proximité.
04:24C'est une salle qu'on appelle une salle en forme de haricot.
04:26Et d'ailleurs, Lynn Renaud dit très souvent dans ses interviews, puisqu'elle était chanteuse au Moulin Rouge dans les années 50,
04:31elle dit la salle du Moulin Rouge est incroyable parce qu'il y a une proximité.
04:34Même si les gens ne sont pas forcément près de la scène, on les ressent et on les voit.
04:37Et ça, c'est très important.
04:39Et surtout, il y a cette décoration faite par Henri Maé qui s'inspire des fêtes foraines et des foires du 19e siècle.
04:45Et puis ces petites lampes rouges qui donnent une atmosphère extrêmement chaleureuse.
04:48Combien de repas servis par jour ?
04:50Nous avons deux spectacles par jour, tous les jours.
04:53Nous avons 850 places, donc nous accueillons à peu près 1700 personnes par jour.
04:58Et vous pouvez venir dîner au Moulin Rouge avant le premier spectacle.
05:01Et dans ce cas-là, on bloque les dîners à 350 pour pouvoir servir les gens confortablement avant le début du spectacle.
05:06Combien de serveurs s'affolent autour de vous ?
05:08Je crois qu'on a la plus grande brigade de salles de France.
05:11Puisqu'on a 100 serveurs pour servir tous ses clients, sachant qu'on ne ferme jamais.
05:16Donc forcément, il y a une rotation.
05:17Et nous sommes 500 employés à faire tourner ce beau Moulin Rouge, pratiquement 24 heures sur 24.
05:23Joseph Bouglione, directeur artistique du Cirque d'Hiver.
05:25Pareil, quand on rentre dans le bâtiment, il y a les écuries.
05:29C'est vraiment un cirque en dur.
05:32En haut, 24 mètres de coupole.
05:36Et le pont Lumière est à 13 mètres.
05:38La jauge, combien ?
05:391600 personnes.
05:40Combien de personnes y travaillent ?
05:42Pendant les spectacles d'hiver du Cirque d'Hiver, nous sommes 160 personnes, avec 50 artistes en tout.
05:48Et vous, un rythme particulier, parce que vous devez faire votre saison dans un temps très court.
05:51Très bien, oui. C'est de octobre à mars.
05:53Et c'est en ce moment ?
05:54En ce moment, on suit vraiment les vacances Toussaint, tous les week-ends, Noël, février.
06:00Et il y a également des événementiels et des spectacles privés durant la semaine, qui aussi achètent le spectacle.
06:06Et cette année, le spectacle s'appelle ?
06:08Spectaculaire.
06:09Et il est spectaculaire.
06:10Il est spectaculaire.
06:11Il y a combien de numéros ? 12 ?
06:12Il y a 12 numéros, et puis il y a un orchestre en live.
06:15Alors justement, on va écouter un petit peu la musique de...
06:17Cette année, l'ouverture est à la fin de la musique d'orchestre du début.
06:24Oui, cette fameuse piste aux étoiles que j'ai voulu, non pas éviter, mais que j'ai voulu...
06:28Qu'est-ce qui s'est passé Joseph ? Vous l'avez...
06:30J'ai fait esprit depuis la nuit des temps, on met la piste aux étoiles pour commencer le spectacle.
06:33Et moi je me suis dit, je vais la mettre à la fin.
06:35Donc il y a beaucoup de monde, il y a beaucoup de personnes à l'entracte.
06:38Les connaisseurs, ceux qui viennent, les clients qui reviennent chaque année.
06:43Pourquoi il n'y a pas la piste aux étoiles ? Je me suis dit, vous verrez.
06:45Et donc elle est à la fin du spectacle.
06:48C'est ça, ça c'est mythique.
06:50Pour nous tous, autour de cette table, qui avons une trentaine d'années, on a été bercés par ça.
06:55Avec Roger Lanzac, la fameuse piste aux étoiles.
06:59D'ailleurs le costume de Roger Lanzac qui se retrouve dans le musée en haut.
07:03Oui, oui.
07:04Ça c'est confidentiel.
07:05Un musée privé.
07:06Un musée privé qu'on peut visiter que quand on est un ami de longue date de la famille Bouglion.
07:11Je vous ferai visiter.
07:12C'est gentil.
07:13Juste une petite chose aussi, Joseph.
07:15Le cirque d'hiver, c'est une institution dans le monde du cirque. Pourquoi ?
07:20Le cirque d'hiver, mon grand-père l'a acheté en 1934.
07:24Et les plus grands artistes se sont produits dans ce cirque.
07:29Que ce soit Grock, Shirley Rivels.
07:31Et puis il y a eu aussi, comme le Gala de l'Union, beaucoup d'artistes de cinéma, musical, théâtre.
07:36Il y a eu beaucoup de choses.
07:37Et c'est le seul cirque en dur qu'il y a à Paris.
07:41Et c'est un lieu mythique.
07:43Et pour les artistes, c'est toujours une émotion de venir travailler à Paris au cirque d'hiver.
07:47Surtout pour les trapézistes.
07:48De plus, il y a eu le film « Trapeze » avec Tony Curtis et Leroy Caster.
07:51Ah oui, 1956.
07:53Exactement.
07:54Il y a des trapézistes qui ont fait du trapèze parce qu'ils ont vu le film.
07:58Absolument.
07:59Et qui voulaient absolument venir là.
08:01Les trapézistes américaines, les américaines qui sont venues, ont vu le film mais 200 fois.
08:06Elles connaissent toutes les répétitions.
08:08Oui, on va en parler de cette troupe incroyable, les tabarès qui sont dans le spectacle cette année.
08:12Qui sont des jeunes femmes qui sont passionnées de trapèze et qui font une chose incroyable.
08:16Juste une chose sur l'opéra comique.
08:18Pareil, quand on rentre dans l'endroit, c'est aussi un endroit waouh.
08:21Des bustes, c'est très rococo.
08:24Mais c'est très joli.
08:26Il y a un côté visuel qui saute au visage.
08:30Il y a un côté d'abord étonnant.
08:32C'est que contrairement aux autres théâtres à Paris,
08:36il ne donne pas sur le boulevard des Italiens.
08:40Il tourne le dos d'ailleurs au boulevard des Italiens.
08:42Il est tourné vers le Louvre.
08:43Il est tourné vers le Louvre.
08:44Le Louvre, à l'époque, le pouvoir royal.
08:48Là, il donne sur une petite place qui s'appelle la Place Boitlieu.
08:51Il est caché. Il se mérite ce théâtre.
08:53Pourquoi il tourne le dos au boulevard ?
08:55C'est qu'à l'époque de sa construction, les boulevards, c'était les faubourgs de Paris.
09:00Le côté un peu malfamé.
09:02Il fallait plutôt donner de l'autre côté.
09:07C'est un théâtre qui, par exemple, contrairement à l'Opéra de Paris,
09:11où quand vous arrivez devant la façade, vous voyez des barons assis.
09:16Nous, on a des femmes debout.
09:18On a Carmen et Manon qui vous accueillent.
09:20Carmen, qui est l'opéra le plus joué au monde,
09:23qui a été créée à l'Opéra Comique.
09:25D'ailleurs, je reprends ce que j'ai dit tout à l'heure.
09:27Ce n'est pas du tout un opéra comique.
09:29Carmen meurt à la fin.
09:30Vous voyez, c'est vraiment assez précis cette appellation.
09:34Après, nous, on a une salle à l'italienne.
09:37On a une salle qui a été construite sur un jardin, sur une parcelle,
09:41qui appartenait au duc de Choiseul,
09:43qui était ministre sous Louis XIV
09:45et qui a cédé sa parcelle pour que soit construit ce théâtre.
09:491 200 places aujourd'hui.
09:50Ça n'a pas toujours été ça, mais en tout cas...
09:54Et d'ailleurs, anecdote incroyable,
09:56la famille Choiseul, aujourd'hui, doit encore arriver
09:59et avoir sa place réservée gratuitement.
10:02C'est à vie, quoi.
10:03Depuis 300 ans, ça existe.
10:05Oui, c'est ça.
10:06Le deal, en fait, quand ils cèdent son terrain,
10:08c'est de dire « Oui, mais moi, je veux une loge.
10:10Pour moi, il m'est descendant jusqu'à la fin des temps. »
10:14Aujourd'hui, il y a toujours un notaire qui gère cette loge-là.
10:18C'est dingue.
10:19Donc, on ne peut pas l'occuper, on ne peut pas la vendre.
10:22C'est comme ça.
10:23Il y a encore des membres de la famille qui viennent aujourd'hui assister au spleener.
10:26Ils s'installent, on est chez nous.
10:28Ils sont chez eux.
10:29On a plein d'histoires à vous raconter, chers amis.
10:31Continuez à écouter cette émission.
10:33Nous sommes avec nos amis du cirque, du Moulin Rouge et de l'opéra comique.
10:38On se retrouve dans un instant.
10:39On fait une pause, à tout de suite.
10:44Avec nos invités, Fanny Rabas, attachée de presse au Moulin Rouge,
10:47Joseph Bouglione, directeur artistique du cirque d'Hiver-Bouglione
10:49et Alice Bloch, responsable communication opéra-comique.
10:52Nous sommes dans la visite et dans l'immersion de ces trois hauts lieux culturels parisiens.
10:57Très important, vous qui nous écoutez, chers amis, qui avez envie de faire une virée à Paris.
11:01C'est vraiment des endroits où il faut aller une fois dans sa vie.
11:04Djamel, tu es déjà allé, non ?
11:05Djamel, c'est notre réalisateur.
11:06Non ? Et bien voilà, Djamel, tu vas y aller.
11:08Il faut absolument y aller.
11:09Fanny Rabas, attachée de presse du Moulin Rouge, on a parlé de ce lieu incroyable.
11:13La mécanique du Moulin Rouge, c'est quoi ?
11:15C'est des danseurs, des artistes qui sont tout le temps à bloc,
11:19à fond dans l'entraînement et qui servent un spectacle deux fois par jour.
11:22C'est quelque chose de contraignant, de très précis.
11:25C'est un peu comme dans le cirque, mais on s'engage vraiment.
11:27Ils sont tous très engagés, les artistes.
11:29Comment ça se passe ?
11:30Déjà, ce sont des artistes, des danseurs professionnels.
11:32Parce qu'on pense parfois que quand on fait de la revue,
11:34on a juste à porter des plumes et sourire. Pas du tout.
11:36Ce sont des danseurs et des danseuses, des athlètes de haut niveau
11:39qui ont commencé la danse classique quand ils avaient 5 ans,
11:41puisque 98% viennent du classique.
11:44Ce sont des personnes que l'on recrute dans le monde entier.
11:46Il y a un engouement assez important de la part de ces jeunes artistes
11:49pour venir travailler au Moulin Rouge.
11:51Notre directrice artistique associée, Jeannette Farao,
11:53quand elle part en Australie, elle peut voir jusqu'à 500 personnes
11:56qui vont se présenter dans les différentes villes australiennes
11:58pour venir travailler au Moulin Rouge.
11:59Ils ont effectivement un emploi du temps assez serré,
12:02comme les sportifs de haut niveau.
12:04Deux spectacles par soir, six jours sur sept,
12:06puisqu'ils ont un jour de repos.
12:07Ils commencent à dîner très tôt, à 17h,
12:11pour pouvoir ensuite arriver au Moulin à 19h30,
12:13se préparer, s'échauffer.
12:14C'est très important pour ne pas faire de blessures.
12:16Premier spectacle, trois quarts d'heure de repos avant le deuxième spectacle.
12:20Et puis surtout aussi des répétitions,
12:21parce que quand vous faites tous les jours le même spectacle,
12:23il faut garder le style.
12:24C'est très important.
12:25Nos artistes ont très régulièrement des répétitions.
12:28Actuellement, dans le ballet, nous avons 18 nationalités différentes.
12:32Je vous laisse deviner, quelle est la première nationalité ?
12:34La France.
12:35La France est en troisième position.
12:37Seulement Allemagne ?
12:38Je vous ai donné un petit indice.
12:39Ce sont les Australiennes et les Britanniques en deuxième.
12:42Et la France en troisième position.
12:44D'accord, c'est pas mal déjà.
12:45Oui, c'est pas mal.
12:46Très très bien.
12:47Trois par soir.
12:48Deux spectacles par soir.
12:49Deux spectacles par soir, avec aussi des attractions.
12:52Et nous avons trois numéros visuels
12:54que le président du Moulin Rouge, Jean-Jacques Péricot,
12:56recrute dans le monde entier,
12:58dans les plus grands festivals de cirque qui existent.
13:01Alors, Joseph Bouglione, on va vous parler des Tabarès.
13:04Racontez-nous l'épopée de cette troupe incroyable
13:06qui, à la fin de vos spectacles, se livre au fameux triple saut périlleux.
13:11Qui est très rare pour une femme,
13:13car c'est un exercice qui est réalisé par un homme.
13:15Il y a également des hommes qui font le quadruple saut périlleux.
13:17Aucune femme a tenté le quadruple saut périlleux encore.
13:19Mais une femme, elles sont quelques-unes dans le monde
13:22à faire un triple saut périlleux,
13:23parce que c'est quand même très difficile, très dur.
13:25Il faut vraiment une précision.
13:28Elle loupe le premier, elle prend le deuxième.
13:30Des fois, le deuxième, elle le rate.
13:32Mais ensuite, il y a une autre figure pour terminer le numéro.
13:35Mais là, elle a fait plus de 12 spectacles.
13:38Ça veut dire que si elle le rate deux fois, elle n'essaie pas une troisième.
13:41Non, parce que physiquement et mentalement, c'est très dur.
13:44Parce que la chute dans le filet est très dangereuse.
13:47L'autre fois, elle est tombée sur le cou dans le filet.
13:50Il peut vraiment y avoir...
13:52Le danger, c'est de tomber dans le filet.
13:54Parce que si on tombe mal, on se fait mal.
13:56C'est un petit peu comme quelqu'un qui tombe de la piscine.
13:59Tu plonges voir qu'il tombe dans l'eau de très haut.
14:01Mais bon, elles sont jeunes, elles sont dynamiques.
14:04Elles s'entraînent et elles ont cette passion.
14:07Et surtout, ce lieu pour eux.
14:10Elles m'ont dit, ça fait des mois qu'on sait qu'on vient d'ici
14:14et qu'on est vraiment à fond.
14:16Elles s'entraînaient tous les jours.
14:17Je ne jouais pas dans l'état des mains,
14:19parce que c'est quand même le trapèze, les cornes, les coupures.
14:22Et elles s'entraînent aussi tous les soirs.
14:24Oui, j'ai vu le spectacle. Oui, Fanny ?
14:26On en a très peu parlé, mais pour toutes ces attractions
14:28qui risquent souvent leur vie, c'est très dur.
14:30Il faut beaucoup s'entraîner.
14:31Pendant le confinement, ce sont des gens qui n'ont pas pu travailler.
14:34Nous, par exemple, le Mont-la-Rouge, on a été fermé 17 mois.
14:36Et en fait, ce qu'on ne savait pas, c'est qu'ils sont obligés
14:38de continuer à s'entraîner.
14:39Ils ne peuvent pas s'arrêter.
14:40Parce que quand ils s'arrêtent, ils ne peuvent plus.
14:41Après, c'est trop compliqué.
14:42Et moi, je prends nos attractions, ils s'entraînaient chez eux.
14:44Et c'était assez compliqué de devoir s'entraîner pratiquement tous les jours
14:48pour ne pas perdre cette habilité.
14:50Et être prêt surtout à reprendre, puisqu'on n'a jamais su
14:52quand on devrait rouvrir, en fait.
14:54Donc, c'était très compliqué.
14:55Donc, ça demande énormément d'entraînement.
14:57Et on a les Skating Pillar en ce moment au Mont-la-Rouge.
14:59C'est la troisième génération.
15:00C'est quoi, les Skating Pillar ?
15:01Les Skating Pillar, c'est un numéro de rollerskate.
15:02Ils tournent ?
15:03Ils tournent. C'est la troisième génération.
15:04C'est les grands-parents qui ont commencé le numéro.
15:06Et ils ont, eux, une énorme table sur laquelle ils se produisent,
15:08une table sur laquelle ils tournent.
15:10Et en fait, cette table, ils ont dû la mettre dans leur maison.
15:13Donc, c'est le frère et la sœur.
15:14Donc, ça a été mis dans la maison de la sœur.
15:16Elle a dit, j'ai dû pousser mes meubles,
15:17parce qu'ils devaient s'entraîner tous les jours
15:19pendant le confinement pour justement ne pas perdre leur savoir-faire.
15:22À l'Opéra Comique, c'est moins athlétique.
15:24Quelles sont les trois missions de l'Opéra Comique ?
15:26Parce que vous êtes un établissement public.
15:28Alors, nous, en fait, contrairement à vous deux,
15:31on est un établissement public.
15:33Donc, on a une mission qui nous est confiée par le ministère de la Culture
15:37qui, en fait, nous demande de faire de l'opéra baroque.
15:44La création contemporaine aussi, continuer à créer, ça c'est important.
15:48Et puis, on a un immense répertoire, 3000 œuvres au XIXe siècle.
15:52Alors, on les ressort pas toutes.
15:55Il y en a qui n'ont pas vraiment d'intérêt.
15:57Mais il y en a qui, quand elles sont bien remises en scène
16:00par des metteurs en scène qui ont le pouls d'aujourd'hui,
16:05ça donne des choses assez étonnantes.
16:07Je pense, par exemple, à des titres que vous ne connaissez certainement pas.
16:09Le Postillon de Longjumeau, ça vous dit quelque chose ?
16:11Mais si, évidemment, bien sûr !
16:13Remis en scène par Michel Faux à l'époque.
16:16Christian Eck et Valérie Lessor ont remis en scène
16:20Le Domino Noir de Aubert.
16:22Alors, Aubert, on connaît la station de RER,
16:24mais qui sait que c'était un compositeur hyper connu à l'époque ?
16:27Jean-Louis Aubert !
16:28Voilà !
16:30Donc, bon, il y a comme ça des petites pépites qui reviennent.
16:33Alors, bon, il y a aussi une discipline quotidienne,
16:36moins athlétique quoi que.
16:38Chanter, ça fait quand même appel à pas mal de muscles
16:41qu'on ne soupçonne pas forcément.
16:43Donc, il y a effectivement...
16:45On dit que les musiciens font leur gamme,
16:47mais les chanteurs ont aussi une discipline assez stricte
16:52et ça se traîne à ça, bien sûr.
16:54Est-ce que vous avez des salles de répétition ?
16:56Alors, en fait, on a, nous, une salle de répétition
16:59qui est au-dessus de la coupole, qui s'appelle le Petit Théâtre.
17:02La particularité, c'est qu'en fait, on ne fabrique pas nos décors.
17:05On n'a pas d'atelier de décors.
17:06On a un atelier de costumes, mais pas de décors.
17:08Tant et si bien qu'on répète au Petit Théâtre
17:11avec des scotches au sol, un marquage au sol,
17:14et puis on fait fabriquer des décors par les coproducteurs.
17:17Alors, avec la problématique de l'opéra comique,
17:19je dis souvent que c'est un théâtre qui n'a pas de coulisses.
17:21C'est un peu vrai.
17:22C'est-à-dire qu'en fait, pour les décors,
17:24on est obligé de les penser,
17:26évidemment par rapport à la taille de notre plateau,
17:28mais aussi par rapport à l'accès qui n'est pas évident, évident.
17:32Et pourquoi utilisez-vous la peinture naturelle végétale pour vos costumes ?
17:35Ça, ça m'intrigue.
17:36La peinture, oui.
17:37Alors, en fait, c'est une des costumaires à l'époque
17:40qui a développé ça par intérêt personnel.
17:43Et puis, elle avait organisé une espèce de petite cuisine
17:47dans l'atelier avec...
17:49Il y avait des bains de cochonchis, de cochnis ou d'indigos,
17:53je ne sais pas.
17:54Enfin, moi, je ne les connais pas bien, ces teintures.
17:56Mais en tout cas, désormais, on propose aux créateurs de costumes
18:00d'appliquer cette méthode-là.
18:03Alors, ça prend bien la lumière,
18:05ça permet des teintes plus précises
18:08que quand on fabrique en teinture...
18:12J'allais dire synthétique, enfin classique, en tout cas.
18:15Et voilà, c'est un peu un petit savoir-faire qu'on est content d'avoir.
18:18Et au Moulin Rouge, le savoir-faire d'excellence,
18:20l'artisanat à la française a été sauvé par la Maison Moulin Rouge
18:23pour les bottiers, plumaciers et...
18:25Oui, brodeurs.
18:27Tout à fait, on a décidé de racheter ces maisons d'art
18:30pour sauvegarder un savoir-faire français, le perpétuer.
18:33Donc, on a racheté la Maison Clairvoix,
18:35le bottier qui a été créé en 1945,
18:37qui est le seul bottier à faire de la chaussure
18:39de spectacle sur mesure aujourd'hui en France.
18:41On a racheté la Maison Février qui a été créée en 1929.
18:44Chose incroyable, on a dans nos archives la première cliente,
18:46la facture de la première cliente,
18:48et c'est Miss Tinguette, en 1929,
18:50qui va acheter ses plumes chez la Maison Février.
18:52Donc, la Maison Février, maintenant, est dans nos murs.
18:54Et puis, on a racheté le brodeur Atelier Valentin.
18:56Les maisons travaillent, évidemment, pour le Mont-la-Rouge,
18:58mais ont également leurs propres clients.
19:00Dans le cirque aussi, Joseph, il y a un gros travail.
19:02D'abord, quand je vais chez vous, au Cirque d'hiver,
19:04je suis toujours surpris par les lumières,
19:06qui sont vraiment très belles, l'orchestration.
19:09Et puis, surtout, les costumes.
19:11Tout le monde est impeccable.
19:13Vous apprenez, vous donnez des cours de maquillage,
19:15de coiffure, de maintien à vos artistes ?
19:17Alors, il y a certains artistes qui n'en ont pas besoin,
19:19mais d'autres qui ont besoin,
19:21qui ne savent pas trop se maquiller, qui ne savent pas se coiffer.
19:23C'est un maquillage cirque qui n'est pas comme le maquillage moulin.
19:25C'est un peu comme le moulin rouge.
19:27Les danseuses que nous avons au Cirque d'hiver,
19:29il y en a qui sont d'ailleurs du Moulin Rouge,
19:31qui ont travaillé au Moulin Rouge ou au Lido.
19:33Ce sont des danseuses professionnelles.
19:35Que vous avez débauchées ?
19:37Non, pas du tout.
19:39Parce que souvent, elles font la matinée au Cirque d'hiver
19:41et les soirées avant, oui.
19:43Il y en a eu des comme ça.
19:45Il y a très longtemps, il y a une bonne note d'année,
19:47mais souvent, elles doublent.
19:49D'accord.
19:51Quand les nouvelles danseuses arrivent au Moulin Rouge,
19:53elles ont un mois de répétition pour apprendre le spectacle.
19:55On en a en ce moment six nouvelles qui sont arrivées.
19:57Un mois de répétition pour apprendre le spectacle, porter les costumes
19:59et on leur demande de se maquiller.
20:01Là, on peut voir si elles arrivent à se maquiller
20:03et on leur donne des conseils.
20:05On les coach bien évidemment.
20:07C'est un maquillage très spécifique, que ce soit pour le Moulin Rouge ou le Cirque d'hiver,
20:09parce qu'il y a beaucoup de lumière.
20:11C'est un maquillage qui est très fort.
20:13Au Moulin Rouge, il y a deux choses obligatoires,
20:15les faussiles et le rouge à lèvres rouge.
20:17Il faut faire un maquillage différent selon sa couleur de peau,
20:19sa couleur d'yeux ou sa couleur de cheveux.
20:21D'accord.
20:23Dans les numéros qu'on voit au Cirque d'hiver,
20:25est-ce que votre préféré, Joseph,
20:27c'est Le Fil, l'Arménie ?
20:29Oui.
20:31Celui-là, il est magnifique.
20:33Racontez-le nous.
20:35C'est une Arménienne et elle fait un numéro de fil sur pointe.
20:37C'était une danseuse classique
20:39qui est venue au cirque par amour.
20:41Avec son père,
20:43ils ont décidé de monter un numéro
20:45sur pointe.
20:47C'est un numéro qui est réalisé à 10 mètres de hauteur.
20:49Mais au Cirque d'hiver, c'était un peu compliqué
20:51pour installer. Elle fait aussi ce numéro-là
20:53à basse hauteur. C'est quand même assez incroyable
20:55parce que marcher sur un fil,
20:57déjà, c'est difficile. Mais là, en pointe,
20:59elle fait plein de choses.
21:01Elle danse,
21:03avec une musique très classique.
21:05C'est mon numéro préféré.
21:07C'est vous qui castez les artistes ?
21:09Oui.
21:11Dans le monde entier ?
21:13Oui. Il y a le festival international du Cirque de Monte-Carlo,
21:15des festivals en France,
21:17des festivals un petit peu partout.
21:19Je suis invité en tant que jury.
21:21Ça me permet d'aller sur place et de voir.
21:23Là, on voit les meilleurs numéros en quelques temps.
21:25Il faut aller très vite parce qu'il y a
21:27tous les directeurs, tous les agents.
21:29Ils sautent sur les artistes. Ils veulent les engager.
21:31Après, c'est un peu au choix
21:33des artistes, mais ça fait monter les enchères.
21:35Des fois, il faut attendre.
21:37Moi, j'engage toujours 2-3 années
21:39à l'avance.
21:41Il y a beaucoup de spectacles de cirque
21:43en hiver, surtout dans le mois de décembre,
21:45avec les cirques de Noël en Allemagne, partout.
21:47Il y a énormément.
21:49Petite anecdote, est-il vrai que les Chinois ont été
21:51un peu roublards des fois sur les numéros ?
21:53On voit par exemple un artiste
21:55formidable qui fait un numéro génial
21:57et quand on achète
21:59le numéro, c'est un autre gars
22:01qui vient de Chine qui a moins la technique.
22:03Oui.
22:05Je ne peux pas dire que ça arrive toujours,
22:07mais ça arrive souvent. On voit un très bon
22:09numéro qui arrive de Chine. Ils sont 10 ou 6
22:11ou 8 ou 4 ou je ne sais plus combien.
22:13Tout est impeccable. C'est super. On les engage
22:15et ils viennent l'hiver
22:17d'après ou 6 mois après. Ce ne sont pas les mêmes.
22:19On s'aperçoit que le travail est un peu moins.
22:21On ne peut pas trop les reconnaître. On les a vus il y a un an.
22:23Ils ont tous à peu près
22:25le même nom. Ils se ressemblent
22:27beaucoup. Techniquement aussi,
22:29ils sont très bons. Mais là, on s'aperçoit quand même,
22:31quand on regarde les vidéos,
22:33qu'il est malade, qu'il n'est pas là.
22:35Il y a toujours quelque chose.
22:37Mais on s'aperçoit que la qualité
22:39est beaucoup moins bonne.
22:41On est embêté parce qu'il y a eu le permis de travail.
22:43Il y a eu le visa.
22:45Il y a eu les logements. Il y a eu les billets d'avion.
22:47L'artiste, il est là. Ce n'est pas de sa faute à lui.
22:49C'est ceux qui l'ont envoyé. Vous ne pouvez pas lui dire
22:51de retourner en Chine.
22:53On va marquer une petite pause, mes amis. On continue
22:55à s'imprégner et à se plonger dans ces 3
22:57établissements mythiques. Le Moulin Rouge,
22:59l'Opéra Comique et le Cirque d'Hiver
23:01Bouglione au lieu de la culture,
23:03du tourisme et du spectacle vivant à Paris.
23:05A tout de suite.
23:09Nous découvrons ensemble la grande histoire,
23:11les coulisses, l'actualité de ces 3 écrins
23:13parisiens du spectacle sacrément
23:15vivant, le Cirque d'Hiver Bouglione,
23:17le Moulin Rouge qu'on ne présente plus et puis bien sûr
23:19l'Opéra Comique.
23:21L'Opéra Comique, ça s'appelait
23:23la Salle Favard autrefois ?
23:25Certains l'appellent encore la Salle Favard. En fait, c'est le nom
23:27de la salle de spectacle.
23:29Charles-Simon Favard,
23:31en fait, il a été librettiste.
23:33C'est celui qui écrit les livrets d'opéra,
23:35donc les histoires.
23:37Il a pas mal révolutionné
23:39les choses en son temps et sa femme aussi.
23:41Justine Favard, elle était
23:43la première, en fait, quand il fallait jouer
23:45une fermière à mettre de la paille dans les cheveux
23:47ou des sabots aux pieds et à l'époque
23:49ça ne se faisait pas vraiment.
23:51Dans vos 3 établissements,
23:53je remarque qu'on met les femmes en avant.
23:55On défend cette image de la femme et on fait attention
23:57à cette image de la femme. Ça c'est vrai pour vous,
23:59c'est vrai dans le cirque aussi et c'est vrai au Moulin Rouge.
24:01Encore plus au Moulin Rouge, d'ailleurs.
24:03Oui, complètement. Enfin, historiquement,
24:05c'est pour nous, en tout cas,
24:07très vrai.
24:09Aujourd'hui, on y prête peut-être plus
24:11attention, mais ça a toujours été
24:13ça, oui. Il y a une histoire avec Colette.
24:17Non, c'est chez vous l'histoire.
24:19Racontez-nous, Fanny Rabat, cette histoire
24:21avec Colette qui embrasse une femme.
24:23On est obligé de fermer le Moulin Rouge.
24:25Vous parlez des femmes, l'importance des femmes. Les créateurs du Moulin Rouge,
24:27ils l'ont appelé au départ, le Moulin Rouge,
24:29c'est l'histoire de la femme et de la danse.
24:31Le Moulin Rouge, c'est une histoire de femmes fortes.
24:33La Goulue, Miss Tinguette,
24:35Colette. Ce qui est incroyable, c'est qu'en
24:371907, on a l'image de ce qu'il écrivait à Colette,
24:39mais en 1907, elle est dans une pantomime
24:41au Moulin Rouge et
24:43elle est déguisée en momie et
24:45il y a un homme qui est sur scène avec
24:47elle, qui lui enlève ses bandages, qui tombe amoureux
24:49d'elle et qui l'embrasse. En fait, ça fait scandale
24:51parce que l'homme qui l'embrasse est en fait
24:53une femme. Et sa maîtresse.
24:55La Duchesse de Morny.
24:57Ça fait scandale. Le préfet de police
24:59s'emmêle et au bout de trois jours, demande
25:01l'interdiction de ce spectacle.
25:03C'est incroyable. Mais on est très fiers
25:05qu'au Moulin Rouge, ça fait scandale
25:07le fait que deux femmes...
25:09Le premier baiser lesbien...
25:11Exactement, sur la scène du Moulin Rouge. C'est magique.
25:13Ah oui, carrément. Il y a encore des histoires comme ça ?
25:15Pour faire le lien avec ça,
25:17je parlais de Carmen.
25:19Carmen, quand c'est créé,
25:21à l'opéra comique, ça fait scandale.
25:23Les gens disent que c'est un
25:25opéra pornographique. C'est de la musique
25:27cochon chinoise.
25:29C'est...
25:31En fait, ce qui fait scandale, attire.
25:33Et quand, par exemple,
25:35Lautrec fait la première affiche publicitaire pour le Moulin Rouge,
25:37qui s'appelle la Goulue, qu'on connaît tous.
25:39C'est son affiche la plus célèbre. Elle est placardée
25:41à 2000 exemplaires sur les murs de Paris.
25:43Et sur cette affiche, la Goulue, elle soulève sa jupe.
25:45Elle montre sa culotte.
25:47On est loin du string, mais vous imaginez, une culotte longue,
25:49à l'époque, en 1891, ça fait scandale.
25:51Donc les gens réagissent. Il y en a qui l'arrachent
25:53en disant que c'est honteux. D'autres qui disent
25:55que c'est de l'art. Mais on va tous, au Moulin Rouge,
25:57voir danser cette fameuse Goulue.
25:59Il n'y a pas eu de scandale
26:01au cirque
26:03d'hiver bouglion, non ?
26:05Non, mais attention, parce que nous avons des enfants.
26:07C'est pas le lieu.
26:09Par contre, pour les animaux,
26:11vous avez une politique aussi... Là, il n'y a plus d'animaux.
26:13Oui, alors nous, déjà,
26:15nous n'avons plus d'animaux au cirque d'hiver
26:17depuis 1982 ou 83.
26:19Ça a été un choix
26:21de la famille bouglion.
26:23Oui, mais aussi, avoir des animaux
26:25en permanence au cirque d'hiver, c'était très compliqué.
26:27Il fallait les emmener en dehors de Paris,
26:29dans une ferme, à la campagne. C'était très compliqué.
26:31Ensuite, il y a eu
26:33plein de choses qui se sont passées entre-temps.
26:35Et là, depuis que la jeune génération... Enfin, nous,
26:37nous avons repris les rênes
26:39du spectacle du cirque d'hiver en 1999.
26:41Tous les artistes qui venaient,
26:43soit avec leurs éléphants, soit avec leurs fauves,
26:45ou tigres, ou lions, ou autres, étaient des artistes engagés
26:47qui venaient, dont avec certificat de capacité,
26:49droits d'ouverture, avec tous les documents,
26:51pour pouvoir présenter et détenir
26:53des animaux. Ensuite, avec toute
26:55la polémique, avec la presse,
26:57avec les animalistes, avec tout ça,
26:59qui ont commencé à manifester, tout ça,
27:01on a dit pourquoi s'embêter avec ça ?
27:03Alors que, il y a
27:05plein de choses qui ne sont pas vraies.
27:07Il y a eu
27:09certains cirques, comme je l'expliquais
27:11plusieurs fois, il y a eu des cirques
27:13qui ont maltraité les animaux,
27:15comme il y a des parents qui maltraitent leurs enfants
27:17ou qui battent leur femme, ça c'est partout pareil.
27:19Mais en tout cas, chez nous, ou dans
27:21les cirques, les grands cirques en France, non !
27:23Crus, les chevaux, ils sont très
27:25bien traités, partout, il y a des grands cirques partout,
27:27et dans le monde entier, ils ont des cages
27:29qui font, il faut avoir 200 mètres carrés pour mettre un tigre,
27:31c'est incroyable !
27:33On ne peut obtenir des choses d'un animal qu'en le récompensant,
27:35pas en le frappant. Exactement, lorsque vous voulez
27:37faire faire le beau à votre chien,
27:39vous lui donnez un bout de sucre ou un coup de bâton,
27:41vous lui donnez un bout de sucre ou un coup de bâton, il part.
27:43Et si vous faites ça à un tigre, il vous bouffe.
27:45Un petit poney avec le cheval, une fois j'étais venu,
27:47il n'avait pas fait ce qu'on lui demandait,
27:49et c'était assez rigolo, il avait mis les pattes
27:51sur le devant de la scène alors qu'il devait passer sous le grand cheval.
27:53Tout à fait,
27:55parce qu'il n'avait pas envie de passer en dessous,
27:57il a voulu passer de l'autre côté, mais on le laisse faire,
27:59c'est très drôle. Mais ça fait partie de l'imprévu
28:01du spectacle, qui est drôle au cirque. Oui, bien sûr.
28:03Et est-ce que tous les deux, au Moulin Rouge
28:05et au cirque, vous avez des back-up ?
28:07Si une danseuse se fait mal
28:09et vous, un artiste, se blesse, est-ce que
28:11vous avez des solutions ? Des artistes, non,
28:13parce que la demoiselle
28:15qui fait le triple saut périlleux, c'est très compliqué,
28:17et puis même tous ceux qui travaillent là,
28:19on a des back-up pour le ballet, pour l'orchestre,
28:21pour le backstage, mais les numéros engagés,
28:23c'est très difficile et on ne peut pas se permettre
28:25d'avoir tout le spectacle en double-dernier,
28:27mais on arrive toujours à trouver
28:29une solution, des artistes qui sont
28:31à Paris qui peuvent venir en placer.
28:33Le spectacle est toujours, je réduis toujours
28:35la durée des numéros pour un spectacle rapide,
28:37donc si jamais il y avait un numéro,
28:39on peut faire autre chose,
28:41mais on n'a pas de back-up artiste.
28:43Moulin Rouge, on a des remplaçantes,
28:45il faut savoir que chaque meneuse de revue
28:47soliste, tous les postes principaux,
28:49ont à peu près entre 7 à 8 remplaçantes qui sont dans le corps de ballet.
28:51Donc si une meneuse de revue, un meneur de revue,
28:53un soliste se blesse pendant le spectacle,
28:55tout de suite une remplaçante va prendre sa place,
28:57parce que ça c'est un poste qui doit être absolument pourvu,
28:59ça ne se verra pas s'il manque une personne dans le corps de ballet.
29:01Nous, on a toujours des plans B,
29:03c'est-à-dire que s'il y a un problème sur une attraction
29:05qui se blesse, il va y avoir un changement rapide,
29:07on va annoncer plan B,
29:09l'attraction s'est blessée, on se change rapidement.
29:11S'il y a un problème sur un décor,
29:13ce qui peut arriver de temps en temps, il y a un plan B.
29:15En fait, il faut que le spectacle ait lieu
29:17et surtout que le public ne s'en aperçoive pas.
29:19Tout est répété, on a plein de plans blés
29:21pour différentes choses
29:23qui peuvent se passer dans le spectacle.
29:25À l'Opéra Comique, on chante sans micro ?
29:27Oui, on chante sans micro, j'allais dire que c'est ça
29:29qui nous réunit, ce qui est magique,
29:31c'est que c'est du spectacle vivant.
29:33Absolument.
29:35On travaille sur du vivant et avec du vivant,
29:37donc il y a les aléas du vivant.
29:39Et c'est ça qui rend le spectacle différent
29:41d'un film qu'on peut voir au cinéma.
29:43Alors nous,
29:45on n'est jamais en playback,
29:47c'est vraiment du live,
29:49du live sans micro.
29:51On a des chanteurs lyriques,
29:53et puis on a un peu,
29:55enfin même pas un peu,
29:57comme au Moulin, un rapport scène-salle
29:59qui est idéal, tant pour le public
30:01qui est vraiment très proche.
30:03Oui, c'est vrai que la piste,
30:05c'est ça aussi. Alors la piste, c'est vraiment à vue
30:07360 degrés.
30:09Voilà,
30:11donc le rapport scène-salle est idéal,
30:13l'acoustique chez nous est démente.
30:15Il paraît que c'est encore meilleur là-haut.
30:17Oui, alors là-haut,
30:19on a une meilleure vue.
30:21Là-haut, au Paradis, ça s'appelle Paradis ou Poulailler,
30:23nous on a quelques places aveugles,
30:25et il y a des gens
30:27qui viennent avec la partition,
30:29qui vont acheter une place à 6 euros,
30:31derrière un pilier,
30:33et en fait, ils vont venir là pour la musique.
30:35Mais oui,
30:37c'est étonnant.
30:39Est-ce que tous les 3, vos coulisses se visitent le sac d'hiver ?
30:41Oui, ça se visite. À quel moment ?
30:43On fait des visites, c'est sur le site internet,
30:45il y a des visites une ou deux fois par mois,
30:47on visite les coulisses, en dessous la piste,
30:49le mélange des costumes, l'atelier.
30:51Moulin aussi ?
30:53Non, pas du tout, parce que nous,
30:55on ouvre...
30:57Vous l'avez ouvert pour Céline Dion, je le sais.
30:59On l'a ouvert pour les 135 ans du Moulin Rouge,
31:01en mois d'octobre, on a permis à 135 personnes
31:03de visiter les coulisses du Moulin Rouge,
31:05d'aller voir les loges des danseuses,
31:07les costumes, etc.
31:09Céline Dion n'a pas visité les coulisses du Moulin Rouge,
31:11mais c'était un grand moment, parce qu'elle est venue voir le spectacle,
31:13c'était un moment incroyable,
31:15et elle est passée en coulisses, rencontrer les artistes,
31:17elle est restée près d'une heure avec les artistes en coulisses,
31:19à faire des photos.
31:21Il y a un de nos danseurs, quand il a appris que Céline Dion
31:23était là, parce que c'était un secret,
31:25il s'est mis en pleurs quand il l'a vue dans la salle,
31:27et il allait la voir trois semaines après à Las Vegas.
31:29Donc quand elle est arrivée en coulisses, je lui ai dit
31:31Céline, ce danseur-là, il a votre visage
31:33tatoué sur son bras, allez vers lui.
31:35Donc elle est allée vers lui, il lui est tombé dans les bras,
31:37et ce qui a été très sympa, c'est qu'il lui a dit
31:39dans trois semaines j'ai mes places, je vais vous voir à Las Vegas,
31:41il lui a dit vous viendrez me voir dans ma loge,
31:43et elle a tenu parole. Une grande dame.
31:45Une très grande dame.
31:47Vous avez des grands messieurs qui viennent comme ça, je vous vois.
31:49Oui, on a plein d'artistes qui viennent.
31:51Brad Pitt est venu ?
31:53Il était assis tout en haut,
31:55au deuxième étage,
31:57il était à l'hôtel qui était en face,
31:59et il était à Paris, pour acheter un appartement,
32:01il était avec ses deux enfants,
32:03à l'époque ils étaient tout petits,
32:05et il y a une ouvreuse, une placeuse,
32:07qui me dit je crois qu'il y a Brad Pitt là-haut.
32:09Ah ça va, c'est bon.
32:11Et elle me dit si si, regardez. Et je regarde,
32:13et effectivement je vois quelqu'un en haut,
32:15et personne ne l'avait reconnu,
32:17parce qu'elle était enceinte,
32:19et elle était habillée, ils avaient des casquettes tous les deux,
32:21et je suis montée juste avant l'entracte,
32:23ils étaient,
32:25j'ai parlé avec lui, j'ai touché trop connu,
32:27je me suis présenté,
32:29il était tout seul, sans garde du corps, il n'y avait personne,
32:31ils sont descendus,
32:33je l'ai emmené dans le bureau derrière, on a un accès spécial,
32:35et puis on a discuté, on a fait plein de photos,
32:37tout ça, et ils ont dû repartir tout de suite,
32:39parce qu'ils avaient rendez-vous,
32:41donc j'ai fait le tour pour le faire sortir,
32:43et déjà ça s'est su, il y avait toute la presse,
32:45il y avait plein de voitures, des photographes qui étaient déjà là,
32:47mais c'était incroyable.
32:49C'est beaucoup plus simple que certains de nos artistes français,
32:51qui sont un peu...
32:53Absolument, absolument.
32:55On ne citera pas de nom.
32:57Par contre, à l'Opéra Comique...
32:59Nous on fait des visites chantées,
33:01c'est un peu nouveau, et on aime beaucoup faire ça,
33:03en fait,
33:05on travaille avec un drag queen
33:07qui s'appelle Elisée Moon,
33:09qui fait des visites
33:11aussi dans certains musées,
33:13et certaines autres salles de spectacle,
33:15peut-être pas chez vous, mais en tout cas,
33:17et puis on fait des visites tactiles,
33:19on fait des visites à lecture labiale aussi...
33:21Avec des bébés ?
33:23On fait des concerts aussi avec des bébés,
33:25des 0-3 ans aussi,
33:27et puis...
33:29Là c'est toutes les mamans qui viennent avec leurs bébés de 0-3 ans
33:31pour écouter un concert spécial pour bébés.
33:33Donc ils jouent pas trop fort, ils font attention,
33:35la musique...
33:37Voilà, choix musical spécial bébés.
33:39Il se passe des choses...
33:41Absolument, dans les hauts lieux de la culture parisienne
33:43et du spectacle vivant.
33:45On se retrouve pour le dernier quart d'heure
33:47pour parler de tous ces spectacles
33:49que je vous reconseille vivement, chaleureusement,
33:51d'aller voir pour cette fin d'année,
33:53et même au-delà, même en 2025.
33:59Avec Fanny Rabas, attachée de presse du Moulin Rouge,
34:01historique, 35 ans de maison ?
34:0330 ! L'année prochaine !
34:05Joseph Bouglion, directeur artistique du Cirque d'Hiver,
34:07lui, il est né dans le cirque.
34:09Alice Bloch, responsable communication de l'Opéra Comique depuis...
34:1132 ans, bientôt !
34:13Donc vous connaissez parfaitement vos établissements.
34:15Joseph Bouglion, est-ce qu'on peut dire
34:17que dans le spectacle que vous présentez
34:19cette année, qui s'appelle ?
34:21Spectaculaire !
34:23Jusqu'au 9 mars.
34:25Il y a des numéros,
34:27il y a du cabaret, il y a du chant,
34:29il y a de l'acrobatie, il y a des clowns,
34:31il y a tous les arts du cirque
34:33qui sont représentés. Est-ce qu'il y en a
34:35qui sont encore aujourd'hui dangereux ?
34:37Oui, au cirque, tous les numéros,
34:39tout ce qui est aérien est dangereux.
34:41C'est aussi un peu ça que le spectateur vient voir.
34:43Ce moment où il se dit,
34:45j'ai un peu peur. Il y a un côté comme ça.
34:47Un petit peu, mais l'artiste le fait toujours
34:49d'une manière que ça parait facile.
34:51Il y a énormément d'entraînement
34:53et de concentration, pareil,
34:55comme les danseurs du Moulin Rouge,
34:57il faut s'échauffer avant, il ne faut pas faire la chabat
34:59le soir, et puis nous, c'est deux
35:01et trois spectacles par jour.
35:03Il y a une hygiène de vie à respecter pour vos artistes.
35:05Vous êtes vigilant aussi au Moulin Rouge, là-dessus ?
35:07Vous faites attention, vous leur dites attention, les gars, demain ?
35:09Vous savez, nos artistes, ils ont commencé
35:11la danse classique quand ils avaient cinq ans.
35:13Quand vous faites du classique, vous avez déjà une hygiène de vie
35:15et vous savez très bien que vous devez
35:17être performant sur scène deux fois par soir.
35:19Donc il faut plutôt être sérieux.
35:21Mais la discipline est un mot important dans vos métiers.
35:23De toute façon, que ce soit un danseur classique
35:25ou que ce soit un artiste de cirque ou danseur ou pas,
35:27s'ils font ce métier-là, c'est parce
35:29qu'ils ont une discipline et qu'ils sont sérieux.
35:31Autrement, ils ne pourraient pas le faire. Celui qui n'est pas sérieux,
35:33c'est impossible à faire. Ça demande beaucoup.
35:35Ça demande beaucoup d'efforts.
35:37C'est le numéro de perche
35:39où la fille est tout en haut d'un truc
35:41que le gars maintient sur sa tête
35:43et elle tourne.
35:45Elle a l'allonge de sécurité.
35:47Ils le font normalement sans allonge de sécurité.
35:49Et j'ai dit non, on ne peut pas.
35:51Si tu tombes, elle est quand même à huit mètres.
35:53Il la fait tourner là-haut.
35:55Il prend la perche, il se la met sur la tête et l'autre elle tourne là-haut.
35:57C'est pas possible. Mais tu fais avec l'allonge.
35:59Ils font avec l'allonge.
36:01Qui sont encore les membres de la famille Bouglione qu'on voit dans ce spectacle ?
36:03Dans la piste, il y a
36:05des membres de la famille Bouglione.
36:07Il y a ma sœur Réginald qui fait le numéro d'On avec les chevaux.
36:09Ensuite il y a Victoria Bouglione
36:11qui fait un numéro de Houla Houp.
36:13Et il y a Sampion et Natalia Bouglione
36:15qui font un numéro.
36:17Ils jouent au piano.
36:19Très bien monté.
36:21Et sa femme fait un numéro de sangle sur le piano.
36:23Ça monte et ça descend.
36:25C'est une chorégraphie qui est très jolie.
36:27Et il y a le fiston.
36:29Et il y a mon fils qui joue de la batterie
36:31avec l'orchestre. Présentation orchestre et balai.
36:33C'est intéressant.
36:35Au Moulin Rouge,
36:37on a parlé du skate.
36:39Qu'est-ce qu'il y a d'autre ?
36:41On a le duo Balance.
36:43C'est un numéro d'acrobate.
36:45On a un main très spectaculaire.
36:47Nous on change assez souvent d'attraction en ce moment.
36:49Mais on a aussi une contorsionniste
36:51éthiopienne,
36:53qui est incroyable.
36:55Elle passe une heure et demie à s'échauffer
36:57avant que le numéro ne commence.
36:59En général on donne des contrats de six mois.
37:01C'est assez difficile au Moulin Rouge.
37:03C'est douze spectacles par semaine.
37:05Pour les attractions, c'est quand même
37:07quelque chose d'assez difficile.
37:09Avant on donnait des contrats d'un an.
37:11Maintenant on donne des contrats de six mois.
37:13Ça leur permet de se reposer et de revenir après.
37:15La difficulté au Socco d'hiver, c'est les relâches.
37:17Il y a parfois cinq jours où les artistes...
37:19Tout le monde a eu un jour de relâche le lundi.
37:21Hier, il y en a quelques-uns
37:23qui sont venus s'entraîner.
37:25D'autres qui vont à la salle de sport.
37:27Vendredi, il n'y a pas une répétition générale.
37:29Mais il y a un gros...
37:31Tout le monde vient à partir de 10h jusqu'à 18h.
37:33Tout le monde vient faire son numéro.
37:35On cale les lumières.
37:37Surtout eux, ils ont besoin de s'entraîner.
37:39On doit monter tous les agrès.
37:41Et à l'opéra comique, dans le deuxième arrondissement,
37:43place Boisle-Dieu ?
37:45Oui, fonctionnement très différent.
37:47Nous, on a une dizaine d'opéras par saison.
37:49Qu'on donne en moyenne...
37:51Pour les créations contemporaines,
37:53trois ou quatre fois.
37:55Pour les oeuvres, plus du répertoire.
37:57Ça va être à peu près six fois.
38:01Ça fait appel à des orchestres.
38:03À chaque fois, un cast différent.
38:05Donc qu'on engage.
38:07Très longtemps en avance.
38:09Donc des solistes.
38:11Parfois, il y a un chœur.
38:13Souvent, il y a un orchestre aussi important.
38:17On répète à peu près six semaines avant.
38:23Chaque opéra a une configuration
38:25très différente.
38:27On joue peu parce que
38:29le coût du plateau
38:33fait qu'on perd de l'argent
38:35un peu chaque soir.
38:37Donc on a une sorte d'économie
38:39qui est à l'équilibre.
38:41Heureusement, nos salles sont pleines.
38:43Ça, c'est bien.
38:45Souvent, on se met en coproduction
38:47avec d'autres maisons d'opéra,
38:49que ce soit en province ou à l'étranger.
38:51Notamment pour la fabrication des décors
38:53qui se font ailleurs.
38:55À Rouen, par exemple.
38:59En tout cas, on a des schémas d'économie
39:01qui sont très différents des vôtres.
39:05Les chanteurs n'ont pas de micro, donc ils ne chantent pas tous les soirs.
39:07Nous, c'est un soir sur deux.
39:11C'est des athlètes
39:13différents de chez vous.
39:17On a cette alternance.
39:19On n'a pas que des opéras.
39:21On a aussi du récital, du concert.
39:23On a une maîtrise populaire
39:25avec des enfants
39:27qui sont en classe aménagée.
39:29On a aussi une académie
39:31de jeunes chanteurs.
39:33Il y a des petites formes.
39:35Et puis, les opéras.
39:37Racontez-nous cette histoire incroyable, Fanny Rabas.
39:39Des ailes qui tombent et qui sont réparées.
39:41Tout Paris en a parlé.
39:43Même plus que le monde entier en a parlé.
39:45Ça s'est bien terminé
39:47parce qu'on était très rassurés.
39:49Les ailes sont tombées.
39:51L'axe a cassé.
39:53Les ailes sont tombées la nuit.
39:55Je m'en souviendrai toute ma vie le 25 avril.
39:57Quand les ailes sont tombées.
39:59Rassurés, pas de baissées.
40:01Et là, il y a eu...
40:03Je ne sais pas comment dire.
40:05Le monde entier s'est ému
40:07de la chute des ailes du Moulin Rouge.
40:09Jean-Victor Clerico, le directeur général,
40:11a été en direct
40:13partout dans le monde.
40:15D'Australie au Japon, au Canada, aux Etats-Unis.
40:17Et on a reçu des messages
40:19du monde entier.
40:21Une couverture médiatique incroyable.
40:23Et on s'est dit...
40:25On le savait, mais on a ressenti
40:27que les gens étaient émus par la chute de ces ailes.
40:29Paris était un peu différent
40:31avec le Moulin sans ses ailes.
40:33On a même eu un meunier de Hollande
40:35qui nous a contactés deux jours après
40:37pour nous proposer ses services pour refaire les ailes.
40:39On n'a pas eu besoin de lui.
40:41Ça a été très émouvant.
40:43Ça y est maintenant, elles sont fixées ?
40:45Elles sont les mêmes qu'avant.
40:47Elles tourneront bientôt.
40:49On a fait un peu à la demande générale.
40:51Les gens m'appelaient en me demandant
40:53quand on allait avoir les nouvelles ailes.
40:55On a décidé le 5 juillet.
40:57On s'est donné une deadline.
40:59Il fallait que les ailes soient de retour
41:01avant le passage de la flamme devant le Moulin Rouge.
41:03On a fait une magnifique inauguration.
41:05Toutes les danseuses sont sorties
41:07en costume de French cancan sur la plage blanche
41:09pour danser.
41:11Ça a été un moment incroyable
41:13avec ces ailes. Beaucoup d'émotions.
41:15Ça, ça fait partie des histoires du Moulin.
41:17Il y a plein d'histoires au Moulin Rouge.
41:19Ce qui est amusant, c'est que le Moulin a 135 ans aujourd'hui.
41:21Il y a eu plein d'anecdotes.
41:23En 1915, il y a eu le gros incendie.
41:25Il a mis 9 ans à renaître de ses cendres.
41:27Dans 100 ans, on parlera du 25 avril 2024
41:29où les ailes du Moulin sont tombées.
41:31Ça fera partie de l'histoire du Moulin Rouge.
41:33Dans les histoires, Joseph Bouglione
41:35a dû défendre le Moulin avec les gens du cirque
41:37contre des manifestants pour ne pas qu'ils rentrent dans le cirque.
41:39Racontez-nous, Joseph.
41:41Le 24 décembre, il y a deux ans,
41:43il y a eu une grosse manif le 24 décembre.
41:45C'était sale comble.
41:47D'ailleurs, vous êtes embêtés par les manifs.
41:49Métro, feuille du calvaire.
41:51Nous, on est mal placés.
41:53Bastille, République, on les a tous.
41:55Que ce soit les gilets jaunes, les gilets verts, les gilets, les rêves.
41:57Le métro, juste devant, tout est bloqué.
41:59Les manifs.
42:01Nous, on a tout.
42:03Et oui, il y a eu une manif.
42:05Je ne me souviens plus ce que c'était.
42:07Ce n'est pas la peine de dire pour qui, pourquoi.
42:09Ils étaient dans la rue Crussolles, où c'est qu'il y avait l'entrée des artistes.
42:11Ils étaient une cinquantaine, pas plus.
42:13Et les manifestants sont arrivés en courant
42:15du bout de la rue, en face, qui arrivait du marais.
42:17Mais c'était une horde.
42:19Ils étaient de 300, je ne sais plus combien.
42:21Ils sont arrivés, ils ne voulaient pas en découdre.
42:23Ils ont commencé à brûler les voitures.
42:25Mais c'était l'entrée du public.
42:27Il était 13h30 et le public rentrait.
42:29Il y avait plein d'enfants. Les enfants pleuraient.
42:31Donc, ça a été assez difficile.
42:33Et puis, nous, on a tout de suite fermé les portes.
42:35Ils voulaient rentrer, ils voulaient passer au-dessus des grilles.
42:37Comme on dit, au cirque, on est tous...
42:39On est formés un peu à ça.
42:41On est formés à éteindre le feu. On est formés à plein de choses.
42:43On est aussi formés à se défendre.
42:45Donc, là, il y a eu quelque chose qui s'est passé.
42:47Tout le monde a dit, bon, il ne faut pas les laisser rentrer dans le cirque.
42:49Parce qu'on ne sait pas ce qui se serait passé. Il y a déjà 1000 personnes dedans.
42:51Et 500 qui étaient dehors encore.
42:53Donc, on a déjà sorti les lances de pompiers
42:55qui sont dans les cours, parce qu'il y avait des écuries avec les chevaux.
42:57Les flammes étaient prêtes déjà,
42:59des écuries, des chevaux. Il ne fallait pas que les chevaux brûlent.
43:01Donc, ça aurait été un gros problème.
43:03Donc, on a sorti les chevaux. On les a rentrés dans le cirque.
43:05Et il a fallu que les pompiers éteignent les voitures.
43:07Les pompiers ne les laissaient pas arriver.
43:09Et puis, voilà, il y en a qui ont essayé
43:11de passer les grilles.
43:13Mais vu les gens au cirque
43:15qui étaient là, et qui sont tous au sport,
43:17ils ne sont pas rentrés.
43:19Et on a pu commencer le spectacle.
43:21Et personne n'a été blessé.
43:23Est-ce qu'il y a des histoires, des anecdotes comme ça
43:25à l'opéra-comique ? C'est beaucoup plus calme chez vous.
43:27Oui, c'est beaucoup plus calme. Moi, je me souviens quand il y avait eu
43:29ces manifestations...
43:31Bref, des...
43:35des ordures, des poubelles.
43:37Je me souviens qu'il y avait eu...
43:39En fait, nous, on est une bonne zone de repli
43:41derrière les grands boulevards.
43:43Donc, oui, c'était un peu chaud.
43:45Mais bon,
43:47on a des grilles aussi qu'on peut
43:49maintenir fermées ou ouvrir si besoin.
43:53D'ailleurs, ça me fait penser, je ne sais pas comment c'est
43:55chez vous, mais nous, notre théâtre, il a brûlé
43:57deux fois. À l'époque, il était
43:59éclairé au gaz. Et donc, il y a eu
44:01un gros incendie. La deuxième
44:03salle Favard a brûlé avec des
44:05obsèques à Notre-Dame à l'époque.
44:07Et je me souviens, c'est un peu comme dans
44:09le bazar de la charité. En fait, à l'époque,
44:11les portes ouvraient, de la salle
44:13ouvrait vers l'intérieur. Et donc, plus de gaz.
44:15Les gens ne voient plus rien.
44:17Tout le monde se précipite.
44:19Panique à bord. Panique de là. Et désormais,
44:21on a un rideau de fer qui isole
44:23la scène de la salle. Et on a ces portes
44:25qui s'ouvrent vers l'extérieur. C'est des normes,
44:27je pense, obligatoires chez tout le monde désormais.
44:29Merci pour ces belles histoires, mes amis.
44:31Rappelons, le Moulin Rouge, féerie.
44:33En ce moment, tous les jours, ça tourne
44:35deux fois par jour. Noël, premier de l'an, tout ça.
44:37Tous les jours. Déjà, 15 millions de spectateurs
44:39qui ont assisté à ce spectacle qui est maintenant
44:41un spectacle iconique du Moulin Rouge.
44:43Un grand classique. Le cirque d'hiver
44:45spectaculaire jusqu'au 9 mars.
44:47Deux par jour.
44:49Les week-ends et toutes les fêtes. Et on va
44:51évidemment sur le site respectif de vos deux maisons
44:53et à l'Opéra Comique. Et nous, en fait,
44:55on a un opéra baroque créé en
44:571739, je crois.
44:59Il s'appelle Les Fêtes d'Ebée.
45:01Alors, personne connaît. C'est Jean-Philippe Rameau.
45:03Mais du 13 au
45:0521 décembre, il sera mis en scène par
45:07Robert Carson, dirigé par William Christie
45:09qui sont quand même deux monstres
45:11du spectacle vivant de cet univers
45:13baroque. Allez rendre visite à ces
45:15trois monuments iconiques du spectacle
45:17vivant. Le cirque d'hiver,
45:19Bouglion, le Moulin Rouge
45:21et l'Opéra Comique qui sont à Paris.
45:23Quand vous passez à Paris, ce sont vraiment
45:25d'excellents moments à passer. Et pour
45:27voir un spectacle d'excellence à la française.
45:29C'était La France à découvrir. On se retrouve la semaine prochaine.
45:31Salut. Merci mes amis. Au revoir.