• le mois dernier

Tous les samedis de 10 heures à 11 heures autour d'Eliot Deval, Philippe de Villiers brosse l'actualité de la semaine en compagnie d'un invité.
Retrouvez "Face à Philippe de Villiers " sur : http://www.europe1.fr/emissions/face-a-philippe-de-villiers

Category

🗞
News
Transcription
00:00Face à Philippe Devilliers, 10h-11h sur Europe 1, Eliott Deval.
00:09Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour Face à Philippe Devilliers,
00:13comme chaque samedi matin sur Europe 1, de 10h à 11h.
00:18Philippe Devilliers, bonjour.
00:19Bonjour Eliott.
00:20Bonjour Geoffroy.
00:21Geoffroy Lejeune est avec nous.
00:22Cher Geoffroy, bonjour.
00:24Bonjour à tous les deux.
00:25Philippe, bravo !
00:27Bravo, pourquoi bravo ?
00:28Parce que depuis la sortie de votre ouvrage le 25 octobre dernier,
00:33Mémoricide aux éditions Fayard,
00:35vous êtes number one, comme on dit outre-manche,
00:39numéro un des ventes au classement des livres Hebdo,
00:43classement en essais doc sur la semaine du 21 au 27 octobre.
00:48Ça veut dire qu'en 48 heures, vous avez réussi à vous hisser à la tête de ce classement.
00:55Eh ben dis donc !
00:56Ça veut dire une chose.
00:58Laquelle ?
01:00Ça montre l'inquiétude des Français,
01:03qui se posent deux questions.
01:06Premièrement, première question, où en est-on de la chute et du déclin ?
01:12Ils ont la réponse dans ce livre.
01:14Et deuxième question, est-ce qu'on peut s'en sortir ?
01:16Ils ont la réponse dans ce livre.
01:18Et on invite les auditeurs d'Europe 1 qui n'ont pas encore lu Mémoricide,
01:25de se plonger justement dans votre ouvrage.
01:28Face à Philippe Devilliers, c'est sur Europe 1 jusqu'à 11h.
01:41Philippe Devilliers, une actualité s'impose à nous aujourd'hui,
01:44c'est la guerre contre la drogue en France.
01:46Philippe Devilliers, règlement de compte dramatique à Poitiers,
01:48un lourd bilan, au moins cinq blessés, dont des adolescents.
01:53Un adolescent est d'ailleurs entre la vie et la mort,
01:55et des coups de feu entre bandes rivales.
01:57Et puis à Rennes, où la drogue a gangréné la ville,
02:01je vous propose non pas d'écouter des responsables politiques
02:04qu'on a pu entendre toutes ces dernières années,
02:07mais d'écouter le témoignage de Françaises.
02:09Et c'est très rare quand les personnes qui subissent le trafic de drogue
02:15parlent à visage découvert.
02:17Écoutons ça.
02:18Je suis arrivée, j'avais 13 mois, j'en ai 58 actuellement.
02:22Et depuis une quinzaine, dix, quinze ans,
02:24c'est catastrophique.
02:25Poitiers, ça va prendre du temps.
02:27La drogue est arrivée, on vit sur la peur.
02:30Personnellement, je ne vais plus au centre commercial Brochet,
02:34parce que j'ai peur.
02:35Moi, j'ai deux jeunes qui sont tombés dedans,
02:38qui fument du hashish, qui vont régulièrement.
02:41Ils ont même des applications qui leur disent, sur Rennes,
02:47où sont les points de vente.
02:49Et les petits dealers ou les points de vente,
02:51en fin de compte, c'est que des pions.
02:53Après, il faut aller voir plus haut.
02:54Il faut vraiment attaquer le réseau à sa source.
02:58Vous dire ça là, maintenant, en réel,
03:01on n'est pas à l'abri d'avoir des représailles.
03:04Parce que le fait de faire ça, là,
03:05on ne sait pas qui c'est qui est dans un coin
03:07qui peut nous faire des représailles
03:10parce qu'on a trop parlé,
03:11parce qu'on a dit, non, il faut que ça s'arrête.
03:13Geoffroy Lejeune.
03:14Philippe, que vous inspirent les témoignages que vous venez d'entendre
03:17et quelle analyse faites-vous de cette situation dramatique ?
03:21Ce qui s'est passé à Poitiers et à Rennes
03:26semble indiquer plusieurs changements,
03:33en franchit plusieurs crans.
03:35Le premier changement auquel je suis sensible
03:39en tant qu'homme de l'Ouest, comme le ministre de l'Intérieur,
03:45c'est que c'était impensable pour nous, dans l'Ouest.
03:49Donc c'est un changement de territoire.
03:54Poitiers, la douceur Poitvines, la douceur Angevines.
04:00Quand j'étais petit, on allait à Rennes voir le Stade Rennais avec mon père,
04:05en partant à Saint-Malo.
04:07Quand on allait à Nantes, au stade Malakoff, puis à Marseille-Sopin,
04:11il n'y avait aucun problème, on ne fermait même pas la voiture à clé.
04:16Et donc en fait, qu'est-ce que ça veut dire ?
04:17Ça veut dire que la tâche s'étend, la tâche de sang.
04:24Et les hordes se déplacent.
04:28Mais j'ai tendance à penser qu'elles ne se déplacent même plus.
04:31C'est que maintenant, c'est comme les centres Leclerc.
04:34Pardon pour la comparaison, pour Michel-Édouard Leclerc,
04:36mais ce que je veux dire par là, c'est que vous avez des centres Leclerc partout
04:39et que vous avez aujourd'hui des centres de Dillers partout.
04:46Deuxième changement, le changement d'échelle.
04:53On a parlé, on a bien entendu, 600 malfrats à Poitiers, 600.
05:01Les uns contre les autres.
05:02Donc on a l'impression de revivre la bataille de Vouillé en 507
05:06avec Clovis contre Alaric.
05:09Là, on est dans la guerre.
05:11En tout cas, dans la guérilla.
05:14Ce n'est plus des petites bandes, même à Marseille.
05:17Avant, on disait oui, mais c'est Marseille.
05:19Oui, mais c'est Grenoble.
05:20Maintenant, c'est l'Ouest.
05:21Et en plus, des bandes 300 contre 300.
05:28Et enfin, changement de sémantique.
05:34C'est ça qui me frappe le plus.
05:36C'est-à-dire qu'on a un ministre de l'Intérieur qui parle comme Sarko.
05:42On va passer au Karcher.
05:44Il utilise deux mots qui, dans la bouche d'un ministre, sont nouveaux.
05:49Puisait sans doute dans le rapport du Sénat qui était remarquable sur la drogue,
05:54dont on avait parlé ici,
05:57et puisait aussi dans la sémantique des juges de Marseille
06:02qui disait qu'on était peut-être en train de perdre la guerre.
06:05Il utilise deux mots.
06:06Mexicanisation.
06:08Mexicanisation, vous savez ce que ça veut dire.
06:10Ça veut dire que l'État lui-même est infiltré.
06:13C'est ça, la mexicanisation.
06:15Donc, qu'est-ce qu'on va découvrir dans les années qui viennent,
06:17dans les mois qui viennent, dans les semaines qui viennent ?
06:20Ça fait peur.
06:21Et ensuite, Narko Rakaï, il y va.
06:24Il dit les choses.
06:28Alors maintenant, que faire ?
06:32Il y a...
06:35Je voudrais être, comment dirais-je, d'une pédagogie simpliste
06:40pour que tout le monde comprenne.
06:43D'abord, il faudrait arrêter la marchandise.
06:45Ça s'appelle le tarissement de la marchandise.
06:49Tous les policiers le savent.
06:51Et arrêter la marchandise, quand vous avez des pays
06:54qui ont légalisé le cannabis récréatif comme en Allemagne,
06:58ou qui ont légalisé la drogue comme les Pays-Bas,
07:01et que vous n'avez plus de frontières,
07:03et que vous avez la cocaïne qui arrive de Boligie ou du Maroc,
07:11à Rotterdam et à Anvers,
07:15il faut rétablir les frontières.
07:17Donc, sortir de Schengen.
07:19Qui le fera, qui le dira ?
07:20Même le ministre de l'Intérieur, pourtant, il ose.
07:23Mais là-dessus, là, on est sur l'arche d'alliance.
07:26C'est sacro-saint.
07:28Donc, si on veut résoudre les problèmes de la drogue en France,
07:31il faut le tarissement.
07:33Et donc, le tarissement passe par la frontière.
07:35Je l'ai dit, je le répète.
07:37Qui osera ?
07:39Est-ce qu'il y a un homme politique en France aujourd'hui
07:41qui est capable de dire, il faut sortir de Schengen ?
07:45Parce que tant qu'on sera dans Schengen,
07:46un pays, comme disait Régis Dobré,
07:48un pays qui n'a plus de compteur et qui n'a plus de contour,
07:52finit par mourir.
07:53Et deuxièmement,
07:57il faut aller chercher les armes.
08:01Donc, il faut des perquisitions.
08:03Donc, il faut des moyens qu'on n'a pas.
08:05Ce qui est très frappant, c'est que les policiers,
08:08quand ils s'expriment sur ces news, qu'est-ce qu'ils disent ?
08:11On ne joue plus dans la même catégorie.
08:14Nous, on est en Ligue 2, ils sont en Ligue 1.
08:16C'est-à-dire, en d'autres termes,
08:17le rapport de force est déséquilibré.
08:21Ils ont des armes qu'on n'a pas.
08:23Ils ont des moyens qu'on n'a pas.
08:24Et en plus de nous, on est corsetés par le droit, par l'Europe.
08:28Il y a un policier qui disait tout à l'heure,
08:30nous, on n'a plus le droit de faire des gardes à vue à la vidéo.
08:33On est obligé de mettre des gens qui ne seront pas dans la rue
08:36pour protéger la population.
08:39Donc, la seule solution, il y a un arsenal.
08:41Il parlait d'arsenal, le ministre de l'Intérieur.
08:43Il y a un arsenal qui est dans la Constitution.
08:45Il y a l'état de siège et l'état d'urgence.
08:47On a fait l'état d'urgence sanitaire.
08:50On pourrait faire un état d'urgence sécuritaire.
08:53Qu'est-ce que ça permettrait, l'état d'urgence ?
08:55Comme je me souviens, en 2005, avec Villepin, etc.
09:00L'état d'urgence, ça permettrait les perquisitions.
09:02Ça permettrait de donner aux policiers, voire à l'armée,
09:07les moyens nécessaires pour rééquilibrer le rapport de force.
09:11Et ce que je dis là, retenez-le,
09:13vous verrez que dans quelques mois, il n'y aura pas d'autre solution.
09:17Voilà ce qu'on pouvait dire, Philippe de Villiers,
09:18sur la lutte contre le trafic de drogue.
09:20On reste sur Europe 1 jusqu'à 11h pour Face à Philippe de Villiers.
09:25Dans un instant, on reviendra sur les heures sombres de la guerre d'Algérie,
09:30à savoir la Toussaint Rouge.
09:32C'était le 1er novembre 1954.
09:35A tout de suite sur Europe 1.
09:45De retour sur Europe 1 pour la suite de Face à Philippe de Villiers.
09:48Toujours avec Philippe de Villiers, bien sûr, et Geoffroy Lejeune.
09:51Nous sommes ensemble jusqu'à 11h sur Europe 1.
09:55Philippe de Villiers, vous souhaitez revenir sur un moment de notre histoire.
09:59C'était il y a 70 ans.
10:01Le 1er novembre 1954 commença la guerre d'Algérie
10:05qui allait opposer l'armée française au Front de Libération Nationale.
10:09Je voulais vous proposer une archive,
10:11fruit d'un reportage au 20h de France 2.
10:14C'était en 2004, soit 50 ans après la Toussaint Rouge.
10:27Des dépôts de carburant, des postes de gendarmerie attaqués,
10:30au total plus de 30 attentats frappent l'Algérie en ce 1er novembre 1954.
10:34C'est la Toussaint Rouge.
10:36Bilan, 7 morts et une première victime civile, un instituteur de 24 ans.
10:41À l'époque, on ne parle pas encore de guerre, mais d'événements.
10:45Pour le ministre de l'Intérieur, François Mitterrand, dépêché sur place,
10:48il s'agit de punir les hors-la-loi.
11:00Aucune mention n'est faite à l'heure du FLN,
11:03qui vient pourtant de signer là son acte fondateur.
11:06Geoffroy Lejeune.
11:07Philippe, est-ce que vous pouvez nous raconter s'il vous plaît
11:10Je ne peux pas vous raconter la Toussaint Rouge,
11:13parce que je ne suis pas historien,
11:15mais je peux vous raconter un fait historique qui m'a frappé.
11:19Moi j'avais 6 ans, mais ça s'est passé,
11:23il y a eu des répercussions tout près de chez moi.
11:25Alors la Toussaint Rouge, vous savez que c'est une fête nationale,
11:29aujourd'hui en Algérie.
11:31Et c'est une fête nationale parce que le 1er novembre 1954,
11:37c'est le début de la rébellion algérienne contre la France,
11:51contre la métropole à l'époque.
11:53Et c'est la naissance du Front de Libération Nationale,
11:58le fameux FLN.
12:00Alors on a le ministre de l'Intérieur, on vient de le voir,
12:03qui dit, en tapant du poing sur le lutrin,
12:07l'Algérie c'est la France,
12:10et la France ne reconnaîtra jamais aucune autre autorité que la sienne.
12:17Et toute la France applaudit et se dit on a un ministre de l'Intérieur,
12:24enfin, qui dit les choses.
12:28Et on a un président du Conseil qui en rajoute.
12:33Et qui dit jamais on ne pourra transiger sur ce qui contribue
12:38à la paix de la nation et aussi à l'unité et à l'intégrité de la République.
12:46On connaît la suite, la trahison, l'abandon des pieds noirs,
12:54des harkis par la classe politique française,
12:58qui a laissé salir l'armée, qui avait gagné la bataille d'Alger.
13:02Guy Monroe, il était allé en Algérie,
13:05et il se trouvait pris dans le guet-apens de la Toussaint Rouge.
13:10Il a été tué par balle.
13:13Et si je veux vous parler de Guy Monroe,
13:16ce n'est pas tant pour la coïncidence chronologique,
13:21la Toussaint, la Toussaint Rouge,
13:24que pour la portée symbolique.
13:26Et cette portée symbolique, elle m'a été expliquée
13:29par mon ami Boilem Sansal,
13:33le grand écrivain francophone algérien,
13:39et qui m'a dit ceci après le meurtre de Samuel Paty.
13:46Écoutez bien, il m'a dit,
13:49le 1er novembre 1954, c'est un jour historique.
13:56Pourquoi ?
13:58Parce qu'à partir de cet instant, la brèche est ouverte.
14:03C'est la mort d'un instituteur,
14:07c'est le début du meurtre des instituteurs,
14:11il y en aura d'autres après.
14:14C'est la peur qui s'installe, ajoute-t-il, suivez mon regard.
14:20Et c'est chacun qui prend, je cite Boilem Sansal,
14:23la poudre d'escampette.
14:26Or, qu'est-ce qu'on a vu en France,
14:29qu'est-ce qu'on voit aujourd'hui ?
14:32On voit qu'à la suite des deux assassinats
14:36de deux professeurs, la peur s'installe.
14:42On a des profs qui ont peur.
14:45En d'autres termes, si vous passez le néologisme,
14:49la Toussaint Rouge, nous sommes peut-être nous
14:53en train de la vivre à notre manière, au ralenti,
14:56mais la Toussaint Rouge, qu'est-ce qu'elle prépare ?
14:59Le djihad civilisationnel.
15:01On va parler, Philippe de Villiers, dans un instant,
15:03de la visite d'État d'Emmanuel Macron au Maroc.
15:06L'occasion avant cela de revenir sur un passage de votre livre,
15:09Mémoricide, où vous évoquez le Maroc,
15:12où vous parlez de vos relations et de vos échanges
15:15avec le roi Hassan II, monarque, je le rappelle,
15:18de 1961 à 1999, monarque que vous avez bien connu.
15:22Est-ce que vous pouvez nous raconter
15:24ces échanges avec Hassan II ?
15:27En fait, quand j'étais président du Conseil général de la Vendée,
15:31nous avions décidé, avec Dominique Souchet,
15:36l'ambassadeur de Dominique Souchet,
15:38garçon extrêmement brillant,
15:40de mener des coopérations avec un certain nombre de pays.
15:45Et le pays que nous avions choisi en premier, c'était le Maroc.
15:50Et les ministres du Maroc, qui étaient venus chez nous,
15:53nous avaient dit, on a besoin de quelque chose
15:55dont vous avez l'expertise.
15:58C'est tous les métiers de l'eau et de l'environnement.
16:01Et donc je suis allé là-bas pour la première pierre,
16:04pour poser la première pierre,
16:06d'un institut des métiers de l'eau,
16:08pour former des techniciens de la gestion de l'eau.
16:13Et tout à coup, Alexandre de Marranches,
16:18grand patron de l'espionnage français,
16:21un homme extraordinaire, m'appelle et me dit,
16:24vous êtes reçu par le roi dans deux heures.
16:27Et là, en fait, on a resté très très longtemps,
16:31et là, on a scellé une relation d'amitié.
16:34Alors d'abord, un homme, j'ai rarement vu
16:37quelqu'un parler français aussi châtié.
16:41Et on a balayé plein de sujets.
16:44Alors j'en citerai trois simplement.
16:47Le premier, c'est le premier sujet qui m'a surpris.
16:50Il me dit, pourquoi vous n'aimez pas l'Iauté ?
16:53Je dis, mais attendez, moi j'aime l'Iauté.
16:55Non, mais je sais vous, mais les élites françaises n'aiment pas l'Iauté.
16:58Je dis, sans doute à cause du colonialisme.
17:00Il dit, ah non, ne prononcez pas ce mot-là.
17:02L'Iauté, ce n'est pas le colonialisme.
17:04L'Iauté, c'est la colonisation.
17:06C'est très différent.
17:07L'Iauté est un colonisateur qui est tombé amoureux du colonisé.
17:11Nous, les Marocains, on aime l'Iauté.
17:14Et d'ailleurs, moi, je vais vous dire,
17:17je le considérais comme un vieil oncle.
17:20J'ai dansé sur ses genoux à Toray, en Lorraine, chez lui.
17:24Et je me souviens très bien, quand il est mort,
17:27mon père en larmes, il m'a pris dans ses bras,
17:30il m'a dit, le marocain, il est mort.
17:33Là, il y avait un moment d'émotion extraordinaire,
17:35parce que moi, fils de soldat,
17:37pour moi, l'Iauté, c'est le grand soldat.
17:43Et puis, il m'a dit, mais ce n'est pas pour ça que je voulais vous voir.
17:45Je voulais vous voir,
17:47merci pour ce que vous faites sur l'eau,
17:49mais il y a plus important, il y a le traité de Maastricht.
17:54On est en pleine campagne, vous êtes en pleine campagne,
17:56Philippe Séguin, Charles Pascoe, vous savez que je suis votre campagne.
17:59On était en juin 1992,
18:02et le référendum, c'était le 25 septembre.
18:07Et il me dit, ce traité est une erreur majeure,
18:13parce qu'il va déclasser la France,
18:16et il va perdre l'Europe.
18:18Pourquoi ? Parce que, c'est lui qui parle,
18:21le centre de gravité de l'Europe va se déplacer
18:25vers l'islam des terres sans soleil,
18:27c'est-à-dire l'Allemagne,
18:29vers le monde anglo-saxon,
18:31et finalement vers l'Amérique, ajoute-t-il.
18:34Or, cette dérive nordique de la France
18:38va l'éloigner de son histoire originelle
18:41et de sa parenté affective.
18:45Quel dommage, quel dommage.
18:48Il s'arrête.
18:50Et puis, le troisième sujet, en partant, il me dit,
18:53vos hommes politiques sont fous.
18:56Et pourquoi vous dites ça ?
18:59Parce que, cette histoire d'intégration,
19:04on n'en veut pas.
19:07Quand bien même ils le voudraient,
19:09les Marocains musulmans,
19:13ne le pourraient pas.
19:16Et là, me raccompagnant, il me dit,
19:20ne cherchez pas à nous imposer
19:23de dissoudre notre identité
19:25comme vous avez entrepris de dissoudre la vôtre.
19:29Restez avec nous sur Europe 1 pour la suite,
19:31de face à Philippe Devilliers.
19:33Philippe, dans un instant, nous allons revenir
19:35sur la visite d'Etat d'Emmanuel Macron au Maroc,
19:38les trois jours passés au Maroc.
19:40Est-ce que, selon vous,
19:42ce voyage renvoie à un signe positif ?
19:46Ce sera la grande question, juste après la pause.
19:48On reste ensemble jusqu'à 11 heures
19:50pour Face à Philippe Devilliers.
20:00De retour pour Face à Philippe Devilliers sur Europe 1,
20:03toujours avec Philippe et Geoffroy Lejeune.
20:05Parlons, Philippe Devilliers, de cette visite d'Etat,
20:07la première depuis six ans,
20:09trois jours durant, pour renouer un lien
20:11avec le Maroc qui s'était distendu
20:13au fil des années sous la présidence d'Emmanuel Macron.
20:16Visite aux conséquences économiques importantes,
20:19puisque plusieurs contrats ont été signés
20:21à hauteur de 10 milliards d'euros.
20:23Philippe Devilliers, le voyage d'Emmanuel Macron
20:25renvoie-t-il, selon vous, un signe positif ?
20:28Alors, dans l'immédiat, on peut dire oui,
20:31parce qu'on a reconnu enfin le Sahara occidental.
20:35Mais, quand on a un peu d'expérience
20:39et de mauvais esprit,
20:44c'est-à-dire qu'on voit derrière le salon de la diplomatie
20:49ce qui se cache derrière les fauteuils,
20:52je dirais qu'en fait, c'est une embardée heureuse,
20:56mais c'est une embardée dont Emmanuel Macron a le secret.
20:59En effet, pendant sept ans,
21:04il a fait le bourgeois de Calais
21:07devant le président de l'Algérie.
21:10On a tout accordé.
21:12On a tout accepté.
21:15On s'est humilié.
21:17On a expliqué que la colonisation
21:19était un crime contre l'humanité.
21:21On a déposé des gerbes de fleurs
21:23devant le mémorial des martyrs algériens.
21:25Le 17 octobre 1961, on avait eu tort.
21:29On avait tout le temps tort.
21:30On a fait le rapport Stora, la rente mémorielle, etc.
21:34On a donné tort à la France, aux Pieds-Noirs,
21:36aux Harkis et à l'armée française.
21:38Finalement, on allait au QTF.
21:41On donne de l'argent, des millions, à l'Algérie.
21:45Et c'est rien passé, non seulement ça,
21:47mais le président de l'Algérie a décommandé à trois reprises
21:50son voyage en France.
21:52Et donc là, en plein mois de juillet,
21:55le 30 juillet dernier,
21:57il y a quelqu'un qui a raconté ça très bien sur Europe 1,
21:59c'est Vincent Herouette, avec son brio habituel.
22:03En fait, le 30 juillet dernier,
22:06il envoie une lettre au roi du Maroc et il dit
22:08« Je reconnais le Sahara occidental. »
22:10Et le roi du Maroc dit « Bon, allez, on vous reçoit en grande pompe. »
22:14Est-ce qu'il y a une contrepartie ?
22:16Pour l'instant, on ne la connaît pas.
22:18Est-ce que, par exemple, sur le plan de la drogue,
22:20puisqu'il y a beaucoup de problèmes de drogue qui viennent du Maroc,
22:22est-ce que sur le plan de l'immigration, etc.,
22:24est-ce qu'il y a une contrepartie ?
22:26Je ne le sais pas, je ne la vois pas.
22:28Et s'il n'y a pas de contrepartie,
22:30ça s'appelle une diplomatie du coup de menton,
22:32une diplomatie du coup de sang,
22:34une diplomatie du coup de tête.
22:36Dans ce déplacement, la présence d'un homme a fait polémique,
22:38Philippe de Villiers, celle de Yassine Belattar,
22:40un ami du président.
22:42Il est franco-marocain, il est humoriste
22:44et il est également condamné
22:46pour menace de mort.
22:48Il est aussi, lui, reproché
22:50une certaine proximité avec le CCIF,
22:52proximité qui n'est plus à démontrer.
22:54Et sa présence dans la délégation française
22:56a heurté beaucoup de Français,
22:58ainsi que de Franco-Marocains.
23:00Emmanuel Macron, lui, a considéré
23:02cette affaire anecdotique.
23:04Écoutez le chef de l'État.
23:06Je ne ferai aucune remarque sur des choses
23:08qui n'ont aucun intérêt et qui sont très anecdotiques
23:10quand on regarde. Je suis fasciné
23:12que vous avez un pays et des compatriotes
23:14qui disent cette histoire et qu'on ouvre un chantier nouveau.
23:16Et donc je ne m'intéresse pas aux anecdotes.
23:18Geoffroy Lejeune.
23:20Alors Philippe, est-ce que c'est anecdotique comme dit le président
23:22ou est-ce qu'au contraire c'est très symbolique ?
23:24Oui, c'est très symbolique. Pourquoi ?
23:26Parce que, selon les règles
23:28les plus anciennes de la diplomatie,
23:30la délégation
23:32dans sa composition même
23:34est un signe qu'on envoie au monde entier.
23:36Et un signe qu'on envoie aux Français
23:38et un signe qu'on envoie au Maroc.
23:40Et donc là,
23:42la présence
23:44représentative
23:46dans la représentation de la France,
23:48dans la délégation de la France
23:50de Yassine Malatar,
23:52elle a un sens.
23:54Ça veut dire qu'en fait,
23:56on dit au Maroc et on dit aux Français
23:58voilà la nouvelle France communautarisée.
24:00Deuxièmement,
24:02vous venez de le rappeler, c'est un repris de justice.
24:04Donc dans l'avion,
24:06aux côtés du ministre de la Justice,
24:08il y avait un repris de justice.
24:10C'est peut-être pas très indiqué.
24:12Un repris de justice,
24:14on le met de côté,
24:16mais on le met pas au premier plan.
24:18Et puis enfin,
24:20il y a une chose qui n'a pas été notée
24:22et pas assez notée,
24:24c'est l'uniforme décolonial.
24:26C'est le jogging
24:28et les baskets
24:30parce que pour les décoloniaux,
24:32la cravate est un signe de masculinité toxique.
24:34Il était obligé de mettre une cravate
24:36pour le dîner, mais sa tenue
24:38était une tenue de militantisme
24:40décolonial.
24:42Alors en fait,
24:44Emmanuel Macron
24:46envoie
24:48un signal
24:50hautement symbolique
24:52parce que
24:54on se souvient,
24:56pour ceux qui ont un peu de mémoire,
24:58de deux moments où est intervenu
25:00Yassine Benatar. Le premier, c'était
25:02le 22 mai 2018
25:04avec
25:06M. Borloo
25:08et
25:10échange de rapports.
25:12Borloo rend son rapport
25:14au président de la République sur les banlieues
25:16et le président lui dit que deux
25:18blancs, que deux mâles blancs
25:20échangent des rapports entre eux
25:22alors qu'ils ne vivent pas
25:24dans les quartiers, ça ne marche
25:26plus comme ça.
25:28Ça veut dire qu'on n'est plus chez nous.
25:30Deux blancs ne peuvent pas parler des quartiers,
25:32deux blancs français ne peuvent pas parler des quartiers
25:34parce qu'on n'a pas
25:36l'aptitude pour parler des quartiers.
25:38Incroyable !
25:40Et le deuxième moment, c'est le 10 novembre
25:422023 quand il va voir les conseillers
25:44mémoires de l'Élysée
25:46et les conseillers mémoricides
25:48et il leur dit
25:50il ne faut pas aller à la manif
25:52parce qu'il faut préserver l'unité
25:54du pays tout entier.
25:56Et donc en fait, si on
25:58revient un tout petit peu en arrière
26:00et qu'on fait la comparaison entre Macron et ses prédécesseurs
26:02Clovis a eu
26:04comme mémorialiste Grégoire de Tour
26:06Saint-Louis a eu
26:08Joinville
26:10Louis XIV a eu Saint-Simon
26:12Napoléon
26:14a eu Lascaz
26:16et enfin
26:18De Gaulle a eu
26:20Malraux. Et bien
26:22l'histoire retiendra que Emmanuel
26:24Macron a choisi comme mémorialiste
26:26comme conseiller un comique
26:28Yacine Bellatare.
26:30Ainsi va le cours de la vie
26:32dans notre pays décadent.
26:34Philippe Devilliers, on va continuer
26:36de parler de cette visite au Maroc
26:38avec une déclaration d'Emmanuel Macron
26:40devant les parlementaires marocains
26:42qui a été complètement sous-traité
26:44médiatiquement
26:46puisqu'il revient sur une période historique
26:48la période à l'Andalouse
26:50on en parle juste après la pause
26:52dans Face à Philippe Devilliers
27:02De retour sur Europe 1 pour Face à Philippe
27:04Devilliers avec Philippe bien sûr
27:06et Geoffroy Lejeune. Philippe Devilliers
27:08dans un discours au parlement marocain
27:10Emmanuel Macron
27:12a évoqué de manière très positive une période
27:14de l'histoire, la période à l'Andalouse
27:16période qui commence en
27:18711 pour se terminer en
27:201492
27:22durant laquelle la péninsule ibérique
27:24était sous domination musulmane
27:26on va écouter Emmanuel Macron
27:28c'est une séquence qui a été absolument
27:30sous-traité par les médias
27:32écoutons.
27:44Geoffroy Lejeune.
27:52Alors vous connaissez bien
27:54Tolède, vous connaissez bien la Castille, vous avez même fait
27:56un puits du fou là-bas
27:58et cette phrase vous a fait sursauter, pourquoi ?
28:00Notre imaginaire
28:06c'est extraordinaire
28:08alors d'abord je vous félicite
28:10parce que c'est vous qui avez levé le lièvre
28:12oui
28:14vous êtes le premier à l'avoir fait
28:16et tous les ministres
28:18après ont dit quel beau discours le président de la république
28:20etc. Alors pourquoi ça m'a fait
28:22sursauter ?
28:24Parce que
28:26à l'Andalouse
28:28c'est impensif
28:32c'est un mythe
28:34c'est le mythe
28:36de l'Espagne des trois cultures
28:38qui auraient vécu
28:40dans l'harmonie
28:42en bonne intelligence
28:44pendant toute la période de l'occupation
28:46musulmane
28:48en réalité
28:52moi qui connais bien l'Espagne, qui connais bien la Castille
28:54qui connais très bien Tolède
28:56je peux vous raconter des choses
28:58alors d'abord
29:00il y a eu une conquête
29:02en 711
29:04du dénommé Tariq
29:06il est arrivé sur l'étage
29:08il a pris la muraille de Tolède
29:10il s'est installé à Tolède
29:12et après les troupes ont remonté
29:14jusqu'à Poitiers
29:16732, Charles Martel
29:18s'il n'y avait pas eu Charles Martel
29:20on serait aujourd'hui musulmans
29:22ça échappe à l'entendement du président de la république
29:26et à partir de là
29:28a commencé la Reconquista
29:301085
29:32Alphonse
29:34le roi d'Espagne, Alphonse VI
29:36libère Tolède
29:38puis 1212
29:40le grand-père de Saint Louis
29:42Alphonse VIII
29:44gagne la bataille
29:46la fameuse bataille de Las Navas de Tolosa
29:48quand vous allez en Espagne, la bataille de Las Navas
29:50tout le monde connait
29:52et puis il y a
29:54évidemment la bataille de Grenade en 1492
29:56donc pendant 7 siècles
29:58l'Espagne est occupée
30:00et la conquête
30:02c'est une conquête féroce
30:04violente, sanglante
30:06et pendant cette occupation
30:08qu'est-ce qu'il se passe ?
30:10à Tolède par exemple, je peux vous parler de Tolède
30:12l'architecture
30:14elle est belle mais c'est l'architecture
30:16homo-arabe, c'est l'architecture imposée par
30:18les occupants
30:20il y a un véritable apartheid
30:22une discrimination
30:24les juifs et les chrétiens
30:26sont des dîmis
30:28ils ont un statut de demi-citoyens
30:30c'est-à-dire qu'ils peuvent
30:32interdiction de monter à cheval
30:34interdiction de porter des armes
30:36ils payent un impôt qui s'appelle le Jizia
30:38de temps en temps
30:40il y a la lapidation
30:42les pogroms pour les juifs
30:44la castration
30:46l'esclavage
30:48bon
30:50ça se passe mal
30:52et ça se passe tellement mal qu'Isabelle la catholique
30:54libère l'Espagne mais il faut 7 siècles
30:56et
30:58ça sera la même chose de l'autre côté
31:00du côté de l'Europe centrale, 7 siècles aussi
31:02jusqu'au traité d'André Noeples
31:04depuis Van Zickert, en d'autres termes
31:06quand le djihad s'installe
31:08et on ne peut pas
31:10leur en vouloir, ce sont des conquérants
31:12c'est une religion de conquête
31:14ça dure 7 siècles
31:167 siècles d'occupation
31:18à vice aux amateurs
31:20Continuons de parler d'Emmanuel Macron
31:22un chiffre, ce chiffre est vertigineux
31:24puisque la cote de confiance
31:26du président de la République
31:28est tombée à 17%
31:30selon le baromètre
31:32Vérian et Poca pour le Figaro magazine
31:34c'est du jamais vu sous l'ère
31:36Macron
31:38jusqu'où Emmanuel Macron va chuter dans les sondages
31:40Geoffroy Lejeune
31:42Et maintenant qu'on a contemplé cette chute libre
31:44comment voyez-vous son avenir
31:46à Emmanuel Macron ?
31:48Je pense que
31:50les français
31:52font
31:54deux reproches
31:56Le premier est d'avoir abîmé
31:58les institutions
32:00avec une dissolution
32:02qui nous
32:04conduit à l'impasse
32:06on le verra tous les jours davantage
32:08c'est-à-dire le pays n'est plus
32:10gouvernable, il n'est plus gouverné
32:12et d'avoir abîmé
32:14la France
32:16il a abîmé l'État, l'État hegalien
32:18il a supprimé le corps préfectoral
32:20et le corps diplomatique
32:22c'est-à-dire les deux poutres maîtresses de la souveraineté interne
32:24et de la souveraineté externe
32:26ça ne dit rien
32:28aux citoyens français de base
32:30mais moi ça me parle
32:32quand il n'y a plus les poutres maîtresses
32:34les murs s'effondrent
32:36ensuite
32:38il a touché à la société
32:40il a trituré la société
32:42il a touché à la vie, à la mort
32:44à la transmission
32:46à l'affiliation
32:48il est faustien et prométhéen
32:50il joue avec le feu
32:52il est prométhéen
32:54il joue avec la vie comme Faust
32:56c'est l'oubrisse
32:58s'écoutent les hiéritis
33:00vous serez comme des dieux
33:02c'est un joueur
33:06et puis enfin
33:08il a touché à la nation
33:10il a abîmé la nation
33:12avec ce fantasme
33:14de souveraineté européenne
33:16qui
33:18ne nous permet plus aujourd'hui
33:20de faire face à nos problèmes de sécurité
33:22et à nos problèmes budgétaires
33:24je pense que
33:28Emmanuel Macron
33:30ne finira pas son mandat
33:34et je pense que la chute probable
33:36et prochaine
33:38du gouvernement Barnier
33:40l'entraînera
33:44il n'y a plus de solution
33:46parlons des élections américaines
33:48ce qu'on appelait chez les romains
33:50l'odium plebis
33:54quand Néron souffre
33:56de l'odium plebis
33:58il n'y a plus de solution
34:00le boomer, le beurre, le bouquin
34:02qui ne reconnait plus sa France
34:04Philippe, vous avez commencé cette émission par des heures sombres
34:06de notre histoire, à savoir la Toussaint Rouge
34:08terminons par un message d'espérance
34:10en nous plongeant dans
34:12l'importance de la fête de la Toussaint
34:14ou la fête du silence éternel
34:16c'est à vous
34:20hier soir je pensais à vous
34:22à cette journée de la Toussaint
34:24puisque
34:26normalement on aurait dû s'arrêter pour la Toussaint
34:28mais on a voulu honorer
34:30nos amis, nos téléspectateurs
34:32toujours aussi nombreux
34:34et je relisais
34:36la lettre au général X
34:38de Saint-Exupéry
34:40écrite un soir de Toussaint
34:42les mots sont forts, écoutez
34:44je hais mon époque
34:46de toutes mes forces
34:48l'homme
34:50il meurt de soif
34:54il y a un seul problème
34:58un seul problème de par le monde
35:00rendre
35:02aux hommes leur signification spirituelle
35:06faire pleuvoir sur eux
35:08quelque chose qui ressemble
35:10à un chant grégorien
35:14comme c'est bien dit
35:16loin du monde
35:18immonde des citrouilles
35:20des sorcières
35:22des bonbons acidulés
35:24d'Halloween
35:28on entre dans la Bastiale
35:30chant grégorien
35:34et les moines dans la Pénombre qui rejoignent leur stade
35:36parmi les cierges mourants
35:40le matin accompli
35:42du jour qui se lève
35:44à la nuit qui tombe
35:50c'est tout le parcours
35:52de la lumière
35:54que les moines accompagnent
35:58de jour en jour
36:00d'année en année
36:02de saison en saison
36:04avant d'être en sépulture
36:06à même la terre
36:08tu es poussière
36:10tu retourneras à la poussière
36:12la Toussaint
36:14est leur fête
36:16la solitude le silence leur destin
36:20leur choix
36:22l'ordinaire de ces hommes
36:24dépouillés
36:26les porte à une forme
36:28de charité nouvelle
36:30ils ont choisi
36:32de se retirer du monde
36:34pour le sauver
36:38pour psalmodier l'aube à venir
36:40et quand monte le chant grégorien
36:44sous le triforium
36:46c'est un gémissement
36:48primordial
36:50et doux
36:52le
36:56visiteur de la Bastiale
37:02ils ne ralentissent pas
37:04ils écoutent, ils s'abandonnent
37:06il est soudain
37:08un petit enfant qui n'a plus peur
37:12il pousse
37:14il repousse
37:16les portes du mystère
37:18et derrière les portes du mystère
37:20il y a un jardin
37:22un jardin de tempérance qui est préparé
37:24cultivé par les moines
37:26de l'époque mérovingienne
37:28ce jardin
37:30de tempérance
37:32ils l'ont illuminé, recouverte
37:34d'un tissu historien
37:38d'école, de maladerie
37:40de maison Dieu
37:42ces hommes
37:46qui sont dépossédés
37:48d'eux-mêmes par l'appel qu'ils ont reçu
37:52dans leur cœur
37:54ces hommes
37:56qui par le choix
37:58des vœux éternels
38:00qui fut le leur
38:02et qui ont tout perdu
38:04jusqu'à leur prénom de baptême
38:06pour sauver leur âme
38:08ces hommes
38:10en fait, lorsqu'ils
38:12parlent
38:14ne font que chanter
38:16leur locution
38:18leur seule locution
38:20du jour, c'est un hymne
38:24la fraternité
38:26monastique
38:28les porte
38:30à devenir des
38:32pèlerins sous
38:34serment éphémère
38:36la
38:38vie monastique
38:40est une
38:42conspiration de charité
38:44ils sont les derniers
38:46écroisés de la foi jurée
38:48et je pense
38:50souvent, je pense de plus en plus
38:52par les temps qui courent, que les monastères
38:54quand se monte
38:56la plainte ultime
38:58en cet instant
39:00les monastères
39:02sont sans doute
39:04sont probablement
39:06les derniers refuges
39:08du mystère français
39:10Merci Philippe Devilliers, c'était un plaisir d'être avec vous
39:12ce samedi matin. Merci Elliot
39:14Merci Geoffroy. On se retrouve
39:16chers auditeurs d'Europe 1 la semaine prochaine
39:18à 10h
39:20de 10h à 11h face à Philippe Devilliers
39:22Mais dans un instant, c'est la table
39:24des bons vivants avec Laurent Mariotte
39:26cher Laurent, bonjour
39:28Quel est le menu ce midi ?
39:30Bonjour Elliot, ce samedi
39:32on se met à l'heure d'automne
39:34on vous donne des conseils pour choisir votre vin
39:36et refaire votre cave, on va parler accord
39:38mévin avec de jolis plats de saison
39:40il y aura du lièvre à la royale
39:42et la chanteuse Barbara Pravi nous rejoint
39:44pour un beau plat autour des cèpes
39:46A tout de suite Elliot !

Recommandations