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Aujourd'hui dans "On marche sur la tête", Cyril Hanouna et ses invités reviennent sur les 50 ans de carrière de Patrick Sébastien qui vient de publier « Le carnaval des ambitieux » aux Editions X-O.
Retrouvez "On marche sur la tête" sur : http://www.europe1.fr/emissions/on-marche-sur-la-tete

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00:0017h11, on est sur Europe, bien entendu, on est en direct, merci d'être là, vous nous appelez 01 80 20 39 21,
00:06Patrick Sébastien est avec nous, il y a son livre qui sort, le Carnaval des Ambitions.
00:09Ça sort demain.
00:10Exactement, et alors on a eu plein de choses, alors tu parles dans ton livre, tu parles de tes relations avec...
00:16En fait, je t'explique, le livre c'est comme c'est mes 50 ans de métier.
00:19Tu dis tous les gens que t'as rencontrés un peu.
00:21Quelques personnes, je voulais faire un petit traité philosophique sur l'ambition,
00:25plutôt que de raconter, j'ai commencé comme ça, etc.
00:28Avec en filigrane du livre, le fait que pour moi, tout est écrit.
00:32Je parle beaucoup des synchronicités, d'ailleurs j'en ai eu une avec toi, qui est étonnante,
00:37et tu sais que j'ai appris quelque chose de nouveau d'ailleurs.
00:40Parce qu'on va dire l'autre déjà.
00:43La synchronicité, c'est des correspondances de dates, d'événements, etc.
00:46Et nous on en a une.
00:47Et on en a une qui est très marrante, c'est que moi je suis arrivé à Paris,
00:49j'ai posé le pied sur la gare de Stirlitz le jour de sa naissance.
00:52Le 23 septembre 1914.
00:55Et depuis, j'ai appris autre chose l'autre jour, il y a quelqu'un qui m'a fait remarquer,
00:58c'est l'anniversaire de la mort de Bourville.
01:00Le 23 septembre.
01:02Alors il y a des signes comme ça.
01:04Moi le filigrane du bouquin,
01:06il y a des gens qui ne le partagent pas avec moi,
01:09c'est de dire que tout est écrit.
01:11On doit aller là, tu es là, tu réussis, parce que tout est écrit.
01:14Alors je ne sais pas si c'est vrai, mais ça a l'avantage...
01:16L'araignée, que s'est faite putain d'araignée, ça a été écrit là-bas.
01:20De ne pas culpabiliser et de ne pas se révolter contre l'inéluctable.
01:25Ça doit arriver, ça arrive.
01:27Ça aide beaucoup à la résilience, à accepter.
01:29C'est quoi qui t'a fait...
01:31Tu as toujours pensé ça ?
01:33Ou c'est les différents événements que tu as vécu, Patrick,
01:35qui t'ont dit que tout était écrit ?
01:37J'ai toujours pensé que les choses étaient écrites,
01:39qu'on avait un chemin de vie qui était tracé,
01:41et que si ça doit s'arrêter dans 10 minutes, ça va s'arrêter.
01:43Et puis ça m'a surtout bien aidé à vivre,
01:45ça m'a aidé à encaisser le deuil de mon fils,
01:47toutes les conneries de la télé la dernière fois, c'est pareil.
01:50C'était écrit comme ça, c'était écrit comme ça.
01:52Après tu prends le truc.
01:54Mais le livre lui-même, j'ai pas mal d'anecdotes,
01:58et j'ai raconté un peu les ambitieux,
02:02c'est-à-dire les présidents de la République.
02:04Alors justement, les présidents de la République, j'aimerais qu'on s'arrête dessus,
02:06parce que t'en parles, les présidents de la République...
02:08Je sais que j'ai connu plus ou moins,
02:10que j'ai connu plus ou moins,
02:12certains plus intimement,
02:15et d'autres que j'ai vus de loin.
02:17Ton préféré, celui qui tâche le meilleur souvenir,
02:19c'est Chirac, c'est ce que tu dis.
02:21Parce que c'est un lien qui va au-delà de ça.
02:23Moi j'avais 16 ans quand j'ai connu Chirac.
02:26Il était conseiller général à Mémac,
02:31ma cousine était sa secrétaire,
02:33ma mère était UNR à l'époque,
02:36et pour la faire chier, je m'étais mis en jeunesse communiste,
02:38alors que je m'en foutais complètement.
02:40Très bon choix, très bon choix.
02:42Mais tu sais, c'était 68.
02:44Et après en 74,
02:46on a une espèce de parcours similaire,
02:48enfin à deux échelles différentes,
02:50mais avec Chirac,
02:52on en riait souvent de ça,
02:54parce que quand il arrivait en politique,
02:56c'était le grand con sympathique.
02:58Et moi dans le métier,
03:00j'étais le grand con sympathique.
03:02J'ai le record d'audience à la télé,
03:04il a été prison pendant 12 ans.
03:06Donc on disait, on les a bien niqués.
03:08Donc soyez des grands cons sympathiques.
03:10Par contre, t'es pas très tendre
03:12avec Bernadette Chirac.
03:14C'est pas que je suis pas tendre,
03:16il y a quelque chose qui m'a choqué,
03:18quand j'ai vu le film Bernadette,
03:20et les documentaires que j'ai vus,
03:22on fait passer Bernadette pour une sainte,
03:24et Chirac pour un beuné,
03:26pour un méchant, etc.
03:28Donc j'ai voulu un petit peu désacraliser le truc,
03:30en expliquant que Bernadette,
03:32elle a toujours été adorable avec moi,
03:34mais avec le petit personnel,
03:36je l'ai vu, elle était pas...
03:38Et puis je pose la question,
03:40parce que c'est Bernadette,
03:42sur le nom de Courcelles,
03:44l'Elysée, le luxe,
03:46elle aimait bien tout ça, le pouvoir.
03:48Après, ils se sont aimés vraiment très très fort.
03:50Mais j'ai trouvé que les portraits qu'on fait,
03:52en disant, c'était une sainte,
03:54ce n'était qu'une victime,
03:56elle avait beaucoup plus de personnalité
03:58qu'on disait,
04:00et effectivement, elle était très cassante,
04:02je suis pas le seul à le dire,
04:04il y a plein de gens.
04:06Et Jacques, tu sais aujourd'hui,
04:08c'est la politique préférée des Français.
04:10Pas pour son action politique d'ailleurs,
04:12pour le mec qu'il était.
04:14Et alors aujourd'hui, le mec qu'il était,
04:16il finirait au tribunal.
04:18Les blagues qu'il racontait, le côté hableur,
04:20etc. Après, je raconte aussi
04:22des trucs où l'homme était passionnant,
04:24parce qu'on pouvait passer dans une conversation
04:26du plus léger,
04:28on parlait d'une bimbo,
04:30à des trucs graves. Moi j'ai eu la chance d'être dans son bureau,
04:32juste avant l'histoire de l'Irak,
04:36je lui ai posé une question,
04:38il n'est pas obligé de me répondre, parce que je suis un clown,
04:40en lui disant,
04:42qu'est-ce que tu vas faire ?
04:44Et là, il a été formidable, il m'a dit, on ne va pas y aller,
04:46parce que la France doit rester une lumière dans le monde,
04:48quitte à se fâcher avec tout le monde.
04:50Il a ajouté quelque chose de très joli,
04:52il m'a dit, quand on est chef d'État, on doit choisir sans cesse
04:54entre sa conscience et la raison d'État.
04:56Là, j'ai choisi ma conscience, mais la raison d'État
04:58va y gagner, parce que je suis persuadé
05:00que cette guerre, sans véritable raison,
05:02va déclencher un terrorisme beaucoup plus dangereux
05:04pour les démocraties.
05:06Patrick Sébastien est notre invité, pour ceux qui nous rejoignent sur Europe 1,
05:08on parle de son livre, le carnaval des ambitieux.
05:10Patrick, tu es toujours en contact
05:12avec le président Emmanuel Macron ou pas ?
05:14Oui, je suis en contact avec plein,
05:16je suis en contact avec Bardella, avec Roussel,
05:18avec Hollande, avec Macron,
05:20oui, on s'échange.
05:22Tu es comme moi, parce que moi,
05:24quand je déjeune avec...
05:26Mais ils me déçoivent beaucoup tous.
05:28Ils me déçoivent beaucoup tous,
05:30parce que là, franchement, il y a eu un spectacle,
05:32tu as des gamins,
05:34on n'arrête pas dans l'actu de dire
05:36les gamins, ils ont 14 ans, ils ont 15 ans,
05:38ils se conduisent mal, ils ne respectent rien,
05:40mais putain, quand tu vois le spectacle de l'Assemblée nationale,
05:42il y a des bras donneurs,
05:44ils se crachent dessus, ils s'insultent, ils ne respectent rien,
05:46alors il dit qu'il y en a un qui prend de la cam', l'autre qui fait ça,
05:48comment veux-tu que des gamins,
05:50je ne sais pas, quand tu es parent avec des gamins,
05:52si tu fais n'importe quoi, il y a au moins des gamins,
05:54ils ne peuvent pas se conduire. Alors c'est bien beau de dire
05:56les gamins, ils déconnent,
05:58il y a de la violence partout, mais il y a de la haine partout,
06:00surtout, il y a une haine,
06:02putain, comment ils se...
06:04et puis le non-respect de la fonction,
06:06je ne sais pas,
06:08moi je n'ai pas envie de voir des mecs débraillés,
06:12je ne sais pas,
06:14et ça choque tout le monde,
06:16plus, il y a des copains,
06:18j'ai mis dans le bouquin, ils m'ont fait des réflexions,
06:20les retournements qu'il y a eu dans la législative,
06:22il m'a dit, mais ils ont des
06:24miroirs en contreplaqué, ces gens-là,
06:26ils n'ont pas de figure,
06:28bien sûr, ils n'ont pas de figure,
06:30il y a un moment quand même, il va falloir qu'on mette
06:32le pied sur le frein, et qu'on retrouve
06:34un peu de dignité.
06:36Tu étais assez proche de François Hollande aussi.
06:38François Hollande, qu'est-ce que t'en as pensé quand il a...
06:40Moi, alors tu sais,
06:42je fais un truc,
06:44moi je ne suis pas,
06:46j'accable pas les gens, les gens aujourd'hui, il y a 70%
06:48qui n'aiment pas Macron, qui le détestent,
06:50on met qui ?
06:52à la place ?
06:54Hollande,
06:56je leur ai donné des avatars de cinéma,
06:58Sarkoz,
07:00c'est de funès, c'est fufu,
07:02pour tout, tu enlèves les cheveux,
07:04c'est le même,
07:06quand il y a la racaille, tu sais,
07:08qui est là-haut et qui fait descendre,
07:10moi j'aime bien de funès, il a 15 gardes
07:12du corps autour, viens ici,
07:14il ne veut pas descendre, c'est un lâche.
07:16Et Hollande, j'ai mis
07:18que c'était le mélange de Pierre Richard
07:20et de Vidré dans le dîner de cons,
07:22que pour moi, alors que sérieusement,
07:24c'est le plus intelligent de tous.
07:26Et Hollande est très sympa,
07:28beaucoup d'autodérision, d'humour.
07:30Moi l'humour, je l'ai déjà raconté,
07:32un jour il m'a fait un truc marrant,
07:34j'étais coincé dans les embouteillages à Paris
07:36parce que le président chinois était là,
07:38j'ai envoyé un message, j'ai dit ton président chinois
07:40commence à me casser les couilles, et tout de suite
07:42il m'a répondu, oui mais il va nous les faire en or.
07:44C'est Hollande, c'est drôle.
07:46Mais c'est vrai que je pense
07:48qu'il est le plus intelligent
07:50de tous pour moi. Mais le costume n'était pas fait
07:52pour lui.
07:54Sur Emmanuel Macron, vous dites itinéraire d'un enfant gâté.
07:56Oui, et je dis aussi flic ou voyou.
07:58C'est-à-dire que
08:00je le compare à Bebel,
08:02c'est le marginal, déjà pour sa jeunesse,
08:04pour tout ça. Pour Mélenchon,
08:06c'est le guignolo. Pour Marine,
08:08c'est peur sur la ville.
08:10Pour lui-même, c'est le magnifique.
08:12Et là,
08:14il y a tellement de preuves, de temps en temps,
08:16il y a le déni de démocratie,
08:18il y a tout ça. Et d'autre côté,
08:20des côtés humanistes, je la pose la question,
08:22j'y réponds pas, mais flic ou voyou.
08:24Je trouve que ça correspond assez bien.
08:26C'est vrai qu'il y a un côté Bebel,
08:28moi je suis allé le voir
08:30quand il y avait les gilets jaunes,
08:32c'était chaud dehors,
08:34tu sentais
08:36le bagarreur.
08:38Tu attendais
08:40ce qu'est le holster, et le blouson
08:42posé sur le machin. C'est un combattant,
08:44c'est Arès, c'est pas Jupiter.
08:46C'est Arès.
08:48Vous n'êtes pas tendre avec
08:50le retour de Flamby et les Mélenchon,
08:52vous dites Gabriel Attal, c'est Peter Pan ?
08:54Non, ça c'est des caricatures légères.
08:56C'est vrai que ce qui s'est passé,
08:58les mecs, comment ils ont
09:00viré,
09:02je sais pas moi,
09:04les insoumis, déjà le nom me fait
09:06chier, les insoumis. Parce que quand t'es insoumis,
09:08t'es soumis à rien, surtout pas à la ligne de mort.
09:10Ils sont bien soumis à Mélenchon.
09:12Après,
09:14il y a des moments où ils sont dingues.
09:16Puis j'ai vu les retournements, ils ont soutenu,
09:18ils ont fait élire Elisabeth Borne,
09:20Glucksmann, qui est juif,
09:22se met avec
09:24ces mecs-là. Les gens
09:26qui sont comme moi, ils comprennent pas.
09:28Ils disent, mais c'est quoi ce cinéma ?
09:30Il y a une rupture, mais qui était déjà grande
09:32entre le peuple et ses élus.
09:34Je sais pas ce que vont donner les prochaines élections.
09:36En plus, tu sais,
09:38je l'ai résumé d'une phrase,
09:40et je la fais sur scène tous les soirs,
09:42j'ai dit, les français ont que ce qu'ils méritent,
09:44ils avaient l'occasion de renverser la table, ils ont juste changé la nappe.
09:46Et la nappe avait déjà servi.
09:48Et elle est tachée.
09:50Patrick, quand tu dis, les français comprennent pas,
09:52si tes potes comprennent très bien
09:54quand ils disent ils n'ont pas de face,
09:56c'est un peu le résumé.
09:58Quand tu vois les alliances qui ont été faites.
10:00Je vais pas être démago, mais en même temps, putain,
10:02qu'est-ce qu'on attend pour se réveiller ?
10:04Jusqu'à quand on va se laisser enfiler comme ça ?
10:06C'est-à-dire, jusqu'à quand,
10:08jusqu'à quand
10:10les gens vont accepter,
10:12on va vous augmenter ça,
10:14d'abord on va vous rajouter ça, et on va vous enlever ça.
10:16Et il y a un moment,
10:18il va bien falloir, sans aller rien casser,
10:20il s'agit pas de casser,
10:22moi je suis un pacifiste, ne cassez pas.
10:24Mais putain, quand est-ce qu'il va y avoir des gens qui vont se lever,
10:26qui vont dire, ça va.
10:28Moi, si j'avais 50 balais, et si je voulais faire de la politique,
10:30je montrerais un parti qui s'appellerait,
10:32qui s'appellerait, ça suffit.
10:34Je montrerais un parti qui s'appellerait, ça suffit.
10:36Voilà, ça suffit.
10:38Il faut qu'on s'arrête, qu'on prenne de l'élan,
10:40mais sans haine.
10:42Sans toutes ces invectives à la con,
10:44qui ne mènent à rien de toute façon.
10:46Il y a des gens raisonnables, à gauche,
10:48à droite, à l'extrême droite,
10:50et à l'extrême gauche.
10:52Parce que c'est pas que des pourris.
10:54Il y a des gens très raisonnables.
10:56Putain, mettez-vous ensemble,
10:58pensez à vos enfants, vous allez leur laisser ce monde-là ?
11:00Patrick, Patrick,
11:02là, je vais te dire, c'est pour ça que je t'aime,
11:04c'est que tu rêves,
11:06les mecs, ils pensent qu'à leur gueule,
11:08ils pensent à leur carrière.
11:10Et à un moment, ça va tomber tellement bas,
11:12il va y avoir des événements qui vont faire
11:14qu'il va bien falloir.
11:16Moi, je me suis toujours dit qu'il y aurait un chaos,
11:18parce qu'on y va tout droit,
11:20et qu'il faudrait ce chaos,
11:22et qu'il faudrait ce chaos pour qu'on s'aperçoive,
11:24tu dis, chaque jour, nous fabriquons
11:26notre iceberg, notre Titanic,
11:28et en attendant, je dis,
11:30je goûte juste des
11:32bouts d'iceberg en glaçon
11:34dans mon rosé frais.
11:36Pour tout simplement ce que font
11:38beaucoup de gens aujourd'hui,
11:40c'est-à-dire, comme ce monde ne leur plaît pas,
11:42ils se fabriquent le leur, avec des gens
11:44de tous bords. Moi, chez moi, à ma table,
11:46il y a des gens de toutes couleurs,
11:48de toutes races, de tous bords.
11:50J'ai des gens de gauche, j'ai des gens de droite,
11:52et je me dis, putain, mais pourquoi on ne pourrait pas faire ça ?
11:54C'est-à-dire,
11:56des gens
11:58qui ont une conscience d'état, et qui pensent
12:00à leur gamin. Parce que moi, je m'en fous,
12:02je me dis, ben allez, je vais vivre un maximum
12:04dix ans de plus si j'ai du bol, avec mes clopes,
12:06mais putain, mes gamins,
12:08tu crois que je veux leur laisser ce monde-là ?
12:10À propos, il y a une phrase qui m'a fait beaucoup rire, que j'ai mis dans le bouquin,
12:12c'est sur le réchauffement climatique,
12:14quelqu'un qui m'a dit, putain, quelle planète
12:16on va laisser à Michel Rucker.
12:18J'ai trouvé,
12:20je l'ai trouvé magnifique.
12:22C'est exceptionnel. J'en ai mis quelques-unes
12:24comme ça dans le bouquin. Je sais, j'adore. Alors, on va revenir
12:26dans un instant sur ton livre. Il y a un chanteur,
12:28chanteur black, qui m'a dit,
12:30en France, il y a des maghrébins qui se conduisent
12:32mal. Pour être peinard, je vais partir habiter au Maroc.
12:36On va parler avec Patrick Sébastien
12:38du carnaval des ambitieux. Dans un instant, vous continuez
12:40à nous appeler 0180 20 39 21.
12:42On va prendre des auditeurs, dans un instant,
12:44qui ont des questions à poser à Patrick, à tout de suite sur Europe 1.
12:46On arrive. Et puis, tiens, Gauthier Lebray,
12:48préparez des questions, vous aussi.
12:50Si vous avez des questions à poser à Patrick,
12:52Olivier Dertigole, Gauthier Lebray.
12:54Avec plaisir. Vous connaissez Patrick Sébastien ou pas ?
12:56Bien sûr, mais je peux vous en parler après la pub, si vous voulez.
12:58Je me souviens très bien, la noune de ma sœur,
13:00elle me donnait les cassettes des émissions de Patrick
13:02où vous transformiez en Serge Gainsbourg,
13:04en De Funès, en Gabin aussi.
13:06Oui, en Gabin.
13:08Le plus grand cabaret, c'était mon enfance quand même.
13:10Et oui, mon petit, je me suis transformé en Gabin,
13:12malgré que tu aies fermé ta gueule, parce que c'est la pub,
13:14si je comprends bien.
13:16Merci, Patrick.
13:18Europe 1, 16h, 18h.
13:20On marche sur la tête, Cyril Hanouna.
13:2217h32 sur Europe 1,
13:24vous nous appelez 0180 20 39 21.
13:26Il y a Patrick Sébastien qui est avec nous.
13:28Vous pouvez lui poser toutes vos questions, bien entendu.
13:30Il est là, il répondra à tout.
13:32Merci Patrick d'être avec nous. Le Carnaval des Ambitieux,
13:34c'est votre livre qui sort demain.
13:36Et il y a des auditeurs en ligne qui voudraient vous poser des questions
13:38avant qu'on reparle de trois anecdotes qu'on a eues dans le livre
13:40et on voulait revenir là-dessus avec vous.
13:42Juste, on a Sylvain qui est avec nous en ligne
13:44et on aura les questions, bien sûr,
13:46de l'équipe dans un instant.
13:48Parce que d'Artigol, bien entendu, il y a
13:50Montgautier Lebré, il y a Valérie Benaym et il y a Fabien Lecoeuvre.
13:52Pour le moment, il y a Sylvain qui est avec nous en ligne.
13:54Bonjour Sylvain.
13:56Bonjour Cyril.
13:58C'est vrai Sylvain, ça me fait plaisir.
14:00Énormément.
14:02Je te suis depuis Comédie, France 4,
14:04C8.
14:06Autre,
14:08si t'es plus sur C8, en février.
14:10Tu m'as ému aux larmes
14:12plusieurs fois, tu m'as
14:14fait pleurer de rire, pleurer d'émotion
14:16dans ma vie qui n'est pas toujours
14:18joyeuse.
14:20Je voulais vraiment te le dire.
14:22C'est fantastique.
14:24Tu ne peux pas savoir le bonheur que tu donnes
14:26à tes téléspectateurs, à tes auditeurs.
14:28Je pense que tu ne peux même pas l'imaginer.
14:30Franchement, t'es un amour, ça me touche beaucoup.
14:32On essaie de rester
14:34naturel.
14:36Je voulais te remercier pour quelque chose
14:38Cyril. La place que tu donnes
14:40en personne en situation de handicap
14:42le vendredi soir dans mon émission,
14:44tu es le seul à le faire. Moi-même je suis en situation
14:46de handicap.
14:48Sylvain, il faut que tu viennes en fête.
14:50Je veux me taper Verdez.
14:54Sylvain, on va dire
14:56que tu es avec moi vendredi.
14:58Il faut que je vienne à Paris.
15:00T'inquiète pas, on s'occupe de toi.
15:02Il s'occupe de toi ce vendredi
15:04ou le vendredi prochain.
15:06Quand tu veux vraiment.
15:08Tu le fais avec nous mon Sylvain.
15:10Je voulais te demander quelque chose
15:12Cyril, un petit truc. Parce que j'organise
15:14dans ma ville un salon du handicap
15:16et je ne sais pas comment joindre
15:18Gilbert Montagné. J'aimerais l'inviter l'an prochain.
15:20J'ai le numéro.
15:22Et si vous pouvez le joindre pour moi,
15:24si il pourrait venir en juin prochain.
15:26Je suis sûr qu'il va venir Gilbert.
15:28C'est un amour de mec.
15:30Le temps qu'on demande, toutes les subventions
15:32et autres pour le faire venir.
15:34On va s'en occuper. On va tout faire pour te le faire venir.
15:36Et on va te mettre en contact avec lui.
15:38Sylvain, il n'y a aucun problème. Vous vous inquiétez pas.
15:40On est là et franchement
15:42merci pour tout ce que vous m'avez dit.
15:44Ça me fait extrêmement plaisir. Il y a Patrick Sébastien
15:46qui est là. Tu sais que je suis très fan
15:48de Patrick.
15:50C'est carnaval.
15:52Ozon, carnaval.
15:54Il a 42 ans Sylvain.
15:56Il est des Vosges.
15:58Tous ces jeunes, ils étaient petits.
16:00Oui, c'est tout à fait ça.
16:02Justement Patrick,
16:04on est en 2024.
16:06Il y a une certaine liberté d'expression
16:08en 2024. Est-ce que
16:10la liberté que tu avais dans les années 80
16:12et les années 90 ?
16:14Voilà, c'est bien ça.
16:16Par exemple, tu vois à la télé,
16:18quand on signait nos contrats, il y avait marqué qu'on avait
16:20la liberté éditoriale totale à une condition
16:22de ne pas trouver l'ordre public.
16:24Ce qui est tout à fait normal.
16:26Et après, ça a été les flics de
16:28je vais pas te dire du mal d'eux, parce que
16:30t'es en guerre avec eux, ça a été le CSA
16:32et puis l'article de la bonne pensée.
16:34Et puis tout, le flicage du moindre mot,
16:36le flicage de la moindre idée,
16:38c'est les mêmes qui te parlent de liberté
16:40d'expression et qui crachent dessus.
16:42Eric Ciotti, ce matin, disait encore
16:44qu'il faudrait enlever, lui, pour enlever
16:46toutes ces institutions,
16:48la suppression.
16:50Il y en a beaucoup qui sont pour.
16:52Les Républicains aussi sont pour supprimer l'art.
16:54Comment t'expliques qu'il y en a
16:56qui ont la carte, comme certains
16:58humoristes d'Inter, Laurent Bachy
17:00qui a la carte, ou bien d'autres.
17:02Pourtant, c'est pas du bruit d'Inter.
17:04Mais tu sais qu'aujourd'hui, c'est ça.
17:06Moi, je serais
17:08ces gens qui prônent
17:10la non-exclusion,
17:12ils ne m'inviteront jamais. Je suis exclu,
17:14moi, de ces gens-là. Ils ont la carte
17:16parce qu'ils sont dans la bien-pensance
17:18et parce que nous, on est des blaireaux.
17:20Et à partir du moment où...
17:22J'aime bien Ardisson, mais quand
17:24il a dit l'autre jour que les deux millions de personnes
17:26qui regardaient Cyril étaient des cons,
17:28eh ben, j'en fais partie.
17:30Moi, j'en fais partie.
17:32J'en fais partie et je suis fier de l'être aussi.
17:34Cette espèce de mépris, là,
17:36pour les gens,
17:38selon leur goût, ça me choque.
17:40Il y a ceux qui ont la carte et il y a ceux qui
17:42n'ont pas. Et puis, je te rassure, tu peux faire
17:44ce que tu veux, avoir tous les talents du monde,
17:46quand tu ne l'as pas, tu ne l'as pas et tu ne l'auras jamais.
17:48Tu ne l'auras jamais.
17:50Après, ce qu'on a envie de l'avoir. Moi, par exemple, la carte, il n'y a pas du tout envie de l'avoir.
17:52Moi, je n'ai jamais été estimé...
17:54Mais non, j'ai le reste.
17:56Regarde, j'ai fait de la télé, tout le monde court après
17:58l'audience. Le record d'audience, c'est moi qui l'ai fait.
18:00Mais Patrick,
18:02je voudrais juste te dire un peu.
18:04Je voudrais m'arrêter deux secondes sur l'audience, Patrick.
18:06Tu dis, tout le monde court après l'audience. Moi, Patrick,
18:08il faisait des cartons d'audience. Moi, je m'en rappelle
18:10de gens qui me disaient
18:12mes artistes, il faut absolument qu'ils fassent
18:14Le Grand Cabaret, c'est l'émission qui marche le mieux.
18:16Il faut absolument qu'ils le fassent. Mais bien sûr, même avant,
18:18je te parlais du Grand Bluff, etc.
18:20Tu sais, quand on faisait Sébastien, c'est fou, on faisait à peu près 12 millions
18:22tous les 5 mois. Et le Grand Bluff, c'est le record absolu.
18:24Le Grand Bluff, c'est 17 millions.
18:26Mais aujourd'hui, c'est pour ça aussi
18:28que les gens se désintéressent.
18:30Il y a des primes où ils font moins que toi.
18:32Bien sûr, bien sûr. Des primes sur TF1 font moins que moi.
18:34Oui, c'est ça.
18:36Mais je vais te dire, l'audience...
18:38Parce qu'ils persistent à faire de la télé pour ceux qui ne la regardent pas.
18:40Parce que tu penses qu'il n'y a plus de télé populaire ?
18:42Non, c'est parce qu'il y a des mecs là-haut
18:44qui obéissent à d'autres lois,
18:46à la fois des voies éthiques
18:48à la con, et qui font de la télé
18:50pour les gens qui ne la regardent pas. Alors, les lois publicitaires,
18:52la télé, c'est devenu quand même un grand écran publicitaire
18:54coupé par des bouts d'émissions.
18:56Ce qui peut se comprendre. Mais ils se trompent,
18:58mais ils se trompent de cible.
19:00C'est-à-dire qu'il faut quand même savoir que je crois que France 2, France 3,
19:02la moyenne d'âge, c'est 65 ballets,
19:04à peu près. Et ils persistent à dire
19:06qu'il faut faire des émissions pour les jeunes.
19:08Les jeunes, ils ne regardent pas,
19:10ils ne sont pas là, ils sont ailleurs.
19:12Faites des émissions.
19:14C'est tout con le principe. Je t'ai dit, j'ai toujours fait de la télé
19:16pour ceux qui la regardaient. Toi, ton créneau
19:18à toi, c'est pas des...
19:20Il y a des jeunes, mais il y a tout.
19:22Les gens qui sont autour de moi, c'est des gens
19:24d'un certain âge.
19:26Ils me disent, ils me regardent et ils sont très nombreux.
19:28Mais c'est pas parce qu'ils ont plus de 70, 70, qu'ils sont moins intéressants.
19:30Et que c'est pas des acheteurs.
19:32Mais c'est des acheteurs. C'est là où ils se trompent.
19:34C'est là où je pense qu'ils se trompent.
19:36Ils se trompent sur un truc. Ils pensent que les mecs
19:38de 65 ans de maintenant sont
19:40les mecs de 65 ans ou 70 ans de l'époque.
19:42Les mecs de 70 ans de maintenant,
19:44c'est les mecs qui ont 45-50 ans.
19:46J'en ai combien ?
19:48Moi j'ai 71, je l'ai mis à l'envers.
19:50Mais en fait, c'est ça le truc.
19:52C'est que ça n'a rien à voir.
19:54Les mecs de 70 ans aujourd'hui,
19:56c'est des mecs de 45-50 ans à l'époque.
19:58C'est comme quand tu dis les gamins de 14 ans.
20:00Quand je dis les gamins de 14 ans aujourd'hui, c'est pas les gamins de 14 ans de l'époque.
20:02Les gamins de 14 ans aujourd'hui,
20:04c'est des gars de 25 ans, je te le dis. Ils font des conneries.
20:06Donc c'est ça en fait.
20:08Ma fille, elle a 17 ans, elle a beaucoup plus que ça.
20:10Et surtout, grâce à
20:12les réseaux, c'est une connerie.
20:14Mais en même temps, ces gamins savent bien plus
20:16de choses que nous. Nous, on n'avait que
20:18des maîtres d'école. On avait un peu de télé
20:20des maîtres d'école pour nous apprendre les choses, les livres.
20:22Mais ces gamins, sur le net, ils apprennent
20:24des choses que nous, on ne savait pas.
20:26C'est une très bonne chose.
20:28On va se retrouver dans un instant. Merci Sylvain d'avoir été avec nous.
20:30Et Sylvain, on vous prend en rentaine et on s'organise ça
20:32comme ça, je vous vois la semaine prochaine. D'accord ?
20:34D'accord, merci. Il y aura Gilles Verdez,
20:36ne vous inquiétez pas. Ah super.
20:38Je vous embrasse fort. Merci d'avoir été avec nous.
20:40Vous continuez à nous appeler 0180...
20:420180 20 39 21
20:44sur Europe 1, on vous attend avec Patrick Sébastien.
20:46Europe 1, 16h-18h
20:48On marche sur la tête.
20:50Cyril Hanouna. 17h41
20:52sur Europe 1, merci de nous appeler. Merci d'être aussi
20:54nombreux à nous écouter sur Europe 1.
20:56Vous continuez à nous appeler d'ailleurs 0180
20:5820 39 21 au standard
21:00Europe 1 et vous posez toutes les questions que vous voulez
21:02à Patrick Sébastien. Il y a Evan qui est avec nous.
21:04Evan du Pays de la Loire. Bonjour Evan.
21:06Bonjour Cyril. Bonjour. Merci d'être là
21:08Evan. Merci beaucoup.
21:10Ça me fait plaisir. 31 ans, Evan.
21:12Il est bien, il est là, il est frais
21:14comme Hugues.
21:16Je l'embrasse,
21:18je l'adore.
21:20Tu nous as fait un petit coup de Sarkozy.
21:22Ça me fait plaisir.
21:24Je fais un petit bisou à Hugo Fray parce que c'est un mec que j'adore.
21:26Ça c'est des vrais gars.
21:28C'est à Hugues ? Je l'adore.
21:30Il y a 95 piges.
21:32Je me suis un peu reposé cet été.
21:34J'ai fait un spectacle
21:36qui passait le lendemain, 95 piges.
21:38C'est génial.
21:40J'ai le Hugo Fray qui pousse.
21:42T'as un petit truc.
21:44J'ai le Hugo Fray qui pousse.
21:46C'est vrai que t'as un truc.
21:48Evan, vous avez une question pour Patrick Sébastien.
21:50Oui, moi je suis un grand fan comme mon
21:52ami Florent qui est en train de nous écouter.
21:54En effet, parce que tu es quelqu'un
21:56qui ne mâche pas ses mots, qui n'a pas
21:58langue de bois. Il se dit ce qu'il pense.
22:00Ça coûte cher, mais bon.
22:02C'est ça.
22:04Je voulais avoir ton avis sur
22:06le basculement de société
22:08qui est en cours, qui tend vers
22:10le wokisme et la cancel culture.
22:12Que penses-tu de ça ?
22:14Dans mon bouquin,
22:16je parle de tout ça.
22:18Il y a un exemple type.
22:20C'est la cérémonie de l'ouverture des Giaux.
22:22Moi, je suis
22:24un homme de spectacle.
22:26Je ne peux qu'être émerveillé par ce que j'ai
22:28vu, parce que c'était sublime.
22:30Maintenant, sur le fond,
22:32c'est le symbole d'une fracture
22:34entre une France et une autre.
22:36Il y a une France qui a été complètement
22:38évacuée
22:40de cette cérémonie.
22:42Il y a une France qui a été complètement évacuée,
22:44qui a été complètement larguée.
22:46Moi, je n'ai rien contre la différence.
22:48Je suis pour l'acceptation de toutes les différences
22:50à une condition, c'est qu'on ne jette pas la mienne
22:52aux égouts.
22:54Moi, je veux qu'on accepte aussi ma différence à moi.
22:56La mode
22:58wokisme, elle est simple.
23:00C'est
23:02vous interdire ce qui vous fait plaisir
23:04et vous imposer ce qui vous emmerde.
23:06C'est simple. Après, c'est simpliste
23:08même ce que je dis, parce qu'il y a des très bonnes choses
23:10dedans. Mais là, on est en train de tomber
23:12comme dans tous les intégrismes.
23:14Dans tous les intégrismes.
23:16Cette cérémonie, elle est à l'image
23:18de ce pays.
23:20Dans ce pays, il y a des décideurs
23:22et puis il y a des gens qui subissent
23:24et qui baissent le dos.
23:26Moi, j'appelle ça la muraille des Chines.
23:28C'est comme ça. Et qu'on ne se redresse pas.
23:32Ces gens qui prônent la tolérance
23:34sont intolérants.
23:36C'est-à-dire qu'au nom de la liberté d'être ce qu'on veut,
23:38ils n'acceptent pas qu'on ne soit pas comme ils sont.
23:40Ça ne tient pas debout.
23:42Donc, cette société,
23:44elle est compliquée.
23:46Tu sais, moi, ça fait des années.
23:48On me traite de bof depuis 50 ans.
23:50Frakon m'explique ce que c'est.
23:52Je suis un garçon intègre.
23:54Tous les soirs, je vois des gens qui font des anniversaires,
23:56qui boivent des coups, tout simplement,
23:58qui se réunissent en famille. Tout cela, pour ces mecs-là,
24:00c'est des blaireaux. Ce ne sont pas des blaireaux.
24:02C'est des gens.
24:04Ce ne sont pas des choses.
24:06Donc, j'espère qu'on réagira.
24:08Et ça ne veut pas dire...
24:10Parce que tout de suite, tu vas te prendre
24:12sexiste,
24:14raciste,
24:16anti-ça, anti-ça.
24:18Dans les histoires, il y a un truc qu'il faut qu'on arrive à leur faire comprendre,
24:20c'est que moi aussi, j'existe.
24:22Bravo, Patrick.
24:24En plus de tout ça.
24:26Evan, merci d'avoir été là.
24:28Merci beaucoup.
24:30Je vous fais de gros bisous.
24:32Deux petites secondes, je suis en clientèle.
24:34Je suis en clientèle.
24:36J'arrive dans deux minutes.
24:38Merci, Evan, d'avoir été avec nous.
24:40Je vous fais de gros bisous, Evan. Merci beaucoup.
24:42Oui, Olivier d'Artigolles, vous avez une question pour Patrick Sébastien.
24:44C'est Mitterrand qui disait
24:46qu'il sous-estime mes trésors d'indifférence, tellement la dureté
24:48de la vie politique. Est-ce que toi,
24:50parce qu'on connaît ta sensibilité, moi j'adore une chanson,
24:52c'est Salterbank, qui te résume un peu.
24:54Je suis un artiste.
24:56Est-ce qu'au fil des années, dans ce milieu qui est dur,
24:58tu as réussi à te faire une carapace
25:00ou est-ce que les coups tordus, ils te touchent
25:02beaucoup, un peu, pas du tout ?
25:04Non, non, ils me touchent plus du tout.
25:06C'est l'avantage d'en prendre plein la gueule,
25:08c'est que tu te mets des couches
25:10au fur et à mesure. Tu peux me
25:12bouger un peu, me toucher,
25:14alors me démonter, il va falloir taper très très fort.
25:16J'ai tout pris.
25:18Parce qu'en plus, j'ai pas de réseau, je n'appartienne.
25:20Si j'étais juif,
25:22comme vous, par bonheur,
25:24j'aurais une communauté qui me soutient.
25:26Si j'étais musulman,
25:28si j'étais noir, mais j'ai pas
25:30de communauté. On peut tout me dire.
25:32Moi, on m'a dit tout.
25:34Je vais te dire ce que j'ai
25:36le plus dur à encaisser.
25:38C'est quand mon fils est mort, tous les gens
25:40qui ont perdu un enfant te le diront.
25:42On est des handicapés dont le fauteuil ne se voit pas.
25:44Et toute notre vie, on va rester des handicapés.
25:46Ça deviendrait l'idée de cracher dans la gueule
25:48d'un handicapé, toi ? Moi, ça fait des
25:50années qu'on me crache sur la gueule malgré ce qui m'est arrivé.
25:52Alors ça, ça me touche, effectivement.
25:54Ça me touchera toujours. Ça ne m'empêche pas
25:56de dormir, mais il y a un moment
25:58où cette saloperie-là,
26:00tu la prends en pleine face.
26:02Et tu te fais donc une carapace
26:04énorme pour arriver à tenir
26:06malgré tout, parce que j'ai d'autres gosses, parce que j'ai d'autres gens,
26:08mais ce qui me tient malgré tout,
26:10c'est la raison pour laquelle on se moque de moi en permanence.
26:12Oh putain, c'est que de l'amour.
26:14Mais bien sûr que c'est que ça.
26:16Et bien sûr, tout ce que tu viens de dire au mec
26:18qui était tout à l'heure, qui était handicapé,
26:20le cadeau que tu lui fais,
26:22c'est à toi que tu le fais. Quand tu dis
26:24tu vas venir jeudi prochain, tu vas venir,
26:26tu lui fais plaisir et tu te fais plaisir.
26:28Si on fonctionnait beaucoup plus comme ça,
26:30et moi je fonctionne comme ça.
26:32Frédéric Darme, je finis mon
26:34bouquin avec une phrase de Frédéric,
26:36à l'époque, je ne savais pas que j'avais écrit un bouquin sur l'ambition,
26:38mais qu'il m'avait,
26:40c'était vraiment un mec fabuleux,
26:42et il m'avait dit la différence qu'il y avait
26:44entre l'ambition répugnante
26:46et l'ambition honorable.
26:48Il m'avait dit c'est la différence
26:50entre le mec qui se lève le matin en se disant
26:52de qui je vais dire du mal, et le mec qui se lève le matin
26:54en se disant à qui je vais faire du bien.
26:56Et moi je fais partie des gens,
26:58je suis peut-être un con, mais je me lève
27:00le matin en me disant à qui je vais faire du bien,
27:02et il le sait Fabien,
27:04je trouve un moyen dans la journée de passer
27:06un coup de téléphone, de faire un petit truc,
27:08et ce bien là que je fais,
27:10je me le fais à moi.
27:12Et c'est pour ça qu'à 71 ans,
27:14je ne bois pas, je ne me drogue pas,
27:16je n'ai pas de psy, je n'ai pas de tranquillisant,
27:18et ça va. Donc chacun
27:20son camp, choisis ton camp. Les gens
27:22prennent des coups durs,
27:24là récemment, j'ai essayé
27:26au téléphone de consoler, tu as dû entendre
27:28parler de l'histoire, c'est très difficile,
27:30le papa, parce que c'est le rugby,
27:32c'est ma famille, Narjissi
27:34qui a perdu son petit,
27:36qui s'est baigné, j'ai essayé de lui faire comprendre,
27:38j'ai une très grosse pensée pour lui d'ailleurs,
27:40c'est moi qui l'ai appelé de moi-même,
27:42pour l'aider, et j'ai essayé de lui faire
27:44comprendre, il a la haine contre les
27:46responsables, mais j'ai essayé de lui faire comprendre que
27:48la rancune
27:50ne fait du mal qu'à soi,
27:52il faut arriver à passer au-dessus,
27:54vivre avec, et j'ai une vraie
27:56pensée pour lui, parce que ce qu'il vit, c'est terrible,
27:58ce qu'ils vivent, eux, j'embrasse très très fort au passage.
28:00Mais c'est vrai que le fait de
28:02t'intéresser au malheur des autres,
28:04c'est à la fois généreux,
28:06à la fois égoïste, et si on y pensait un petit
28:08peu plus, ça nous permet d'être plus costauds.
28:10Et le pardon, dont je parle bouclié dans le bouc.
28:12Il nous reste cinq minutes, Gauthier l'avrait une question.
28:14Oui, parce que je voulais savoir, vous disiez que
28:16vous regardez donc Cyril le soir, parce que
28:18c'est une télé aussi qui vous ressemble, connectée aux gens,
28:20connectée aux français, et je voulais savoir
28:22s'il y a une télé, une évolution de la télé,
28:24notamment sur le service public sur lequel vous avez été pendant
28:26des années, que vous trouvez déconnectée
28:28des français, je pense à cette scène avec
28:30Laurent Gérard le week-end dernier, où il dit, dans quelle époque,
28:32une minorité, sur le wokisme,
28:34emmerde une majorité, et tout le plateau est outré
28:36par ce qu'il dit.
28:38Tu sais, quand j'allais chez Ardisson,
28:40je me souviens, et que je disais que je fumais
28:42pas de pétard et que j'aimais pas la cam', je me faisais huer.
28:44Par le public.
28:46Je te jure que c'est vrai.
28:48Tu peux retrouver les documents, j'ai dit je prends pas de cam',
28:50les mecs ils me sifflaient, tout le monde se foutait de ma gueule.
28:52La réalité elle est ailleurs,
28:54ce genre de sifflet, parce que je dis je prends pas de cam',
28:56va l'expliquer à la maman du pédar saillé,
28:58qui a pris une balle dans la tête sur le trottoir.
29:00C'est à nous à faire la part des choses.
29:02La télé, moi je te dis,
29:04j'aime bien vos trucs à vous,
29:06parce que tout le monde
29:08est représenté, tout le monde.
29:10Ils sont gentils le quotidien,
29:12ils vont démonter les mecs de la télé-réalité, mais ils vont pas les inviter.
29:14Avoir au moins le droit de réponse,
29:16et quitte à avoir un droit de réponse à la con,
29:18et montrer qu'on est vraiment nuls.
29:22Et puis les gens qui sont autour de moi,
29:24j'ai tout autour de moi, j'ai des toubibs,
29:26j'ai des ouvriers, ils sont sensibles à ça,
29:28beaucoup plus qu'on croit.
29:30La caricature qu'on fait de toi, il y a longtemps
29:32qu'il y en a plein de plus en plus qui sont passés au-delà de la caricature,
29:34parce que tu dis des trucs, t'as des couilles en plus,
29:36c'est énorme, excuse-moi, c'est pas lui qui les a les grosses.
29:38Tu me permets,
29:40tu vas croire,
29:42mais je dis pas ça pour te tirer les pompes,
29:44parce que des fois tu me les casses aussi,
29:46je dis putain mais ferme ta gueule,
29:48arrête de dire voilà,
29:50arrête de dire je vais vous dire,
29:52parce que tu le dis 40 fois par phrase,
29:54tu essaies de dire voilà,
29:56tu nous fais du sarco par moment,
29:58tu sais dans le texte.
30:00Mais la sincérité est là, c'est ça qui est
30:02touchant.
30:04Et bon, je suis pas là pour te tirer les pompes,
30:06mon cher Laurent Boyer,
30:08non et puis l'humour,
30:10et puis se marrer,
30:12tu sais c'est presque,
30:14l'humour il est presque,
30:16on hante,
30:18dans les restaurants, j'étais avec quelqu'un,
30:20la personne avec moi elle éclate de rire,
30:22tout le monde s'est retourné comme s'il avait dit un grand mot,
30:24putain mais on peut encore rire,
30:26mais c'est bon les gens qui sont avec moi
30:28savent encore
30:30s'amuser, rire,
30:32alors les vannes,
30:34c'est toujours pareil, tu sais on t'interdit tout,
30:36mais vous le savez très bien,
30:38c'est comme pendant la guerre quand on se filait des trucs sous le manteau,
30:40les vannes, sexistes, racistes,
30:42on les reçoit tous les jours sur le téléphone,
30:44on n'arrête pas de s'échanger,
30:46tous,
30:48des photos, des machins,
30:50des conneries qui sont
30:52impubliables publiquement,
30:54mais que même ceux qui les dénoncent
30:56regardent et ça les fait marrer,
30:58donc c'est hypocrite parc.
31:00Valérie très vite, après j'aurai la question de Fabien.
31:02Ecoutez, j'ai une question qui me vient là,
31:04est-ce que tu es nostalgique d'une certaine époque,
31:06ou est-ce que tu dis au contraire
31:08je suis très heureux d'être dans l'époque du présent ?
31:10Je suis au présent, la nostalgie c'est les mecs qui manquent,
31:12c'est mon pote Gainsbourg,
31:14c'est mon pote Coluche, c'est Carlos,
31:16c'est Carlos,
31:18je disais, je suis remarqué un truc, tu te rends compte que c'est pas vieux
31:20il y a 10 ans, vous étiez déjà dans TPMP,
31:22on avait encore Aznavour, Halidé,
31:24Delpech,
31:26on avait les 4,
31:28les 4 stars,
31:30c'est comme ça, c'est la vie,
31:32la nostalgie, moi j'adore les films de gamin,
31:34mais il n'en fera plus, c'est ça le problème.
31:36Justement à ce propos,
31:38le jour où tu t'en vas, tu veux un hommage national ou pas ?
31:40C'est important de me dire,
31:42c'est important de me dire,
31:44parce que Delon avait dit qu'il n'en voulait pas.
31:46C'est ça aussi, tu vois Delon,
31:48ça lui ressemble, tout ce qu'on a dit sur Delon,
31:50je le mets dans le bouquin, quand il est venu au cabaret,
31:52quand il est venu à l'émission,
31:54ça a été le plus gentil avec les petites mains,
31:56avec les mecs qui apportaient les cafés,
31:58ça a été le plus humble,
32:00le plus gentil.
32:02Tu n'as pas répondu à la question,
32:04donc tu veux un hommage national ?
32:06Si vous m'aimez, fermez vos gueules.
32:08Surtout qu'il y a quand même un truc étonnant,
32:10je ne sais pas si vous avez remarqué,
32:12Delon, c'est une star, il est mort.
32:143 jours.
32:16Et balayé.
32:18Je te jure, 48 heures.
32:20Même les légendes ont des dates d'opérations.
32:22Mais Patrick, c'est ça qui est fou.
32:24C'est pour ça qu'il faut vivre,
32:26il y a trois ans aujourd'hui.
32:28La nostalgie, on ne refait pas les choses qui sont passées.
32:30Ça ne me rendra pas mon gamin,
32:32ça ne me rendra pas mes copains,
32:34j'ai toute une chanson
32:36qui s'appelle Rendez-moi ma vie,
32:38par contre, quand je dis sur scène,
32:40je viens d'une époque
32:42où on caricaturait la tête de nos profs
32:44sur le tableau noir, on ne la leur coupait pas,
32:46on ne jetait pas des cailloux sur les pompiers
32:48et sur les toubibs qui venaient nous sauver la vie,
32:50on respectait nos parents,
32:52nos enfants,
32:54on voulait faire dire je t'aime bien maman plutôt que nique ta mère.
32:56Merci Patrick Sébastien d'avoir été avec nous
32:58sur Europe 1, on n'a pas pu prendre
33:00Cécile, François et José,
33:02on les prendra une autre fois sur d'autres sujets,
33:04bien entendu on est désolé.
33:06Ah j'adore ça.
33:08Je t'ai fait une chanson.
33:10Je l'avais souvent ça.
33:12J'ai fait un Paris Deauville.
33:14Je crois qu'elle y est.
33:16Ah ouais, elle est cool.
33:18Patrick Sébastien, le carnaval des ambitieux,
33:20merci Patrick d'avoir été avec nous, c'est toujours un bonheur.
33:22Et j'ai pas fini de vous faire des surprises.
33:24Merci d'avoir été avec nous sur Europe 1,
33:26on se retrouve à la télé bien sûr tout de suite,
33:28il y a Punchline avec Laurence Ferrari sur CNews Europe 1.

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