Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui 29/10/2024, il revient sur la visite d'Emmanuel Macron en visite au Maroc accompagné de l'humoriste controversé Yassine Belattar.
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00:00Europe 1, 11h, 13h, Olivier Delagarde et vous.
00:05C'est curieux quand même cette manie de créer des affaires et des polémiques avec pas grand-chose.
00:11Cette manie qu'a l'Elysée, on va évidemment parler de la présence de l'humoriste controversé Yacine Bellatar
00:17qui est donc dans les bagages du président Macron en visite d'Etat au Maroc
00:22et je dis présence surprise car son nom ne figurait pas dans la première liste de la délégation fournie par l'Elysée.
00:29Alors avec nous dans ce studio Alexandre Chauveau, bonjour à vous Alexandre.
00:32Bonjour Olivier, bonjour à tous.
00:34Du service politique d'Europe 1, on pourrait peut-être commencer par rappeler qui est Yacine Bellatar.
00:40Alors à la base c'est un humoriste, c'est quelqu'un qui fait de la scène, il animait des émissions de radio
00:45et c'est devenu au fur et à mesure, je crois qu'il a rencontré Emmanuel Macron
00:48soit quand il était à Bercy, soit pendant la campagne présidentielle de 2017,
00:51c'est devenu au fur et à mesure son conseiller officieux sur la question des quartiers, des banlieues
00:57si bien qu'en 2018 Emmanuel Macron le nomme dans une instance qu'on appelle le conseil présidentiel des villes.
01:04C'est une instance qui devait réfléchir à l'avenir des banlieues.
01:08C'est ce qu'on appelle alors un visiteur du soir d'Emmanuel Macron
01:12qui connaît assez mal la question des quartiers et qui, on va le dire aussi, a un penchant à vouloir s'en canailler
01:20avec un personnage qui défraie souvent la chronique, qui aime la polémique,
01:25qui cultive l'ambiguïté vis-à-vis de l'islamisme.
01:29Il avait notamment été invité au gala du CCIF, le collectif contre l'islamophobie en France,
01:34désormais interdit par Emmanuel Macron, ils ont trouvé refuge en Belgique.
01:38Il démissionne de ce conseil présidentiel des villes l'année suivante après une polémique avec Jean-Michel Blanquer.
01:45Il y avait eu une polémique sur le voilement des maires lors des sorties scolaires
01:49et Yassine Belattar avait déclaré, moi si j'étais lui, j'éviterais de mettre les pieds dans le 93.
01:54C'est aussi lui qui, deux jours avant la grande marche contre l'antisémitisme le 12 novembre 2023,
02:00avait recommandé à Emmanuel Macron de ne pas s'y rendre, pour ne pas se mettre à dos les quartiers.
02:08Soi-disant, soi-disant.
02:10En tout cas, c'est sur ces conseils qu'Emmanuel Macron a pris sa décision.
02:14Donc c'est quelqu'un qui a l'oreille du président de la République, on peut dire ça comme ça.
02:18Exactement, et puis là il s'est impliqué dans le débat public, il a fait des débats,
02:23notamment chez Cyril Hanouna face à Jordan Bardella.
02:25C'est quelqu'un qui est impliqué sur ces questions-là et qui a une vraie ambiguïté sur les questions de laïcité.
02:30Bon, vous restez avec nous, Alexandre, plein de questions et plein de précisions à vous demander.
02:35Mais on est déjà en ligne avec un premier auditeur, bonjour Franck !
02:39Oui, bonjour.
02:40Qu'est-ce qui vous inspire cette affaire ?
02:42C'est scandaleux. C'est scandaleux, c'est regrettable, c'est inacceptable.
02:47C'est Emmanuel Macron, voilà, c'est Emmanuel Macron.
02:51Il s'entoure de quelqu'un qui a eu des prises de position et qui a eu des propos pour le moins ambigus.
02:59Et quand on le voit, lui, avec le ministre des Armées, je crois, il a bras-dessus, bras-dessous, il a...
03:07On comprend pourquoi la France a cette position, a cette politique étrangère, en fait.
03:14Voilà, si vraiment cette personne, elle a l'oreille d'Emmanuel Macron, c'est franchement inquiétant.
03:21C'est vraiment inquiétant.
03:22En même temps, est-ce que ça ne vous paraît pas normal quand même qu'un président de la République cherche évidemment à s'informer ?
03:29Alors, il y a des conseillers, il y a des énarques partout à l'Élysée,
03:32mais d'essayer de trouver aussi des personnalités qui peuvent avoir une autre sensibilité par rapport à des questions de société ?
03:42Il n'a pas trouvé mieux qu'Assime Belladar ?
03:44Entre nous, il n'a pas trouvé mieux que cette personne ?
03:46Il n'y a pas des gens qui sont mieux que lui, plus responsables que lui, qui n'ont pas eu les propos qu'il a eus ?
03:53Sur Charlie, sur pas mal de choses, sur Jean-Michel Blanquer à qui il conseille de ne pas mettre l'excès dans le 93 ?
03:58C'est quoi, ça s'appelle des menaces ?
04:00Alors, Charlie, il faut rappeler qu'effectivement, il avait dit « Je ne suis pas Charlie, je ne suis pas Nice »
04:05après les attentats de Nice, et évidemment, ça avait provoqué quelques remous.
04:11Et rappelons également qu'il a été condamné à 4 mois de prison avec sursis pour menace de mort.
04:16Voilà, voilà, il a été condamné.
04:18Donc, qu'est-ce que c'est ? C'est quoi ?
04:20Je vais vous dire, dans n'importe quel pays normal, d'accord, la presse, elle s'empare de ça.
04:24Et ça fait un scandale d'État.
04:26Et on demande des explications.
04:28Et on demande des explications sur, d'abord, pourquoi est-ce que ça n'a pas été dit ?
04:31Parce que si vous, vous n'aviez pas révélé la perte, personne n'aurait su, ça ne serait passé en catimini, d'accord.
04:36Mais dans n'importe quel pays normal, ok, où ça fonctionne à peu près correctement,
04:41il y a une enquête, d'accord, et il y a des déclarations en disant « C'est pas normal », etc.
04:45Et s'il est parti en déplacement, c'est qu'il avait la balle du président.
04:48Je n'imagine pas qu'il soit monté en douce dans l'avion.
04:51Ah ben ça, je pense que oui, on ne monte pas comme ça dans l'avion présidentiel.
04:55Vous avez l'impression que les autres médias ne parlent pas de cette affaire ?
04:58Mais bien sûr, mais bien sûr.
05:00Mais regardez, regardez les chaînes d'infos autres que CNews, d'accord.
05:05Il n'y a que CNews et Europe 1 qui en ont parlé.
05:08LCI, etc.
05:10Ils vont peut-être s'y mettre, ils sont un petit peu en retard par rapport à Europe 1.
05:15Ils ont autre chose à...
05:18On a un service politique formidable, Europe 1.
05:20C'est en tout cas un journaliste de CNews, Thomas Bonnet, et un journaliste d'Europe 1, Jacques Serret,
05:23qui ont révélé au public la présence de Yacine Bellatar,
05:29mais que tout le monde a vu finalement sur le tarmac de l'aéroport de Rabat.
05:32Il était le long du tapis rouge, comme toute la délégation française invitée au Maroc,
05:38en jogging, on peut le signaler,
05:40et finalement les images étaient publiques, donc tout le monde s'en serait aperçu,
05:43mais c'est vrai que c'est remonté à l'œil de Thomas Bonnet et de Jacques Serret.
05:47À qui rien n'échappe.
05:49Qu'est-ce que ça dit, à votre avis, d'Emmanuel Macron ?
05:52Ça dit qu'il ne comprend rien à rien.
05:55Comme sur beaucoup de sujets, malheureusement, il ne comprend rien à rien.
05:59Il est à côté de ses baskets, il est hors-jeu, il est hors-sujet.
06:03Il est hors-sujet, quand il faut aller à droite, il va à gauche,
06:06quand il peut aller en haut, il va en bas.
06:08Voilà, il est hors-sujet, il est hors-sujet.
06:11Est-ce que ça ne vous paraît pas quand même une forme d'habileté de sa part ?
06:15En visite au Maroc, il serait parti en visite en Israël avec Yacine Bellatar,
06:19ça aurait été plus compliqué, mais au Maroc, un pays musulman,
06:23de venir avec une personnalité comme celle-là, ça ne vous paraît pas habile du tout ?
06:27Je ne crois pas qu'il y avait d'autres personnes
06:31qui auraient pu accompagner le Président, qui étaient tout au pied.
06:35Il y en a pas mal, ils sont 122 dans la délégation.
06:38Ils auraient pu se passer de lui.
06:41121 au lieu de 122, personne n'aurait vu la différence.
06:45Moi, ça me révolte, vous l'avez compris, moi je suis révolté.
06:49Ce n'est pas possible, on ne peut pas.
06:51Ce qui est très surprenant quand même, c'est que son nom ne figurait pas
06:55dans la première liste de la délégation fournie par l'Élysée.
06:59Quand vous n'êtes pas fier de ce que vous faites
07:03et que vous sentez que ça pourrait susciter des trucs, vous essayez de le cacher.
07:07Je pense qu'ils ont essayé de le cacher, et puis il s'est sorti.
07:11Maintenant, ils essayent de s'en sortir en disant
07:15que c'était une liste non exhaustive.
07:17Non, je suis désolé, la liste a été fournie, il n'était pas dedans,
07:21il ne fallait pas que ça se sache, et puis c'est tout.
07:23Moi, je trouve ça déplorable, je trouve ça pas à la hauteur, c'est pas digne.
07:27Quand on a une responsabilité, on doit être plus haut que ça.
07:33Je trouve que c'est pas correct.
07:35C'est une faute politique pour vous ?
07:37Oui, moi je considère que c'est une faute politique.
07:39Moi je considère que c'est une faute politique, c'est pas normal.
07:43Il y avait bien d'autres personnes qui l'auraient pu prendre avec lui.
07:47Pas lui, pas après les propos qu'il a eus, pas après les menaces,
07:51pas après ça, je veux dire, je suis désolé, non, pas lui.
07:55Il y avait d'autres personnes, certainement, qui étaient très très bien, mais pas lui.
07:59Encore une fois, je vous dis, c'est inquiétant.
08:01S'il a l'oreille du président, on comprend pourquoi.
08:03Il a les prises de position qu'il a, il a les déclarations qu'il a,
08:09et les revirements de situation, les changements assez hallucinants,
08:15de ce qu'il disait il y a un an, et de ce qu'il dit maintenant.
08:19On comprend sa non-présence à la marche contre l'antisémitisme aussi.
08:23Même Yacine Benatar était allée lui dire, maintenant il ne faut pas y aller.
08:27Merci beaucoup Franck, je ne voulais pas vous couper la parole,
08:31mais j'ai l'impression que vous avez dit l'essentiel.
08:33Merci d'avoir pris du temps pour rappeler le standard européen,
08:36et évidemment réagir à cette affaire.
08:38Vous évoquiez cet échange avec Sébastien Lecornu sur le tapis rouge,
08:44suite aux images chaleureuses contre les deux hommes,
08:47l'entourage a expliqué, et c'est notre confrère Gauthier Lebret qui le rapporte sur X,
08:52l'entourage du ministre a dit, le ministre ne le connaît pas,
08:55au regard de sa tenue d'ailleurs, il l'a pris pour un technicien.
08:58Benatar attendait le cortège et est venu le féliciter de son passage sur France 2.
09:04Voilà ce qu'on pouvait dire, merci beaucoup Franck.
09:07Alexandre, c'est quand même curieux que le nom de Yacine Benatar
09:12ne soit pas sur la liste officielle.
09:14Il peut toujours y avoir des ajustements jusqu'à la dernière minute,
09:17là il y a 122 personnes à convier dans la délégation, vous le rappeliez,
09:22on imagine mal que le nom de Yacine Benatar ait été coché à la dernière minute.
09:28Donc soit on prend le parti pris de le mettre et d'assumer sa présence
09:33pour les raisons que vous évoquez, avec toute la polémique que ça suscite,
09:38mais là d'un point de vue de la communication ça apparaît comme une erreur
09:41parce qu'évidemment tout le monde l'a remarqué, tout le monde sait qui est Yacine Benatar,
09:44je rebondis sur la réaction de l'entourage de Sébastien Lecornu,
09:47qu'il prend pour un technicien, honnêtement ça nous fait bien sourire,
09:50tout le monde sait qui est Yacine Benatar.
09:51Oh ben quand vous êtes ministre de la Défense...
09:53Non et en plus Sébastien Lecornu est un très fin politicien,
09:56il connaît très bien Emmanuel Macron, il connaît très bien les oppositions,
10:01mais même pas un quart de seconde.
10:03Donc là-dessus la communication vaut mieux assumée,
10:06avec toute la polémique que ça peut engendrer,
10:10mais le nier c'est une erreur à mon sens.
10:12Bon, il y a Franck qui a réagi un instant.
10:14Ce matin, Franck Solivier-Gisbert était l'invité de Sonia Mabrouk sur CNews et sur Europe 1.
10:20Je vous propose d'écouter ce qu'il pense de cette affaire.
10:24Il me fait penser toujours à ces conducteurs de voitures en état d'ébriété
10:28qu'on voit sur les routes, vous savez, qui donnent des grands coups de volant à droite,
10:30puis après des grands coups de volant à gauche, qui pilent, qui réaccélèrent, etc.
10:34C'est, comment dire, quelqu'un qui n'a pas de continuité.
10:38C'est quelqu'un qui n'a pas de colonne vertébrale, on l'a souvent dit,
10:41mais qui, en plus, travaille un peu dans le discontinu, c'est comme ça, comme ça.
10:46Et voilà, on en arrive là, c'est-à-dire, mais ça c'est quoi ? C'est de la com ?
10:49C'est pour faire parler de lui ?
10:51Enfin, c'est absurde, ce n'est pas un comportement d'homme d'État.
10:55Un homme d'État ne doit pas faire ça.
10:57Vous voyez ce que je veux dire ?
10:58Il ne sait pas où il va, et c'est pour ça qu'il a abîmé la France.
11:01Voilà, Franck Solivier-Gisbert ce matin sur Europe 1.
11:04Olivier Guenec, Monsieur Boubou.
11:07Monsieur Delagarde, je suis là.
11:09Ça réagit sur les réseaux ?
11:10Énormément de réactions, un record de commentaires.
11:12Alors, on est notamment avec Laurent qui nous écrit une honte.
11:15Comment le président peut-il être entouré d'un tel personnage ?
11:19On a Gisèle sur la page également.
11:21C'est la décadence de la France, un peu plus.
11:23Chaque jour avec ce président, et on finit avec Michel.
11:27On croyait que Hollande était le moins bon des présidents de la Ve République.
11:31J'ai le sentiment que nous avons trouvé notre champion toute catégorie.
11:36Voilà ce qu'on pouvait dire sur ce premier débat de cette fin de matinée.
11:42Merci beaucoup à vous, mon cher Alexandre, du service politique de France 1.
11:46Merci, Olivier.
11:47Vous avez deux journalistes politiques éminents autour de vous.
11:50C'est qui le deuxième ?
11:51C'est moi.
11:52Ok, laisse-moi crier.
11:54Il est toujours le bienvenu dans les allées du service politique.
11:57Vous savez que j'ai essayé de me faire recruter.
11:59Je reste sans voix.
12:00Dites quelque chose, je suis estomaqué.
12:02Louis Doranel ne veut pas me recruter.
12:04Je lui ai demandé, pourtant il a refusé ma candidature.
12:06Il a bien raison.
12:07Il croit que vous prenez sa place.
12:09Ils vous ont dit quoi à la visite médicale quand vous êtes rentré à Europe 1, monsieur Boubou ?
12:13Vous savez que je ne l'ai toujours pas faite ?
12:15Tout se fait expliquer.
12:17Pas dire médical.
12:19Parce que je me trouve du résultat, en fait.
12:22Vous êtes brillant.
12:23Néanmoins, vous savez, la radio c'est une pendule.
12:26Et la pendule, elle nous dit que...
12:28Il faut envoyer la publicité.
12:30Restez bien avec nous sur Europe 1.
12:32La suite d'Olivier Delagarde et vous au 01.80.20.39.21.
12:36Belle fin de matinée à l'écoute d'Europe 1.