• il y a 11 heures
Écoutez "On refait le monde" avec Carl Meeus, rédacteur en chef au "Figaro Magazine", Bruno Jeudy, directeur délégué à "La Tribune Dimanche", et Pierre Jacquemain, rédacteur en chef de la revue "Politis".
Au programme :
- Patrimoine religieux : faut-il faire payer l'entrée de Notre-Dame de Paris ?
- Médailles des JO : faut-il taxer nos sportifs ?
- Retraites : RN-Gauche, même combat ?
- La France doit-elle accorder l'asile ou la nationalité à l'activiste Paul Watson en France ?
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 24 octobre 2024.

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Transcription
00:00Avec Pierre Jacquemin, rédacteur en chef de la Revue Politice, bienvenue Pierre.
00:09Bruno Jeudy, directeur délégué de la Tribune Limanche, cher Bruno, bienvenue.
00:13Bonsoir Yves.
00:14Et Karl Meus, rédacteur en chef au Vigaro Magazine, soyez le bienvenu Karl.
00:17Bonsoir Yves.
00:18Faut-il imposer les primes de nos médailles olympiques et paralympiques ? On va évoquer
00:23aussi si on le peut le coup de la cérémonie d'ouverture.
00:25Voilà, le gouvernement veut exonérer d'impôt les médailles olympiques et paralympiques.
00:29Est-ce que vous pensez que c'est nécessaire et que c'est une bonne idée, Bruno Jeudy ?
00:35Je suis partagé à la fois parce que je pense que beaucoup des sportifs qui décrochent
00:42cette médaille sont des investissements, j'allais presque dire, d'une vie pour beaucoup
00:46et des sports qui ne sont pas forcément des sports médiatisés.
00:50Ce ne sont pas des sportifs qui, par ailleurs, vivent grand train comme ça peut l'être
00:55pour certains sports, le football, le rugby, le tennis, qui sont des vrais sports professionnels.
01:01Il y a beaucoup de sportifs là qui ont passé 10 ans, 15 ans de sacrifice et qui souvent,
01:07on le sait, avant les Jeux de Paris, il y a eu des gros efforts qui ont été faits
01:13pour qu'ils ne vivent pas dans la précarité pour préparer les Jeux, ce qui était le
01:16cas des Jeux précédents avant Tokyo.
01:18Donc, du coup, la question de lorsqu'ils décrochent une médaille et qu'ils ont cette
01:22prime pour la médaille, qu'elle soit nette, sans impôts, ça peut se comprendre.
01:30En même temps, c'est vrai que tout salaire est soumis à l'impôt, ce n'est pas un salaire,
01:36c'est une prime.
01:37Il y a une question aussi qui peut se poser à ce niveau-là, je suis un peu partagé
01:40mais j'ai envie de dire que pour beaucoup de ces sportifs, vu les sacrifices que ça
01:43représente, oui, faisons cette faveur à nos champions.
01:48Vous êtes d'accord pour cet effort, Pierre-Jacques Marin ?
01:50Moi, je ne sais pas, j'écoute le gouvernement, il nous explique, il tire la sonnette d'alarme
01:54en disant que l'état des finances publiques est catastrophique, qu'on cherche 60 milliards
01:58d'euros, qu'on cherche à faire du coup de rabot partout pour étrangler les Français.
02:02Je rappelle que ces primes sont versées par l'État français, on ne parle pas de petites
02:05primes, c'est des primes qui vont de 15 000 à 30 000 euros, je crois, si on a eu la médaille
02:09bronze, et de 60 000 à 80 000 si on a eu la médaille d'or.
02:13Et on a là un gouvernement qui nous explique qu'il veut exonérer des grosses primes,
02:18des primes qui sont quand même colossales, de tout impôt.
02:22Alors c'est vrai que souvent dans les athlètes, il y a des gens qui vivent très modestement,
02:26mais les personnes qui ont eu des primes après le Covid, qui sont infirmières et qui ont
02:31eu des petites primes de 1 000 euros, c'est payer un impôt là-dessus, tout le monde
02:34paye un impôt sur les primes que l'on reçoit quand on a un 13ème mois, on paye un impôt
02:38dessus.
02:39Donc aussi minime soit-il, sur les 80 000 euros qu'on va toucher, ça me paraîtrait
02:41logique que les forts, ils pèsent aussi sur ces primes exceptionnelles.
02:44Alors je rappelle le montant de ces primes, de 65 à 80 000 euros pour une médaille d'or,
02:48de 25 à 40 000 pour une médaille d'argent, et de 15 à 20 000 euros pour une médaille
02:52de bronze.
02:53Vous aussi, vous voulez les...
02:54Je suis embêté, parce que je vais être d'accord avec Pierre Jacquemin, vous vous
02:57rendez compte ?
02:58Ce que vous nous faites faire, quand même ?
03:00C'est un tout Figaro Magazine, je ne l'avais pas vu arriver.
03:02Alors je vais vous expliquer pourquoi.
03:05D'abord, parce que Pierre Jacquemin parle des milliards que le gouvernement cherche à
03:09économiser.
03:10Si on impose les primes, ça va être de l'ordre de 1 à 2 millions qui vont rentrer dans les
03:13caisses.
03:14Ce n'est pas beaucoup.
03:15Ça ne va pas très loin.
03:16Très grand max.
03:17Très grand maximum.
03:18Il y a 64 médailles, en gros, c'était 8 à 9 millions qui ont été distribuées.
03:23Donc ça va faire 1 à 2 millions.
03:25J'allais dire, on ne va pas se battre là-dessus, ce n'est pas ça qui va résorber le déficit.
03:29Deuxième chose, là où je suis assez d'accord, c'est que dans la vie quotidienne, il y a
03:34plein de gens qui reçoivent des primes.
03:35Des pompiers, des policiers, ils les méritent tout autant que nos sportifs et eux, c'est
03:42fiscalisé.
03:43Après, il y a un autre élément, c'est vrai, pour les sportifs qui ne gagnent pas bien
03:47leur vie, ce qui est beaucoup le cas des sportifs olympiques, c'est qu'il y a un système
03:51de lissage.
03:52La prime, admettons que ce soit la médaille d'or, 80 000 euros qui tombent d'un coup,
03:57c'est vrai que ça peut vous faire monter de tranche, vous faire payer un impôt, vous
04:01pouvez lisser cette déclaration sur quatre ans, comme ça se fait pour les droits d'auteur
04:06et tout ça.
04:07Et en lissant, en réalité, vous vous retrouvez à ne pas payer d'impôt.
04:10Donc, si vous lissez, vous dites les 80 000, je ne les ai pas eus d'un coup, en fait, je
04:14vais les lisser sur quatre années.
04:15Et donc, vous dites les 80 000 par quatre, et du coup, vous arrivez, ce n'est pas imposable.
04:20Et pour quelqu'un, un grand sportif, je pense, Antoine Dupont, par exemple, qui, lui, gagne
04:25beaucoup dans des revenus publicitaires et tout ça, qu'il soit imposé sur les 80 000,
04:29ce n'est pas ça qui va lui faire changer son indice.
04:31Donc, voyez...
04:32Mais les hauts marchands à 300 000 euros, vous vous dites, c'est peut-être bien qu'ils
04:35payent un petit quelque chose.
04:36Ils le lissent.
04:37Et puis, par ailleurs, comme l'a dit Bruno Judy, ces sportifs, certes, ils ne gagnent
04:41peut-être pas très bien leur vie au début, mais on les a beaucoup aidés.
04:44Il y a tout un système qui a été mis en place pour les aider avant.
04:47Et ils sont aidés grâce à l'argent de contribuer.
04:50Oui, mais voilà.
04:51Donc, il y a un moment, peut-être, quand même, par utilité.
04:53Je me souviens même que lors du quinquennat de François Hollande, le ministre des Sports,
04:58Thierry Breillard, avait engagé une coopération, ou en tout cas des signatures, des contrats
05:03avec plusieurs grandes entreprises pour faire en sorte que les athlètes puissent bénéficier
05:08d'emplois dans ces entreprises-là, pour qu'elles puissent bénéficier de salaires tout à
05:11fait corrects.
05:12Ce que je veux dire, c'est qu'il y a quand même des gros efforts qui sont faits pour
05:13aider justement les athlètes olympiques, en tout cas qui s'investissent dans l'olympisme.
05:18Et le sujet, il n'est pas les primes.
05:20Les primes, elles doivent être, comme pour tout le monde, à mon avis, assujetties à
05:23un impôt.
05:24Et c'est normal.
05:25La question, c'est les salaires.
05:26Là, il faut que les fédérations soient peut-être plus féroces sur la question des salaires.
05:33C'est quand même là l'honneur de la guerre.
05:34C'est que s'ils sont mal payés, il faut bien appuyer sur le bouton de l'employeur.
05:38Je rappelle que c'est l'État qui finance ces primes, mais elle finance aussi des primes
05:42qui sont versées aux fédérations sportives, qui sont les bénéficiaires des athlètes
05:46qui vont gagner les médailles.
05:48Il faut regarder le système.
05:49D'abord, les fédérations, il faut voir que...
05:54Elles sont souvent très pauvres.
05:56La plupart, je ne sais pas, moi je n'en sais rien, notre championne qui a gagné une médaille
06:00au tir à l'arc, nos champions qui ont gagné des médailles au taekwondo, nos champions
06:04qui ont gagné des sports dans les disciplines paralympiques, ce sont quand même des sportifs
06:10qui ne roulent pas sur l'heure et qui, souvent, ont sacrifié des années.
06:13Bruno, le problème, il n'est que le ministère des Sports, il va y avoir son budget de baisser
06:16de 10%.
06:17Il est là le point de départ.
06:18Les sportifs n'ont pas une médaille non plus.
06:20Et tous nos sportifs n'ont pas une médaille.
06:21Ils ne sont pas concernés par la prime.
06:23C'est vrai que Karl Sitte, Antoine Dupont et d'autres qui sont très connus, qui sont
06:28des sportifs professionnels, Léon Balleuse...
06:33J'adore les deux frérots qui font le ping-pong.
06:35Oui.
06:36Je pense qu'eux sont devenus d'authentiques champions avec des contrats et sans doute
06:42qu'ils ont sorti ce qu'élisent leurs primes de 80 milliards quand ils n'ont pas eu la
06:46médaille d'or.
06:47Après, c'est tout le monde ou personne.
06:49C'est tout le monde, mais la question, c'est le donneur d'ordre.
06:53Le budget du ministère des Sports qui va être gravé de 10% cette année, il est là
06:58le point de départ problématique qui fait que dans les fédérations, il y a moins d'argent,
07:01que dans la fédération de foot, il y a moins d'argent que dans la fédération du tennis
07:04de table.
07:05Et que la question de l'équilibre budgétaire...
07:08Le budget 2024 des sports était forcément bien doté compte tenu de l'engagement du
07:15pays pour soutenir ses athlètes.
07:17Le budget 2025, forcément, il y a plus les jeux en perspective et on ne va pas comparer.
07:24De la politique spectacle, voilà ce qu'en pense notre consultant Philippe Croizon, tout
07:28à l'heure sur RTL.
07:29Philippe qui nous expliquait que c'était de la mesurette et que ça ne rapporterait
07:31rien de taxer en gros nos sportifs.
07:34Il a presque raison, mais c'est un non-sujet, ça ne devrait même pas être un sujet, il
07:37devrait être imposé comme tout le monde et la question, c'est la question effectivement
07:41de la situation économique de toutes ces athlètes.
07:43Je pense qu'il le disait dans l'autre sens.
07:44Je pense qu'il a raison, ça ne devrait pas être un sujet, ça ne devrait pas être
07:48un sujet.
07:49Moi, je maintiens que la plupart de ces champions qui sont sortis de l'anonymat, et tant mieux
07:58à l'occasion des JO, méritent jusqu'au bout notre reconnaissance et jusqu'à ce
08:07que l'État ne leur demande pas de payer des impôts sans s'en prie.
08:10On cherche à faire une exception sur des personnes qui ont suscité beaucoup d'enthousiasme
08:15et de fierté pour les Français, mais l'infirmière ou l'aide-soignante qui bénéficie de petites
08:21primes et qui est imposée dessus, on ne se soucie pas de l'exonération, de sa première.
08:26C'est pour ça que le sujet, ce n'est pas la taxation des primes, il est le système
08:32autour qui fait qu'il y a une précarisation des athlètes olympiques et que ce n'est
08:36pas la prime qu'il faut viser, c'est le salaire de la personne, c'est les statuts
08:40qui seront toujours moins médiatiques, qui seront toujours moins puissamment soutenus
08:44par les télévisions et les radios que d'autres, c'est comme ça.
08:47Et tous les 4 ans, vous avez des sports qui, tout à coup, sont portés au nu, on découvre
08:52des champions et des sports qu'on ne connaissait pas.
08:53C'est un des arguments que vous venez de citer Bruno Jody, parce qu'on parle quand
08:57même pour beaucoup d'athlètes qui, dans leur majorité, ne sont pas sponsorisés,
09:01n'ont pas des sources d'argent importantes, qui font la vie de tous nos clubs sportifs
09:07dans l'ensemble du pays, et qui ont travaillé pendant des années et parfois pour toute
09:13une vie.
09:14Bien sûr, ils ont fait des sacrifices énormes, mais je pense que ce système de lissage de
09:18l'impôt, Zizion, répond à cette question-là.
09:21Ça leur permet justement, comme ils n'ont pas beaucoup de revenus, la déclaration leur
09:26permet de passer en dessous de l'imposition.
09:27C'est le coup de l'échantillon de l'optimisation fiscale d'Encarle.
09:29Oui, mais grâce à cette optimisation fiscale, on peut les imposer et en même temps, ils
09:36seront contents.
09:37Ça va choquer, vous pensez, des Français qu'on soulève cette question ?
09:40Je suis dans votre sens, on est soumis à l'impôt.
09:46On a le sentiment, en tout cas, je ne peux pas me mettre à la place des Français, mais
09:49c'est vrai qu'on a le sentiment qu'on leur vient de vivre un moment extraordinaire,
09:51des athlètes qui nous ont fait rêver, et de se dire qu'elles vont bénéficier d'une
09:55prime qui peut paraître, et qui paraît sans doute très conséquente au regard du salaire
09:59moyen des Français, et qu'une prime de 80 000 euros quand on a gagné l'or, ou même
10:03de 15 000 euros quand on a gagné du bronze, ça peut paraître beaucoup pour les Français.
10:06Mais le sujet, il n'est pas là.
10:07Le sujet, il est que c'est le statut de l'athlète qui devrait être posé et qui
10:12devrait être mis en question, et pas la question de la prime.
10:13Donc, je ne sais pas si ça va choquer, mais à partir du moment où vous avez un gouvernement
10:17qui vous dit « tout le monde doit payer », vous ne pouvez pas dire dans le débat parlementaire
10:20sur la question du budget « ah ben non, eux, on les exonère de toute taxe ».
10:25Ça ne va pas, ça.
10:26Bon, Binet, avant de marquer une pause, on découvre dans le budget que la cérémonie
10:29d'ouverture a coûté 100 millions.
10:30Oui.
10:31Ça lui valait, selon vous ?
10:32Trois fois plus que Londres.
10:33J'ai adoré.
10:34Trois fois plus que Londres.
10:3630 millions à Londres.
10:37Bon, j'ai trouvé ça sublime, notre soirée.
10:38J'étais très fier pour notre pays.
10:39Ça n'avait rien à voir avec Londres.
10:40Ça n'avait rien à voir avec Londres.
10:41Ça n'avait rien à voir avec Londres.
10:42Rien à voir, je suis d'accord.
10:43Parce que c'était sur la scène, en dehors, avec une sécurisation comme jamais il y en
10:46a eu dans l'histoire des Jeux Olympiques.
10:47Ce n'est pas dans le stade.
10:48Ce n'était pas une cérémonie réellement fermée.
10:49Au cœur de la ville.
10:50Donc, oui.
10:51Or, sécurité, les 100 millions.
10:52Or, c'est moins des comptes.
10:53Oui, c'est très cher.
10:54Or, sécurité.
10:55Moi, je pense que ça les valait.
10:56Sans doute, la sécurité, c'est sans doute l'État qui prend en charge financièrement
11:01la question de la sécurité.
11:02Mais dans les 100 millions, je voudrais savoir ce que l'État a payé.
11:04Je ne suis pas sûr que ce soit le contribuable qui paye ces 100 millions, c'est plus les
11:07partenaires.
11:08Donc, c'est quand même le privé qui paye grande partie de cette magnifique cérémonie
11:12d'ouverture.
11:13Oui, on a beaucoup vu Louis Vuitton pendant les JO.
11:15Mais ce n'est pas grave.
11:16Le travail de Thomas Joly était quand même magnifique.
11:18Sans le sponsoring de Louis Vuitton, il n'y avait pas de cérémonie d'ouverture, si je
11:22n'ai bien compris.
11:23En effet.
11:24C'était 150 millions, donc ça couvre une partie.
11:25La question, c'est est-ce que les Français en ont eu pour leur argent ? C'est surtout
11:28ça.
11:29C'est bien cette question que vous posez.
11:30Mais dans un instant, on va parler de l'argent de Notre-Dame, si vous le voulez bien, parce
11:33que j'entends un petit peu en retard.
11:35C'est de ma faute.
11:36La traque continue trois jours après l'enlèvement de Santiago dans un hôpital de région parisienne.
11:58Le nourrisson grand prématuré et ses parents restent introuvables.
12:01Ils sont désormais recherchés en Belgique.
12:03S'ils m'entendent, ils doivent conduire immédiatement leur bébé à l'hôpital le
12:07plus proche, a lancé le procureur de Seine-Saint-Denis, Eric Mathias.
12:11C'est décidé, les députés vont faire des heures sup, ils siégeront samedi, un jour
12:16de plus donc, pour tenter de venir à bout des 2700 amendements restants sur le volet
12:21recette du budget 2025.
12:23Dimanche, pause et le dernier jour des débats, ce sera lundi.
12:27Le diocèse de Paris rappelle son attachement à la gratuité du droit d'entrer dans les
12:31églises.
12:32La question de faire payer 5 euros aux touristes pour accéder à Notre-Dame, comme le propose
12:37la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui veut ainsi aider à financer la restauration
12:42des édifices religieux.
12:43La conférence internationale pour le Liban a réuni un milliard de dollars.
12:49Organisée par la France à Paris, elle a réuni plusieurs dizaines de pays et d'organisations
12:53internationales.
12:54Le Liban est depuis plusieurs semaines déjà la cible de frappes israéliennes que les
12:59taïbreux justifient par la lutte contre le Hezbollah libanais.
13:02C'est Rachel Saladin que l'on retrouve, pour d'autres informations, à 20h sur RTL.
13:06Yves Calvi jusqu'à 20h, on refait le monde sur RTL.
13:11Bon, il y a beaucoup de questions d'argent ce soir.
13:14Faut-il faire payer l'entrée de Notre-Dame de Paris pour sauver nos églises ?
13:18Ça vient d'être évoqué par Rachel, on en débat avec Pierre Jacquemin qui est rédacteur
13:22en chef de l'hebdomadaire Politis, Bruno Jeudy, directeur délégué de la Tribune Dimanche
13:26et Karl Meus, rédacteur en chef au Figaro Magazine.
13:28Pierre Jacquemin, faut-il faire payer les touristes à l'entrée de Notre-Dame pour
13:31sauver nos églises ?
13:32Alors, je vais me permettre une petite leçon à Rachid Haddadi et Valérie Pécresse, parce
13:36que j'ai vu qu'elle soutenait la proposition de Rachid Haddadi, une petite leçon de laïcité.
13:40Article 17 de la loi de 1905, le point ouvré les guillemets, la visite des édifices et
13:45l'exposition des objets immobiliers classés seront publiques, elles ne pourront donner
13:49lieu à aucune taxe ni redevance.
13:51Ça ne va pas vous me voler mon texte ?
13:52Non, je plaisante, vous avez raison, mais elles sont souvent donneuses de leçons et
13:57notamment à la gauche sur les questions de laïcité.
13:59Qu'elle relise le texte sur la question de laïcité, il n'est pas question.
14:02Par ailleurs, on ne peut pas se revendiquer, on ne peut pas se dire catholique, et je ne
14:06sais pas si Rachid Haddadi est concerné, mais en tout cas, on ne peut pas s'opposer
14:12à l'universalité de l'accès au culte quand on est catholique.
14:17Notre-Dame appartient à tout le monde et je trouve d'ailleurs assez drôle que la
14:23droite trouve et sait faire preuve d'imagination pour taxer tout le monde, mais jamais ceux
14:29qui ont le plus d'argent.
14:30Je vais vous stupéfier parce que nous sommes en ligne avec Henri de Bourgaard qui est avocat,
14:34chrétien engagé, et si je comprends bien, sur la même ligne que vous Pierre Jacquemin.
14:37Bonsoir M.
14:38de Bourgaard, merci beaucoup de nous rejoindre, vous êtes totalement hostile à cette participation
14:42financière de l'éventuel visiteur ?
14:43En effet, pour beaucoup de raisons, l'une d'entre elles est celle qui a été évoquée
14:48à l'instant, mais il y en a beaucoup d'autres.
14:50Si vous voulez, indépendamment de la loi, il y a aussi ce qui a précédé la loi de
14:531905 et cet article 17 dont on parlait, et l'idée c'était quand même que les églises,
14:58les cathédrales étaient confisquées, pour dire les choses, mais qu'en contrepartie,
15:02l'État en assurait l'entretien, et alors maintenant que l'entretien n'a pas été
15:05fait, en tout cas pour un certain nombre d'églises, on vient nous dire qu'il faudrait
15:09maintenant que vous fassiez payer dans les cathédrales pour entretenir les églises,
15:13et se prévaloir ainsi de ses propres manquements.
15:15Ça me paraît aussi un problème.
15:17C'est pour ça que vous évoquiez, excusez-moi, une entourloupe sur le réseau social X ?
15:21Exactement, parce qu'on vous dit on va s'occuper de vos églises, mais finalement on ne s'en
15:27occupe pas, et parce qu'on ne s'en est pas occupé, on se prévaut ensuite de ce
15:30qu'on ne s'en est pas occupé pour dire maintenant il faut faire payer, contre la
15:33philosophie de chacun a bien compris, c'est ce qui était dit à l'instant, contre la
15:37philosophie de ce qu'est une église, quand je dis, et vous m'avez présenté comme
15:41chrétien engagé, c'est vrai, je le suis, mais quand je dis philosophie de ce qu'est
15:44une église et une cathédrale, je crois qu'indépendamment de sa foi, de sa pratique, etc., ça soit
15:51ça aussi des lieux où doit être préservée une forme de gratuité, parce que je crois
15:57qu'on n'a pas besoin d'être chrétien engagé pour avoir besoin de trouver parfois
16:01au cœur de nos villes un peu de silence, un peu de recueillement, un peu de paix, et
16:07que ce sont des endroits où on a parlé par exemple pendant les canicules, où on venait
16:11chercher de la fraîcheur, mais je crois que c'est de la fraîcheur à tout point de
16:14vue, y compris parfois de la fraîcheur dans nos villes agitées, et je crois que ça c'est
16:20quelque chose d'important, ça sont parmi les derniers espaces non marchands en quelque
16:24sorte qui sont proposés au cœur de nos villes, et je crois que ça a vocation à
16:28le rester, et je crois enfin que politiquement, à mon sens, c'est affaire d'arbitrage
16:32tout ça, parce qu'on nous dit qu'on n'a pas les moyens, les églises, etc., outre
16:36le fait que de toute façon la loi prévoit qu'il appartient aux communes et à l'État
16:42d'assurer l'entretien des églises, moi j'ai vu que le patrimoine, c'est 3% du
16:48budget du ministère de la Culture. En réalité, il me semble que tout ça c'est affaire d'arbitrage.
16:53Vous êtes excellent avocat, en tout cas pour défendre ce dossier, je me permets de vous
16:57interrompre, merci Henri de Beauregard d'avoir été en ligne avec nous dans On refait le monde.
17:00Alors, ça vous inspire cette histoire de payer à l'entrée des sites, et notamment de nos grandes
17:06églises ou de nos cathédrales ? Moi je trouve, un, que ça mérite un beau débat, deux, je suis
17:12plutôt d'accord avec l'idée de Rachida Dati, pourquoi ? Parce que c'est vrai que la question
17:19de l'entretien du patrimoine religieux, et là pour le coup je vais retomber sur ce que disait
17:24Pierre dans le débat précédent, ça coûte cher, et que c'est vrai que ça fait plusieurs
17:29minis successifs de la Culture qui tirent la sonnette d'alarme en disant on n'a plus, on ne
17:34trouve plus les moyens sur notre budget, qui est de l'ordre d'un peu plus de 4 milliards, bon c'est
17:38vrai que... Pardonnez-moi, si vous rentrez dans une église ou une cathédrale, il relève, j'ai envie
17:44de vous dire, de votre conviction, de dire à un moment je vais mettre un billet de 10... Tout à
17:48fait, mais c'est le cas, c'est le cas, mais ça ne suffit pas, c'est le cas, c'est le cas, mais ça
17:52ne suffit pas. Il y a eu beaucoup d'argent qui a été donné, notamment par des grands mécènes pour
17:57restaurer Notre-Dame, mais pour les églises de Montguillon, de Montguillon dans le Ménéloir,
18:06ou de Bordaire à côté de Pau, le village de... Eh bien c'est difficile, de France à Beyrou, je dis ça
18:14parce que France à Beyrou a financé en partie la restauration des vitraux de cette église,
18:19je vous avais montré. Donc tout ça souvent c'est les fidèles qui le font, mais ça ne suffit pas,
18:25ça demande beaucoup, ça demande beaucoup d'argent. Pourquoi c'est un bon débat et pourquoi c'est une
18:30bonne idée ? Parce que là, il faut remettre en cause la loi de 1905. Non mais non, parce que justement, Rachida
18:34Dati explique, elle a quand même un peu bossé son dossier, elle explique que les fidèles ne seront pas
18:39soumis à ce droit d'entrée. Alors évidemment... C'est un fidèle ou pas un fidèle ? Mais à Notre-Dame,
18:45c'est assez... Bonjour Madame, je suis fidèle. À Notre-Dame, Yves, mon cher, à Notre-Dame, c'est très
18:51facile puisque l'entrée des touristes qui vont visiter généralement les tours se fait pas par
18:55l'entrée principale, ça se fait par une autre entrée. Donc franchement, à Notre-Dame, ça pose pas
19:00de problème, ça a la différence entre les fidèles et les touristes. J'ajoute dernier point pour laisser
19:04la parole à Karl, que c'est une idée qui est pratiquée en Espagne, en Italie, dans d'autres
19:09périls et ça marche ! Mais je m'en fous ! Et ça marche ! J'ai envie de vous dire qu'il y a une forme de fierté à ce
19:16qu'on puisse rentrer dans nos édifices religieux en France. J'aimerais bien d'ailleurs que ce soit le
19:19cas dans tous les édifices de toutes les religions. Karl Meus. On parle là de gens, 13 millions de
19:25touristes qui viennent visiter Notre-Dame, qui ne sont pas des gens qui viennent prier, je ne crois pas.
19:30Quand vous voyez des carrentiers qui déversent leurs touristes pour visiter, comme dit Bruno
19:34Jeudy, les tours, je ne crois pas que ce soit vraiment pour prier. En effet. Je suis allé à Saint-Paul
19:39l'été dernier. Saint-Paul, vous savez combien c'est l'entrée ? C'est 30 euros. Oui, nous sommes à Londres.
19:44A Londres, pardon. Vous pouvez visiter, mais si vous voulez participer à un office, et en
19:50l'occurrence c'est au fond, les chœurs, vous pouvez participer. Et donc vous avez les gens
19:55qui veulent participer à des offices, qui veulent prier, et il y a ceux qui veulent visiter. Ça se fait
19:59en Espagne. À Cordoue, c'est 13 euros. C'est moins cher, mais vous pouvez aussi visiter et vous pouvez
20:05aussi participer. C'est 26 euros pour la, à Barcelone, la fameuse Sagrada Família.
20:1126 euros, c'est différent. Il ne faut pas le dire. Il faut aider à la terminer, la Sagrada Família, c'est plus compliqué.
20:18Merci, Pierre Jacquemin nous sort d'une difficulté à prononcer extrêmement délicate. Allez, on vous
20:24retrouve dans un instant. Allez, gauche, droite, même combat. Enfin, même RN, pardonnez-moi. Gauche, RN, même combat.
20:30Yves Calvi, on refait le monde sur RT. RTL Soir, on refait le monde avec Yves Calvi.
20:38C'est une première, le RN et la gauche qui votent ensemble. On en débat avec Carl Meus, Bruno Jeudy et
20:43Pierre Jacquemin. Nous évoquions donc la taxation des athlètes médaillés au JO, il y a un instant,
20:48votés à l'Assemblée grâce aux voix RN et donc Nouveau Front Populaire. Eh bien, il n'y a pas que
20:53sur ce sujet que les deux camps se rejoignent. Les députés de gauche et du RN ont adopté
20:57aujourd'hui en commission des amendements pour abroger la réforme des retraites. Est-ce que
21:02c'est une surprise ? Est-ce que ça vous paraît surprenant, excessif ? Comment vous vivez les
21:07choses ? Carl Meus, c'est le début de quelque chose ? C'est le début d'un jeu de dupe qui va se
21:15prolonger jusqu'à ce qu'il y ait un jour soit une dissolution, qu'il y ait de nouveau les cartes qui
21:19sont rebattues. En fait, le NFP et le RN prennent un peu les Français en otage en disant on va
21:27abroger cette réforme des retraites. Ils savent que ça n'arrivera pas, évidemment, parce qu'ils
21:32savent que quand bien même la proposition de loi de Marine Le Pen du RN est votée, ça sera bloqué
21:38au Sénat. De toute façon, ça ne passera pas. Ensuite, c'est un jeu de dupe parce que là, en ce
21:43moment, une partie de la gauche dit non mais on ne votera pas le truc du RN, l'abrogation, sauf
21:47qu'ils ont LFI à une niche le 28 novembre où ils proposeront la même chose. Et de nouveau,
21:54cette fois-ci, le mystérieux a sa différence. C'est le RN qui sera prisonnier en disant vous
21:57allez voter avec la gauche. Mais là, vous évoquez, j'allais vous dire, un spectacle de théâtre. C'est
22:01à dire qu'on claque la porte à droite, on rentre de l'autre côté à gauche. Ils savent bien que de
22:06toute façon, il n'y a aucune chance que cette abrogation soit votée. Donc, à partir du moment
22:09où vous savez que ce que vous faites n'a aucune chance d'exister, c'est bien que vous faites du
22:14théâtre, d'essayer de dire aux Français on va le faire. Mais sauf qu'ils savent que ça ne se fera
22:20pas. Donc, les Français seront les dupes de ce théâtre. Pierre Jacquemin. Il y a effectivement
22:26une grande partie de théâtre dans tout ce que l'on est en train de voir dans les commissions. Un coup,
22:32je vote avec le texte sur l'abrogation, un coup, je ne le vote pas. Il y a quelque chose d'assez
22:38ubuesque, effectivement, dans la situation. Et on voit bien quand même que le Rassemblement
22:43National, qui a fait sa campagne sur cette abrogation, n'a pas voté, par exemple, l'amendement
22:48qui a été déposé par la gauche. Le NFP a déposé un amendement avant-hier en commission d'étudiants
22:51visant l'abrogation pure et simple de la réforme des retraites via un amendement. Ça a été rejeté
22:58par la Macronie et le Rassemblement National. Vous ne pouvez pas faire plus simple. Il y a un
23:03amendement qui propose l'abrogation des réformes. Le Rassemblement National décide de ne pas le voter,
23:06de voler à la rescousse du gouvernement. Karl, vous dites que ce n'est pas possible parce que ça va
23:11aller au Sénat. Sans doute, ça ne passera pas le Sénat. Mais après le Sénat, ça revient à l'Assemblée.
23:14C'est toujours l'Assemblée qui a le dernier mot, quand même. Donc, je veux dire, la niche parlementaire,
23:18en tout cas la niche parlementaire, le texte est très compliqué, mais le texte du Rassemblement
23:22National en cas de la niche parlementaire qui propose l'abrogation a été vidé de sa substance
23:25dans la commission parlementaire. Donc, il va revenir à l'Assemblée Nationale en hémicycle. Je ne sais
23:30pas ce que fera le Rassemblement National s'il retirera son texte vu qu'il a été vidé de sa substance.
23:33Sans doute, c'est ce qu'il fera. Il accusera la gauche d'avoir vidé de sa substance l'abrogation.
23:38Tout ça va se jouer comme ça. Et ensuite, on va revenir fin novembre, comme vous le disiez,
23:41avec la niche parlementaire de la France Insoumise qui va reproposer l'abrogation de la réforme des
23:45retraites. Et là, visiblement, le Rassemblement National a d'ores et déjà dit que sans doute,
23:49il voterait cette abrogation. Donc, il y aura une majorité pour l'abrogation. Sans doute,
23:52ça partira au Sénat. Sans doute, le Sénat ne la votera pas. Mais ça reviendra à l'Assemblée
23:55Nationale. Dans combien de temps ? En tout cas, c'est possible. Ce que je veux dire, c'est que
23:59c'est possible. Je vois quand même Bruno Jeudy. C'est une épine, une grosse épine pour le
24:03gouvernement. Je suis d'accord avec Karl. C'est quand même des navettes qui sont très compliquées.
24:11Il faut l'inscription du jour. Il faut que ça rentre dans les rotations des niches. Enfin,
24:15on va y parlier tous à nos auditeurs. Donc, on en reparle quand ça arrive, j'allais dire,
24:21en deuxième semaine, dans très longtemps. Moi, ce que je constate surtout, c'est que c'est une
24:25très mauvaise affaire pour le pays, puisque la France est au bord d'être dégradée très, très,
24:32sérieusement par les agences. Et un vote des deux extrêmes, de la gauche et de l'extrême droite,
24:38ensemble sur cette affaire, enverrait un très mauvais signal. Il faut rappeler quand même à
24:43nos auditeurs qu'abroger cette réforme, c'est un coût de 15 milliards annuels minimum. Que
24:50c'est absolument pas gagé en face. Que le pays peut absolument pas... Là, il galère pour trouver
24:5660 milliards d'économies. On va rajouter 15. Tout ça est complètement insensé et relève juste du
25:03folklore parlementaire, parce que ça n'aboutira pas. Folklore parlementaire ? Mais bien sûr,
25:08absolument. Absolument. Folklore parlementaire. Et je dirais même un peu d'irresponsabilité par
25:13rapport à la situation financière du pays. Ce qui est frappant, Karl Meus, et on l'a entendu
25:17dans le journal de 19h avec Thomas Becker, c'est que beaucoup de députés, en tout cas les
25:22macronistes et le Nouveau Front Populaire font tout pour éviter un 49-3, quand même. Et pour
25:27accélérer l'examen de la partie des recettes du budget, ils ont retiré plusieurs centaines
25:30d'amendements. C'est déjà arrivé ? Enfin, ça vous surprend ? Alors, sur retirer les amendements,
25:35non, c'est pas surprenant. Ce qui était intéressant, c'est la motion de rejet qui avait été portée par
25:39LFI et que finalement, LFI décide de ne pas la déposer pour justement qu'il y ait le débat.
25:44Parce qu'ils se sont rendus compte que, en déposant la motion de rejet, si elle était votée, il n'y
25:49avait pas de débat et on passait... Et donc ils veulent débattre, y compris ce week-end ? Oui,
25:54ils veulent débattre, oui. Mais c'est plutôt ça. Pour le coup, c'est plutôt une bonne nouvelle.
25:57Qu'il y ait dans cette assemblée un débat sur le budget avant un 49-3, mais qui ait eu la
26:04possibilité pour tout le monde de débattre, ça, c'est plutôt bien. C'est conforme à ce qu'avait
26:07dit Michel Barnier, c'est la raison politique générale. Dialogue, co-construction. On sait
26:11comment ça va se terminer. Là aussi, on est un peu dans un jeu de théâtre parce qu'on sait qu'on
26:16aura un 49-3. Mais au moins, tout le monde aura pu donner ses arguments. On a pu voir la foire aux
26:20taxes, aux impôts à gauche. Donc ça, c'est formidable. Pour revenir sur les niches, il y a
26:26quand même un élément qui est quand même intéressant. C'est que quand le RN vote avec
26:32Renaissance ou Renaissance avec le RN, la gauche hurle en disant que c'est un scandale.
26:36Mais quand elle l'a fait elle-même...
26:38En revanche, pour abroger la retraite, il n'y a pas de problème. Laissez-moi venir à moi les petites voix du RN.
26:44Ah ben parce qu'ils sont de gauche, oui, c'est le camp du bien. Donc, fatalement, ils acceptent tout.
26:47Je trouve que, franchement, il y a quelque chose de très mal honnête intellectuellement.
26:50C'est-à-dire que...
26:50De la part de la gauche ?
26:51Non, pourquoi la gauche ne vote pas d'ailleurs l'abrogation avec l'extrême droite ?
26:55C'est-à-dire que l'extrême droite fait peser le poids budgétaire de l'abrogation, non pas sur de l'argent
27:01qu'elle trouverait via des nouvelles recettes, mais sur le dos des étrangers. Elle l'explique d'ailleurs.
27:05Elle le dit très bien, il faut retirer la ME, il faut machin, etc. Comment voulez-vous que la gauche vote ça ?
27:08Elle ne va pas dire qu'on va voter l'abrogation avec l'extrême droite, au moyennant, on fait payer le prix.
27:13La ME, c'est un milliard, un milliard et dix, c'est 15 milliards.
27:16Mais c'est absurde, vous avez raison, l'argument est totalement absurde.
27:19Mais en tout cas, c'est l'argument du Rassemblement National.
27:21C'est l'abrogation, mais moyennant, des aides en moins pour les étrangers.
27:24Donc, c'est totalement ubuesque.
27:25Mais le gouvernement n'a pas fini d'être humilié, et c'est bien le problème aujourd'hui.
27:28C'est que l'humiliation, on ne l'a pas dit, mais ce matin, en commission, pareil,
27:31vote sur l'amendement qui fait passer la loi de 64 à 62, majorité pour.
27:38Qui vote avec la gauche sur la durabilité des impositions pour les plus riches.
27:43Le gouvernement a fait compte, le modèle a réjoint ses voix à la gauche
27:46pour voter cette durabilité de l'imposition des plus riches.
27:50C'est une humiliation permanente pour le gouvernement.
27:52Donc, je ne dis pas que le 49.3 est pour demain, mais il va être proche.
27:55Merci beaucoup.
27:56On va se retrouver dans un instant un peu de fraîcheur avec Paul Watson,
27:59qui va nous aérer dans tous les sens du terme.
28:09Yves Calvi.
28:10On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
28:14Dernier débat avec cette question.
28:15Faut-il accueillir l'activiste Paul Watson en France ?
28:18Alors, je rappelle que Paul Watson, c'est ce militant écologiste,
28:21aujourd'hui de 73 ans, fondateur de l'ONG Sea Shepherd.
28:25Shepherd, pardonnez-moi, est farouche opposant à la chasse à la baleine.
28:29Il est détenu depuis la fin juillet au Groenland,
28:32et le Japon réclame son extradition pour des faits remontants à 2010.
28:35Comment vous vivez ça, Karl Mayus ?
28:38Est-ce qu'on doit lâcher Paul Watson ?
28:40Est-ce qu'il doit rendre des comptes ?
28:41Écoutez, moi, dans cette affaire, je pense plutôt aux baleines qu'à Paul Watson.
28:44Il a demandé l'asile politique.
28:46Ah non, il va plus loin même.
28:47Maintenant, il demande la nationalité française.
28:49Parce que le problème de l'asile politique, c'est qu'il faut le demander
28:52en France, dans le pays.
28:54Et du coup, je pense qu'il y a des gens qui ne défendent pas de Watson
28:56qui, finalement, vont finir, pardon, je fais une parenthèse,
28:58mais par apprécier la proposition de Bruno Retailleau
29:00de dire qu'il faut demander l'asile politique,
29:03non pas quand on arrive, mais dans un pays tiers.
29:05Je ne l'avais pas vu arriver.
29:07Il est fûté, ce Mayus.
29:08Pour que Pierre Jacquemin soit en forme après.
29:12Alors, il y a une raison humanitaire, on va dire.
29:17Celui qui défend les baleines, la France s'honorait à l'aider et tout ça.
29:22Et après, il y a une raison, j'allais dire, politicienne.
29:24Je trouve qu'Emmanuel Macron, qui est quand même très bien dans les sondages,
29:27ferait un très bon coup en disant
29:29« Eh bien moi, oui, en tant que président français,
29:32je vais défendre Paul Watson justement parce qu'il défend les baleines ».
29:35Alors, il y a un coup politique,
29:36parce que Paul Watson, c'est quelqu'un qui utilise des méthodes
29:38qui ne sont pas forcément très rigoureuses.
29:41Non, j'ai très souvent été choqué,
29:43même si je comprenais tout à fait qu'il défendait les baleines.
29:45Voilà, mais donc d'autres ont utilisé ces mêmes méthodes pour d'autres actions
29:49et qui pourraient se trouver légitimés en faisant ça.
29:51Voilà, c'est le seul bémol qu'on peut mettre.
29:53Pierre Jacquemin ?
29:54Je suis d'accord avec Pierre Mayus, c'est incroyable.
29:56C'est incroyable ce que nous fait faire Yves Calvi.
29:58Vous savez, dans la vie, on a le droit d'être intelligent.
30:01Et vous me faites plutôt bonnes cartes.
30:04Oui, je suis d'accord.
30:06Le sujet, c'est les questions des baleines.
30:07Vous étiez aussi d'accord avec Henri de Beauregard tout à l'heure.
30:09Absolument.
30:09Il y a une sorte de dérive.
30:10Ah, donc c'est Pierre Joué qui file un mot de coton, pas nous.
30:12Il y a une petite dérive Jacquemin qui est intéressante.
30:14Paul Watson est emprisonné pour avoir sauvé des baleines.
30:17C'est l'État japonais qui devrait être aujourd'hui condamné,
30:20qui devrait être sous le feu des condamnations de la communauté internationale.
30:23C'est un des deux seuls pays, je le rappelle, à continuer la chute.
30:27Bien sûr, et quand je dis qu'il a été emprisonné pour avoir sauvé des baleines,
30:30c'était contre la flotte japonaise de Paul Watson.
30:32C'est ça le sujet.
30:33Il en est aujourd'hui à sa quatrième demande de libération de prison qui lui est refusée.
30:40D'ailleurs, le gouvernement l'a prolongée jusqu'au 13 novembre.
30:43Je pense que plus la diplomatie française intervient sur le cas de Paul Watson
30:49en lui accordant la nationalité française, mieux on se portera.
30:52Maintenant, on est en France.
30:53Il y a aussi une tendance en France à la criminalisation des mouvements écologistes
30:56comme on l'a pu le voir ces dernières années.
30:57C'est-à-dire que tous les mouvements écologistes, ce sont des écoterroristes.
31:00Et il y a un peu ça qui se cache et qui se dissimule derrière le profil de Paul Watson.
31:04Est-ce que derrière, il n'a pas eu des méthodes un peu trop radicales ?
31:06Est-ce que vraiment, ça a été récréé ?
31:07Ce sont des questions que je me suis posées.
31:08C'est normal que nous, journalistes, on s'est éprouvés.
31:10Est-ce que, je veux dire, la vie de personne n'a été mise en danger,
31:12enfin, rien n'a été mis en danger, autre que la volonté de Paul Watson
31:16de sauver des baleines et de dénoncer ça à l'échelle internationale ?
31:19Les attaques de bateaux sont très violentes, même si on est prêts.
31:21Il faut se déléguer, parce qu'il y a un blessé.
31:24Donc la France, en tout cas, je pense, s'honorerait, effectivement,
31:26à lui accorder la nationalité française.
31:27Bruno, jeudi.
31:28Je suis un peu partagé sur cette question.
31:29Vous voulez bientôt aller au bistrot avec Paul Watson ?
31:32Pourquoi pas ?
31:33Mais la question n'est pas là.
31:35La question, c'est que d'abord, il faut qu'il sorte de détention.
31:38Enfin, voilà, il ne peut pas rester dans cette situation-là.
31:43Et l'action diplomatique des pays engagés ne le permet pas pour l'instant.
31:47Donc la question de la nationalité ne se pose pas dans l'immédiat.
31:51La deuxième chose, c'est…
31:52C'est le fils, quand même, qui passe son temps entre Marseille et Paris
31:55avec son épouse et ses enfants, depuis de nombreuses années.
31:57Oui, depuis de nombreuses années.
31:58La deuxième chose, c'est que c'est vrai que si on élargit la question
32:01plus globale de la biodiversité, avec les rapports alarmants,
32:05les 75% de vertébrés en disparition,
32:12c'est un sujet majeur.
32:14Et le combat mené par Watson pour la défense des baleines est juste.
32:20Il n'est pas contestable.
32:21Les moyens le sont-ils ?
32:22Alors après, les moyens, c'est les moyens, justement…
32:23Parce qu'il fait l'unanimité, pardonnez-moi, je le précise pour nos auditeurs,
32:26de gauche à droite, de David Rachlin au Rassemblement National à Florence Portelli,
32:30chez les Républicains en passant par la gauche et les écolos,
32:32tous affichent leur soutien.
32:34Et la ministre peut presque devenir premier ministre.
32:38Oui, oui, bien sûr.
32:40Le combat est juste.
32:42La forme, ce sont des méthodes radicales
32:49qu'on a du mal à prouver pour d'autres…
32:52qu'on n'approuve pas pour d'autres causes.
32:54Absolument, c'est ça le paradoxe.
32:56C'est toute la question de la désobéissance civile, des mouvements alternatifs.
33:00Vous vous souvenez tous de José Bové, qu'on a condamné pour ses mouvements radicaux.
33:04Heureusement qu'il a été là pour dénoncer ce qui n'est pas dans nos essais d'aujourd'hui.
33:07Ce sont les OGM qui nous échappent.
33:08Il y a des mouvements qui nécessitent parfois d'être démontés.
33:11Disons qu'il avait démonté un petit McDo.
33:12Un petit McDo, c'était pas très très grave.
33:15Après, Paul Watson s'attaquait à des puissances, à des puissants.
33:20Parfois, les éco-terroristes s'attaquent à des pauvres agriculteurs
33:25qui essayent de développer, de faire vivre des gens.
33:28Donc, c'est cette dérive-là.
33:29Et d'ailleurs, Paul Watson, c'est très intéressant, c'est que dans sa carrière,
33:32ses actions ont été contestées par d'autres.
33:35Mais bien sûr.
33:35Nul n'est prophète en son pays.
33:36Mais en l'occurrence, Greenpeace, ils l'ont viré en se disant non, ça ne va pas.
33:40Exactement.
33:41Sea Shepherd, il y a eu une scission aussi.
33:43Donc, il y a quand même quelques problèmes.
33:45Mais je pense qu'il faut, malgré tout, passer outre en disant, voilà, on est la France.
33:50On est ce pays qui peut participer à sauver les baleines.
33:53Donc, on doit l'accueillir.
33:55Oui.
33:56Et lui donner la liberté française, bien sûr.
33:57Le Figaro nous dit ça.
33:59Non, un journaliste...
34:00Pardon, je ne prétends pas.
34:02Le Figaro magazine, un de ses journalistes, il est très brillant, nous fait cet avis.
34:08Écoute, ça m'intéresse tout ça.
34:09Je remercie beaucoup les uns et les autres d'avoir participé à cette édition.
34:13Dans un instant, l'essentiel de l'actualité est Faustine Bollard pour son émission Héros.
34:17Bonsoir Faustine, qui est votre invitée ce soir ?
34:19Bonsoir Yves.
34:20Dans quelques instants, nos auditeurs vont adorer faire mieux connaissance avec Arnaud Delven.
34:25Il a été finaliste de la saison 13 de Top Chef.
34:29Un homme extrêmement attachant avec une histoire qui mérite d'être redécouverte.
34:34On va parler de sa maman, on va parler de prison et on va parler également de brocolis.
34:39À tout de suite.
34:40À tout de suite Faustine.
34:43Merci.
34:44Merci.
34:45Merci.
34:46Merci.
34:47Merci.
34:48Merci.
34:49Merci.
34:50Merci.
34:51Merci.
34:52Merci.
34:53Merci.
34:54Merci.
34:55Merci.
34:56Merci.
34:57Merci.
34:58Merci.
34:59Merci.
35:00Merci.
35:01Merci.
35:02Merci.
35:03Merci.
35:04Merci.
35:05Merci.
35:06Merci.
35:07Merci.
35:08Merci.
35:09Merci.
35:10Merci.
35:11Merci.

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