• il y a 2 minutes
Mardi 22 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit John Plassard (Spécialiste en investissements, Mirabaud)

Category

🗞
News
Transcription
00:00Le dernier quart d'heure de Smart Bourse, c'est le quart d'heure thématique.
00:13Le thème ce soir, c'est la remontée des rendements obligataires, notamment depuis
00:18la décision de la Fed le 18 septembre de baisser ses taux de 50 points de base.
00:21C'est John Placard qui est avec nous en visioconférence pour nous apporter des éléments d'explication
00:26justement sur cette séquence de correction du marché obligataire.
00:29On a un disant américain à plus de 4,2% au moment où on se parle, John qui est spécialiste
00:33en investissement chez Mirabeau.
00:34Bonsoir et bienvenue John.
00:36Est-ce qu'on est au point où on va revivre cette discussion de marché qu'on avait
00:41eue en début d'année ? Je me souviens que le marché était parti billes en tête sur
00:45au moins une demi-douzaine de baisses de taux de la réserve fédérale américaine.
00:49Et puis au fur et à mesure des premiers mois de l'année 2024 et des données économiques
00:54américaines, on en était arrivé au point de se dire non seulement la Fed ne baissera
00:58pas les taux mais elle risque peut-être même de les remonter.
01:01Est-ce qu'on est reparti pour un tour de discussion dans ce sens-là, John ?
01:06Oui, bonsoir Grégoire.
01:08Oui, clairement.
01:09On est dans une situation où maintenant on entend plus parler de no landing.
01:14Il y avait le soft landing, le no landing, on l'avait même parlé du take-off, c'est-à-dire
01:18qu'on remontait les taux face à une inflation notamment qui remontait.
01:22Il y a juste un chiffre que j'aimerais, vous l'avez dit, mais il y a juste un chiffre que
01:27j'aimerais rappeler, c'est qu'en fait la réserve fédérale américaine a baissé ses
01:33taux de 50 points de base et le 10 ans, depuis qu'elle a baissé ses taux de 50 points de
01:37base, le 10 ans américain a progressé de 60 points de base.
01:40Donc on voit que c'était le débarrage d'une remontée des rendements, des taux américains,
01:48des tréjurés, ce qui est absolument contre-intuitif, mais on s'est rendu compte une nouvelle fois
01:54et c'est une énième fois, parce que vous parliez du début de l'année Grégoire, mais
01:58il faut aussi rappeler que l'année passée, en début d'année passée, c'était exactement
02:02la même chose puisque tout le monde pensait que l'économie américaine allait rentrer
02:06en récession, ce n'était pas le cas, on s'est dit bon, c'est pour 2024 et là on
02:10est en train de passer la patate chaude, si vous me permettez de l'expression, pour 2025
02:15parce qu'on se rend compte de plusieurs choses, déjà un, c'est qu'on est dans une situation
02:22où en fait l'économie américaine, qu'on le veuille ou non, on est plus ou moins dans
02:26une société Goldilocks, boucle d'or, on a vu les ventes au détail, on a vu les PMI
02:33qui tiennent toujours et on a aussi vu que le consommateur américain, ce qui est vraiment
02:38le nerf de la guerre, est toujours aussi vigoureux et qu'on a des relais de croissance très
02:43fort, vous venez d'en parler, il y a évidemment l'intelligence artificielle mais pourquoi
02:47pas, de plus en plus le nucléaire, etc. Donc on est dans une situation, un, où la
02:52vigueur économique, elle ne tombe pas à zéro et je vous rappelle quand même une chose
02:56assez importante, c'est que les prévisions de croissance pour le troisième trimestre,
03:00qui viennent de passer, c'est 3,2%, donc on serait même en réaccélération par rapport
03:05au premier et au deuxième trimestre, donc c'est absolument extraordinaire dans le sens
03:09littéral du terme. Il y a la deuxième chose qui est les anticipations d'inflation, il
03:14y a tous les calculs qui sont faits pour savoir comment va exploser la dette, parce
03:19que ce n'est pas est-ce qu'elle va exploser mais comment va exploser la dette si vous
03:23avez Kamala Harris ou si vous avez Donald Trump, alors on dit que sous Donald Trump,
03:28ces projets coûteraient plus cher à la dette américaine ou gonfleraient plus la dette
03:32américaine que Kamala Harris mais dans les deux cas, vous avez une inflation qui serait
03:37assez importante et qui empêcherait d'une certaine manière la fête de baisser les
03:43taux et puis une chose assez intéressante et je suis sûr qu'on va en reparler ensemble
03:50dans cette émission, c'est qu'on a les premiers économistes américains et européens
03:56qui commencent à dire mais est-ce que la fête ne pourrait pas poser ses taux en novembre
04:04et c'était absolument incroyable, inconcevable il y a quelques jours, voire une semaine
04:11de cela mais on se rend compte qu'en fait si vous grillez des cartouches, puisque c'est
04:17la fameuse caisse à outils, face à une inflation théoriquement qui remonte l'année prochaine,
04:23si vous baissez pour rien parce que la croissance elle est bonne, parce que vous avez un taux
04:27de chômage qui est en train de rebaisser, je vous rappelle 4-3, 4-2, 4-1 aujourd'hui
04:32c'est-à-dire au mois de septembre passé, et bien vous n'avez pas besoin de baisser
04:36les taux et on est dans une situation où effectivement on est en train de se dire est-ce
04:43qu'on n'a pas été trop rapidement en besogne dans les réflexions en se disant bon on a
04:48changé de statut, on est dans le cycle de la baisse du cycle des taux et dans le cycle
04:56monétaire suivant je dirais et peut-être pas.
04:59Mais ça veut dire quand même, c'est intéressant, on verra ce qui est décidé par la fête,
05:04je rappelle la réunion c'est 6-7 novembre, c'est ça la prochaine réunion de la fête
05:08donc vraiment dans le sillage a priori des résultats qu'on aura de l'élection américaine
05:13si on peut avoir les résultats en temps et en heure John, mais je me dis effectivement
05:18si la fête ne baissait pas ses taux le 7 novembre après les avoir baissés de 50 points
05:24de basse pour entamer ce qui était normalement un cycle de baisse de taux, je me dis qu'on
05:29verra aussi fleurir beaucoup d'analyses sur l'idée que c'est aussi une manière pour
05:34la fête de reconnaître en partie que la baisse de 50 points de basse était peut-être une
05:38erreur.
05:39Oui tout à fait et ce qui est très très intéressant ici c'est qu'en fait on voit
05:44qu'il y a un discours complètement différent entre l'Europe et les Etats-Unis, c'est-à-dire
05:50que les Etats-Unis on se dit que 50 points de basse c'était beaucoup trop et en Europe
05:54on se dit qu'on n'a pas été assez vite parce qu'effectivement on n'a pas la même
05:59croissance économique, la même vigueur économique, on n'a pas le même taux d'inflation qui est
06:04plus bas en Europe qu'aux Etats-Unis etc. et effectivement on se dit que en fait c'est
06:12pour être très concret par rapport aux élections américaines, vous avez trois scénarios possibles,
06:17vous avez sans parler du congrès, vous avez la victoire de Kamala, la victoire de Donald
06:22Trump et puis pas de victoire, c'est-à-dire qu'on se cherche, on recompte etc. ça peut
06:27durer jusqu'au 20 janvier et dans ces trois cas de figure, vous avez seulement un cas
06:33de figure où la réserve fédérale serait à l'aise de baisser les taux, c'est la victoire
06:39de Kamala Harris, on imagine bien que la pression qui va être mise le lendemain de la victoire
06:43de Donald Trump potentielle ou s'il y a une incertitude et que les marchés baissent parce
06:48qu'on est en train de recompter les voix, la Fed n'est pas à l'aise à changer ses
06:53taux que ce soit les montées ou les baissées et donc on voit ici que la fenêtre, l'opportunité
06:59et la fenêtre de tir est en train de se raccourcir pour la Fed pour baisser les taux et vous
07:05avez tout à fait raison parce que le fait que potentiellement elle ne baisse pas les
07:10taux, ça va amener les économistes à dire, le fameux dire mais est-ce qu'il y a eu une
07:16erreur de politique monétaire, il n'aurait jamais fallu baisser les taux de 50 points
07:19de base parce qu'on se souvient, qu'on le veuille ou non, on se souvient quand même
07:24que c'était le consensus et peut-être la politique qui avait poussé la Fed à baisser
07:28ses taux, il n'y avait pas d'obligation ou d'urgence etc. et c'est très intéressant
07:34ce que vous dites parce que potentiellement dans exactement deux semaines, deux semaines
07:39et un jour, le discours peut totalement changer et changer, j'allais dire la face du monde,
07:47ce n'est pas du tout vrai.
07:48Non mais la cause des choses, oui, oui.
07:49Voilà, voilà, exactement.
07:50Oui, on verra, ce ne sera pas une réunion facile effectivement, de toute façon la Fed
07:55n'a toujours que des coups à prendre, si elle baisse les taux, on lui dira que c'est
07:59une erreur, si elle ne baisse pas les taux, on pourra lui reprocher de l'avoir fait en
08:02septembre etc.
08:03On verra, le marché là, pour finir là-dessus, quand vous voyez, alors effectivement des
08:08taux longs à 4,20 aujourd'hui, il y a l'idée peut-être que la Fed est allée un peu trop
08:13vite, trop fort pour démarrer son cycle de baisse de taux, est-ce qu'il y a aussi le
08:16poids de Trump qui pèse de plus en plus dans ces marchés John ?
08:19Oui, alors, inofficiellement oui, officiellement non, on sait qu'il y a un poids politique
08:29très très important, on sait aussi que historiquement, lorsqu'on regarde les relations entre M.
08:38Trump et M. Powell, elles ont toujours été assez houleuses, même si c'est Trump qui
08:42a mis en place Jérôme Powell, il l'a dit d'ailleurs la semaine passée en disant qu'il
08:48n'avait pas monté les taux assez rapidement et puis après ils n'avaient pas baissé assez
08:52rapidement, bon il dit tout et n'importe quoi, mais bon, en fait ce qu'il dit c'est qu'il
08:56a tort, et je vous rappelle quand même une chose, c'est qu'il a aussi dit la semaine
08:59passée que Jérôme Powell avait un métier très simple puisqu'il venait travailler
09:04seulement un jour par mois et qu'il prenait une pièce et qu'il faisait pile ou face
09:09pour savoir ce qu'il fallait faire avec les taux, donc on voit et on imagine là que la
09:14relation, il a même dit qu'il tenterait de le destituer mais évidemment il ne peut pas
09:19le faire sans qu'il y ait une faute grave, donc il ne fait pas ce qu'il veut non plus
09:23même s'il devait avoir le congrès entier républicain, mais effectivement on ne peut
09:29pas mettre de côté l'aspect politique et l'aspect évidemment de cette volatilité
09:36qui n'est pas là, vos invités avant l'avaient très justement dit, qui n'est toujours pas
09:41là mais qui si on est dans cette configuration où Donald Trump gagne, où il y a un recontage,
09:48et bien évidemment la volatilité va monter.
09:51Il y aura forcément une lecture très politique des décisions de la Fed et même presque une
09:56lecture personnelle entre Donald Trump et Jérôme Poel.
10:00Merci beaucoup John.
10:01John Plassard qui était avec nous, l'invité de ce dernier quart d'heure de Smart Bourse
10:03pour évoquer ces taux obligataires qui se tendent à nouveau depuis quelques semaines
10:08maintenant et à quelques jours de l'élection présidentielle américaine.
10:12John Plassard, spécialiste en investissement chez Mirabeau était avec nous donc en visioconférence
10:16pour ce quart d'heure thématique de Smart Bourse ce soir.
10:26Merci.
10:27Au revoir.

Recommandations