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Nicolas Bedos a été condamné mardi 22 octobre à Paris à un an de prison dont six mois avec sursis probatoire et à une obligation de soins pour des agressions sexuelles sur deux femmes en 2023. Son avocate, Me Julia Minkowski, a annoncé "former immédiatement appel contre ce jugement inique."

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Transcription
00:00Il a été reconnu coupable d'agression sexuelle avec cette circonstance aggravante qu'il était en état d'ébriété, enfin voilà, donc il était sous l'enclos.
00:07Donc moi je ne discute pas de la peine, c'est pas mon rôle de commenter les peines de prison.
00:13Étant parfois de l'autre côté de la barre, j'ai pas à me satisfaire d'une peine de prison.
00:19En revanche je me satisfais d'une décision qui dans son principe fait avancer la question de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
00:28Et c'est important aussi de noter que de ce point de vue je crois qu'on a besoin d'un peu de pédagogie aussi.
00:35Qu'on a besoin à travers ces décisions d'expliquer quels sont les gestes et actes qui sont considérés comme anodins mais qui ne le sont pas en réalité et qui sont des agressions sexuelles.
00:43N'imaginez pas le nombre de personnes qui sont ahuries quand on leur dit que tel acte c'est une agression sexuelle.
00:49Eh bien oui, c'est une agression sexuelle et surtout cette décision dit quelque chose d'important que l'alcool ne pourra jamais l'être un paravent pour se disculper, pour se déresponsabiliser.
01:01C'est une circonstance aggravante. Donc ça ne peut pas expliquer et ça ne peut encore moins justifier un acte d'agression sexuelle.
01:08Les clientes, comment a-t-elle réagi ?
01:11Alors pour l'instant, je n'ai pas eu le temps de la voir mais je pense qu'elle est satisfaite ne serait-ce que du principe même d'une reconnaissance de qualité de victime.
01:20Vous voyez, moi, je fais toujours très attention de ne pas parler de victime avant qu'une décision ne soit rendue et je peux le dire avec d'autant plus d'aisance maintenant que cette décision est sur le plan pénal avec exécution provisoire.
01:32Quand bien même il ferait appel, les dispositions pénales sont applicables et ça c'est important parce que ça dit aussi que c'est à compter de cette décision qu'elle commence à prendre plein effet et que c'est son droit, il pourra faire appel.
01:45Néanmoins, c'est une décision qui est aujourd'hui applicable et ça c'est important aussi pour cette reconnaissance de la qualité de victime pour une femme qui a subi des faits, qu'elle a eu le courage de dénoncer.
01:55Il ne faut pas l'oublier qu'elle a été bien seule à dénoncer au départ et c'est justement cette libération de la parole judiciaire parce qu'en vérité elle a entamé une procédure qui lui a coûté moralement même financièrement que d'autres ont pu se reconnaître et ont pu faire la même chose si bien qu'on se retrouve avec trois plaignantes dans cette procédure seulement de victime à l'issue de cette décision.
02:22Je dirais que cette décision elle est importante parce qu'elle a une valeur aussi, je l'espère, pédagogique.
02:29Voilà.
02:35Aujourd'hui, nous sommes donc dans un monde, dans une société où pour un baiser dans le cou et une main posée deux secondes sur un jean au milieu d'une boîte de nuit, on se retrouve condamné à porter un bracelet électronique pendant une durée de six mois.
02:52Je suis à la fois stupéfaite et choquée du délibéré que je viens d'entendre. Cela fait 20 ans que j'exerce ce métier. Cette condamnation, cette sévérité est totalement inédite, inédite, injuste, totalement inacceptable.
03:11Monsieur Nicolas Bedos a reconnu qu'en raison d'excès lié à l'alcool en soirée, il pouvait adopter parfois des comportements inappropriés, mais en aucun cas ne relevant d'une infraction pénale. Cela fait près de deux ans qu'il soigne ce problème d'alcool.
03:33Sa vie de famille, sa vie professionnelle a été profondément bouleversée par cette procédure. Il souhaite tourner la page après un acharnement médiatique, un lâchage sans précédent, un procès auquel nous avons assisté.
03:54Maître Inès Giacometti et moi, sur le banc de la Défense, avec des yeux circonspects sur le fait que nous assistions bien davantage à une leçon de morale sur l'intégralité de sa vie que sur une justice respectueuse des droits.
04:13Dans ces conditions, il n'y a aucune question à se poser. Nous allons former immédiatement appel contre ce jugement inique sur lequel j'appelle chacun à réfléchir. Je vous remercie.

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