L’acteur et réalisateur Nicolas Bedos a été condamné ce mardi à un an de prison (six mois ferme à domicile sous surveillance électronique et six mois avec sursis probatoire) et à une obligation de soins pour des agressions sexuelles sur deux femmes en 2023. Une condamnation contre laquelle il va faire appel. Nicolas Bedos a en revanche été relaxé pour des faits de harcèlement sexuel datant de 2018 “au bénéfice du doute”.
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00:00Vous dites que Nicolas Bedot, c'est un prédateur sexuel ?
00:02C'est un prédateur sexuel, il faut utiliser les mots comme ils sont,
00:05parce qu'il a été pris une, deux fois, il y a combien de plaignantes ?
00:10Mais pour combien de femmes ?
00:10Deux plaignantes, il y en a trois, il y en a une qui a été relaxée au bénéfice du doute,
00:15et les deux autres qui ont été condamnées par l'agression sexuelle.
00:17Mais pour combien de femmes qui n'ont rien osé dire,
00:18parce que c'est quelqu'un d'important dans le monde du cinéma ?
00:21Donc j'imagine que si les juges ont pris cette décision,
00:24ce n'est pas comme on le dit pour un bisou dans le cou,
00:25c'est insupportable d'entendre ça.
00:28C'est parce qu'il y a des choses lourdes dans le dossier
00:30qui ne sont pas forcément mises sur la place publique.
00:34C'est peut-être pour ça qu'il fallait attendre l'appel,
00:36qui confirme d'habitude les jugements quand c'est lourd ou qui les infirme,
00:39mais pour exécuter l'appel.
00:42Est-ce que ça n'aurait pas été plus sage d'attendre l'appel pour l'exécuter ?
00:44Il n'est pas en prison, c'est déjà un privilège d'avoir un bracelet électronique.
00:48Même si c'est une privation de liberté.
00:49Mais ça serait quelqu'un d'inconnu, ça serait un gamin de banlieue,
00:52vous croyez qu'il aurait un bracelet électronique ?
00:54Il serait immédiatement en prison.
00:55Donc déjà, les personnalités connues...
00:57Si moi je ferme, on ne fait pas de prison, on ne fait pas de prison en France.
01:00On n'a pas de prison en France.
01:00Ah bon ?
01:01Non, non, non.
01:02Je ne sais pas, pourquoi pas ?
01:04Vous trouvez que c'est une peine, Clément ?
01:07Il y a les lois d'assistance.
01:08Je ne connais pas le dossier, je ne me permets pas de remplacer les magistrats.
01:11Ce que je dis, c'est que pour une fois qu'il y a une condamnation,
01:14combien d'autres, PPDA, tout ça, ils sont où ?
01:16On ne sait rien, ils ne sont pas condamnés, il n'y a rien,
01:20parce qu'ils ont beaucoup de pouvoir, ils ont beaucoup d'argent,
01:22donc ils peuvent prendre beaucoup d'avocats, demander des expertises,
01:25des contre-expertises.
01:26Le pauvre gars inconnu qui a la lettre juridictionnelle,
01:31il ne va pas demander des expertises, des contre-expertises,
01:34des recours en Conseil d'État, des appels, des ceci, des cela.
01:37Donc déjà, les agresseurs sexuels qui sont connus, qui sont puissants,
01:41ils ont un rapport de force puissant à l'égard de leurs victimes.
01:46En face, ils ont des victimes anonymes qui ont leur vie bousillée aussi,
01:50parce que du coup, elles sont barrées de tous les accès
01:54dans les professions du cinéma en l'occurrence,
01:56et qui vont porter à vie quand même les conséquences
02:00des attouchements et des agressions sexuelles.